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EAN : 978B004SUAHR4
Les Eperonniers (30/11/-1)
3.5/5   2 notes
Résumé :
C'est un vieil homme, arrivé très loin dans les années, presque à la fin. Il est seul, sans sa femme Lyse qui est partie la première, et sans sa fille Lisa qui parfois vient le voir.
Il y a de nombreuses années, le vieil homme avait quitté son village d'Italie parce que depuis l'enfance, il était poussé par le désir d'aller voir derrière les collines et plus loin encore, pour apprendre les langues étrangères.
Maintenant seul, il se parle à lui-même pou... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Itinéraire de vie d'un italien qui a quitté la vigne et les oliviers de son village pour monter à la ville, d'abord en Italie et puis en Belgique. Un peu moins touchant que le « Nous deux » que Nicole Malinconi consacrait à sa mère, ce texte est néanmoins un émouvant récit que je vous recommande chaleureusement.

J'ai récemment posté un commentaire enthousiaste sur « Nous deux », un petit livre dans lequel Nicole Malinconi évoque de manière très touchante le souvenir de sa mère. « Da solo » est sorti quatre ans plus tard et certaines éditions regroupent les deux textes.

« Da solo » s'inspire du père de l'auteure, Omero Malinconi. J'écris « s'inspire » car, si j'ai bien compris, il ne s'agit pas ici d'une biographie (si vous en savez plus, éclairez-moi); par exemple, je lis qu'après un séjour en Belgique, Omero Malinconi est retourné en Italie pour y fonder une fabrique de chaussures, que l'on ne mentionne pas dans le récit. Je ne sais donc pas très bien ce qui, dans « Da solo » correspond réellement à la personnalité ou à la vie du père de l'auteure. Mais la question se pose car je lis qu'après la mort de mère, Nicole Malinconi s'est rapprochée de son père et s'est attachée à recueillir ses souvenirs. Quand ma pile se videra un peu (si jamais…), je relirai « À l'étranger », paru dix ans après « Da solo » et dans lequel l'auteure raconte l'histoire d'une famille qui retourne en Italie pour y fonder une fabrique de chaussures; j'ai lu ce texte avec plaisir il y a une quinzaine d'années, mais j'ai perdu le souvenir des détails, qui me semblent également inspirés de l'histoire de la famille.

Déterminer la part de fiction dans « Da solo » est une question certes intéressante, mais on peut fort bien apprécier le texte en lui-même sans en connaître la réponse. Et puis peut-être que les faits sont fiction mais que la réalité se trouve dans certaines réflexions que l'auteur rapporte. Peu importe…

Dans « Nous deux », la narratrice était la fille. Comme je l'ai écrit dans mon commentaire, elle évoquait le souvenir de sa mère de manière fort touchante, avec les mots de sa mère. « Da solo » est différent: le narrateur est le père. Au premier abord, j'ai été troublé car la langue est différente de celle de « Nous deux »; je me serais crû dans une autre famille, dans un autre milieu socio-culturel. J'en ai été déçu car les mots ne me faisaient pas ressentir la même force émotionnelle que ceux de « Nous deux ». Mais je me suis accroché et bien m'en a pris car au fil des chapitres, j'ai retrouvé l'intensité à laquelle je m'attendais, même si l'émotion s'exprimait de manière différente. Peut-être qu'en avançant dans sa vie à travers son récit, le narrateur acquerrait une sorte de sagesse qui lui faisait exprimer des mots plus profonds…

Je me souviendrai de « Da solo » comme d'un itinéraire de voyage, qui est devenu l'itinéraire d'une vie. le narrateur commence sa vie dans un village du nord de l'Italie, où il soigne des vignes et des oliviers. Puis il décide de partir à la ville. Consciencieusement, il fait ses armes dans des restaurants, veillant patiemment à ne pas brûler les étapes, en gagnant ses galons un par un. Il quitte alors l'Italie pour entrer dans maison ostendaise. Son service aux clients est apprécié, en particulier parce qu'il est soucieux d'apprendre les langues, ce qu'il mentionne plusieurs fois comme un aspect fort important dans sa vie. Déporté, il vit le bombardement de Dresde, dont il a la chance de réchapper et à la suite duquel il revient en Belgique. Il parle assez peu de l'endroit où il terminera sa vie; Ostende semble la ville qui l'a le plus marqué.

Si je ne me trompe pas, « da solo » signifie « tout seul » et je ne me souviens pas d'avoir lu cette expression dans le texte (si je me trompe, dites-le moi). Je peux comprendre que Nicole Malinconi l'ait choisi comme titre de son récit car en effet, le narrateur était seul dans son cheminement. Telle qu'il la raconte, sa vie est à proprement parler celle d'un homme « qui s'est fait tout seul »: son projet de quitter son village n'est pas le projet d'un groupe de copains qui décideraient de partir ensemble pour tenter de faire fortune ailleurs, mais bien son projet à lui tout seul, et il en a été de même pour le reste de sa vie.

L'homme parle de la femme qui lui a donné une fille, il parle de son décès, il parle de sa fille qui s'est éloignée de lui. Je n'ai pas fait l'effort d'estimer objectivement quel volume de texte est consacré à ces aspects, mais ce qui m'a marqué, c'est l'itinéraire de vie de cet homme et il me semble que sa famille tient moins de place.

Le texte est touchant. Certes d'une autre manière que « Nous deux », mais je vous le recommande chaleureusement. Nicole Malinconi est née à Dinant, loin des charbonnages, dont il n'est d'ailleurs pas question ici. Mais notez qu'elle est née en 1946, l'année de la signature de l'accord « des hommes contre du charbon », qui a marqué le début d'une important migration italienne en Belgique, dont nous célébrons donc le 75e anniversaire cette année. Voilà une raison de plus de lire maintenant cette excellentes auteure belge !
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Est-ce que j’étais malheureux [dans mon village d’Italie] ? Au fond, je me le demande. Est-ce que je disais: pauvre de moi, quand j’étais dans l’olivier ? Et quand j’allais dans le tonneau vide qui avait séché, pour gratter les cristaux de vin déposés au fond, accrochés aux parois, est-ce que je me lamentais ?
[…]
Pourquoi est-ce que maintenant je dis: malheureux que j’étais, tandis que je ne l’étais pas ? Enfin je crois.
C’est quand j’ai eu l’idée de vouloir autre chose, que j’étais malheureux. Le malheur, ça vient quand tu recherches quelque chose que tu n’as pas.
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Dire qu’il y a des gens qui sont capables de ça; ils écrivent la musique qu’ils entendent à l’intérieur et c’est comme s’ils écrivaient un roman. Les musiciens, c’est quelque chose. Moi je dis que c’est supérieur. Comme s’ils avaient un esprit plus haut que les affaires courantes du monde; comme si ça ne les préoccupait pas, les affaires courantes, parce qu’ils sont au-dessus. Avec eux, on est aussi transportés au-dessus; on est comme dans l’atmosphère.
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Comment elle s’appelait ? Ça va me revenir. Ça reviendra. Une longue tresse noire qu’elle dénouait quand elle venait à la messe. Maddalena ! Elle s’appelait Maddalena. Quand tu te souviens du nom que tu ne retrouvais plus, c’est comme s’il y avait du soleil.
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Me revoilà avec des souvenirs défavorables. Mais comment se faire quitte de ce qu’on cherche à oublier et ne pas perdre la mémoire du reste, je me le demande.
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Maintenant que je suis dans le Nord depuis si longtemps et que j'ai l'âge que j'ai, est-ce que je pourrais encore y monter, sur la colline, et qu'est-ce que je verrais depuis tout ce temps-là, je me le demande. A supposer d'abord de retourner en Italie et d'arriver jusqu'à Tizzana, parce que depuis tout ce temps-là et avec l'âge que j'ai, ce n'est pas la peine de penser à le faire pour de bon. A force d'être dans le Nord, je suis devenu du Nord, ça ne changera plus.
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Videos de Nicole Malinconi (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Nicole Malinconi
Le mercredi 10 mars 2021, Nicole Malinconi se prêtait au jeu de la rencontre "en librairie" de façon virtuelle en dialoguant avec la libraire Maya Orianne, de la librairie "A livre ouvert" à Bruxelles. Elles y évoquent le récit de Nicole Malinconi paru aux Impressions Nouvelles en janvier 2021, "Ce qui reste".
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