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EAN : 9782843044595
125 pages
Zulma (09/10/2008)
3.94/5   50 notes
Résumé :
Mestrel part en colonie de vacances dans un château du Touquet qu'on dit hanté. Solitaire et désemparé, il se lie d'amitié avec François, un garçon énigmatique et mutique. Des incidents surviennent. Des disparitions. Du sang. Les vies ordinaires s'ouvrent parfois aux abîmes insoupçonnés du réel. Il en va de Mestrel comme de ces quatre militants écologistes fusionnant dans la mort ou de ce footballeur en herbe dans la banlieue de Marseille. Leurs aspirations se heurt... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Toute la nuit devant nous est un petit recueil constitué de trois nouvelles. Petit, certes, mais dont la lecture se fait plus avec les tripes qu'avec les yeux.

La première s'intitule le fils de l'étoile. C'est une histoire assez dérangeante qui se déroule dans un vieux château du Touquet transformé en colonie de vacances. Je ne sais pas si la description de cette colo provient de souvenirs d'enfance de Marcus Malte. En tout cas, elle ne donne pas envie: château vétuste pour ne pas dire délabré, étang pollué et terrains vagues en guise d'excursions. Chouette!!! C'est dans ce mirifique décor que le narrateur revient pour la seconde année et il y retrouve François, onze ans comme lui, taiseux et détestant la colo. Comme lui aussi. L'histoire nous transporte à la frontière du réel et du surnaturel, tout en laissant un doute sur certains événements. La nouvelle est assez glaçante.

La seconde, Des noms de fleurs, m'a donné la sensation de s'inscrire au fer rouge dans mon esprit. Je l'ai trouvée bouleversante et désespérante. J'ai dû faire une pause dans ma lecture après l'avoir finie, histoire de récupérer. Les protagonistes sont quatre lycéens âgés de 15 à 17 ans. Ils se sont tous donnés des noms de fleurs pour remplacer leur propre prénom. Marcus Malte rend brillamment le côté excessif que peut prendre l'adolescence dans ses idéaux. C'est un texte très fort et redoutable. Il est empli paradoxalement de beauté et révèle la fragilité des êtres. Difficile mais sublime.

Le troisième récit, le père à Francis, est lui empreint de mélancolie. On découvre le narrateur, un ado des banlieues marseillaises, en prison pour X raison. Il y apprend la mort de Jeannot, le fameux père à Francis du titre. Cette nouvelle lui fait remonter en mémoire tout ce que cet homme a fait pour que les gamins aient un vrai terrain de foot, pour monter un club et s'occuper avec altruisme et passion de ces jeunes en équilibre précaire. Mieux vaut taper dans un ballon que de faire n'importe quoi et risquer la prison. le récit dresse un portrait magnifique de cet homme simple, dévoué à sa cité et prêt à pousser de la voix pendant des années auprès des instances municipales pour obtenir de quoi canaliser la jeunesse du quartier.

Trois nouvelles donc très différentes tant dans les thèmes abordés que dans le style et l'écriture. L'auteur signe un recueil exaltant. Ses histoires sont menées de main de maître et dévoilent toutes les qualités de sa plume.
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Cette critique concerne la nouvelle "Le Fils de l'étoile".

Cette nouvelle de 49 pages se trouve dans le recueil Toute la nuit devant nous de Marcus Malte. J'ai connu cet auteur (enfin, façon de parler) avec son roman percutant intitulé le Garçon. Ici, c'est dans un tout autre style que je retrouve sa plume. Nous serions plutôt dans le fantastique. Mais un fantastique léger…

Nous suivons ainsi un jeune garçon, le narrateur, partant en colonie. Il n'est pas content d'y aller et quand il arrive sur les lieux, une sorte de château qui ne lui dit rien que vaille, cela renforce son ressentiment. Cependant, comme souvent dans ce cas, il se fait un copain, un certain François, qui sera avec lui pendant tout le séjour. Ce dernier va le protéger des petits crétins qui se moquent de lui… Petits crétins qui n'auraient jamais dû s'en prendre à lui. L'année suivante, il espère retrouver François. Ce second séjour bouleversera sa vie…

Je n'en dis pas plus pour ne rien dévoiler. La description du château ainsi que d'autres scènes m'ont fait penser au Grand Meaulnes d'Alain-Fournier. Je ne m'attendais pas à la fin, c'est ce que j'aime, justement, dans les nouvelles. Marcus Malte est un conteur hors pair et l'on pourra retrouver dans ce texte le côté sombre qui était déjà dans son roman.
Lien : https://promenadesculturelle..
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Marcus Malte nous offre un recueil de trois nouvelles.
Ces histoires n'ont pas de lien en ce qui concerne leur sens, néanmoins la mort est présente dans chacune d'elle. le style d'écriture est différent car il se calque aux besoins du contenu de chaque récit.
Dans la première, un jeune garçon nous conte ses souvenirs de colonie dans un château assez lugubre du Touquet. Il y fait la connaissance de François, personnage mystérieux qui lui offrira son amitié et le protègera jusqu'à l'extrême. A la lisière du surnaturel, cette nouvelle nous glace, nous mène vers l'obscur.
Dans la seconde nouvelle, quatre jeunes lycéens défendent leurs convictions. Ils sont reliés l'un à l'autre par cet engouement et ce désespoir de vouloir à tout prix protéger la planète. Leur nature les fait choisir un nom de fleur en remplacement de leur identité initiale afin d'être au plus proche d'eux-mêmes. Comment faire passer un message fort dans une société où les cris et les révoltes ne sont pas entendus.
La troisième histoire est racontée par un homme emprisonné qui se souvient du père à Francis, celui qui s'est tant dévoué pour rendre la vie plus douce à des jeunes que la société rejetait.
Que reste-t-il de cette lecture ?
Je réponds : beaucoup de questions, de réflexions !
Marcus Malte met le doigt sur des représentations de notre société qui dérangent. Comment assainir, comment adoucir les coeurs et libérer les cages thoraciques de tant d'angoisses ?
Par l'écriture, bien sûr …
Cette lecture me mène invariablement vers celle de "Le garçon" de l'auteur.
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Ce doit être ce qu'on appelle la loi des séries.
Après deux nouvelles de Nicolas Mathieu, je poursuis dans cette veine littéraire avec ce court recueil de trois nouvelles de Marcus Malte.

Et un très beau ressenti à la lecture de ces trois histoires, de celle de ce garçon qui vit douloureusement son passage en colonie jusqu'à celle du "père à Francis", prétexte à dépeindre les rêves et espoirs déçus des gamins des cités de Marseille, en passant par la quête d'absolu des "noms de fleurs".

Trois histoires très différentes, mais où l'on retrouve une forme de violence sourde, tapie dans l'ombre. Avec pour chaque personnage une quête qui semble vaine, ou bien ne peut se résoudre que dans la douleur ...

Marcus Malte parvient avec une économie de mots à dire l'essentiel. Et j'avoue une tendresse particulière pour "le père à Francis", où j'ai eu le sentiment d'être au plus près des personnages, de sentir leur environnement, ressentir leurs émotions. Une très belle lecture.
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Marcus Malte sait souffler le chaud et le froid comme personne.
Trois nouvelles qui sombrent dans le noir, sans crier gare.
Cet univers est surprenant il y a du Patricia Higsmith dans l'air.
Quand le lecteur est calé dans une ambiance de quotidien plutôt tendre et agréable..tout se lézarde .....la violence, la souffrance arrivent et règnent en maîtres.
Ces catapultes lancées avec maestria,laissent le lecteur desarmé, mal à l'aise...
Des livres qui remuent.
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critiques presse (1)
Lecturejeune
17 février 2012
Lecture Jeune, n°129 - mars 2009 - Trois nouvelles, sans lien entre elles, composent ce recueil. « Le fils de l'étoile » se déroule lors d'une colonie de vacances. François se singularise des autres garçons et prend sur le narrateur, Mestrel, un ascendant d'autant plus fort que ce dernier devient le bouc émissaire de ses camarades. Ces deux solitaires connaîtront une amitié fusionnelle et le plus fort vengera le plus faible... L'atmosphère particulière repose sur la fascination et la répulsion inspirées par le personnage central. À cette dualité s'ajoute l'opposition entre les registres : réaliste et fantastique. La deuxième nouvelle décrit comment quatre adolescents décident de sacrifier leur vie pour attirer l'attention sur le désastre écologique qui menace la Terre. La préparation de leur action se déroule, implacable et bouleversante ! La troisième nouvelle a pour cadre Marseille, le football et les quartiers Nord. « Le père à Francis » a essayé de sauver les « minots » de sa cité, mais aujourd'hui il est mort. Un adolescent, en prison, se souvient. Il a laissé filer la chance que lui offrait cet homme généreux. Une histoire juste, jusque dans le langage du jeune homme et la nostalgie terrible qui s'en dégage.
Trois ambiances radicalement différentes, pour un thème commun : l'adolescence, associée à la mort. Des récits d'une lecture facile, avec une chute tragique, dont le lecteur ne ressort pas indemne. À réserver à des lecteurs assez matures. Un petit chef-d'oeuvre du genre ! ? Cécile Robin-Lapeyre
Lire la critique sur le site : Lecturejeune
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Il paraît qu'il y a la mer, au Touquet. Je ne l'ai jamais vue. Ma mère persistait à glisser dans ma valise un maillot de bain qui ne m'était d'aucun usage. Elle devait nous imaginer dévalant des dunes de sable, roulant sous d'immenses vagues et remplissant nos poumons d'un vivifiant air iodé. Elle était loin du compte.
De vagues, il n'y avait que les terrains. Le fameux château, où nous étions hébergés, se situait loin du littoral, dans une zone de mauvaise campagne où l'on trouvait plus de terres en friche que de champs en fleurs.

Le fils de l'étoile
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Y en a qui le font avec l'argent et y en a qui le font avec le cœur. C'est ça la différence. Avec le coeur c'est toujours plus beau. Avec le coeur ça dure. Sûr si on a un peu de pognon c'est bien mais ça remplace pas. L'argent ça va et ça vient comme le mistral même si c'est des millions et des milliards et au bout du compte ça finit toujours par tout embarquer, il te reste rien dans la main. Le coeur oui, ça reste et ça tient bon. C'est là-dessus qu'il faut bâtir. Le coeur c'est plus solide que le béton.

Le père à Francis
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Son sexe quitte le sexe d'Iris et son corps retombe sur le côté. Iris ressent instantanément son absence au plus profond de son être. Ce vide. Ce manque. Elle a déjà entendu dire ces choses-là. Elle les a lues. Ceux qui s'aiment sont des doubles ou des moitiés. Elle pense que c'est une partie d'elle-même qu'on lui arrache. Elle pense en termes de coeur et d'âme. Elle aime ces pensées qui font gonfler sa poitrine comme une voile.

Des noms de fleurs
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Des fois je me dis qu'y a des signes comme ça, des choses qu'arrivent et qu'on sait juste avant qu'elles allaient arriver, on le sentait mais on fait pas gaffe parce que ça passe trop vite on n'a pas le temps de piger que c'était ça. Faut être vachement balèze pour capter les signes. Vachement concentré. Moi j'y arrive pas. De toute façon ça change pas grand-chose, les choses elles arrivent quand même. C'est juste que si on s'y attend c'est un peu moins dur à encaisser.

Le père à Francis
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Y a des trucs comme ça qu’on voudrait pas avoir faits mais c’est trop tard. On peut pas revenir en arrière comme sur le magnétoscope. En fait c’est tout comme ça quand on y pense.
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Videos de Marcus Malte (25) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Marcus Malte
Cet épisode a été enregistré avec des patients hospitalisés au Centre d'Activité Thérapeutique et d'Eveil à l'hôpital San Salvadour de l'AP-HP situé à Hyères à l'automne 2023.
Le livre lu dans cet épisode est « Ne le dis à personne » d'Harlan Coben paru aux éditions Pocket. Avec la participation de Baptiste Montaigne, champion du grand concours national de lecture « Si on lisait à voix haute » 2023 pour le générique, Benoit Artaud à la prise de son et montage.
Remerciements à Marie-Thérèse Poppe, éducatrice spécialisée au Centre d'Activité Thérapeutique et d'Eveil à l'hôpital San Salvadour, Paul Grégoire, éducateur spécialisé au Centre d'Activité Thérapeutique et d'Eveil à l'hôpital San Salvadour et Isabelle Michel, cadre socio-éducatif de l'hôpital San Salvadour à Hyères, ainsi qu'à Marcus Malte, écrivain.
 
*** Le Centre national du livre lance un programme en direction des hôpitaux, Mots parleurs, en partenariat avec l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). Cette action s'inscrit dans la continuité des actions menées pour transmettre le goût de la lecture à tous et notamment aux publics éloignés du livre.Définitivement tournée vers la jeunesse, cette action vise à conjuguer lecture, écriture et mise en voix. Les adolescents et les jeunes adultes, en collaboration avec le personnel hospitalier, sont ainsi inviter à choisir un livre parmi une sélection, en lien avec la thématique de l'édition 2023 des Nuits de la lecture : la peur.
Pour cette première édition 2023, six établissements de l'AP-HP participent. Quatre établissements sont situés en Île-de-France et deux en région (Provence-Alpes-Côte d'Azur et Nouvelle-Aquitaine). le projet se déroule de fin septembre 2023 à début janvier 2024. A partir d'un ouvrage sélectionné avec le personnel hospitalier, les adolescents et jeunes adultes sont amenés à choisir des extraits de textes pour les lire et les commenter. Sur la base du volontariat, Mots parleurs propose ainsi à des groupes de cinq à dix patients accompagnés de personnel soignant d'écrire et d'enregistrer leur production, au cours de six ateliers répartis dans différents hôpitaux. Ils débattent pour élire l'ouvrage qui constituera la matière de leur travail.
Afin de les guider dans la sélection des extraits, dans la rédaction et dans l'enregistrement du podcast, ils sont accompagnés par un écrivain ou un comédien, ainsi qu'un technicien du spectacle. Ce podcast, d'une trentaine de minute, sera ensuite mis à disposition de tous les patients et personnels soignants de l'AP-HP.
 
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