Le soleil naît derrière le Louvre

Chaque année, au printemps, Louis Lheureux quitte sa province et son épouse impotente pour faire la vie dans la capitale. Nestor Burma est engagé après quelques jours de fugue pour retrouver le noceur et l'expédier dans le premier train pour Limoges. Une mission pas bien compliquée jusqu'au jour où le mari prodigue se soustrait à sa surveillance. Peu après, le détective qui erre dans le quartier des Halles repère un attroupement qui s'est formé rue Pierre-Lescot autour de véhicules de police. le commissaire de la P.J., Florimond Faroux, avec qui Burma a souvent maille à partir, l'aperçoit dans la foule et l'invite sur la scène du crime. Un escroc dénommé Étienne Larpent a été abattu de plusieurs balles dans le coffre. Et surprise, la victime ressemble à s'y méprendre à Louis Lheureux. Autre détail troublant, le cadavre était en possession d'une copie d'un tableau de Raphaël, l'oeuvre originale ayant été volée quelques jours plus tôt au Musée du Louvre. En voilà assez pour intriguer Nestor Burma.

« le soleil naît derrière le Louvre » est le premier volume des Nouveaux Mystères de Paris. Léo Malet utilise magistralement le 1er arrondissement de Paris dont il souligne tous les contrastes : le quartier populaire des Halles et ses odeurs de « viandes mortes et de légumes arrachés à la terre » jouxte celui du Palais Royal, plus distingué ; un yacht luxueux est amarré quai du Louvre sous le regard d'un clochard aviné ; l'hôtel minable fréquenté par une vieille tapineuse n'est qu'à quelques pas d'un palace. L'auteur nous fait visiter des lieux insolites comme les sous-sols d'une mûrisserie de bananes ou une animalerie du Quai de la Mégisserie.

S'il a toujours sa pipe au bec, Nestor Burma est un détective qui s'inscrit dans le registre du polar « hard-boiled » : une enquête menée par un limier opiniâtre, une femme fatale incarnée par le mannequin d'une maison de haute couture de la place Vendôme, et bien sûr le bon coup de matraque des familles. le détective porte un regard sombre sur un monde où la dégueulasserie ne tarde jamais à reprendre ses droits. Et, pour reprendre ses mots :"Ça vous en dégueulasse des choses ce putain de fric !"

Une lecture malheureusement contrariée par les nombreuses coquilles du fichier numérique vendu par les éditions 12 21…

J'aime les promenades dans Paris avec le détective privé Nestor Burma. D'ailleurs je suis fan de la série Les Nouveaux Mystères de Paris de Léo Malet.
«Le soleil nait derrière Le Louvre» se situe dans le 1er arrondissement et a la particularité d'être le premier épisode de la série. Léo Malet y décrit ce Paris des années 50 dont certains lieux n'ont pas changé comme le Palais Royal (certes, ils sont rares). On y retrouve aussi les quai de la Mégisserie où piaillent encore les oiseaux aujourd'hui. Et bien sûr il y a un tableau de Raphaël volé au Louvre au centre de l'intrigue. Je regrette juste de ne pas avoir fait une petite visite à l'intérieur du musée à l'époque où il n'y avait pas de pyramide.

En 1954, alors que René Coty est président de la république et que Martine Carol est la comédienne la plus renommée de l'époque, notre détective de choc est dans la routine. Chaque printemps, il enquête pour Madame Émilie Lheureux de Limoges, à la rechercher de son mari volage. Louis Lheureux le bien nommé, fait une fugue parisienne tous les ans et devient copain de beuverie de Nestor. Pourtant, cette fois-ci il n'est pas comme d'habitude et semble vouloir semer le detective. C'est d'autant plus louche qu'un premier cadavre apparait et que le meurtre semble lié a un trafic de tableaux.
Ce polar est plaisant à lire parce qu'il offre une intrigue à tiroir qui est loin de la simplicité de certains romans du genre. Et puis même si Burma peut être un tantinet macho, Hélène est là pour le rappeler à l'ordre et le réconforter quand il prend des coups de matraques sur la tête, ce qui semble être une habitude.

Roman policier d'un style bien particulier, celui qui met en scène le privé Nestor Burma. L'enquête qui se situe dans un seul arrondissement nous promène dans les quartiers avec des remarques sur les personnalités habitant ou ayant vécu dans ces quartiers. le langage est une des particularités avec de l'argot et de l'humour; certaines expressions remarquables. La belle Hélène, secrétaire de Nestor amène de la couleur dans cette histoire et maîtrise bien ses réparties.

Léo Malet est le père de Nestor Burma, le détective immortalisé à l'écran par Guy Marchand.

« le soleil nait derrière le Louvre » est le premier épisode de la série « Les Nouveaux Mystères de Paris » écrite par Léo Malet.

Si ce roman est le premier de la série, ce n'est pas la première aventure de Nestor Burma, ni dans l'ordre d'écriture ni dans l'ordre chronologique. Dans l'ordre d'écriture, la première aventure de Burma se nomme « 120, rue de la Gare » et, dans l'ordre chronologique, « Les Neiges de Montmartre ».

Mais la série « Les Nouveaux Mystères de Paris » a pour ambition de proposer une enquête par arrondissement de Paris. Au final, cinq arrondissements n'ont pas été traités : 7e, 11e, 18e, 19e, 20e .

« le soleil nait derrière le Louvre » se déroule dans le premier arrondissement.
Nestor Burma est un détective qui n'aime pas trop les flics et que les flics n'aiment pas trop. Cependant, parfois, l'un a besoin des autres et vice et versa.

Léo Malet a voulu, au départ, faire de Burma un personnage antipathique, mais, lui conférant un peu trop de lui, il en fait un détective un brin anarchiste, parfois charmeur, souvent charmant, insolent et ironique, désinvolte et gouailleur. Burma est très loin du cliché du héros sans peur et sans reproche, que nul ne peut vaincre. Car, si Burma s'en sort toujours, il n'en est pas moins souvent malmené et en mauvaises postures.

Il y a beaucoup du Jean-Patrick Manchette avant l'heure dans la plume de Léo Malet et on trouve une filiation entre le détective de Léo Malet, Nestor Burma, et celui de Jean-Patrick Manchette, Eugène Tarpon.

« le soleil nait derrière le Louvre », offre une intrigue à tiroir qui est loin de la simplicité de celles de nombreux romans policiers du genre. Pour autant, le lecteur n'est pas trimbalé à coups d'artifices comme il l'est souvent dans les « thrillers » actuels.

Léo Malet nous propose donc un vrai bon polar autour d'un vrai bon personnage. L'auteur a, dans sa plume, 30 ans d'avance et si l'écriture ne sent pas la modernité — je serais tenté de dire tant mieux — elle ne fait pas son âge — comparé à celle de Simenon pour Maigret, même s'il y a plus de dix ans d'écart entre les deux.

C'est donc un réel, voire un surprenant plaisir — jusque là, pour moi, Burma, c'était un feuilleton télé que je n'aimais pas — que cette aventure de Nestor Burma (qui est la deuxième que je lis, après « 120 rue de la gare ») et que la plume de Léo Malet, même si, bien sûr, dans le genre, je préfère tout de même les auteurs de « néopolar ».

Au final, un bon polar, rudement bien mené par un auteur de talent, autour d'un personnage intéressant et attachant. Alors, pourquoi bouder son plaisir ?

Il est un peu oublié Malet ,un peu obsolète comme le prénom de son héros . Et pourtant il y a du charme dans ses Nouveaux mystères de Paris ,le charme nostalgique d'une époque et d'un lieu (Paris, les années Coty) , la volonté de créer une atmosphère autour d'une action bien menée (à la Simenon) . La langue est de qualité jouant sur tous les registres, de la langue académique à l'argot . Et j'aime bien Nestor Burma , individualiste militant , capable de flinguer mais aussi de laisser filer un coupable sympa, coeur d'artichaut , une peu cynique ,un peu sentimental . Dans ce roman , il voit se multiplier les cadavres autour de lui et les coups de matraque sur sa tête , à la recherche d'un mari volage et d'un tableau volé. C'est sympa tout plein.