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Inspecteur Kurt Wallander tome 5 sur 12

Anna Gibson (Traducteur)
EAN : 9782020864749
456 pages
Points (06/04/2006)
3.82/5   1085 notes
Résumé :
Une chaise au milieu de la route, dans le brouillard. Et sur cette chaise, un mannequin de taille humaine. Le vieil avocat Gustaf Torstensson freine brutalement, sort de sa voiture. Ce sera son dernier geste d'homme vivant.
Pendant ce temps, le commissaire Kurt Wallander erre sur les plages infinies de l'île danoise de Jylland. Il est venu là pour prendre un décision : quitter définitivement la police.
C'est alors qu'une vieille connaissance, l'avocat ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (74) Voir plus Ajouter une critique
3,82

sur 1085 notes
Je retrouve Henning Mankell avec plaisir après un long intermède, un style à part dans la littérature policière, loin de ce qui s'écrit aujourd'hui, si j'osais je parlerais de polar en pantoufles sans que ce soit péjoratif.
Kurt Wallander, suite aux événements du précédent opus a touché le fond, plus déprimé que jamais il est à deux doigts de démissionner quand un de ses amis qui lui demandait son aide est assassiné, c'est l'électrochoc qu'il fallait pour qu'il reprenne du service.
Que dire encore de Wallander ? c'est lent et précis, c'est intimiste comme rarement, l'enquête avance à dose homéopathique, rythmée par les nombreux états d'âme de notre enquêteur, la naïveté de la police suédoise est confondante et assez surréaliste, c'est vraiment atypique et reposant pour tout dire.
Il s'agit pourtant d'une lecture étrange car ce que je décris plus haut vaut pour les deux premiers tiers du récit, à ma grande surprise le dernier tiers va faire exception et être assez animé, peut être même trop.
Je vais conclure en regrettant une fin qui m'a parue assez invraisemblable, le sentiment que l'auteur ne savait plus trop comment conclure...
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Kurt Wallander ne se présente plus.
Un brin étranger à sa propre vie, un tantinet dépressif, le commissaire suédois se fond dans les hivers sans fin de la Scanie contemporaine, pose sa silhouette d'anti-héros dans les obscurités nordiques qui écrasent l'âme, tel un ciel baudelairien.
Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle…

Après avoir mené un combat contre la dépression en arpentant sans fin la même plage, après avoir annoncé sa démission, Wallander reprend du service, l'âme plombée par l'acte d'avoir précédemment donné la mort et la culpabilité exacerbée. Refuser son aide à un ami qui meurt assassiné est peu anodin même si l'on est pas homme à faire étalage de ses émotions.

Mankell met ici en scène une confrontation entre l'homme pugnace aux épaules qui ploient et l'homme charismatique qui sourit. Entre le flic banal et le puissant. Entre le fonctionnariat et les multinationales. C'est le petit commissariat contre l'inaccessible château.

Toujours écartelé entre son goût pour la solitude et la nécessité du travail d'équipe, Wallander mène son enquête comme cela lui chante, l'intuition aux aguets. Ce qui lui réussira malgré le constat amer d'une Suède qui change, plus violente, moins morale. Ainsi va le monde, ici comme ailleurs.

J'ai accompagné Wallander pour la première fois. Sans déplaisir. Mais avec la même retenue que le bonhomme.
Comme si je ne parvenais pas à emplir mes poumons de l'air hivernal, comme si je ne parvenais pas à goûter pleinement cette Suède brouillardeuse. Moins glaciale que l'Islande d'un Indridason, moins charnelle que la Louisiane d'un Burke, la Suède de Mankell évoque à peine les tempêtes qui balaient les terres. Je n'ai pas entendu les pas crisser dans la neige, les hurlements du vent qui siffle durement.
Peut-être est-ce parce que Mankell m'avait séduite dès les premières lignes.
"Le brouillard. Comme l'approche d'un prédateur silencieux."
Dès la première page, l'élément naturel devenait personnage. Wallander l'affrontait. Dès les premières pages, le commissaire donnait à voir une faille, son angoisse dans le brouillard blanc.

Quant à l'enquête elle-même, servant à épingler la mondialisation au service du crime, le grand capital blanchissant à tour de bras ses profits immoraux, avait-elle besoin d'un personnage aussi stéréotypé qu'Harderberg à force de l'avoir figé dans le mystère et l'inhumanité? le méchant désincarné devient plus une figure du mal qu'un dirigeant pourri. La dénonciation perd hélas de sa force.
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Le numéro 4 dans l'ordre de parution des enquêtes. Pour le commissaire Wallander, rien ne va plus. Lors de sa précédente enquête, il a tué un homme. Et ce n'était pas une balle perdue.
Le résultat de ce traumatisme, c'est 18 mois d'arrêt, des voyages alcoolisés et une pause de quelques semaines, presque sobre, à Skagen dans le Jutland avec des journées passées à arpenter, tête baissé, la plage sous un brouillard tenace.
Pas vraiment enclin à tourner les serviettes ou faire la chenille qui redémarre.
C'est là, qu'un ami le retrouve pour lui parler d'une affaire, qu'il décline. Pas d'énergie.
Quand cet ami meurt quelques jours après, c'est l'électrochoc et le retour au commissariat d'Ystad devant des collègues médusés.

J'ai apprécié cette enquête qui, souligne une fois de plus les aléas de la vie quotidienne d'un commissaire de province, dépassé dans sa vie familiale mais téméraire dans son boulot.

Survolté de surcroit, quand il est confronté à une organisation du crime qui dépasse les frontières de la Suède.

Il est le petit caillou dans la chaussure des puissants, ici, un grand patron d'une multinationale.

L'évolution des personnages récurrents est une des réussites. La nouvelle recrue est une femme enquêtrice, Ann Brit. Sa venue déstabilise les mâles du commissariat qui voit en elle une menace. Même le bon Kurt qui adopte un ton professoral avec elle, oublie les règles élémentaires de politesse.

Cet ouvrage m'a paru moins réussi que les autres sans doute à cause du méchant sans nuance, qui concentre tous les clichés du patron sans coeur.

Mais, il y a toujours la redécouverte de la Scanie pour le cadre et les rebondissements pour le suspense.
Finalement, après cette bonne lecture, l'homme qui souriait, c'était moi.
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C'est le premier livre de l'écrivain que je lis. C'est un polar où il n'est pas question d'un super flic qui doit arrêter un super délinquant. Aujourd'hui ça devient la mode et Mankell sait éviter cette tendance. Ce qu'il y a d'original dans le livre, c'est qu'on suit le commissaire Wallander pas à pas sans jamais le quitter d'un iota, dans ses méandres de psychologie (légères) , de doutes, dans son enquête qui avance péniblement, fastidieusement (pas de preuve , pas de témoin – rien du tout pour élucider deux crimes) alors on épluche tout ce que l'on peut trouver sous la main. L'auteur rend cohérent et surement réaliste le travail d'enquêteur policier que ce soit en solo ou en équipe. On accompagne durant tout le livre Wallander soumis aux incertitudes de sa vie et de son travail. Trouver le responsable d'un meurtre effectué de main de maître doit s'avérer délicate et Mankell le transcrit bien. Être un flic, c'est pas juste dégainer son arme et dire ‘ haut les mains ‘ . C'est surtout un travail d'investigation.
(question : ne pourrait-on pas dire ‘ hautes les mains ‘ lorsqu'on arrête un individu masqué ? )

L'auteur sait aussi tenir en haleine son lecteur, rebondissements, actions, …, le tout en pays nordique… On y parle aussi de l'aura médiatique et de sa face sombre, le pouvoir du monde des affaires qui influence les jugements et corrompent les institutions. le rythme du livre pourrait paraitre décevant pour certains, mais l'atmosphère nous plonge dans un brouillard constant et ce n'est pas déplaisant.
Un bémol quand même : l'enquête piétine donc du début jusque la fin (avec lenteur et parcimonie) et arrivé à la fin, tout à coup ça file très vite ! Trop vite. Un peu bâclée quand même (la fin – pas le livre).
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La dernière enquête de Kurt Wallander a bien failli mettre fin à sa carrière. le commissaire suédois d'Ystad ne se remet pas d'avoir tué un homme lors de sa dernière enquête et depuis un an il tente d'oublier ses cauchemars dans l'alcool, dans les bras des filles de joie, dans des pays exotiques… Mais rien n'y fait, la dépression est toujours là. C'est finalement dans une petite pension au Danemark qu'il parvient progressivement à se ressourcer. Lors de longues promenades sur la plage en solitaire, coupé du monde, il réfléchit à son avenir et prend enfin une décision : il va démissionner de la police. Il est soulagé et pourtant, la visite surprise d'un ami avocat le laisse perplexe. Sten Torstensson vient lui demander son aide concernant la mort accidentelle de son père, lui aussi avocat, le vieux Gustaff Torstensson. Wallander refuse, il n'est plus policier. Mais l'assassinat quelques jours plus tard de Sten va tout remettre en question…

C'est avec un réel plaisir que j'ai retrouvé le célèbre commissaire d'Henning Mankell. Si Kurt Wallander nous apparaît au début du récit fragile, en proie à ses doutes et à ses interrogations, c'est un commissaire plein de fougue et ultra motivé qui refait surface lors de l'enquête. Touché personnellement par le meurtre de son ami avocat, il fait preuve d'un regain d'énergie qui surprend tout d'abord sa propre équipe, toujours aussi sympathique. Une nouvelle recrue fait son apparition et vient pimenter ce groupe qui se connaît par coeur, Ann-Britt Höglund. Fraîchement sortie de l'école de police avec de brillants résultats, elle est de cette nouvelle génération dont Wallander se méfie. Les choses changent en ce début des années 1990 et Wallander, bientôt la cinquantaine, se sent quelque peu menacé. La féminisation et la modernisation de la police sont en marche, le petit commissariat d'Ystad va devoir s'y faire...

Henning Mankell nous offre une fois de plus avec ce roman un polar au réalisme remarquable : pas de coup d'esbroufe et pas de scènes tirées par les cheveux… L'enquête est longue, difficile, laborieuse et minutieuse… Et pourtant, aucun ennui en suivant ce travail de fourmi que livrent les inspecteurs. C'est là tout le talent d'Henning Mankell de nous tenir accrochés à son histoire qui présente les difficultés journalières de la police suèdoise, entrecoupées de quelques intrusions dans la vie personnelle des protagonistes. Mais c'est aussi une réflexion sur la justice de ce pays et sur les puissants de ce monde qui semblent intouchables.

Polar social, « L'homme qui souriait » est encore une démonstration de tout le talent d'écrivain du regretté Henning Mankell. Là encore, je reste fan de la littérature dite "nordique" qui nous offre des antihéros franchement pas glamour mais terriblement attachants.
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Citations et extraits (95) Voir plus Ajouter une citation
Ils remontèrent une fois de plus en voiture. Bientôt une heure du matin. Wallander pensa avec ennui à l'appartement vide qui l'attendait à Ystad. Quelque chose dans sa vie semblait avoir pris fin il y a très longtemps, bien avant l'instant où il s'était retrouvé à genoux dans le brouillard du champ de manœuvre. Mais il ne s'en était pas aperçu. Il songea au tableau de son père qu'il avait vu dans la villa de Gjutargatan. Jusqu'ici, l'art de son père lui avait presque paru honteux, une surenchère sur le marché du mauvais goût. Il se demande soudain si ce n'était pas tout autre chose qui était en jeu. Son père peignait des toiles qui donnaient aux gens le sentiment d'équilibre qu'ils cherchaient partout, mais qu'ils ne trouvaient finalement que dans ses paysages immobiles. Il se rappele sa propre réflexion, plus tôt dans la soirée : qu'il était un policier du dimanche. ce mépris était peut-être inutile.
- A quoi penses-tu?
- Je ne sais pas, mentit Wallander. Je suis fatigué
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La vie consiste en de nombreuses frontières dont nous ne découvrons l'existence qu'à l'instant de les franchir.
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- C'est comme si deux mondes étaient en train de se rencontrer, dit Wallander. Beaucoup de policiers pensent, et moi aussi, que nous avons appris le métier à une époque où tout était différent. Les crimes étaient plus transparents, la morale était claire, l'autorité de la police indiscutable. Aujourd'hui, pour être aussi bons, il nous faudrait avoir de tout autres connaissances. Mais nous ne les avons pas. Et ceux qui viendront après, toi par exemple, vous n'avez pas encore la possibilité d'influencer le travail, de fixer les priorités. On a souvent l'impression que les criminels creusent leur avance en toute impunité, sans la moindre résistance de notre part. Et la société répond en manipulant les statistiques. Au lieu de permettre à la police de résoudre les crimes commis, on les classe sans suite. Ce qui constituait un crime il y a dix ans passe aujourd'hui au mieux pour un délit. Ce déplacement s'opère tous les jours. Ce qui était hier passible de prison peut aujourd'hui aboutir à un non-lieu. Tout au plus, on rédige un rapport qui disparaît ensuite dans un gigantesque broyeur à papier invisible. Après, il ne reste qu'un truc qui ne s'est au fond jamais produit.
- Ça ne peut pas bien finir. Wallander lui jeta un regard.
- Qui a dit que ça finirait bien ?
(pp. 162-164)
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la question était de savoir s'il n'était pas, tout compte fait, obligé de reprendre son travail dans la police.....En plus c'était là, dans l'exercice de ce métier, qu'il percevait une ombre de justification à sa vie : contribuer à ce que ses concitoyens puissent vivre dans une sécurité relative, en retirant de la circulation les pires criminels. Un abandon de sa part ne reviendrait pas seulement à perdre un boulot dont il savait qu'il le maîtrisait peut être mieux que certains de ses collègues. Ce serait aussi renoncer à un sentiment profondément enfoui en lui : celui de faire partie d'un tout plus vaste que sa propre personne, et qui donnait un sens à ce qu'il était.
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L’avocat Gustav Tortensson décède dans un accident de la route. La police classe l’affaire. Son fils Sten vient trouver Wallander, en congé de maladie, et lui demande de reprendre l’enquête car il est persuadé qu’il s’agit d’un meurtre. Mais ce dernier ne croit pas en ses arguments et il refuse de l’aider.
Quand Sten est assassiné, Wallander décide de reprendre sa place au sein de son équipe, au grand plaisir de tous. Il s’en veut d’avoir refusé son aide à son vieil ami et il commence par rouvrir le dossier concernant la mort de Gustav. Et un indice vient confirmer la thèse du meurtre.
Kurt entreprend alors une lutte inégale, celle du pot de terre contre le pot de fer. Lui, le petit flic de Ystad n’hésite pas à s’attaquer à un homme d’affaire puissant et charismatique, riche propriétaire foncier, Harderberg, l’homme qui sourit toujours.
Malgré toutes les pressions qu’il subit, il n’abandonne pas car il entend bien faire triompher la vérité, tout en constatant amèrement les changements dans son pays, une Suède de plus en plus violente, gangrénée par la corruption où il fait moins bon vivre, un métier en perpétuelle évolution avec des contraintes de plus en plus lourdes où il devient plus difficile de faire respecter la loi et de défendre les droits des citoyens.

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Vidéo de Henning Mankell
https://www.laprocure.com/product/1407882/nesbo-jo-une-enquete-de-l-inspecteur-harry-hole-eclipse-totale
Jo Nesbø Éclipse totale, une enquête de l'inspecteur Harry Hole Éditions Gallimard
« Voici le grand retour de Harry Hole, l'inspecteur préféré de Jo Nesbø qui est, comme on le dit toujours, le digne héritier de Henning Mankell. Voilà ça fait treize ans que ce héros existe qui lutte contre les psychopathes et autres, il est assez spécialisé dans le genre. Ici, on le retrouve un peu comme d'habitude au bout du rouleau, au fond du trou, plus alcoolique que jamais. Il va faire la connaissance d'une actrice qui a un gros gros besoin d'argent, qui est poursuivie, qui est menacée de mort et il va quelque part se rendre lui aussi victime de cette mafia... » ©Marie-Joseph Biziou, libraire à La Procure de Paris.
+ Lire la suite
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