L'auteur nous présente avec brio, dans ce très court roman, quelques moments idéaux typiques de la croissance existentiale d'un artiste bourgeois nommé
Tonio Kröger.
Ce dernier, ballotté par les vents et marées où baigne la barque de son existence, fait face à son angoisse en préservant de son mieux l'équilibre instable de son âme sensible.
Il prend au sérieux aussi bien la réflexion que l'immédiateté, persistant presque héroïquement à les garder toutes deux en tension existentielle, au lieu de les unifier en une fadeur confortable.
Cette conscience malheureuse destinale de l'exception, état de conscience récurrent chez les personnages de Mann, me semble provenir d'un regard pathologiquement conscient d'une transcendance...un temple érigé à un Dieu inconnu...
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