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Plon (01/01/1900)
4.4/5   21 notes
Résumé :
Le sommeil du juste de Mouloud Mammeri Une affaire de famille et de vengeance dans la montagne kabyle. Le premier des fils du patriarche sauve l'honneur en exécutant le rival, tandis que Slimane, autre fils (nationaliste), et le troisième, Arezki, revenant après la campagne d'Italie, sont de coeur avec lui. La personnalité de cet Arezki opérant une prise de conscience est particulière-ment attachante. La guerre de libération est ici en préparation dans les esprits.
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Mouloud Mammeri est un écrivain algérien . Il est aussi dramaturge .Il est l' auteur du beau roman : " L' Opium et le Bâton " , roman adapté au cinéma .
" le Sommeil du juste "décrit ce qu' a subit la société algérienne durant " La Deuxième Guerre Mondiale ". Cette société qui malgré la colonisation
est restée solidaire et a gardée ses us et coutumes .Mais lors du conflit , on assiste à des ruptures et des bouleversements au sein de cette société .
C' est sur ces bouleversements que va nous éclairer ce récit .
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Le deuxième roman de Mouloud Mammeri, publié en 1955, a peut-être la même beauté qu'on retrouve dans son premier La colline oublié ; mais le message voulu dans ce texte est encore plus profond. En plus de s'interroger sur cette coutume ancestrale commune à divers peuples méditerranéens qu'est la « vendetta », l'auteur met aussi la lumière sur le code de l'indigénat et tout ce qu'il avait d'infâme à l'époque coloniale. Avec le jeune Arezki, le Kabyle d'Ighzer mobilisé pour la Seconde Guerre mondiale, on est donc face à ce sentiment à la fois de fierté et d'indignité, de l'homme confronté à l'autre civilisation qu'il apprécie et toutes les nouveautés qui l'éloignent de la platitude de sa montagne, et cela grâce aux études et son maître ; mais en même temps c'est là qu'il prend conscience de l'immensité de ce fossé qui sépare les deux peuples pourtant si proches par la « force » des choses.
Tout cela est d'ailleurs merveilleusement peint par l'auteur ; d'abord avec son style qui se veut plus libre est plus fluide par rapport à d'autres écrits, mais aussi d'avoir opté pour une sorte de technique de collage (épistolaire) où il permet à Arezki, « l'indigène » cultivé, de donner libre cours à ses émotions, ses espoirs et ces déceptions de toutes sortes, notamment ce qui concerne la petite idylle avec la Française rencontrée durant la guerre, le tout d'une manière assez poétique.
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Une fresque intime d'un village kabyle où la tradition est remarquablement respectée surtout pour les affaires d'honneur. Mouloud Mammeri joue avec l'opposition du colonialisme et de la guerre, lointain, mais qui ont une forte incidence sur le village et la cellule familiale kabyle l' unité centrale du village
le colonialisme a apporté la médecine, les routes, l'école dit un personnage mais on sait qu' il a changé les rapports de force et ébranlé fortement cette société traditionnelle.
Dans la famille le fil Sliman est un homme simple sans instruction qui met les valeurs ancestrales, l'honneur kabyle, « avant toute chose la paix, la richesse et la vie » et donc par choix entre dans un parti du peuple pour combattre, rejeter l'occupant et obtenir l'indépendance
Mohand. Tuberculeux est a l'article de la mort : sa famille parle devant lui comme si il était déjà mort ce qui laisse penser que l'individu n'est rien, seul la lignée compte car elle perpétue la tradition A la limite du blasphème il n'est pas certain qu'il soit encore musulman car il rit des pauvres qui ont dieu et cela leur suffit. La maladie le condamne à un état transitoire.
Arezki éduqué à l'européenne avec un maître français, une culture certaine, porte une réflexion philosophique sur la vie et la société Il est athée par déception ne croit pas en dieu car dieu a crée le mal et donc dieu est mauvais Un coup de fusil du père lui fera, presque, regretter son instruction émancipatrice ce qui ne l'empêchera pas de continuer d à chercher sa voie
le père pétri d'usages ancestraux croit encore aux valeurs anciennes, l'honneur, la foi dans l'être humain, la justice. Il adresse en tout naïveté ses requêtes à l'administrateur français conseillé par des arabes et qui est informé de tout par des sycophantes. Il a été trahi par quelqu'un de son sang, le cousin Toubert et son intervention se retourne contre lui et sa famille, l'appauvrissant encore plus qu'avant : un tort qu'il ne comprend pas
le sommeil du juste est-il réservé au juge ? A la justice ? Et les autres qui subissent la faim, les privations, les injustices, la corruption et en général la violence du colonialisme par autorités algériennes interposées (caïds, juges, notables). La confrontation du monde occidental avec la guerre seconde guerre mondiale et français avec la colonisation est douloureuse car les valeurs ne sont pas les mêmes. La culture kabyle est ancestrale et n'a jamais évoluée empreinte de religiosité, de l'islam, l'individu n'a d'existence que dans la communauté et il règne un état d'esprit où quelque soient les évènements les choses sont biens faites car dieu l'a voulu ainsi.
Un livre excellent
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
L'administrateur leva la tête lentement, le regarda et, comme s'il avait soudain perdu le sens, lui dit quelque chose en arabe. Le père ne répondit pas, l'administrateur se leva de nouveau furieux, baragouina quelque chose.
Un cavalier entra et d'un air aussi rogue lui demanda pourquoi il ne répondait pas. « Tout le monde ici est-il devenu fou ? » pensa le père.
— Dis-lui, dit-il au cavalier, que je ne comprends pas l’arabe.
Le cavalier traduisit.
— L’administrateur te demande si tu sais parler français ?
— Non plus, dit le père, je suis d’Ighzer : il n’y a pas d’école chez nous.
(...)
— Le chef te demande ce que tu parles.
— Le kabyle.
— L’administrateur te demande si tu ne pourrais pas parler français comme tout le monde.
— Dis-lui, si ce n’est pas l’offenser, que le kabyle et la langue de mes pères.
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« Ce crime qui va tous nous valoir de mourir ou d’être condamnés, je sais que je ne l’ai pas commis, j’en salue la victime comme un pauvre compagnon de geôle dont elle a essayé de sortir par la veulerie, comme Mohand par le meurtre. La longue observance des lois a masqué à mon juge le visage de la vérité. Ainsi installé dans la certitude sans accros et l’étourdissement de la tâche quotidiennement achevée mais jamais assumée, il ne sais pas que c’est par accident que nous somme lui du bon côté de la barre et moi de l’autre. »
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...il ne voit pas combien est fragile la ligne entre nous qui sépare la faute du justicier. S'il cessait un instant d'être bercé par la fausse sécurité du code, si le bref instant d'un lapsus il remplaçait pour une fois par sa conscience d'homme les termes de la loi qui lui en tiennent lieu à bon compte, il reculerait effrayé de découvrir que la société qu'il défend pourrait ne devoir son pardon qu'à ma mansuétude...
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Je ne donnais plus à certains mots que la juste valeur qu'ils doivent avoir, en l'occurence une valeur très relative et de pure convention.
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Vous pouvez dormir, monsieur le juge: il est bon après tout que le sommeil du juste suive le sommeil de la justice.
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Vidéo de Mouloud Mammeri
Mouloud Mammeri - L'Algérie sous l'occupation coloniale
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