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Vrin (01/01/2006)
2.58/5   6 notes
Résumé :
« Le sujet de cet ouvrage est l'esprit de l'homme tout entier. On le considère en lui-même, on le considère par rapport aux corps, et par rapport à Dieu. On examine la nature de toutes ses facultés ; on marque les usages que l'on en doit faire pour éviter l'erreur. Enfin on explique la plupart des choses que l'on a cru être utiles pour avancer dans la connaissance de l'homme.

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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Horrible.
Rien d'autre à dire.
Ah si: c'est un macho incroyable qui a écrit ceci (même replacé dans le contexte de l'époque).
Je plains tous les élèves de prépa qui ont eu, comme moi, à le lire pour leurs concours...
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Pas évident à lire...
Il faut réussir à passer outre tous les nombreux préjugés concernant les femmes et les enfants (qui sont considérés comme des objets ou presque) pour accéder au contenu intéressant comme par exemple la manière dont la réflexion est envisagée. La vision qu'a Malebranche du mode de pensé se fait avec des "esprits animaux" qui rappellent fort les neurones, une sorte de prémice des sciences cognitives.
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Cet ouvrage constitue l'oeuvre principale de Malebranche où il tente au travers des 5 premiers livres de décrire pourquoi l'homme se trompe si souvent à cause de ses sens, de son imagination, de son intellect et de ses passions. Puis dans le dernier livre (le 6) il donne sa méthode pour ne plus se tromper et s'approcher de la vérité et de Dieu. Très inspiré par Descartes, Malebranche toutefois pose sa propre philosophie avec son concept de l'occasionnalisme et sa propension à penser que tout vient de Dieu et que l'homme ne peut trouver la vérité qu'au travers de Dieu et du Verbe. Une oeuvre complexe, que je ne recommande pas à des débutants en philosophie.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
I. Des causes occasionnelles de l’erreur, et qu’il y en a cinq principales. — II. Dessein général de tout l’ouvrage, et dessein particulier du premier livre.
Nous venons de voir qu’on ne tombe dans l’erreur, que parce que l’on ne fait pas l’usage qu’on devrait faire de sa liberté ; que c’est faute de modérer l’empressement et l’ardeur de la volonté pour les seules apparences de la vérité, qu’on se trompe, et que l’erreur ne consiste que dans un consentement de la volonté qui a plus d’étendue que la perception de l’entendement, puisqu’on ne se tromperait point si l’on ne jugeait simplement que de ce que l’on voit.
I. Mais, quoiqu’à proprement parler il n’y ait que le mauvais usage de la liberté qui soit cause de l’erreur, on peut dire néanmoins que nous avons beaucoup de facultés qui sont cause de nos erreurs, non pas causes véritables, mais causes qu’on peut appeler occasionnelles. Toutes nos manières d’apercevoir nous sont autant d’occasions de nous tromper. Car puisque nos faux jugements renferment deux choses, le consentement de la volonté, et la perception de l’entendement ; il est bien clair que toutes nos manières d’apercevoir nous peuvent donner quelque occasion de nous tromper, puisqu’elles nous peuvent porter à des consentements précipités !
Or, parce qu’il est nécessaire de faire d’abord sentir à l’esprit ses faiblesses et ses égarements, afin qu’il entre dans de justes désirs de s’en délivrer, et qu’il se défasse avec plus de facilités de ses préjugés, on va tâcher de faire une division exacte de ses manières d’apercevoir, qui seront comme autant de chefs à chacun desquels on rapportera dans la suite les différentes erreurs auxquelles nous sommes sujets.
L’âme peut apercevoir les choses en trois manières, par l’entendement pur, par l’imagination, par les sens.
Elle aperçoit par l'entendement pur les choses spirituelles, les universelles, les notions communes, l’idée de la perfection, celle d’un être infiniment parfait, et généralement toutes ses pensées lorsqu’elle les connaît par la réflexion qu’elle fait sur soi. Elle aperçoit même par l’entendement pur les choses matérielles, l’étendue avec ses propriétés ; car il n’y a que l’entendement pur qui puisse apercevoir un cercle et un carré parfait, une figure de mille côtés, et choses semblables. Ces sortes de perceptions s’appellent pures intellections, ou pures perceptions, parce qu’il n’est point nécessaire que l’esprit forme des images corporelles dans le cerveau pour se représenter toutes ces choses.
Par l'imagination, l’âme n’aperçoit que les êtres matériels, lorsqu’étant absents, elle se les rend présents en s’en formant des images dans le cerveau. C’est de cette manière qu’on imagine toutes sortes de figures, un cercle, un triangle, un visage, un cheval, des villes et des campagnes, soit qu’on les ait déjà vues ou non. Ces sortes de perceptions se peuvent appeler imaginations, parce que l’âme se représente ces objets en s’en formant des images dans le cerveau ; et parce qu’on ne peut pas se former des images des choses spirituelles, il s’ensuit que l’âme ne les peut pas imaginer ; ce que l’on doit bien remarquer.
Enfin l’âme n’aperçoit par les sens que les objets sensibles et grossiers, lorsqu’étant présents ils font impression sur les organes extérieurs de son corps et que cette impression se communique jusqu’au cerveau, ou, lorsqu’étant absents, le cours des esprits animaux fait dans le cerveau une semblable impression. C’est ainsi qu’elle voit des plaines et des rochers présents à ses yeux, qu’elle connaît la dureté du fer, et la pointe d’une épée et choses semblables ; et ces sortes de sensations s’appellent sentiments ou sensations.
L’âme n’aperçoit donc rien qu’en ces trois manières ; ce qu’il est facile de voir si l’on considère que les choses que nous apercevons sont spirituelles ou matérielles. Si elles sont spirituelles, il n’y a que l’entendement pur qui les puisse connattre ; que si elles sont matérielles, elles seront présentes ou absentes. Si elles sont absentes, l’âme ne se les représente ordinairement que par l’imagination ; mais si elles sont présentes, l’âme peut les apercevoir par les impressions qu’elles font sur ses sens ; et ainsi nos âmes n’aperçoivent les choses qu’en trois manières, par l’entendement pur, par l’imagination et par les sens.
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Il n'en est pas de même de l'âme : nous ne la connaissons point par son idée ; nous ne la voyons point en Dieu ; nous ne la connaissons que par conscience, et c'est pour cela que la connaissance que nous en avons est imparfaite ; nous ne savons de notre âme que ce que nous sentons se passer en nous. Si nous n'avions jamais senti de douleur, de chaleur, de lumière, etc., nous ne pourrions savoir si notre âme en serait capable, parce que nous ne la connaissons point par son idée. Mais si nous voyions en Dieu l'idée qui répond à notre âme, nous connaîtrions en même temps ou nous pourrions connaître toutes les propriétés dont elle est capable ; comme nous connaissons ou nous pouvons connaître toutes les propriétés dont l'étendue est capable, parce que nous connaissons l'étendue par son idée.
Il est vrai que nous connaissons assez par notre conscience ou par le sentiment intérieur que nous avons de nous-mêmes que notre âme est quelque chose de grand, mais il se peut faire que ce que nous en connaissons ne soit presque rien de ce qu'elle est en elle-même. Si on ne connaissait de la matière que vingt ou trente figures dont elle aurait été modifiée, certainement on n'en connaîtrait presque rien, en comparaison de ce que l'on en connaît par l'idée qui la représente. Il ne suffit donc pas pour connaître parfaitement l'âme de savoir ce que nous en savons par le sentiment intérieur, puisque la conscience que nous avons de nous-mêmes ne nous montre peut-être que la moindre partie de notre être.
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Quand un homme, par exemple, a le sang fort échauffé, ou simplement quand il dort, il voit quelquefois devant ses yeux des campagnes, des combats, et choses semblables, qui toutefois ne sont point présents, et qui ne furent peut-être jamais. Il est donc indubitable que ce n'est pas en soi-même ni par soi-même, que l'esprit voit l'existence des choses, mais qu'il dépend en cela de quelque autre chose.
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