"- L'avait k pas nous traiter 2 Pakis, putain de gora."
Autant évacuer les choses qui fâchent tout de suite: Ce langage créé par l'auteur qu'utilisent ses personnages est exactement ce qui a failli me faire reposer le livre sans aller plus loin que la première page. Je trouve totalement artificielle cette adaptation du langage SMS à l'oral, et cela rend la lecture moins fluide. D'autre part, l'argot et les mots indiens (un petit lexique aurait été bienvenu) auraient suffi selon moi à rendre un langage parlé par des adolescents.
Bien m'en a pris de faire abstraction de ce qui me gênait.
Jas et ses nouveaux amis, indiens de 2ème génération trafiquent des téléphones portables et jouent les caïds au volant des berlines haut de gamme de leurs mamans, parce que c'est plus cool que d'aller en cours . Un de leur ancien professeurs d'histoire leur sauve la mise face à la police et dans l'idée de les remettre dans le droit chemin, leur fait rencontrer un brillant ancien élève, passé par Cambridge, qui pourrait leur donner quelques leçons de vie mais Sanjay n'est peut être pas le mentor que Mr Ashwood imaginait.
Le roman traite avec beaucoup d'humour les aventures de ces jeunes hommes qui cherchent à se faire une place dans la société britannique, avec les tiraillements de tous les adolescents, l'envie de rejeter les parents et le poids des traditions, nier leur origine et pourtant ne voulant pas ressembler aux "noix de coco", leurs premiers émois amoureux, le racisme.
C'est drôle, joyeux, bourré d'énergie adolescente.
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Lecture jeune, n°126 - Jas, 19 ans, est un jeune blanc, ancien bon élève, fasciné par la marge et qui s’est acoquiné avec une bande de petits voyous. Au lieu de réviser son bac économie, il traîne avec Hardjit, le jeune Sikh qui soigne son corps bodybuildé, Ravi, toujours vantard et Amit, qui se démène avec ses problèmes familiaux.
Issus d’une classe moyenne immigrée férue d’affaires et soucieuse de respectabilité, les jeunes gens écument les recoins de leur banlieue de Hounslow, défient ceux qui les traitent de « Paki », parlent filles, rêvent des actrices de Bollywood et trafiquent des téléphones portables. Jas, lui, essaie de s’intégrer et de se fondre dans ce clan de « rudeboys » dont il consigne, une à une, les règles. Mais voilà qu’il tombe amoureux d’une jeune musulmane, ce qui va lui attirer nombre d’ennuis. Mêlant des expressions métissées de la rue, le langage SMS et les influences du rap et du hip-hop, Gautam Malkani réussit à créer une langue très originale, sans tomber dans le grotesque, et à décrire l’univers de la banlieue londonienne.
Une vie vue et vécue à hauteur d’une bande de jeunes qui jouent aux mauvais garçons, mettant à nu les carcans et tabous de leur société d’origine. Certes, certaines ficelles – dont le « retournement » final – peuvent sembler une peu grosses, mais, dans l’ensemble, l’ouvrage offre un point de vue intéressant sur l’immigration, très loin de tout misérabilisme. Le tout donne un ouvrage dynamique et assez innovant.
Nathalie Carré
Lire la critique sur le site : Lecturejeune
Le respect, c'est une chose, mais quand les gens disent, Vous devriez toujours respecter vos aînés, ce qu'ils disent en réalité, c'est: Vous devriez toujours être d'accord avec eux. Et comment ça serait pas une grosse connerie? Si tu dois toujours être d'accord avec eux, ça veut dire qu'ils ont toujours raison. Putain, mec. Toujours raison? Qui a toujours raison, putain? Même les prophéties de l'Oracle dans Matrix, elles sont pas toujours justes.
- Peut être que je devrais mettre le DVD de Matrix et l'expliquer à ma mère comme ça.
- Laisse tomber, putain, y a pas assez de chansons et de changements de saris. C'est trop réaliste pour elle.