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Bernard Hoepffner (Éditeur scientifique)
EAN : 9782910233228
47 pages
1001 Nuits (30/11/2005)
3.57/5   23 notes
Résumé :
Un an avant sa mort, Katherine Mansfield écrit dans son journal qu'elle aurait voulu être aussi " limpide que le cristal pour que le inonde puisse briller à travers elle". C'est cette limpidité que nous retrouvons dans ses nouvelles. À l'instar de Guy de Maupassant ou d'Anion Tel.
Elle révèle le monde en le décrivant dans moindres détails qui, sous une apparence anodine, laissent éclater une tension trop longtemps contenue
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Quand la félicité, la jouissance extrême, le bonheur parfait , relève de l'extrême et quand la félicité n'est qu'illusion et vanité, qu'elle se contemple dans un miroir comme un narcisse ... Alors la félicité n'est heureuse que lorsqu'elle s'attache au bonheur domestique , que lorsqu'elle peut se permettte le luxe du confort bourgeois, de s'adonner aux petits ou au plus grands plaisirs, lorsqu'elle n'est pas une fuite en avant pour échapper à l'instant présent, mais même là, dans les petits plaisirs du quotidien, la félicité peut se transformer en ivresse, en dérèglement des sens et des nerfs ... Finalement, la félicité chez Mansfield n'est pas ce qu'elle est au naturel, ou ce qu'on attend d'elle, de sa définition, elle se fait plus artificielle, vaniteuse et là la félicité se retrouve déprimée, ou au contraire surexcitée, comme si le bonheur n'était qu'une maladie mentale.
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Amateur de littérature classique, je n'ai d'autres choix que de tomber amoureux à chaque vitrine dévoilée par le groupe des éditions de l'Archipel. Une fois n'est pas coutume, ce merveilleux partenariat m'offrait la chance de découvrir une nouvelle plume, celle de Katherine Mansfield disparue bien tôt. Et alors que je ne suis pas adepte du format proposée par cette dernière, nul doute que celui-ci lui va à merveille tant j'ai apprécie mon incursion en son univers intimiste.

En effet et grâce à ce complet recueil de nouvelles, à l'exact nombre de quatorze, j'ai réalisé la savoureuse rencontre d'une plume pleine et débordante de sentiments sincères et touchants, à la simplicité saisissante. Cette dernière dépeint avec sincérité et sensibilité le quotidien ainsi que les us et coutumes de l'époque cadrant l'importante et diversifiée galerie de personnages que compose cette anthologie littéraire. L'amour et les sentiments sont au coeur de ce florilège et j'ai fortement apprécié la douceur, la poésie mais surtout la touchante mélancolie qui bercent cette oeuvre. Un tel traitement dans le style fortement introspectif de Katherine Mansfield offre une touche de tragédie saisissante et c'est incroyable comment en si peu de page l'auteure est parvenue à me toucher et m'émouvoir et ce, plus particulièrement avec sa nouvelle Prélude qui compose une large partie de ce volume.

L'incursion dans son univers par le biais de cet écrit permet une large et importante vision du talent de cette dernière et je dois bien avouer regretter que certains autres textes peuvent, à l'inverse, paraître assez anecdotiques. Il est d'ailleurs regrettable que Katherine Mansfield n'ait jamais eu l'opportunité – ou bien l'envie – d'écrire un roman tant celle-ci détient la prose et le génie de ses consoeurs passées. Ainsi et sans entacher pour autant mon intérêt, certains écrits raisonnent plus comme un manuscrit tant il m'a parfois manqué la présence d'une intrigue ou d'un réel fil conducteur entre les différentes péripéties dévoilées. Néanmoins, cela offre une dimension authentique et vive de son travail, comme si cette dernière c'était hâter de panser certains de ses maux par les mots. J'ai d'ailleurs été sensible aux nombreuses métaphores employées par cette dernière et, en réalité je suis certain que ce recueil de nouvelles ne m'a nullement livré tout ses secrets tant sa plume se dessine subtile et parfois un brin pudique.

Ainsi et avec entrain et intérêt, j'ai parcouru la volupté de la plume de l'auteure ainsi que le satin de son style. A travers ses différentes nouvelles, Katherine Mansfield démontre la justesse de son art ainsi que la passion des sentiments et ce, notamment dans son récit Prélude qui m'a davantage saisi que d'autres nouvelles assez anecdotiques. J'ai fortement été sensible à la poésie et la mélancolie de cette plume intimiste, disparue trop tôt.

Cette lecture a été réalisée à l'occasion de mon partenariat avec les Editions Archipoche.
Lien : https://mavenlitterae.wordpr..
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Ces courtes nouvelles de Katherine Mansfield sont des petits bijoux, des joyaux mêlant description poétique de détails de la vie quotidienne et fine analyse psychologique.
En à peine parfois 10 pages, elle nous offre de minuscules tranches de vie, qui concernent des enfants au bord de la mer en Nouvelle Zélande (Prélude) ou des instants partagés entre des couples installés, en train de se défaire ou qui n'ont pas réussi à se former. Ce sont des moments fugaces autour de personnages en proie à leurs "humeurs",
qui connaissent de terribles déceptions ou qui ne parviennent pas à satisfaire leurs désirs. Un sentiment diffus d'échec et d'inachèvement plane sur l'ensemble de ces nouvelles qui pour certaines sont traversées par la mort et pourtant cela ne retire rien au plaisir de lecture. le tout est vif, alerte, piquant, voire amusant.
Quel talent pour nous faire découvrir en si peu de pages, tout un monde, une atmosphère, des réalités sociales au travers de situations avec des personnages en "chair et en os", si proches de nous !
Ces nouvelles sont aussi belles que celles de la Garden party. Ma préférée est celle qui donne son nom à ce recueil félicité, et c'est sûrement la plus cruelle...

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Composé de 14 nouvelles, ce recueil démontre le talent indéniable de Katherine Mansfield pour la rédaction de nouvelles. D'ailleurs, cette dernière est considérée comme l'une des plus grandes nouvelliste du vingtième siècle. Dans ce recueil, il est question de la vie quotidienne de personnages et de leurs sentiments. Tout est dans la façon de présenter les descriptions des émotions des personnages ou encore dans celles de la nature. Il y a de la poésie et c'est beau. En voici un exemple :

« Que pouvez-vous faire, si vous avez trente ans, et qu'en tournant l'angle de votre propre rue, vous vous sentez envahie, soudain, par une sensation de félicité, d'absolue félicité ? Comme si vous veniez tout à coup d'avaler un morceau brillant de ce tardif soleil d'après- midi, qui continuerait à brûler dans votre poitrine, envoyant de petites fusées d'étincelles dans chaque parcelle de votre être, dans chaque doigt et chaque orteil ?… » (p.119)

Mais encore, dans les nouvelles, il est question de jeunes filles rêveuses, d'épouses et d'époux qui ne se comprennent plus, d'enfants pauvres, etc. Katherine Mansfield sait très bien décrire les sentiments féminins. D'ailleurs, ma nouvelle préférée est celle qui donne le titre au recueil et elle met en scène une jeune épouse. Ainsi, une jeune femme heureuse prépare un souper. C'est le printemps, le poirier est en fleurs, elle aime son époux et elle adore sa petite fille. Tout va bien pour elle et sa famille. Sa nouvelle maison lui plaît aussi beaucoup. Elle a 30 ans et la vie devant elle en compagnie de sa petite famille. Son époux, Harry, a décidé qu'ils allaient vivre à la campagne. Durant le souper, parmi les invités, elle ressent une vague d'amour intense pour son époux. Elle le désire ardemment. Cependant, ce sentiment sera de courte durée, car alors que tous les invités quittent la demeure, elle voit son mari embrasser son amie. Cruelle cette nouvelle, non? le sentiment de félicité ressenti par le personnage féminin apparaît ainsi fugace…

En tous les cas, j'ai apprécié les descriptions dans ce recueil. Pour exprimer les émotions de ses personnages, Katherine Mansfield insère des images se référant à la nature. En voici un exemple tiré de la nouvelle «Révélations» :

«Combien la vie est terrifiante! Songeait Monica, affreuse! C'est la solitude qui est épouvantable. Nous tourbillonnons comme des feuilles et personne ne sait, personne ne se demande où nous tombons, ni quelle sombre rivière nous entraîne.» (p. 273)

Ainsi, Monica ressent une émotion forte et ce sentiment parle du vent, de l'automne et inévitablement de la mort, car la rivière dans la citation est sombre. L'autrice associe même la lectrice ou le lecteur à l'émotion de son personnage, car elle a recours au «nous». Ces éléments créent une tension narrative m'apparaissant assez puissante.

De plus, le signifiant félicité dans les nouvelles est associé à divers référants. Il y a la félicité, le prénom félicité et le verbe féliciter. Ces référants se retrouvent ici et là dans le recueil.

Par ailleurs, j'aime beaucoup la couverture de mon édition Archipoche. Je trouve que la maison d'édition a bien choisi son graphisme. C'est délicat…

L'autrice est décédée de tuberculose alors qu'elle n'avait que 33 ans. J'aurais aimé lire un roman d'elle car je dois avouer que la nouvelle n'est pas mon genre littéraire préféré.
https://madamelit.ca/2024/01/26/madame-lit-felicite-de-katherine-mansfield/


Lien : https://madamelit.ca/2024/01..
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Une courte nouvelle pleine de félicité - évidemment.
Une jeune femme rentre chez elle, le coeur empli d'une joie et d'une légèreté irrépressibles. Cet état imprime sa tonalité aux choses et aux êtres qui l'entourent. Son intérieur lui semble revêtir une beauté irréelle, la tendresse pour sa fille est avivée, la sympathie qu'elle éprouve à l'égard de ses amis est sans borne… Et pourtant…

Une écriture belle, fluide et légère. Un texte empli de sensualité, décrivant si bien cette douce euphorie qui s'empare parfois de l'âme. Un portrait cinglant aussi des artistes de ce début de XXe siècle et des hypocrites relations sociales qui blessent quelque fois les naïfs. Beau.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Soigneusement, elle découpait le gâteau en petites tranches épaisses, et il étendit la main pour en prendre une.

"Rendez-vous compte de toutes ses qualités, implora-t-elle. Mangez-le avec toute votre imagination. Roulez les yeux si vous pouvez, et humez-le. Ce n'est pas un gâteau de prestidigitateur, c'est le genre de gâteau qui aurait pu être mentionné dans la Genèse ... Et Dieu dit : Que ce gâteau soit ! et le gâteau fut. Et Dieu vit qu'il était bon.
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Que pouvez-vous faire quand vous avez trente ans et que, en tournant l’angle de votre propre rue, vous êtes envahie, tout à coup, par une sensation de félicité -de félicité absolue !- comme si vous veniez d’un seul coup d’avaler un éclatant morceau de ce soleil de fin d’après-midi et qu’il brûlait dans votre poitrine, envoyant une petite pluie d’étincelles dans chacune de vos cellules, dans chacun de vos doigts et de vos orteils ?…
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Que pouvez-vous faire, si vous avez trente ans, et qu’en tournant l’angle de votre propre rue, vous vous sentez envahie, soudain, par une sensation de félicité, d’absolue félicité ? Comme si vous veniez tout à coup d’avaler un morceau brillant de ce tardif soleil d’après- midi, qui continuerait à brûler dans votre poitrine, envoyant de petites fusées d’étincelles dans chaque parcelle de votre être, dans chaque doigt et chaque orteil ?…
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Combien la vie est terrifiante! Songeait Monica, affreuse! C’est la solitude qui est épouvantable. Nous tourbillonnons comme des feuilles et personne ne sait, personne ne se demande où nous tombons, ni quelle sombre rivière nous entraîne.
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Pourquoi vous a-t-on donné un corps s’il faut le garder enfermé dans un étui comme un violon rare et précieux ?
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Vidéo de Katherine Mansfield
RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE : « Je ne parle pas français », in Katherine Mansfield, félicité, traduit de l'anglais par J.-G. Delamain, préface de Louis Gillet, Paris, Stock, 1932, p. 57.
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