AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Fabrice Pointeau (Traducteur)
EAN : 9782355840364
571 pages
Sonatine (18/03/2010)
3.9/5   664 notes
Résumé :
1348. La peste s’abat sur l’Angleterre. Rites païens, sacrifices rituels et religieux : tous les moyens sont bons pour tenter de conjurer le sort. Dans le pays, en proie à la panique et à l’anarchie, un petit groupe de neuf parias réunis par le plus grand des hasards essaie de gagner le Nord, afin d’échapper à la contagion. Neuf laissés-pour-compte qui fuient la peste mais aussi un passé trouble.
Bientôt, l’un d’eux est retrouvé pendu, puis un autre noyé, un ... >Voir plus
Que lire après La compagnie des menteursVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (148) Voir plus Ajouter une critique
3,9

sur 664 notes
Difficile de classer ce livre. Mais une chose est sûre, si vous vous en tenez à la 4ième de couv, vous serez forcément déçu. En insistant sur « des meurtres mystérieux », « une énigme à résoudre », j'ai l'impression qu'ils sont passés à côté de ce qui fait tout le charme de ce roman : ce fantastique qui imprègne tout le récit, au point de ne plus savoir ce qui est de l'ordre de la légende, du conte ou du réel. Pas de rythme effréné pour cette lecture, mais au contraire, une histoire qui avance à pas d'homme et à dos de cheval sur les routes de cette Angleterre de 1348, ravagée par la peste, que la compagnie des menteurs cherche à fuir à tout prix.

Camelot, vieil homme défiguré et solitaire, croise sur sa route huit autres voyageurs qui vont, tour à tour, se joindre à lui dans une marche qui a tout d'une fuite en avant. Tous emportent avec eux un secret qu'ils comptent bien garder pour eux, mais les événements vont amener les uns et les autres à se dévoiler, au péril de leur vie.

Je n'en dirais pas plus, car ce qui fait tout l'intérêt de cette lecture, c'est la découverte au fur et à mesure de ces personnages assez atypiques : Narigorm et ses runes, Cygnus et son aile qui ne demande qu'à se déployer, Camelot et sa connaissance de l'âme humaine, font partie de mes préférés. Vous priver de cela risquerait de rendre bien longue votre lecture, car, soyons clair, le rythme est lent et quant à moi, j'aurai bien amputé ce récit de quelques pages, histoire de le dynamiser un peu, même si tout se tient et rien nous ennuie dans ce livre.

Signalons au passage également l'intérêt historique de cette compagnie des menteurs et le talent avec lequel Karen Maitland nous fait voyager dans ce Moyen Âge anglais décimé par cette maladie vue comme un châtiment divin. Découvrir les pardonneurs qui sillonnent les terres à la recherche d'âmes en perdition, les moyens les plus sûrs pour repérer un loup-garoup ou un vampire et les tuer sans risquer qu'ils viennent hanter les vivants ou pire, les chercher… vous feront passer de bien beaux moments.

Et cette fin que j'ai adorée et pour laquelle j'ai longuement hésité à rajouter une étoile. Je ne l'ai pas fait, car en comparaison de mes dernières lectures, la compagnie des menteurs est légèrement en deçà, mais tout ceci n'est qu'affaire de sensibilité car l'essentiel est là : un bon moment de lecture et une belle découverte qui m'incitera fortement à ouvrir un autre livre de Karen Maitland : La malédiction de Norfolk serait bien le prochain…
Lien : http://page39.eklablog.com/l..
Commenter  J’apprécie          749
Où l'on fait connaissance de sept personnages : Camelot, l'ancêtre qui fait figure de meneur de la petite troupe, Rodrigo, ménestrel de son état et son élève Joffre, adolescents perturbé, Plaisance, sage-femme, Zophiel, personnage au verbe haut, semant polémique et discorde au sein de l'équipe, Osmond et Adela, sa compagne, enceinte, Cygnus, conteur et l'énigmatique Narigorm, voyante qui lit dans les runes. Tout ce petit monde évolue sur fond de peste de 1348 en Angleterre.
Peu à peu, les personnages se rencontrent, le groupe de forme. Pour plus de sécurité, ils décident de faire route ensemble, de fuir vers le Nord pour échapper à l'épidémie, emmenant le lecteur à travers l'Angleterre médiévale, de ville en village où ils sont tour à tour reçus, chassés quand ils ne décident pas eux-même de reprendre la route.
Je qualifierais ce roman de roman historique, au demeurant passionnant si l'on s'arrête à l'exposé que nous fait Karen Maitland de cette terrible année 1348. En revanche, je pense que quoiqu'en pensent les lecteurs, il ne mérite pas la dénomination de thriller : je n'ai ressenti aucune sensation de peur, de tension , même lorsque les personnages se montrent terrifiés pas un loup sensé les suivre, la peur des loups étant courante à cette époque. Il y a des mort, certes et des morts violentes qui aident à bien entretenir le côté superstitieux des personnages, mais de recherche des assassins, très peu, j'ai eu l'impression que les réponses que les personnages recherchaient plus ou moins leur arrivaient du ciel, ou que leurs suppositions prenaient très vite des tournures de vérité admissibles par tous. J'aurais presque eu envie de le qualifier de roman moyenâgeux psychologique en raison des relations complexes entre les personnages, des non-dits, des révélations qui expliquent les comportements, le problème, c'est que psychologie et moyen âge constituent un anachronisme, or certains comportements sont largement commentés, expliqués et excusés par camelot, l'ancêtre, celui qui porte un regard sur les autres et expliquent leur comportement. J'ai trouvé ce personnage très humain, très tolérant, c'est tout à son honneur, mais il fait trop défenseur des droits de l'homme avant l'heure, se démarquant des autres personnages, et le fait qu'il soit le narrateur explique en partie cette vision avec un certain recul sur ses pairs, mais ce n'est pas l'idée que je me faisais de la pensée en 1348, surtout après avoir lu des oeuvres telles que les piliers de la terre, la promesse de l'ange, le nom de la rose...
L'histoire s'éternise parfois : le résumé annonçant des meurtres à élucider, mais la compagnie n'est rassemblée qu'à la moitié du roman et j'en suis même arrivée à me demander si j'avais bien lu le résumé, si les événements annoncés allaient se produire.
J'ai malgré tout passé de très bons moments grâce à cet exposé que fait l'auteure, car les situations et le vécu des personnages très différents d'un individu à l'autre vont créer de grandes tensions, qui permettront au lecteur de se faire une idée de la pensée de l'époque, des superstitions, des pratiques religieuses.
Enfin certains passages sont, au choix du lecteur, à considérer soit comme du conte, soit comme une interprétation de la part des gens de l'époque, je n'en dirais pas plus.
Pour finir, j'ai aimé ce roman parce que j'aime la période médiévale et tout ce qui la concerne, et jamais je ne me lasserai de lire ce genre de récit.

Lien : http://1001ptitgateau.blogsp..
Commenter  J’apprécie          510
En suivant des personnages au caractère bien trempés, réunis par le hasard ou par le destin, Karen Maitland nous propulse dans le moyen-âge. Une ambiance vivante, des descriptions riches et un travail de recherche à la Ken Follet, donnent une belle impulsion à cette lecture.

Une explosion d'informations sur les coutumes, mêlées aux contes et aux anecdotes ponctuent une histoire bien ficelée tournant peu à peu vers le fantastique.
Chaque personnage porte sa zone d'ombre, qu'on aura du mal à cerner. Ils fuient tous la peste mais pas que, on sent qu'un lourd passé les pousse à vouloir garder leurs secrets.



Commenter  J’apprécie          560
Mon premier est un vieux colporteur de reliques au visage mutilé,
Mon deuxième est une paire de musiciens italiens,
Mon troisième est un magicien montreur de curiosités,
Mon quatrième est un peintre accompagné de sa femme enceinte,
Mon cinquième est une jeune guérisseuse,
Mon sixième est une enfant aux cheveux blancs qui lit les runes,
Mon septième est un conteur pourvu d'une aile de cygne à la place d'un bras,
Mon tout fuit la "mort bleue" et les fantômes du passé sur les routes d'Angleterre en l'an 1348.
Un indice : les apparences sont trompeuses et le véritable ennemi n'est pas toujours celui qu'on croit.

Vous aurez bien sûr reconnu : La Compagnie des menteurs (Company of Liars) !
Cet étonnant roman historique s'apparente à un "road movie" médiéval. Genre insolite où - époque oblige - la traditionnelle voiture est remplacée par un chariot tiré par un cheval nommé Xanthos. L'aventure, racontée par le colporteur, est faite de rencontres successives entre des gens disparates que la peur de l'épidémie contraint à se côtoyer ou à voyager ensemble. L'ambiance, sur fond de peste noire et de mort qui rôde, oscille entre L'Oeuvre au noir et Dix petits nègres.

Karen Maitland - auteur à suivre - a un talent évident pour planter un décor, décrire les caractères et captiver le lecteur en semant vrais indices et fausses pistes, jusqu'au dénouement qui fait froid dans le dos.

Aussi contrasté que cette étrange troupe, entre cruauté et compassion, foi et superstition, réalité et légende, le Moyen Âge offre décidément un fabuleux terrain de jeux aux amateurs de fantastique.
Commenter  J’apprécie          500
La Compagnie des menteurs, « meilleur thriller historique », nous dit le New York Times. Ouh là! Pas sûre que ce soit un thriller, ni même un roman historique. Certes, dans une ambiance de fin du monde (La peste a débarqué en Angleterre), des personnages peu enclins au conformisme meurent les uns après les autres en refusant à l'épidémie le droit de les envoyer ad patres. Comme le titre l'indique, chacun d'eux cache plus ou moins bien un lourd secret, dont certains plutôt alambiqués, le tout sous l'oeil -si j'ose dire- d'un borgne sentencieux et d'une gamine clairement sortie du « Village des damnés », le film qui a terrorisé ma jeunesse. le tueur en série est assez facile à deviner, d'autant plus que son nom est l'anagramme de « sorcier.ère » en anglais. du coup, même si le livre est plaisant, il ne dégage pas un suspens insoutenable.
Mais c'est l'aspect historique qui, à mon avis, pose problème. Alors oui, l'auteur s'est documentée, les faits sont certifiés, comme cet incroyable mariage des infirmes pour conjurer le mauvais sort. Mais pour ce qui est des personnages, ils m'ont paru des plus anachroniques. L'homo honteux, l'handicapé humilié, les amants incestueux semblent vivre dans un monde laïque dénué de toute transcendance et n'existent que pour porter le message essentiel du roman: Respectons nos différences! Il faut arrêter d'être méchant avec toutes les minorités: les LGBTQIA, les femmes et ceux qui possèdent une aile de cygne en guise de bras! du coup, les personnages sont assignés à leur spécificité et, malgré leur long périple, n'évoluent pas d'un iota. Quant au twist final, à mon avis dispensable, il est là, j'en suis sûre, pour nous prouver que la peine de mort non plus ce n'est pas bien.
Bref, trop de bons sentiments ne font, au mieux, qu'une littérature passable et fausser compagnie à ces menteurs-là ne nuira pas à votre été.
Commenter  J’apprécie          435

Citations et extraits (155) Voir plus Ajouter une citation
Il y avait si longtemps qu’il avait quitté Venise, disait-il, qu’il ne se rappelait presque aucun nom. Il rêvait toujours des places et des canaux, mais ne se souvenait plus de leur nom. Il lut la déception sur le visage de Rodrigo et Jofre.
Il parut un moment découragé, puis il sembla avoir une idée, il se leva et s’enfonça dans l’obscurité. Il revint quelques minutes plus tard, tenant quelque chose de brillant dans sa main . C’était une petite fiole en forme de poire, du genre de celles dans lesquelles les femmes conservent des huiles parfumées. Dans sa main, elle était sombre et opaque, mais lorsqu’il la tint à la lumière d’une des torches, le verre laissa paraître de riche éclats bleus et pourpres, et de minuscules paillettes d’or scintillant sur toute sa surface.
« vous voyez, voici ce dont je me souviens, la lumière de Venise est comme le verre. Je me souviens que le soleil de la fin d’après-midi faisait danser des étincelles dorées sur les eaux de la lagune. Je me souviens de la lumière nacrée de l’aube en hiver, et du rouge brûlant et âpre du soleil couchant en été, qui conférait au marbre une teinte rose vif. Je me souviens des nuits où les eaux des canaux étaient noires comme de la martre, du scintillement du clair de lune sur l’eau sombre, telle, une barrette d’argent dans les cheveux d’une belle femme. C’est la lumière de Venise que je capture dans mon verre. »
Commenter  J’apprécie          300
Elle n'avait pas pu choisir son mari, et alors ? En cela elle n'était pas différente de n'importe quelle femme bien née, ni même des filles de marchands. Car lorsqu'il est question de terres, de commerce ou d'argent, le mariage est simplement une transaction d'affaires qui doit être négociée par les parents. Bien des jeunes mariées, durant leur nuit de noces, sont devenues des femmes en serrant fermement les yeux et les poings, priant pour que ce soit bientôt fini. Non, tout bien considéré, on pourrait affirmer que l'infirme n'avait pas été plus mal traitée qu'une princesse royale. Même s'il est vrai que les flammes d'un bûcher ne sont pas moins douloureuses lorsque l'on sait que d'autres brûlent avec soi. (p. 96)
Commenter  J’apprécie          220
[...] ... - "C'était toi !" lui criai-je. "Pendant tout ce temps, tu nous as fait croire que nous étions suivis par un loup, mais il n'y en a jamais eu, n'est-ce pas, ni humain, ni animal ?

- Vous l'avez entendu ?

- Mais c'est toi qui nous l'as fait entendre.

- Non, c'est Morrigan [= déesse celtique, souvent considérée comme la déesse de la Guerre].

- Qui est Morrigan ?

- Celle qui change de forme, le loup, le cygne, celle qui apporte le chaos et la mort, celle qui détruit le menteurs. Vous avez seulement entendu le loup parce que vous aviez menti. Vous avez tous menti."

Je me rappelai soudain le jour où, pour la première fois, je l'avais entendue prononcer ce nom. C'était à la Saint-Jean, lorsque nous nous étions rencontrés.

- "Si vous mentez, vous perdez le don," m'avait-elle dit. "Morrigan détruit les menteurs.

- Mais toi aussi, tu as entendu le loup, Narigorm.

- Je l'ai créé, je le contrôle.

- Et c'est toi qui as poussé la moitié de notre compagnie au suicide et au meurtre. Espèce de gamine diabolique. Comment as-tu pu faire ça quand nous n'avons fait que te nourrir et nous occuper de toi ? Tu nous accuses de trahison, mais c'est toi qui nous as trahis.

- Non, c'est vous. Vous avez menti. Je ne mens jamais. Je ne fais que lire dans les runes. Je dis juste la vérité. ..." ... [...]
Commenter  J’apprécie          110
Le besoin d'atteindre le sanctuaire se faisait chaque jour de plus en plus pressant. La peur gagnait les terres. Elle montait en silence, telle la marée dans une crique, une peur froide, grise, qui s'insinuait partout. On ne parlait plus dans la région que de la pestilence qui avait atteint Londres. La nouvelle avait ébranlé même les plus optimistes. Certes, Londres était un port; il était condamné à succomber tôt ou tard, mais il ne se trouvait pas sur la côte sud, ni même sur la côte ouest. La pestilence s'était propagée de tous côtés, et s'apprêtait désormais à atteindre le coeur de l'Angleterre.
Commenter  J’apprécie          200
Espérer, c'est placer sa foi dans les autres et dans des choses extérieures à soi-même ; ce qui mène inévitablement à la trahison et à la déception. Ils ne cherchaient pas l'espoir, Camelot, ils cherchaient la certitude. Ce dont les hommes ont besoin, c'est de la certitude qu'ils ont raison ; ils ne veulent pas douter, envisager qu'ils pourraient avoir tort ou se tromper. La certitude absolue qu'on a raison, voilà ce qui donne la confiance et le pouvoir d'agir à sa guise et de prendre ce que l'on veut dans ce monde comme dans le prochain.
Commenter  J’apprécie          160

Videos de Karen Maitland (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Karen Maitland
The Book Channel visits Lowdham Book Festival and presenter Tina Bettison talks to author Karen Maitland about her lataest book The Owl Killers. The Book Channel is broadcast on Sky 166 and Freesat 402 and all programmes can be viewed on the Book Channel website, http://www.thebookchannel.tv (2009/07)
autres livres classés : pesteVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus


Lecteurs (1353) Voir plus



Quiz Voir plus

La Compagnie des Menteurs

En quelle année est paru en France "La Compagnie des Menteurs" ?

2008
2009
2010
2011

15 questions
46 lecteurs ont répondu
Thème : La compagnie des menteurs de Karen MaitlandCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..