C’est difficile de lire ? demandai-je à Vitalis, après avoir marché assez longtemps en réfléchissant.
– C’est difficile pour ceux qui ont la tête dure, et plus difficile encore pour ceux qui ont mauvaise volonté.
Tu as le coeur gros, continua Vitalis, je comprends cela et ne t'en veux pas. Tu peux pleurer librement si tu en as envie. Seulement tâche de sentir que ce n'est pas pour ton malheur que je t'emmène. Que serais-tu devenu? Tu aurais été très probablement à l'hospice. Les gens qui t'ont élevé ne sont pas tes père et mère. Ta maman, comme tu dis, a été bonne pour toi et tu l'aimes, tu es désolé de la quitter, tout cela est bien ; mais fais réflexion qu'elle n'aurait pas pu te garder malgré son mari. Ce mari, de son côté, n'est peut-être pas aussi dur que tu crois. Il n'a pas de quoi vivre ; il est estropié ; il ne peut plus travailler, et il calcule qu'il ne peut pas se laisser mourir de faim pour te nourrir. Comprends aujourd'hui, mon garçon, que la vie est trop souvent une bataille dans laquelle on ne fait pas ce qu'on veut.
Dans la vie j’avais un but : être utile et faire plaisir à ceux que j’aimais et qui m’aimaient.
Quand tout va bien, on suit son chemin sans trop penser à ceux qui vous accompagnent, mais quand tout va mal, quand on se sent dans une mauvaise voie, [...] on a besoin de s’appuyer sur ceux qui vous entourent et on est heureux de les trouver près de soi.
Ah ! que le langage des lèvres est peu de chose comparé à celui des yeux ! que les mots sont froids et vides comparés aux regards !
...la vie est trop souvent une bataille dans laquelle on ne fait pas ce qu’on veut.
REMI :
-- Elle n'était pas toute seule, mère Barberin. Il y avait avec elle un père Barberin qui était le maître de la maison, et qui l'avait bien prouvé en me vendant un jour quarante francs à un vieux musicien.
Le silence s'était fait dans la mine; aucun bruit ne parvenait plus jusqu'à nous; à nos pieds l'eau était immobile, sans une ride ou un murmure. La mine était pleine, comme l'avait dit le magister, et l'eau, après avoir envahi toutes les galeries depuis le plancher jusqu'au toit, nous murait dans notre prison plus solidement, plus hermétiquement qu'un mur de pierre. Ce silence lourd, impénétrable, ce silence de mort était plus effrayant , plus stupéfiant que ne l'avait été l'effroyable vacarme que nous avions entendu au moment de l'irruption des eaux; nous étions au tombeau, enterrés vifs, et trente ou quarante mètres de terre pesaient sur nos cœurs.
Les circonstances peuvent tourner les opinions et les sentiments de certains hommes.
[...] la moquerie peut avoir du bon pour réformer un caractère vicieux, mais lorsqu'elle s'adresse à l'ignorance, elle est une marque de sottise chez celui qui l'emploie.