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EAN : 9782012031111
352 pages
Hachette Black Moon (09/10/2013)
3.66/5   87 notes
Résumé :
2027. En France. Après une catastrophe nucléaire succédant à tant d’autres, l’écologie est plus que jamais au centre des préoccupations. Les Enfants de Gaïa est une puissante secte extrémiste qui mêle discours écologiste et spiritualité. Diane, dont la jumelle Clara est morte suite à cette catastrophe, participe, avec son meilleur ami Léo, à l’une de leurs manifestations anti-nucléaire. Mais la marche pacifique tourne au combat de rue, et Diane, grièvement blessée, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (49) Voir plus Ajouter une critique
3,66

sur 87 notes
Qui n'a pas eu envie de léguer à ses enfants un monde meilleur? Léo et Diane sont unis par la perte d'un proche à la suite d'un accident nucléaire. Alors qu'ils manifestent, la jeune fille reçoit en pleine tête un projectile. Elle se réveille du coma dix ans plus tard pour découvrir un monde... très différent. Les extrémistes écologistes ont pris le pouvoir pour retourner à un culte de la terre. Passé le premier moment de surprise, Diane passe rapidement de l'admiration pour cette société "propre" à de fortes interrogations face aux nouvelles règles de la société et notamment celles concernant les femmes...

Un roman qui bouscule parce qu'il met en scène un monde à la fois rêvé et craint. L'auteur nous amène à percevoir les limites d'une société 100% verte qui semble trop souvent ramener l'homme au Moyen-Âge. Mais le récit reste avant tout une dénonciation de toutes les formes d'abus du pouvoir. Il interroge sur la nature profonde de l'homme. On retrouve des thèmes chers à cet auteur : l'histoire, l'environnement, la condition féminine, l'homme animal, le merveilleux, le pouvoir... Loin du rêve d'une société utopique, c'est un véritable cauchemar que nous vivons à travers la lecture, ponctué toutefois par l'espoir qui passe essentiellement par la femme. A découvrir...

Lien : http://cdilumiere.over-blog...
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Je ressors de ma lecture complètement chamboulée.

Amateurs de gentilles romances, personnes sensibles ou déprimées, s'abstenir.
Nous plongeons dans un roman d'anticipation, une dystopie dans les règles de l'art. Ce n'est pas ici, un énième roman jeunesse qui se veut "dystopique" avec une intrigue abracadabrante. Non ici, nous sommes dans une intrigue réfléchie, la description d'une société fondée sur une belle idée populaire, et qui s'est vite transformée en régime autoritaire oprimant son peuple. Nous sommes dans une configuration imaginée, d'un modèle pourtant déjà vécu... En cela, cela fait froid dans le dos. En cela, le livre est sombre, mais donne une image assez plausible et inquiétante d'un retour à la tyrannie. Et j'espère que cela fera réfléchir et méditer les jeunes... ça c'est un autre débat.
Bref, "Un monde pour Clara", est le dernier roman Young-adult, de Jean-Luc Marcastel. Auteur de "Louis le Galoup", ou du "Dernier hiver", entre autres. Nous connaissions sa plume incomparable. Poétique à souhait, pleine de métaphores et de répliques intenses. Encore une fois, il met au service d'une intrigue prenante et sombre son style efficace.

Diane, héroïne malgré elle de cette histoire, se réveille dans une chambre d'hôpital. Elle vient de recevoir une balle anti émeute lors d'une manifestation écologiste auquelle elle participait avec son ami Léo. Ces deux amis ont malheureusement perdu des êtres chers lors de la catastrophe nucléaire de Gravelines. Depuis, malgré ces deuils, Diane avance, poussée par le souvenir tenace de Clara, sa soeur jumelle, mais surtout par son ami, son soutien indéfectible, Léo.
Elle se réveille donc de sa blessure, sauf, que dix ans se sont écoulés. Ce coma prolongé l'a écarté d'un bouleversement sans précédent qui a complètement modifié la France. Les Enfants de Gaïa, groupe politique écologique est arrivé au pouvoir grâce à un chef aussi charismatique que puissant. Un chef jouant sur les peurs, sur les symboles les plus populaires.

L'idée de départ m'a semblée un peu trop tirée par les cheveux. J'ai trouvé le réveil de Diane un peu "facile". Son acceptation à jouer le rôle de l'icône martyr, "mère de Gaïa", un peu trop exagéré... Et pourtant, je me suis laissée porter par cette histoire.
Mais, j'ai réellement été embarquée dans l'aventure, lorsque l'héroïne ouvre enfin les yeux sur le régime auquel on veut l'impliquer. Dés le moment où elle dit non, où elle s'enfuit et découvre le véritable visage de cette nouvelle France, j'ai été complètement bouleversée, transportée dans une autre époque pas si lointaine. Tout sonnait comme un écho à mon esprit. Une histoire déjà vécue. L'Histoire de notre pays, et malheureusement, de bien d'autres.

Je me suis d'autant plus attachée à Diane, qu'elle n'est jamais complètement courageuse ou héroïque. Non, au début elle s'accomode de ce qu'on lui dit, puis elle réalise, se fait sa propre opinion, et enfin, elle est poussée par des personnages de l'ombre. Des personnages secondaires, dont personne ne retiendra le nom, mais qui par leurs simples actions ont été de grands révolutionnaires. Tout sonne juste, tout m'a alors bouleversé, tout ce scénario bien écrit, bien maîtrisé, m'a arraché des larmes.

La jolie plume de Jean-Luc Marcastel, s'allie à cette intrigue intense et émouvante, à cette palette de personnages secondaires si touchants, pour nous offrir un roman magnifique et poignant du début à la fin.

Bien sûr, il y a aussi, cette fusion étrange entre Diane et Clara, sa défunte jumelle. La voix de Clara, dans la tête de Diane accompagne sa soeur dans son périple, lui donne sa force...et chacun pourra y voir sa propre interprétation de cette relation.

Enfin, les amatrices de romances, trouveront quand même de quoi se mettre sous la dent. Il y a la très jolie histoire d'amour, tout en finesse, tout en non-dit entre Diane et Léo...

Mais surtout, il y a de l'action, du suspense, une fin qui nous laisse avec une grande envie de continuer l'aventure... il y a réellement un très bon mélange pour plaire à un large lectorat, jeune ou moins jeune!

Un très bon roman, pour ma part, une belle découverte!
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La dystopie et moi, c'est toute une histoire d'amour : à partir du moment où j'ai découvert le genre, avec l'excellent roman jeunesse de l'autre côté de l'ile, je n'ai cessé d'enchaîner les lectures et de chercher de nouvelles histoires dystopiques à me mettre sous la dent. Un Monde pour Clara est passé entre les mailles du filet pendant des années et des années, et ce n'est qu'en préparant les Imaginales 2016 que j'en ai entendu parler. le résumé m'a immédiatement séduite : entre le côté écologique, l'allusion à la gémellité et l'aspect très religieux de cette nouvelle Société Verte, je pressentais un récit complexe et captivant qui allait me faire pleurer et réfléchir. Cette intuition s'est révélée exacte et ce roman se place d'office parmi les meilleures dystopies qu'il m'ait été donné de lire ! Je vous préviens de suite, cette chronique sera enrichie de nombreuses citations tirées du roman, car les mots de monsieur Marcastel sont d'une justesse et d'une poésie rares.

Tout commence par une manifestation, à laquelle participent Clara et son meilleur ami Léo. Tous deux ont perdus un être cher suite à une catastrophe nucléaire et s'investissent corps et âmes dans le mouvement des Enfants de Gaïa, groupuscule militant pour un monde plus respectueux de l'environnement et plus égalitaire. Mais la violence devient telle que Diane, touchée par une balle antiémeute, sombre dans le coma pendant plus de dix ans. A son réveil, le monde tel qu'elle le connaissait n'existe plus : les Enfants de Gaïa ont pris le pouvoir et ont fait de Paris une cite modèle, un véritable paradis terrestre en parfaite harmonie avec la Terre Nourricière. Diane apprend de la bouche-même de Léo, devenu l'un des lieutenants du gouvernement, qu'elle est devenue aux yeux de tous l'incarnation vivante et martyre de Gaïa, vénérée telle une déesse et symbole de la renaissance de la Terre Mère. Mais Diane va vite découvrir que cette société idyllique cache bien des secrets et que ce monde n'est sûrement pas celui qu'elle rêvait pour Clara, sa défunte jumelle.

C'est donc par une idéologie en apparence totalement inoffensive que nait la plus terrible des dictatures : qui n'a jamais songé qu'il fallait préserver l'environnement, et pour cela réduire notre consommation d'énergie, réduire la pollution et limiter au maximum notre impact écologique ? Diane, comme nombre de ses contemporains, rêvait d'un monde meilleur, un monde plus respectueux et plus proche de la nature, un monde où aurait pu vivre Clara, sa jumelle qui lui a été arrachée par une terrible catastrophe nucléaire. Mais la société qu'elle va découvrir à son réveil est bien différente de ce monde idéal : les inégalités sont plus fortes que jamais, et seuls une poignée de privilégiés peut vivre dans la cité modèle de Néo-Lutécia aux dépends des miséreux dont le mode de vie est proche de celui du Moyen Age. Diane découvre aussi un monde où la religion tient plus de l'endoctrinement et de la manipulation qu'autre chose, tandis que la corruption côtoie la perversion des représentants d'un gouvernement assoiffé de pouvoir.

Il s'agit d'un récit qui fait froid dans le dos et qui invite le lecteur à s'interroger non pas sur la nécessaire protection de l'environnement (je cite Diane : « Léo a raison, il faut protéger la nature, ne pas [la] laisser disparaitre, ni personne l'abimer »), mais bien sur la juste mesure à adopter pour ne pas le faire « au détriment de l'homme [et] de ses enfants ». En voulant préserver la Terre Mère, humanisée et divinisée, les Enfants de Gaïa en sont venus à considérer l'homme comme un parasite dont il faut maitriser la prolifération, allant jusqu'à persuader des adolescents à renoncer à leur fertilité pour le « bien commun » des enfants de Gaïa, « qu'ils soient hommes, bêtes ou plantes ». Il est ici question d'un endoctrinement que l'on retrouve dans la majorité des univers dystopiques, mais celui-ci est particulièrement bien décrit et terriblement cruel car il s'enracine dans une thématique actuelle et tellement innocente qu'on refuse d'y croire.

Plus généralement, ce roman pose la question du fanatisme religieux par l'intermédiaire du personnage de Léo. Contrairement à Diane qui a su garder un regard critique sur cette société en apparence idéale, Léo s'est laissé aveugler par les promesses du Géophile, grand manitou de cette immense machination, par cet espoir éperdu d'un monde parfait et par l'exaltation de la violence. Contrairement à Diane qui a su garder un coeur empli d'amour et de bonté, Léo s'est laissé envahir par la colère, par la haine de l'humain et par la soif de vengeance. Il est terriblement difficile d'en vouloir à Léo, qui a été brisé par la mort de sa mère et qui a réussi à se persuader que les hommes dans leur globalité étaient responsables de ce décès, qui a voué une confiance aveugle à un homme habile dans la manipulation et qui a trouvé dans ce mouvement un exutoire parfait à sa douleur. Une des choses que j'ai vraiment appréciée dans ce roman, c'est que malgré le fanatisme de Léo qui s'oppose à la clairvoyance de Diane, ils ne sont pas des ennemis jurés et ne renient pas leur amitié passée, au contraire : ils conservent dans leur coeur toute la tendresse et l'affection qu'ils ressentent pour l'autre, et souffrent de ne pas réussir à se convaincre mutuellement.

Il y a dans ce roman une montagne d'émotions. Il y a tout d'abord l'amour éperdu que ressent Diane pour Clara, sa jumelle qui vit encore dans son esprit et qui l'aide, par sa force, sa sagesse et sa détermination, à continuer à vivre. J'ai toujours été passionnée par le lien gémellaire et j'ai trouvé cette histoire tout simplement magique car elle met en évidence cet amour fraternel d'une puissance incomparable, cette complicité incompréhensible et cette douleur terrible que peut représenter la perte de ce double parfait. Il y a ensuite une magnifique ode à l'amour maternel, cet amour qui nait avant même la naissance de l'enfant, cet amour qui peut déplacer des montagnes, cet amour plus fort que la mort. Et je n'ai choisi que deux exemples, car cette histoire parle aussi de culpabilité, de douleur, de tristesse, de sacrifice, d'amitié, de haine … Pendant ma lecture, j'ai été envahie par toutes ces émotions, magnifiquement retranscrites par la plume délicate et poétique de Jean-Luc Marcastel. J'ai pleuré, plus d'une fois, bien des fois, mais c'est tellement beau que je ne regrette aucune de ces larmes.

Je pourrais vous dire encore tant de choses sur ce merveilleux roman, je pourrais vous remplir des pages et des pages de louanges de ce récit fantastique, mais je vais tout simplement vous recommander chaudement de le lire. Par une narration très fluide, très gracieuse et très juste, l'auteur fait voyager le lecteur dans les méandres d'un monde rêvé par tant de personnages mais transformé en cauchemar par une poignée d'individus avides de pouvoir. Par un récit très émouvant, très captivant et très profond, l'auteur fait découvrir au lecteur les dangers d'une idéologie poussée au fanatisme et les dérives potentiellement totalitaires de toute société. Un coup de coeur mémorable qui fait réfléchir.
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En commençant ce roman, je ne savais pas réellement à quoi m'attendre. Je savais que ce ne serait pas le genre de livres que je lis d'habitude, mais que ce serait un livre plus calme, plus intellectuel dans un certain sens.

On rencontre Diane alors qu'elle se rend à une manifestation avec son meilleur ami, Léo. Ce récit prend place dans quelques années. le réchauffement climatique a empiré et de nombreuses catastrophes naturelles ont eu lieu dans le monde, dont une nucléaire en France, à cause de laquelle Clara, la soeur jumelle de Diane, est décédée à l'âge de quatorze ans. C'est pour cette raison que Diane, d'ordinaire peu activiste, accepte de défiler dans les rues de Paris pour demander une Terre plus belle, avec des énergies plus vertes, un monde meilleur, pour Clara. Par un coup de hasard, son histoire passe à la télé et elle devient un symbole, notamment lorsqu'elle prend une balle anti émeute et plonge dans un profond coma. Elle se réveille une décennie plus tard, dans un monde bien différent.

Au départ, je n'ai pas très bien accroché, notamment à cause du point de vue à la troisième personne qui me gêne dans mes lectures. Je m'y suis pourtant vite habituée, et après un deuxième chapitre qui m'avait paru long et sans but, je me suis plongée dans cette histoire. On apprend à connaître Diane et son ami, et on la voit faire ses premiers pas dans ce nouveau pays où tout fonctionne à l'énergie verte, où des potagers se trouvent sur les toits, où il n'y a plus de voitures dans les rues, mais surtout où elle est devenue un symbole.

J'ai beaucoup apprécié le fait de découvrir cet étrange monde avec elle, non pas à travers ses yeux, mais plutôt comme un autre spectateur, comme si j'étais moi-même présente et que j'observais à mon tour les rues. Je trouve que le fait que Diane ait été dans le coma et qu'elle se réveille dans cet univers apporte beaucoup au roman. C'est comme si elle aussi ouvrait le livre et tombait dans cet endroit surréaliste.

J'ai été d'autant plus touchée par l'histoire qu'elle se déroule en France et que sont citées des noms de villes, dont l'une où j'habite, et c'était un peu stressant car j'avais l'impression que ça se déroulait en bas de chez moi, ça me rapprochait encore plus de l'histoire et on se sent plus concerné parce que cela reste notre pays.
J'ai trouvé l'écriture douce, et poignante à la fois, tout ressemble à une mélodie simple et harmonieuse mais qui nous touche et nous marque, une mélodie forte qui s'inscrit peu à peu en nous. Ce que j'aime, dans les dystopies, c'est ces utopies qui partent toutes d'un bon sentiment mais qui ont toujours des torts, des points faibles, souvent encore plus importants que dans notre société actuelle. Un monde parfait est sûrement impossible, et il faut trouver le juste milieu sans tomber dans l'extrême.

En effet, ce livre parle du réchauffement climatique et de la nécessité de trouver un accord avec la nature, d'apprendre à lui rendre ce qu'elle nous donne, d'apprendre à la traiter avec soin pour nos générations futures, mais par de nombreux dialogues qui tournent en débats, il est montré qu'il ne faut pas sauver la nature au péril de nos libertés et de l'humanité. Cela m'a fait pensé à une secte, je ne sais plus laquelle, qui adore la nature et qui prône le suicide. D'autre part, ce livre parle aussi des dictatures, en montrant qu'on a beau affirmer qu'après toutes les horreurs qu'on apprend en cours d'histoire on ne retombera pas là-dedans, il est toutefois facile d'avoir peur et de chercher une solution de facilité.

Même si, au départ, la lecture ne m'emballait pas plus que ça, je me suis laissée entrainée au fil des pages par les paroles de l'auteur et je me suis surprise à ne plus vouloir lâcher le livre, à souhaiter en savoir plus, connaitre le fin mot de l'histoire. Je ne m'y attendais pas du tout. de plus, j'ai adoré voir l'évolution du personnage de Diane, qui apprend à connaître ce nouveau monde, d'abord méfiante, surprise, incrédule, puis subjuguée par la beauté de ce monde ; on la voit ensuite ouvrir les yeux peu à peu, grandir, apprendre à se battre, à ne plus laisser la peur la posséder.

Ce livre est vraiment une pépite. Je ne pensais pas dire ça, je ne m'y attendais pas du tout. Ce n'est pas « une bombe », mais c'est un petit quelque chose, poignant, touchant, alarmant, qui nous fait réfléchir et qui le temps de quelques centaines de pages, nous possède.
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Tout d'abord, je tiens à remercier les éditions Hachette pour la confiance qu'ils me portent. Si j'ai choisi ce livre, c'est avant tout parce que la couverture m'a tapée dans l'oeil. Il faut dire qu'elle est vraiment magnifique et cette fille qui semble voler m'a beaucoup intriguée. Les couleurs qui en ressortent donnent encore plus envie de s'y plonger et de savoir pourquoi cette couverture et pas une autre. Et elle prend tout son sens une fois que l'on a compris les choses. Elle n'est pas anodine, et c'est là tout le côté magique de l'histoire.

« Un monde pour Clara » est un livre qui ne laisse pas indifférent. Même si ce n'est qu'une fiction, la façon qu'a l'auteur de décrire les actions, les événements importants, on sent que tout ceci pourrait être réel dans les années à venir. Car il traite d'un sujet important qui est au coeur de nos vies en ce moment : l'écologie et je rajouterai aussi la méchanceté des humains envers les autres et le pouvoir.

Diane est une jeune fille de seize ans qui vit quelque chose d'horrible : voilà six ans, sa soeur jumelle, Clara, est morte suite à une maladie créée à cause du nucléaire. Tout le monde le sait, la relation entre jumeaux est bien plus forte qu'en frères et soeurs dits « normaux ». On ressent plus les choses, on est plus réactifs à leur comportement. Alors, perdre sa moitié est une horreur. Heureusement pour elle, à l'hôpital, lors de la mort de sa soeur, elle fait la rencontre d'un garçon qui changera sa vie à jamais : Léo, qui lui aussi à perdu un être cher : sa mère.

Lors d'une émeute contre cette catastrophe nucléaire, une balle atteint Diane en pleine tête. Elle se réveillera dix ans plus tard, à la suite d'un coma. Retrouvant Léo et le combat qu'elle avait menée avant de disparaître autant d'années, elle découvrira que finalement, le monde qu'il souhaitaient tous les deux construire est maintenant bel et bien réel.

La première partie du roman concerne la réinsertion de Diane dans ce nouveau monde qu'elle ne connaît pas. Léo lui fera visiter les lieux, lui apprendra des choses, lui annoncera qu'elle a été décrite comme la réincarnation de Gaïa, et que tout le peuple l'adule. Tout va bien, dans le meilleur des mondes. On voit et découvre avec elle toutes ses nouvelles habitations, normes, règles et on est autant subjugués qu'elle de la beauté des lieux.

Lors d'une sortie à Montpellier, tout va dégénérer et Diane va se réveiller et constater que tout ce qu'elle avait vu n'était pas réel, n'était que du flan. Elle tentera de s'échapper mais par malheur, un accident va survenir. C'est ainsi qu'elle fera la rencontre d'une petite fille, Zoé.

Zoé, je me suis de suite attachée à elle. Innocente, inconsciente du danger dans lequel elle vit, elle reste fidèle à elle-même et pleine de vie. Grâce à elle, le monde est rendu plus beau, plus vivable, plus accueillant. À partir de cet instant, Diane mettra tout en oeuvre pour sauver ce côté du peuple qui est lésé par rapport à ceux qui vivent à Néo Lutécia, la nouvelle ville.

Côté personnage, Diane, malgré son coma de dix ans reste simple, forte et ne se laisse pas démonter. J'ai adoré la suivre, la voir grandir, la voir triste, démunie face au carnage qu'a crée cette nouvelle ère. Quand elle ouvre les yeux sur le nouveau monde, on la sent déterminée à sauver tout le monde. Elle prend des décisions qui iront forcément à l'encontre de beaucoup mais elle voit aussi une issue à tout ça.

Ensuite vient Léo. Si dans la première partie j'ai réussi à m'attacher à lui, dès que Diane voit qu'il n'est plus celui qu'elle connaissait par le passé, il m'a beaucoup déçue. Il n'hésite pas à tuer des innocents qui lui barrent le passage, sans regrets. Comme si son coeur s'était éteint lorsque Diane a reçu cette balle. Vers la fin, il est beaucoup mieux, mais son comportement m'a refroidie.

Après, il y a des personnages secondaires qui sont autant intéressants que les principaux : Zoé, Vesta Acacia et encore une panoplie. Sans s'en rendre compte, ils prennent une importance capitale tout au long du récit. Ce n'est qu'à la fin du roman qu'on sait vraiment qui ils sont et on est surpris ! Plusieurs fois j'ai eu les yeux ronds parce que je ne m'y attendais pas du tout !

Le récit a beau être à la troisième personne du singulier, Jean-Luc Marcastel a su retranscrire parfaitement les sentiments qui habitaient Diane, à tel point que parfois je croyais être elle et souffrir à sa place. J'ai aimé les échanges que l'auteur introduit entre Clara et Diane. C'était tellement fort, beau et vrai qu'on avait l'impression que tout ça était réel, que Clara était vivante et non morte. Ces échanges insufflaient beaucoup de courage à Diane et elle en ressortait bien plus forte. J'ai aussi beaucoup aimé les métaphores qu'il employait surtout celle pour décrire une balle de revolver « une abeille d'acier ». Ça peut paraître anodin ou bête, mais cette formulation m'a beaucoup plu, et dès que je la voyais, je souriais bêtement.

En résumé, si le début du roman m'a paru assez lent du fait qu'elle se concentrait plus sur la découverte d'un nouveau monde, la seconde m'a totalement embarquée dans cette aventure ! Rempli de mystères et de secrets, ce roman m'a fait passer un agréable moment et m'a fait me rendre compte des priorités dans une vie. Un vrai roman réaliste qui montre les dégâts que peuvent causer la nature et le pouvoir que peut exercer un homme autour de lui. Un plume qui nous embarque dans une très belle aventure et qui donne envie d'avoir une suite à la hauteur de ce premier roman. Y'aura-t-il une suite ? Je prie pour que oui, parce que malgré tout, je me suis beaucoup attachée aux personnages.

Justine P.

« — Ils ont voulu nous arrêter, Diane, mais on n'arrête pas le peuple, quand il se bat pour Gaïa, notre Mère à tous, pas quand la juste colère de la Terre s'exprime à travers lui. »

« — C'est le monde que nous voulions, non ? Un monde propre où les futurs humains pourraient respirer un air pur débarrassé de la pollution industrielle... Il fallait choisir, entre la santé immédiate de nos enfants et les risques de cancer que leur faisaient courir ces mêmes remèdes. Les vaccins dangereux qu'on mettait en doute, la médecine dont on se méfiait. À l'époque, ça nous semblait logique. Quelle ironie ! »

Sortie prévue le 9 octobre 2013 !
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Clara ?
Oui.
Comment on sait qu'on est vivant ?
Parce qu'on sent.
On sent quoi ?
Le chaud, le froid, la peine, le bonheur, le plaisir, la douleur...
Tu as mal, toi ?
Non. Je n'ai pas mal, je n'ai plus mal.
Moi, j'ai mal.
Alors c'est que tu dois être vivante, Diane.
Clara. Je ne veux pas revenir. Ca fait trop mal là-bas.
Tu dois y retourner.
Je ne veux pas, je veux rester ici, avec toi.
Tu ne peux pas... Tu ne dois pas.
Pourquoi ?
Parce qu'ici, on n'est jamais heureux non plus. Parce qu'ici, on ne vit pas.
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Il y avait tant de chose à faire, diane, des gens dans le besoin, une société entière à reconstruire autrement, mieux... un monde meilleur à inventer. C'est à cela que nous nous sommes consacrés, moi et tous les autres, sans relâche, depuis dix ans et nous n'avons pas chômé, tu peux me croire.
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— Nucléaire suicidaire !
Le cri monta dans l’air déjà chaud de ce matin de mai, pour aller se perdre entre les murs du Louvre et du... Palais-Royal. Au-delà des têtes de ceux qui l’entouraient, pour la plupart bien plus grands qu’elle, Diane devinait les regards anxieux des citoyens «respectables» qui se ratatinaient entre les colonnes et les vitrines des antiquaires. À leur expression pincée, on sentait bien que la foule qui défilait devant eux, scandant des slogans et agitant des drapeaux verts comme elle serait partie en guerre, n’avait rien pour leur plaire.
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« - Je ne regrette rien, et quand je regarde Zoé, je me dis que, pour elle, pour ces moments où je l’ai sentie grandir et bouger en moi, je le referais cent fois… Jamais je ne me suis sentie aussi vivante, je n’ai autant fait partie de ce monde, de cette vie, qu’à ces instants-là. Jamais je n’ai connu plus grand bonheur que le jour où elle est sortie de mon ventre pour venir au monde et que je l’ai tenue dans mes bras, ma petite fille, le mélange de nos deux êtres, à Xavier et à moi, la preuve tangible de notre amour… »
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-Le pays entier est descendu dans la rue, Diane, tous ceux qui en avaient marre de ce système qui pourrissait la planète, qui bradait notre futur...Les exclus, les miséreux, ceux qu'on avait toujours oubliés, qui crevaient de faim depuis des années, depuis que la crise avait sanctionné l'économie consumériste. Mais aussi les autres, ceux qui avaient compris la leçon de Gravelines et qui ne voulaient plus jamais qu'une telle horreur recommence, qui refusaient de se rendre complices plus longtemps par leur passivité...
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