Dans ses chroniques de Charlie, Manchette, le pape du néo-polar te retrace par tranche la petite histoire du roman noir ; te livre ses coups de coeurs et ses coups de gueules.
Ce qui est chouette avec Manchette, c'est qu'il te donne envie de lire ou relire les classiques comme Hammet, Chandler, McBain, McCoy, Charles Williams, Jim Thompson, Burnett, Goodis, Himes, Irish etc...mais aussi des contemporains tout aussi bons comme John Trinian ,P.J. Wofson, Frank Gruber, Stephen Geller, Jonathan Latimer, Peter Loughran, Westlake, Robin Cook II, James Ellroy et naturlich le französich Pierre Siniac l'inclassable ; qu'il te conseille aussi si tu es piqué toute la collection Carré noir, plus spécialement les numéros 240 à 340.
De quoi te plains-tu ? Tu vois qu'on a du pain noir sur la planche... moi, j'en perds pas une miette du super...Manchette !
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Pourquoi des polars plutôt qu'autre chose ? Je n'avais pas une vieille culture polardeuse, mais il se trouve que j'avais une grand mère maternelle etonnante. Elle etait écossaise, avait été suffragette, s'etait couchée sur les voies de chemin de fer et tout ça, et elle avait fait partie de la première génération de filles admises dans les universités britanniques. Quand j'avais huit ou neuf ans, elle devait en avoir soixante-dix, elle avait des cheveux aile-de-corbeaux, un mètre quatre-vingts et s'habillait en rouge, ce qui semait la panique dans le petit village normand où elle résidait ; et elle lisait la Série Noire. Par elle je suis tombé sur Cheyney, Hadley Chase, et je me rappelle que j'ai été impressionné à l'époque, par Il gèle en enfer d'Helliott Chaze : la nana à poil qui se vautre dans les billets de banque après le braquage, c'est très frappant pour un môme pré pubertaire, c'est ma «scène primitive» de polardeux.
Le mieux, pour lire de bons polars, c’est d’abord d’avoir un bon libraire (ou plusieurs). Parce que la plupart du temps, en passant commande, on peut avoir des livres six ou douze fois meilleurs que les nouveautés du trimestre qui sont sur le présentoir pivotant. Encore vous faut-il un bon libraire, un homme qui, si vous lui demandez d’aller vous chercher sous trois jours, en pleine zone bleue, Sérénade de James Cain (1954) ou J’aurais dû rester chez nous de Horace McCoy (1948) ne vous répondra pas qu’il n’y en a plus, c’est épuisé – soit qu’il le pense vraiment, soit qu’il estime très justement que son bénéfice dessus ne vaut pas le dérangement. Amateurs de polars, sachez bonifier votre libraire ! Une fois l’an, achetez-lui un dictionnaire, ou le journal de Jules Renard, ou la correspondance de Marx et Engels, toutes choses volumineuses et coûteuses qui vous vaudront l’estime de l’excellent boutiquier, vous feront passer pour un bon client, et qui d’ailleurs vous aideront à parfaire votre jouissance du polar. Amateurs, bonifier son libraire, c’est parfaire sa jouissance, sachez-le ! (Charlie Mensuel, décembre 1977)
Il y a dans Paris noir une nouvelle de Pierre Siniac. Il y en a sept de plus dans L'unijambiste de la côte 284 (SN 1773), bientôt suivi de Reflets changeants sur mare de sang (SN). Un régal, les amateurs de Siniac le savent, et ils sont heureusement de plus en plus nombreux. Le succès a tardé pour cet auteur ; c'est une honte. Çà vous fait du pain sur la planche, si l’œuvre avait jusqu'ici échappé à votre attention, et de plus si vous êtes miro : treize autres Série noire, trois gros thrillers chez Lattès (L'Or des fous, Le Tourbillon, L'Orchestre d'acier), et puis Pas d'Ortolans pour la Cloducque aux Éditions Autres, et Luj Inferman' dans la jungle des villes chez Engrenage (sans parler de diverses oeuvres de jeunesse), excusez du peu !
Cette mécanique économique (et bêtement arithmétique) n’est qu’un aspect de la question, le plus plat. Si le polar n’est rentable qu’en édition bon marché, c’est qu’il est considéré généralement comme de la littérature bon marché, de la sous-littérature. Trente mille personnes, dans les années 50, achèteront des polars à 300 AF parce que – parmi les gens qui veulent bien mettre 900 AF dans un livre – il n’y en a pas trois mille pour juger qu’un simple petit polar mérite un tel débours, réservé à la culture (Camus, Sartre, Saint-Exupéry, etc.). On ne peut jamais séparer longtemps l’économie de l’idéologie (d’autant que c’en est une, mais passons). (Charlie Mensuel, janvier 1980)
Ici la lutte des classes n’est pas absente de la même façon que dans le roman policier à énigme ; simplement, ici les exploités ont été battus, sont contraints de subir le règne du Mal. Ce règne est le champ du roman noir, champ dans quoi et contre quoi s’organisent les actes du héros. Lorsque ce héros n’est pas lui-même un salaud luttant pour sa petite part de pouvoir et d’argent (comme dans les J.-H. Chase de la première période), lorsqu’il a (comme chez Hammett et Chandler) connaissance du Bien et du Mal, il est seulement la vertu d’un monde sans vertu. Il peut bien redresser quelques torts, il ne redressera pas le tort général de ce monde, et il le sait d’où son amertume.
Spécial Eté ! Avant une petite trêve estivale !1,2,3 BD ! Chez les libraires ! présente les BD coups de coeurs de Jérôme et la librairie La planète Dessin à Paris !!! Et ce soir, ce n'est pas trois conseils de lecture mais plutôt la découverte des collections été des éditeurs à glisser dans les valises ! Lisez des BD et bonnes vacances.
-Les incontournables du roman graphique(ALICE GUY Catel & Bocquet, LE CRÉPUSCULE DES IDIOTS Jean-Paul Krassinsky, GUIRLANDA Lorenzo Mattotti & Jerry Kramsky, MAGIC PEN Dylan Horrocks, QUATORZE JUILLET Bastien Vivès & Martin Quenehen, JOHNNY CASH - I SEE A DARKNESS Reinhard Kleist) chez Cas-terman
-Version poche (La mémoire dans les poches Récit de Luc Brunschwig. Dessin d'Étienne le Roux, Mauvais garçons Récit de Christophe Dabitch. Dessin de Benjamin Flao, La position du tireur couché D'après le roman de Jean-Patrick Manchette. Adaptation et dessin de Tardi, …)
-La sélection BD poche (Seconds de Bryan Lee O'Malley, Glenn Gould de Sandrine Revel, Riche, pourquoi pas toi ? de Marion Montaigne, Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, Opération Copperhead de Jean Harambat, Noire d'Émilie Plateau, d'après Tania de Montaigne, Lip, des héros ordinaires de Laurent Galandon et Damien Vidal, le Retour de la bondrée d'Aimée de Jongh, le Mystère du Monde Quantique de Thibault Damour et Mathieu Burniat, Guantanamo Kid de Jérôme Tubiana et Alexandre Franc) chez Dargaud
-Sarbacane 20 ans (L'Aimant Édition poche Lucas Harari, le dieu vagabond Édition poche Fabrizio Dori, Dans la forêt Édition poche Lomig, Un travail comme un autre Édition poche Alex W. Inker)
-La Boîte à bulles 20 ans (La plus belle femme du monde Dorange et Roy, Dans les vestiaires le Boucher, L'immeuble d'en face Vanyda, Kaboul Disco Wild)
-Collection Nomad Urban Comics
1,2,3 BD c'est le jeudi à 18h30 sur la chaine Youtube et les RS. Trait pour Trait parcourt toujours les librairies de France pour des conseils de lecture.
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