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Critique de Davjo


Davjo
24 septembre 2014
"Dynamite Burma", le célèbre détective de l'agence Fiat Lux, commence sa vie légendaire de personnage de fiction dans ce roman de Léo Malet. Comme lui, il revient du stalag. Là-bas, il a rencontré un amnésique mystérieux qui est mort dans ses bras:
« Les yeux de l'amnésique reflétaient une lueur d'intelligence que je ne leur avais jamais connue. Dans un souffle, l'homme avait dit: Dites à Hélène...120, rue de la gare. »
Qui est Hélène ? Où est cette rue fameuse rue de la gare que Burma va chercher partout ?
Ce mystère réveille le prisonnier de guerre Nestor Burma, soudain heureux de retrouver sa vieille peau. Avec des tampons d'encre, il prend les empreintes du mort...Et l'inspecteur Faroux lui donnera son identité quand il sera revenu à Paris dans son complet de démobilisé.

Mais avant, c'est Lyon où il voit son associé Colomer se faire tuer sous ses yeux, une mystérieuse femme ressemblant à la star de cinéma Michèle Hogan, une arme à la main. Pour l'aider dans ses investigations, il peut compter sur Marc Covet, le journaliste souffre-douleur qui va prendre des coups à sa place, le paresseux commissaire Bernier, maître Monbrison et ses grosses baguouzes aux doigts et le détective privé Lafalaise et sa secrétaire Louise Brel...Évidemment, certains de ses personnages ne sont pas ce qu'ils paraissent être, il y a ceux qui trahissent sans penser à mal, il y a ceux qui vous mettent des bâtons dans les roues, il y a ceux qui jouent double jeu...

Raconté à la première personne par Nestor Burma lui-même, sur un ton gouailleur malgré la mort qui rôde, les privations de la France occupée (le faux café, la rubrique du marché noir dans les journaux), le détective cache ses soupçons aussi bien à ses amis/ennemis qu'au lecteur à qui il raconte l'histoire. C'est lui qui mène la barque jusqu'à la révélation finale.

Les situations s'enchaînent avec fluidité et rapidité dans cette France où l'Occupation est en arrière-plan avec son éclairage urbain atténué par la défense passive, ses permis de circuler la nuit, ses laisser-passer difficiles à obtenir pour monter à Paris....Et une scène d'alerte aux bombardements au moment même où on se rend dans une maison isolée au-milieu d'un décor de neige.

De ce roman, il me reste un petit film à la tintin avec un détective sûr de lui qui enchaîne les situations pour mettre le mystère KO. En 1942, ce roman policier tranchait sur les romans à énigme et s'inspirait du polar américain. Mais il y a aussi l'atmosphère, celle des lieux, Lyon, Paris, des maisons isolées dans la campagne française. Puis la cruauté de certaines situations évacuée par l'humour sarcastique de Burma.
Avec ce premier roman Léo Malet met en place une galerie de personnages qui gravitent autour de Burma et qu'on a l'impression de déjà connaître. C'est comme si on prenait la série en cours. Je suis très intéressé par la lecture des romans suivants pour voir l'évolution de l'arrière-plan historique.
Lien : http://killing-ego.blogspot...
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