Genetiks, tome 1

Vous en connaissez beaucoup des BDs dont la quatrième de couverture est une profonde citation ?
" Si tu luttes contre des monstres, prends garde
de ne pas devenir un monstre toi-même ...
... Et si tu plonges ton regard dans l'abîme,
songe que l'abîme aussi ancre son regard en toi ..."
Friedrich W. Nietzsche
Par delà le bien et le mal

Bon admettons, vous n'êtes pas du genre à perdre votre temps sur des quatrième de couverture, mais plutôt à plonger directement dans l'histoire. Première page, la porte d'un sas, le titre genetiks, les noms de l'auteur et du dessinateur, le graphisme de l'éditeur Futuropolis. Troisième page, car vous n'êtes pas à vous encombrer des bibliographies et remerciements de la deuxième qui ne contient pas un dessin, le sas est ouvert sur une belle abeille, en-dessous :

Chapitre I
TCGGCTATGCTACGTGCTAGCCTAGTCTAGC... (que je devine être une séquence ADN)
" Nous portons de chaînes, bien que l'oeil ne les voie pas,
et nous sommes esclaves bien qu'on nous appelle des hommes libres ... "
Oscar Wilde
Une maison de Grenade

Première planche : un sas s'ouvre, ambiance futuriste, on se croirait dans une navette spatiale, deux hommes en combinaisons intégrales, lumières froides, tons verts et bleutés, où cette BD m'emmène-t-elle ?
Deuxième planche : changement de décor : tons orangers, couleur miel, des abeilles, nous sommes à n'en pas douter dans un laboratoire super-équipé, un homme, une femme, tous deux en blouse blanche examinent des résultats d'expériences et interprètent des courbes sur un ordinateur.

Les dessins sont hyper réalistes, par moments on s'approcherait presque du roman photo, genre aujourd'hui disparu mais qui a connu son heure de gloire. L'usure du temps ... , au centre de cette histoire, ... l'usure du temps.

Chapitre II
La même séquence ADN
"Etre esclave de soi, voilà le plus pénible des esclavages ..."
Sénèque
Questions naturelles

Chapitre III
Toujours la même séquence ADN et bien entendu pour ceux qui se seraient posés la question, toujours l'abeille à l'intérieur du sas.
"Les hommes se trompent en ce qu'ils pensent être libres, et cette opinion consiste en cela seul qu'ils sont conscients de leurs actions, et ignorants des causes par lesquelles ils sont déterminés..."
Baruch Spinoza
L'éthique

Des questions éthiques, elle en est remplie cette BD, bien sûr il y a aussi certains mangas qui les abordent, mais ici quelle profondeur ! Alors qu'ailleurs, et symptomatiquement dans les débats publics et la sphère politique, ces enjeux de vie ou de mort sont étrangement délaissés au profit de détails dérisoires et de mises en scènes d'égo surdimensionnés.

Je remercie le fils de mon médecin traitant, qui m'a fait découvrir cette très instructive, informative et surtout interpellante bande dessinée de qualité. Je vous en dis plus dans la critique du tome 2, que j'ai pareillement aimé. Mais pas la peine d'attendre pour vous faire votre propre idée ; jetez-vous déjà sans tarder sur celui-ci ;)

Thomas Hale est un homme, non dépourvu de charme, mais cependant toujours célibataire, qui travaille pour une très grosse boîte de recherches pharmaceutiques appelée Genetiks. Avec sa collège, il fait notamment de curieuses recherches sur les abeilles. Mais si tous deux, qui ne sont en réalité que des pions dans cette entreprise, s'avèrent à faire des recherches pour le bien de l'humanité, il n'est pas évident que ceux qui se placent au dessus d'eux, et notamment le "cerveau de cette entreprise", Mr Andreas Marin, travaillent dans le même dessein. Ils en sont certes persuadés mais à quel prix pour les cobayes humains qu'ils utilisent...et cela, Thomas va en faire lui-même l'expérience !

Il est vrai je suis tombée par hasard sur ce premier tome, et en dépit du fait qu'il ne m'ait pas déplu, je ne suis pas certaine de continuer l'aventure, à moins que, comme ce dernier, la suite me sois offerte. En tous cas, cet ouvrage se révèle effectivement assez prometteur et je suis persuadée qu'il attirera de nombreux curieux, et plus particulièrement tous nos passionnées de science-fiction. Un graphisme très travaillé, une histoire qui pourrait malheureusement n'être plus une simple banale histoire de science-fiction et j'avoue que cela fait un peu peur d'ailleurs ! Est-ce pour cela que j'ai moi-même peur de m'aventurer plus en avant dans la lecture de cette série ? Je ne le sais mais en tout cas, j'appelle vivement tous les amateurs, curieux ou novices (comme moi) dans ce genre de littérature, à venir découvrir ce premier tome !

Une belle réussite que cette BD, tant scénaristiquement que picturalement. le sujet est d'actualité, même si il a pris un coup de vieux en 10 ans, mais les questions peuvent toujours se poser. L'évolution du personnage et ses sautes d'humeur permettent à l'intrigue de progresser et le temps est pris au fil des plus de 100 pages du livre (assez rare pour une BD donc à souligner).
Côté dessin, on est assez proche du photographique et quand on examine le pedigree de Ponzio, on se doute que l'outil informatique a permis certaines prouesses. Cela ne me gêne pas, surtout au vu du résultat assez bluffant, notamment sur les expressions des personnages et sur certains arrières plans. Cela immerge bien dans l'histoire, renforce le réalisme. Les deux tomes suivants vont aller rejoindre ma PAL.

Genetiks est une bande dessinée scénarisé par Richard Marazano et dessiné et colorisé par Jean-Michel Ponzio.

Thomas Hale, est une généticien travaillant pour le laboratoire pharmaceutique Genetiks. Il vit essentiellement pour son métier et n'a pas une grande vie privé. Cependant l'entreprise pour lequel il bosse est souvent confronté à des militant écologistes et politique mettant en garde des dangers de la manipulation génétique sur le génome, et des dérives possibles. Hors le laboratoire vient de faire une découverte extraordinaire, ils ont réussi à copier le génome de Thomas Hale, et pour contrer une protestation trop violente, font signer au chercheur un contrat dans lequel il devient la propriété de l'entreprise "symboliquement". Sauf que finalement Thomas Hale va se retrouver piégé et contrôlé par l'entreprise.

Pour ce qui est du scénario, rien à redire. C'est très bon, à la limite du thriller, haletant et violent. On nous offre ici une vrai mise en garde face au grand capital, au grande entreprise, avide de leur soif de contrôle du marchais et des gens. Ainsi que sur les dérives que peut entraîner la génétique, question très récurrente dans la science fiction.

Sauf que ce qui m'a vraiment déranger c'est le dessin, qui m'a complètement sortit de ma lecture. Un dessin à la fois hyper réaliste et complètement fantastique. Cela se voit essentiellement sur les visages, le réalisme est poussé à l'extrême au point que ça en est dérangeant. En gros plan, on arrive un peu près à distinguer les traits des visages, mais de loin, avec le visage bien de face donne un aspect très désagréable.
Parti pris ou non, cela m'a rebuté. Et c'est bien dommage car le scénario lui est très prometteur.

Après "Le complexe du chimpanzé" chez Dargaud, Marazano et Ponzio récidivent chez Futuropolis avec un nouveau thriller scientifique.
Série initialement prévue pour la défunte et regrettée Collection 32, l'aspect feuilleton de "Genetiks" se retrouve dans sa cadence de lecture et son découpage en trois chapitres bien distincts de 32 pages. Chaque épisode est d'ailleurs pourvu d'une mise en ambiance à l'aide de quelques lignes de personnages connus.

Le sujet n'est pas des plus originaux, mais Marazano ("Cuervos") entretient parfaitement le mystère au sein d'une ambiance prenante. le rythme est probablement plus approprié pour un format feuilleton que pour cet album de 96 pages, quant à la narration je l'ai trouvée un peu faiblarde par moments.

Mais là où le bas blesse vraiment, c'est au niveau du dessin photo-réaliste de Jean-Michel Ponzio. Si la technique parvient à créer une ambiance cinématographique prenante, elle fait tout de même souvent défaut au niveau des expressions faciales souvent exagérées.

Un thriller prenant malgré quelques défauts au niveau du graphisme.