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EAN : 9782370950451
450 pages
GRAINE2 (25/09/2015)
4.26/5   168 notes
Résumé :
« Il y a quelque chose dans les branches. Quelque chose qui ne devrait pas y être. Tétanisé, je scrute la ramure d’un regard intense, cherchant ce qui a attiré mon attention. Est-ce que j’ai rêvé cette forme sombre tout en haut, collée derrière le tronc ? Tout à coup mon sang se fige dans mes veines. Ce truc là-haut, il me regarde. »

Lorsque Mo, collégien geek et solitaire, se perd dans la forêt lors d’une course d’orientation, il ne se doute pas qu’i... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (55) Voir plus Ajouter une critique
4,26

sur 168 notes
Livre lu dans le cadre de la Masse Critique d'Octobre 2015 et du challenge ABC 2015-2016.

Je remercie très chaleureusement Babelio et les éditions Graine2 pour cet envoi. J'ai vraiment très apprécié ce roman, ça a été une lecture coup de poing tellement elle a été forte en émotions (rire, pleurs, colère…). Que je vous explique maintenant pourquoi !!

En premier lieu, le personnage principal, Mo. C'est un jeune geek de 13 ans, solitaire et un peu asocial. le seul univers qu'il connaît est celui de son jeu vidéo, il m'a d'ailleurs fait penser au plus connu des MMO, à savoir WoW. Il va à l'école contraint et forcé mais il ne s'y sent pas à l'aise et fait souvent des crises de panique. Nous commençons cette histoire avec une sortie en forêt avec sa classe pour une course d'orientation. Mis au pied du mur par une camarade, il quitte le groupe et s'enfonce dans la forêt. Après avoir tourné en rond et s'être perdu, il y fera une rencontre qui changera le cours de son existence. de geek, il va passer à une nouvelle passion bien plus intéressante et surtout instructive pour lui-même. Il apprendra enfin à se connaître et à s'aimer tel qu'il est. En l'espace de quelques mois, il deviendra plus mature. Sa vision de la vie et du monde qui l'entoure aura changée de façon définitive.

Et en deuxième lieu, le style de l'auteur. L'histoire nous est racontée avec le langage de Mo, donc des négations pas entières ou celui typique des MMO. D'ailleurs, petit bémol pour les MMO, un petit lexique n'aurait pas été de refus pour les non-initiés à ce type de jeux. L'auteur a certes utilisé des mots simples mais je sais par expérience que ceux ne connaissant pas ces jeux ne comprennent strictement rien à ce qu'on raconte... Je suis moi-même une ancienne joueuse de MMO (et pas de WoW) et le langage ne m'a pas du tout dépaysé. Cela m'a donc très intéressée de voir le changement qui s'opère chez Mo de son passage des MMO à sa nouvelle passion. Par ailleurs, l'auteur utilise des phrases et des chapitres courts. Ça va donc très vite, j'ai adoré le rythme donné et l'histoire qui va avec. Même quand Mo réalise ses recherches, il ne reste pas les 2 pieds dans le même sabot et se démène pour retrouver l'objet de sa quête. Son jeu de MMO l'aura au moins aidé à réfléchir vite quelque soit les situations auxquelles il est confronté. L'autre hic vient du langage de Mo et les négations non finies, au début de ma lecture, je me suis souvent demandée si ce n'était pas des coquilles mais finalement, non. Il s'agissait bien du style employé par l'auteur pour faire parler son personnage principal. Par contre, j'ai quand même trouvé quelques coquilles (dues à l'inattention du correcteur) : à 2 lignes d'intervalle, on parle d'arêtes de poisson et le 2ème mot est écrit « arrêtes » ; pareil pour « l'arrête » du toit. En tout, je n'ai repéré que 3 ou 4 coquilles mais celles-là m'ont le plus dérangé.

Comme vous l'aurez compris, ce roman a été un gros coup de coeur pour moi tellement ça a été une lecture coup de poing. Elle m'a permis de prendre conscience de la différence entre les décisions des adultes et des enfants. Les adultes décident de ce qui est mieux pour les enfants mais sans forcément demander l'avis de l'enfant ni même essayer de comprendre son point de vue. La phrase de l'auteur en fin de livre m'a suivi durant toute ma lecture tellement elle en est révélatrice et qu'elle correspond si bien à cette histoire : « à tous les enfants à qui on rogne les ailes ». Point de fantastique dans ce roman mais une atmosphère oppressante à certains moments et une envie de lire accrue par les courts chapitres et les aventures de Mo, qui sont extraordinaires. Je vous conseille donc de découvrir ce roman pour toutes ces raisons et bien plus encore car je ne veux pas le spoiler tellement il est magnifique. Pour une fois, le résumé dit juste ce qu'il faut pour piquer la curiosité. Par ailleurs, la couverture est juste très belle et donne un avant-goût au roman quand on la décrypte. Pour ma part, je suivrais avec attention les prochaines publications de cet auteur.

Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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C'est par erreur que j'ai emprunté ce livre à la bibliothèque municipale de ma commune. Dans les branches est un roman d'Emmanuelle Maisonneuve. Je dois l'avouer humblement, j'ai été attiré tout d'abord par la page de garde et la quatrième de couverture. Il faut dire que le dessin y figurant est un enchantement invitant au voyage. Puis, me rendant compte quelques jours plus tard qu'il s'agissait d'un livre pour ado, sottement je m'apprêtais à le rendre, presque content de venir soulager la pile brinquebalante des livres non encore lus sur ma table de chevet, lorsque, je ne sais pas pourquoi, je me suis dit : tiens, tout compte fait, si je le lisais. Et me voilà pris, emporté dans l'histoire d'un adolescent, le genre d'ado qu'on critique si aisément du bout de notre lorgnette, nous les-adultes-si-pleins-de-certitudes... Mo – il faut dire Mo et non Morgan, il ne supporte pas qu'on l'appelle Morgan – donc Mo est ce qu'on appelle un geek, un geek solitaire, pléonasme me direz-vous... Tous ses temps libres se passent devant l'écran de son ordinateur, durant des heures et des heures, à tel point que la vie, la vraie vie lui échappe. Il n'en n'a que faire. Mo est mal dans sa peau, mal dans le monde qui l'entoure. Son univers à lui c'est celui de Hagaard le zombie, personnage qu'il incarne dans un jeu de rôle vidéo, Endof World.
Mo vit chez sa mère, M'man. Régulièrement son oncle, l'oncle Gé, vient lui rendre visite, ils sont très proches l'un de l'autre. Le père n'est plus là. M'man traverse très souvent des longues phases de déprime et souffre d'un mal de dos récurrent, conséquence d'un accident de voiture. Elle a vécu avec un certain Allan il y a quelques années, puis elle l'a quitté. Cependant au début du roman, au grand désespoir de Mo, M'aman renoue avec Allan le faux père, homme qu'il juge détestable.
Lorsque Mo se retrouve, avec d'autres jeunes de sa classe, confronté à une course d'orientation en pleine forêt du Massif Central, vous imaginez à quel point l'exercice est tout d'abord une souffrance pour celui-ci. Dans cette course d'orientation, à la suite d'un mot de travers prononcé par une élève à l'encontre de l'adolescent, celui-ci s'enfuit et inévitablement il finit par se perdre quand, tout d'un coup, son destin va totalement basculer par une rencontre inouïe... Il vient d'apercevoir quelque chose dans les arbres, quelque chose d'effrayant, un troll forcément et Hagaard le zombie, enfin je veux dire Mo, s'y connaît… donc il prend ses jambes à son coup. À bout de souffle, il frappe à la porte d'une ferme à flanc de montagne…
Sans vous dévoiler la suite ainsi que le dénouement qui est merveilleux, je vais quand même vous en dire un peu plus... Et tel un Petit Poucet espiègle, je vais vous égrener sur le chemin de la forêt quelques indices qui vont titiller votre curiosité...
Écartez les branches et suivez-moi... Le roman démarre par ce très beau poème de Paul Éluard, Liberté. « Sur les ailes des oiseaux j'écris ton nom, liberté... ». Ce vers reviendra par moment comme un leitmotiv. On comprendra pourquoi à la fin du roman. Bien sûr, Mo est mordu de vidéo, addict des jeux de rôle, empâté devant son ordinateur à force de rester assis, c'est le genre de gamin qui nous agace, sauf lorsqu'il s'agit de nos propres enfants ! Bon, enfin pas toujours... Et pourtant, cet enfant, cet ado, va se révéler comme un magnifique personnage peint dans sa candeur, sa révolte, son désir de transgression... et sa métamorphose aussi... C'est un conte de fée forcément, qui tutoie la forêt et tout ce qu'elle a de magique. le fantastique est à fleur de peau. le réel aussi. Plus que jamais. Nous avons tous franchi un jour ou l'autre un hall de gendarmerie, vu ces affiches d'enfants disparus, ces regards tendres qui nous ont pincé le coeur.
Au début, le roman ressemble à une partie de cache-cache. La forêt est conçue pour cela. La fugue, la fuite, puis la traque aussi...
Au fil du rasoir, nous oscillons entre réel et fantastique. Se fondre dans la forêt, devenir invisible, se camoufler, l'enfant qui se transforme en bloc de rocher pour devenir invisible, se fondre dans le paysage, s'évader...
Ce roman nous parle de liberté, celle du poème d'Éluard, des papillons attirés par la lumière et qui finissent par se brûler les ailes...
Les personnages sont attachants. Nous rencontrons ainsi Gaby, le grand type, qui a racheté une vieille ferme à flanc de coteau après le décès du Vieux Louis. Il veut créer une fromagerie. Jusqu'à sa mort, le Vieux Louis avait noté plein de détails du quotidien sur ses carnets, jusqu'à sa mort, narrant cette rencontre insolite... Les gendarmes, même les gendarmes, qui sont par nature si ballots... pardon je m'égare... Donc, le colonel de gendarmerie qui est chargé de l'enquête exprime une grande empathie à l'égard de Mo, voudrait l'aider, voudrait que Mo à son tour coopère. Et Mo, tiraillé, déchiré, ne sait pas ce qu'il faut faire : coopérer au risque de trahir ou bien continuer de transgresser au risque de... ? Mais chut... Les pages de cette histoire se déroulent avec une odeur de noisettes sauvages et d'humus pleins les doigts. Nos chaussures sont couvertes de glaise, tandis que nos yeux se perdent dans les étoiles.
La forêt est merveilleuse : la grotte aux mille micas palmés, la cascade souterraine, le lac en rond, se nourrir d'airelles et de feuilles de sauge... Les forêts protègent les enfants blessés, construisent des grottes pour les abriter. Ici comme des jeux de miroirs, le décor peut parfois changer, déplacer les arbres et les chemins comme par magie lorsque vient le danger, du moins c'est l'impression que cela donne.
Parfois, des hommes en quad traversent stupidement la forêt en effrayant les geais, sans rien voir, sans rien soupçonner de ce jeu de miroirs. Ce passage du roman est particulièrement savoureux.
C'est aussi le roman de l'apprentissage. Il y a des gestes magnifiques qui disent comment apprendre à survivre, vivre au jour le jour. Mais l'apprentissage est aussi dans les regards, les non-dits... C'est un roman qui dit la confiance, la peur de la trahison, qui dit l'apprivoisement. « Chaque jour tu pourras t'asseoir un peu plus près... » nous disait le renard dans l'histoire du Petit Prince. Mo chaque jour s'assoit un peu plus près, au risque de brûler ses ailes à son tour.
Et puis les rêves s'écroulent. Forcément un jour il faut bien redescendre des arbres... Car les hommes « mangent la forêt, mange la montagne ». Cela s'appelle des tirs de mine dans une carrière.
C'est donc aussi le roman de la désillusion. Mo quitte un monde virtuel, celui des jeux vidéo, et paradoxalement c'est un autre monde au bord du fantastique, qui va lui faire prendre conscience de la vacuité du monde des adultes. C'est un regard lucide et cruel sur notre société, où tout est expliqué. « Vous les adultes, vous savez toujours ce qui est bon pour nous ! ». L'auteure n'invente rien dans ce conflit des générations, dans ce regard décalé, dans l'adolescence incomprise. Tout a été dit au cours de milliers de romans. Ici le sujet est simplement effleuré pour raconter une histoire qui sort de l'ordinaire, mais qui tutoie le fait divers au bord de l'imaginaire. L'auteure jette un sort au réel, à nos vies normales, et cela prend... Mais au fond, c'est quoi au juste une vie normale... ? Jusqu'où peut-on demeurer libre ? Jusqu'à quelle limite pouvons-nous permettre le consentement à l'autre qui enfreint non pas la loi mais simplement le cadre posé justement par cette vie normale.
C'est un roman qui nous happe par son rythme, son suspense, il touche, il nous émeut. C'est une ode à la nature. C'est une histoire qui pose des choix. C'est un roman d'apprentissage. Il ne donne pas de leçons. C'est une belle histoire pour les adolescents, et peut-être par erreur ou par vagabondage, il peut tomber aussi entre les mains de leurs parents. De cette rencontre merveilleuse et improbable nous pouvons en tirer une autre satisfaction : savoir que ce récit peut apporter aux jeunes lecteurs une joie pure et jubilatoire. Et les aider à écarter les ramures pour cheminer vers de nouvelles lectures...
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Morgan est une jeune collégien. Il est mal dans sa peau et son monde a lui, celui dans lequel il vit vraiment c'est Endof Worl. Un jeu de rôle vidéo. Il y passe ses heures et ses journées. Il n'aime pas l'autre monde. celui où il a des mauvaises notes en cours, où il n'ose pas aborder les filles, où il a des kilos en trop... Mais il faut bien qu'il y retourne de temps en temps. Et c'est pendant une course d'orientation que Mo va se demander si les mondes ne se sont pas mélangés. Ce qu'il découvrir dans les branches changera sa vie de façon radicale.

Je remercie Babelio et les éditions Graine2 pour leur participation à la masse critique jeunesse. Ils m'ont permis une découverte émouvante.
Morgan est un jeune garçon tout ce qu'il y a de plus vrai. Comme on en voit si souvent. Coupé du monde par ses problèmes et ses complexes, retranché dans la vie des héros de jeux vidéos. Ce qu'il vit au quotidien sonne tellement humainement... Et quand il fera la rencontre qui bouleversera sa vie il n'aura rien du super héros qui se révèle. Non il sera un garçon normal, qui a peur, qui tremble. Mais qui petit a petit va changer, se remettre en question sans s'en apercevoir. La relation qu'il va créer avec ses créatures des bois est tellement profonde, tellement émouvante... Mais ce n'est pas seulement ça. C'est l'ouverture de ce jeune homme a un monde qu'il fuyait. Ca passe par la découverte de ses montagnes, de la nature. Il y a beaucoup de petits moments de paix et de poésie.
J'ai été happé par l'histoire, par le drame et l'amour qui se jouait. Et je n'ai pas pu m'en détacher les yeux.

L'écriture est très fluide. Elle reste simple, sans phrase alambiquée, et des chapitres courts, afin de coller à un public jeune. Néanmoins je vous l'assure même les adultes aimeront le lire. Les émotions filtrent très bien à travers les lignes. Et si au départ on se demande bien dans qu'elle direction va partir l'histoire, on est très vite schotché à la vie de Morgan.

Enfin après toutes ses émotions, une belle fin plein d'espoir et d'amour, je voudrais terminer en disant un mot sur la couverture. Une présentation très soignée et poétique qui donne envie de se plonger dans le roman.
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Trouvé dans un trou de blaireaux, Mo' mettait fin aux recherches mais avait déclenché par la même occasion une foule de questions sur sa disparition, sur son aventure de survie dans les bois. C'était le drôle d'événement du moment.
" Pas parler" lui avait-elle prié, avec d'autres mots dont la petite tonalité avait été rendu légèrement abrasive par la vie sauvage. Un peu éprouvé, surpris de ce qu'il venait de découvrir, Mo' hésitait à se confier à sa mère déja bien bouleversée, à prendre conseil auprès de Gaby qui semblait quelqu'un de confiance. Il avait un peu peur de faire fuir le petit "animal" qui l'avait soigné plusieurs jours durant, lui prodiguant cataplasmes de boue fraîche sur ses blessures, lui offrant de la viande crûe pour reprendre des forces. Qui était-elle? Car sous ses dehors crasseux et noirs, sous la paillasse de cheveux emmêlés, il y avait eu une jeune fille. Qui est Ailes?
: "Dans les branches", pour dire vrai, est un parcours d'aventure(s), une exploration de la nature, du dessus, du dessous et au niveau du sol, une ode totale au travers du destin dramatique de la petite Ailes. Un contraste permanent qui plombe ou fait décoller du sol.
Emmanuelle Maisonneuve glisse une succession d'apprentissages livrés par un nombre de personnages variés qui respectent la nature, en connaissent les secrets pour en vivre ou ici aussi, y survivre.
C'est une toute autre vie qui s'ouvre à Mo' "Morgane" , grand ado' de 14 ans ( dans les deux sens du terme). Une aventure inattendue dans la vraie vie. Il est un jeune geek réservé, fan de jeux vidéos de Fantasy qui n'éprouve sa valeur que dans cet espace où il trouve régulièrement refuge, un monde virtuel où, on le lit, il se protège d'un quotidien familial compliqué.
Ses rencontres, entrainées par LA rencontre principale, celle d'avec son "troll", vont lui permettre de faire face à ses petites peurs, de grandir et de prendre confiance en ce monde qui l'entoure. Pris sous l'aile de Gaby, "le grand type" comme il l'appelle, Mo' va connaitre la vie à la ferme, se sentir utile et connaitre une complicité paternelle qu'il n'arrive pas à nouer avec le compagnon de sa mère.
Gaby va prendre part à ses centres d'intérêts et l'aider aussi dans sa quête d' "Ailes". Elle, c'est une jeune ado' cachée dans les bois, amie de la nature et des blaireaux, c'est Ailes comme il la surnomme car on ne sait pas au début du roman qui elle est. Ce petit oiseau tombé du nid va le suivre, l'épier puis le sauver, le soigner.
Les journaux intimes de l'ancien propriétaire de la ferme de Gaby vont faire le jour sur une partie de l'itinéraire de cette "troll" des bois, dévoiler la source de ces connaissances du mode survie.
Nous sommes bel et bien dans le thème du partage et de la transmission, de Gaby à Mo', du fermier à Ailes et enfin de Ailes à Mo'.
Mo'va découvrir la nature à l'orée des bois chez les hommes et en son coeur parmi les animaux. Se terrer dans les galeries des blaireaux, approcher le chevreuil au point de presque le toucher est une expérience inattendue pour Mo'. La " vie" secrète d'Ailes va se trouver menacer par l'oncle Gé sans qu'il le sache, avec ses amis "chasseurs" de blaireaux d'une part dont les trous fragilisent les sols, puis l'explosion des carrières de pierres. Il ne faut point trop en dire mais notre Mo' s'attache à sa beauté crasseuse et insaisissable comme une biche aux sabots d'airain. Pour Mo', cette histoire est plus incroyable qu'une fiction et pour nous lecteurs, c'est la fiction dans la fiction. La référence au célèbre "Victor, enfant Sauvage" de l'Aveyron est plus qu'évidente, elle est même citée dans les recherches de Mo' qui tente de déterrer le passé de Ailes et pense faire les choses dans le bon sens. Nous pensons aussi à " La rencontre, la véritable histoire de Ben Mac Donald", l'enfant recueilli par les blaireaux d'Allan W. Eckert.
Emmanuelle Maisonneuve glisse de la délicatesse et de la sensibilité dans un monde perçu au départ comme un peu rude pour ces deux jeunes ados aux parcours différents cependant. La vie sauvage est d'une rudesse encore différente. Il est question de problèmes de communication avec les ados voire même de maltraitance et les descriptions à la ferme ou dans les bois sont des espaces d'oxygène et de liberté retrouvés bien restitués ainsi par l'auteure. L'épaisseur du roman ne doit pas être un obstacle à cette lecture dans laquelle on se plonge sans difficultés.
A découvrir, vraiment.
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Morgan est un jeune adolescent de 13 ans qui vit seul avec sa mère. Passionné de jeu vidéo, il passe son temps libre sur son ordinateur et accuse un léger surpoids. A la suite de la rupture de sa mère et son beau-père et de problème de santé, celle-ci décide d'aller vivre à la campagne, dans son village d'enfance. Voici "Mo" projeté dans un nouveau collège, dans un environnement qu'il connaît peu. Lors de la première course d'orientation organisé par son prof de sport dans la forêt, persuadé qu'il pourra se débrouiller seul, il quitte le groupe et se perd dans les bois. Apeuré, pétrifié, il a l'impression qu'un être fantastique le poursuit et le fait sortir de la forêt.

Le voici avec une quête, moins virtuelle celle-là : qui est cette créature des bois ? Tout au long de son cheminement il va changer, s'ouvrir au monde réel, à la nature, à tout ce qu'il fuyait.

Ce roman est un coup de coeur qui a commencé par la couverture, un dessin en noir et blanc qui décrypte bien ce roman plein d'aventure et de poésie.

Il s'est poursuivi tout au long de l'histoire, de rebondissements en découvertes. On est toujours sur le fil, on espère, on a peur, on croise les doigts. Les personnages, adultes comme adolescents, sont intéressants, leurs psychologies fouillées. On ressent beaucoup d'empathie pour eux. Il y a aussi des descriptions de la nature, de cet environnement du Puy de Dôme entre campagne et montagne. Une découverte de la beauté des lieux à travers les yeux d'un enfant qui n'y a jamais fait attention.

Pour finir sur les points positifs, l'écriture est fluide et facile. Les chapitres sont courts et on a toujours hâte de connaître la suite. le rythme est enlevé et dynamique.

Le seul bémol serait dans le style. C'est Mo qui parle avec son langage. Il n'y a a donc aucune double négation "j'ai plus trop envie" j'ai pas vu passer la soirée" et ça m'a beaucoup gêné. Je ne vois pas pourquoi, sous prétexte que c'est un livre pour les jeunes, il devrait y avoir leurs fautes de langage qui sont reprises.

Mais mis à part ce petit bémol, ce livre est un beau coup de coeur.
Lien : http://lesfanasdelivres.cana..
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critiques presse (1)
HistoiresSansFin
26 janvier 2016
Un formidable roman au langage tantôt familier, tantôt poétique, fait de secrets, d'espoir, d'apprentissage et de quête.
Lire la critique sur le site : HistoiresSansFin
Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
La montagne, je commence vraiment à l'apprivoiser, et maintenant, elle ne me semble plus un décor vide ou un piège, comme au début. Maintenant, quand je m'enfonce dans les bois, c'est un peu comme si je revenais chez moi, dans mon vrai pays. Et là, c'est bizarre, j'ai l'impression que mon sang circule plus vite, que je respire mieux. Je me sens vivant, et cette sensation, je l'avais jamais eu avant. Et je me dis que c'est peut-être le contraire, peut-être que c'est elle, la montagne, qui m'apprivoise.
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Endof World, ça fait des mois que je n'y joue plus, c'est une passion que pas mal de gens autour de moi ont critiquée, genre Allan mon faux père ou l'oncle Gé. Ce qu'ils disaient, c'était que ça m'apportait rien, que ça m'enfermait, et sans doute qu'ils avaient raison. Mais s'ils étaient là maintenant devant moi, je leur dirais qu'on s'enferme toujours quelque part, qu'on est tous prisonniers de quelque chose, et que le truc c'est de trouver la porte, un jour au moins.
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Cette montagne, c'est une longue bête couchée, une sorte de reptile antique qui fait le dos rond, avec les flancs creusés par des torrents secrets, perdus dans des vallées comme des cicatrices profondes. Et quand on marche là-haut sur son échine, c'est le pays du ciel.
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« Sur les champs sur l'horizon
Sur les ailes des oiseaux
Et sur le moulin des ombres
J'écris ton nom

Et par le pouvoir d'un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer
Liberté »
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C’est une nuit très vibrante, tous les bruits voyagent à des kilo­mètres à la ronde, on dirait qu’on est sur une corde tendue, que chaque brin­dille qui craque de l’autre côté du monde trouve son écho près de nous.

C’est une nuit blanche et bleue. blanche parce que la pleine lune nous écla­bousse de sa lumière. Et bleue comme l’obscurité profonde qui nous enve­loppe, si douce qu’on dirait du velours.
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Videos de Emmanuelle Maisonneuve (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Emmanuelle Maisonneuve
http://www.librairiedialogues.fr/ Mikaël de la librairie Dialogues nous propose ses coups de c?ur du rayon BD : "Le Goût d'Emma" de Julia Pavolowitch, Emmanuelle Maisonneuve dessiné par Kan Takahama (Les Arènes), "Serena" de Pandolfo et Risbjerg d'après le roman de Ron Rash (Sarbacane) et "Deux ans de vacances" Philippe Chanoinat et Frédéric Brrémaud d'après le roman de Jules Verne, dessiné par Hamo (Vents d'Ouest). Réalisation : Ronan Loup. Questions posées par : Élise le Fourn.
Retrouvez nous aussi sur : Facebook : https://www.facebook.com/librairie.dialogues/ Twitter : https://twitter.com/dialogues Instagram : https://www.instagram.com/librairiedialogues/
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