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Critique de silmaril


Commençons par poser le cadre.

Nous sommes en Angleterre, en 1348. Imaginez un peu... Des villes et villages pas franchement propres, éloignés les uns des autres car le moyen de transport le plus répandu : la marche à pieds. Il y a une multitude de petits métiers, tout est bon pour gagner de quoi (sur)vivre, ce qui n'est pas chose facile. La toute-puissante Eglise régit le mode de vie de tout un chacun, ses Saints semblent constituer le seul recours possible face à l'adversité, aussi est-il bon d'avoir chez soi quelque relique, et il se trouve des gens pour les vendre. Ainsi Camelot gagne-t-il sa vie, solitaire sur les routes d'Angleterre, en approvisionnant les villageois en doigts de Saint Joseph et autres poils de l'âne qui a porté le Christ à Jerusalem. Son apparence plaide pour lui, défiguré comme il l'est par une orbite vide et un nez cassé, il peut prétendre s'être battu contre les sarazzins aux Croisades...

Un jour, dans une petite ville, un homme meurt sur la place du marché, bondée. Il ne faudra pas longtemps aux habitants pour se rendre compte qu'il s'agit de la pestilence, la peste dont on était persuadé qu'elle n'atteindrait jamais les rives de l'île. Puis qu'elle ne se propagerait pas au-delà de la côte. Puis qu'elle s'éteindrait à l'hiver. Puis que quiconque n'ayant rien à se reprocher ne la contracterait jamais, qu'elle ne toucherait pas les bons Chrétiens. Et qu'il suffisait de prier avec ferveur, ou d'acheter à prix d'or des indulgences pour passer au travers, ou encore organiser des mariages d'infirmes...

Ensuite, les personnages :
c'est dans ce contexte que débute ce récit de l'errance du Camelot, allant vers le nord pour échapper à la maladie, et rejoint malgré lui par deux musiciens, une étrange gamine aux cheveux blancs, un escamoteur, un jeune couple, une rebouteuse et un conteur à aile de cygne...
Il n'est déjà pas aisé de marcher et vivre sous la pluie battante, mais les prédictions de Narigorm achève de rendre ce périple effroyable...

Car Narigorm, la fillette, sait lire les runes et ne prédit jamais pour le mieux; chacun à leur tour les membres de la Compagnie sont ratrapés par leur passé.

C'est le Camelot qui raconte cette histoire, et la déroule comme un journal qui essaierait de montrer l'enchaînement des évènements. ces derniers s'accélèrent et gagnent en horreur au fil des pages, tant et si bien qu'il devient difficile de s'en extraire. C'est un crescendo, une montée en puissance, jusqu'au final que je ne qualifierai pas, il faut absolument lire ce (premier !) roman de Karen Maitland, qu'au cas où ce ne serait pas clair j'ai dévoré, complètement prise dans cette tourmente qui balaye l'Angleterre moyenâgeuse. Il semble que l'auteur(e) se soit beaucoup documenté sur cette période, comme en attestent les quelques notes historiques en fin d'ouvrage. Je me jetterai sur son prochain livre !
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