Il en a marre, Wallander ! marre du métier, marre des gens, marre de vieillir, marre de cette société qu'il ne comprend plus, marre de la ville aussi. Il se cherche une maison à la campagne où il pourrait passer une retraite bien méritée avec le chien qu'il adoptera. Voilà qu'un de ses collègues, Martinsson, lui propose d'acheter la maison de son beau-père qui vient de mourir et lui en confie les clés pour qu'il aille la visiter. Et dans le jardin, Wallander trébuche sur quelque chose : le squelette d'une main !
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Comme souvent chez
Henning Mankell, l'enquête avance lentement. Amitiés et inimitiés influent sur son déroulement et les policiers disposent de peu de moyens. On est au plus près du travail de la police : tâtonnements, fausses pistes, déception et frustration avant que tout ce travail ne porte enfin ses fruits. de plus, Wallander est un peu déstabilisé par le fait que sa fille travaille dans le même commissariat que lui. Comme elle vit toujours chez lui, ils partagent deux solitudes et se côtoient avec prudence. Chacun aime l'autre, mais l'autre l'exaspère fréquemment… L'enquête oblige le policier à remonter loin dans le temps, jusqu'à la Seconde Guerre mondiale. Elle met en lumière la société suédoise de cette époque et, entre autres, sa frilosité envers les étrangers.
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Une bonne surprise que ce court roman. Il s'agit en fait d'une nouvelle que l'auteur a remanié après son adaptation télévisée. Mankell, dans un avant-propos, nous précise que
Une main encombrante se place chronologiquement en avant-dernière position de la série, juste avant
L'Homme inquiet, et nous avertit qu'il n'y aura pas d'autre enquête avec Kurt Wallander. Dans une passionnante postface intitulée « Wallander et moi », l'auteur nous explique quelles sont ses relations avec son personnage, mais aussi avec certains de ses lecteurs. Il nous confie ce qui, selon lui, a fait le succès de Wallander et donne des indices de ce qui motive son évolution psychologique. Un éclairage inhabituel qui me fait réaliser qu'ils me manquent tous les deux…