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EAN : 978B003PIX1AK
Fayard (30/11/-1)
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Dans cette Histoire de la Papauté, Marcel Pacaut entre très vite dans le vif du sujet : il traite tout de suite de l'ambition qu'eurent les successeurs de Pierre, comme évêques de Rome, de s'affirmer, là où il avait connu le martyre, en tant que chefs de l'Eglise. Les Papes voulurent aussi être les "définisseurs" du dogme et les garants du maintien de la doctrine et de la tradition, et toutes ces ambitions heurtèrent les légitimes prétentions des autres membres de l'Episcopat à un double niveau : historique d'abord, avec la division progressive des Chrétiens, après plusieurs Conciles, en deux groupes opposés sur certains aspects théologiques et liturgiques, coupure qui correspondit avec la division de l'Empire romain en deux blocs et en deux pôles : l'un autour de Rome dans une Europe occidentale qui deviendra l'Eglise catholique, et l'autre autour de Constantinople et de l'Empire byzantin qui deviendra l'Eglise orthodoxe, séparation entérinée par le schisme de 1054 ; la question de la primauté du Pape sur les autres évêques sera aussi, plus ou moins, présente au sein de l'Eglise catholique, tout au long de l'Histoire, se matérialisant dès le départ par le débat sur le point de savoir comment l'évêque de Rome pouvait être "primus inter pares" ("premier entre ses pairs") et qui l'emportait, en matière d'autorité doctrinale et ecclésiale, entre le Pape et le collège des évêques réunis en Concile (quand le concile était convoqué, qui pouvait d'ailleurs le convoquer ?) Un premier pas sera franchi, durant la guerre de Cent Ans, et après le Grand Schisme et la déposition des papes et antipapes qui avaient soutenu chacun l'un des protagonistes, les Français d'un côté et les Anglais de l'autre, et ce sera au Concile de Bâle (1431-1449), l'affirmation de principe que les évêques réunis en concile étaient, bel et bien, supérieurs au pape, ce que ce dernier contestera bien sûr.
La tendance du Pape à s'affirmer comme détenteur d'un pouvoir spirituel s'accompagnera, au sein de l'Eglise comme au coeur de l'Europe occidentale, de luttes de pouvoir temporel : la volonté centralisatrice créera un climat de compétition entre des clans rivaux (on pense à la lutte des familles Orsini et Colonna et à d'autres phénomènes du même genre), mais aussi le désir longtemps affirmé de ne donner à l'Eglise que des papes d'origine italienne et un gouvernement pro-romain, la Curie ; la rupture que représentera l'installation provisoire de la Papauté en Avignon, sous le contrôle des rois de France au XIVeme siècle ; la longue Querelle du Sacerdoce et de l'Empire entre la Papauté et des Empereurs allemands qui se prétendaient les lointains successeurs des Empereurs romains ; ces souverains germaniques s'intéressèrent de trop près aux affaires italiennes et à la nomination des évêques dans leur sphère d'influence durant les XIeme, XIIeme et XIIIeme siècles, ce qui créa la Querelle des Investitures et souleva la question de la condamnation de la simonie et de la désignation des évêques par des pouvoirs laïcs ; l'apparition de mouvements contestataires dans l'Europe chrétienne (mouvement cathare qu'il fallut réprimer et qui entraîna, en réaction, la création de la sainte inquisition, instrument du maintien de l'unité catholique aux mains de la papauté), protestation contre le luxe et l'apparat ainsi que contre les richesses affichées par le pouvoir suprême au sommet de l'Eglise (mouvement hussite entre autres désireux d'un retour à la pureté évangélique, un peu comme l'avaient préconisé certains frères de l'Ordre créé par saint François d'Assise et vite rappelés à l'ordre) ; insubordination et dénonciation de plus en plus virulente des excès de l'Eglise (notamment de la pratique scandaleuse des remises d'indulgence et du pardon des fautes et des crimes contre de l'argent) par des gens comme Luther, et apparition du mouvement de la Réforme, qui, faute de pouvoir transformer l'Eglise de l'intérieur, sera conduit à "déchirer la tunique du Christ" et à créer, hors de l'Eglise catholique, de nouvelles confessions, dites Protestantes, plus attachées à la foi individuelle reçue comme grâce et gage de réussite personnelle et désireuses de s'approprier la lecture de la Bible en profitant de la découverte de l'imprimerie. Rome voudra réagir, lancera un mouvement de Contre-Réforme et se donnera de nouveaux moyens en créant l'ordre des Jésuites (tout comme les Dominicains avaient été autrefois chargés de la reprise en main face au catharisme avec la création de la sainte inquisition), mais la Papauté ne parviendra pas à enrayer le phénomène de cassure en plusieurs Églises. Celui-ci, bientôt accompagné par le mouvement humaniste puis suivi par le mouvement des Lumières, conduira immanquablement à une laïcisation progressive de la société.
De nos jours, c'est moins un discours d'autorité ou de morale que l'on attend de la Papauté, qui est encore tentée de se cantonner à ce rôle, mais bien plutôt un message d'amour, de paix et d'espérance, et il faut reconnaître que les Papes, qui ne sont plus obligatoirement des Italiens, voire même des Européens, ne sont pas avares en paroles de ce genre, ce dont l'humanité peut leur savoir gré.
Marcel Pacaut n'est plus là pour voir ces transformations et ces avancées dans l'universalisation de la Bonne Nouvelle, d'autres témoins ont pris le relais, mais nul doute qu'il aurait été heureux d'assister à ce grand virage de l'Eglise catholique. Souhaitons qu'elle poursuive son chemin dans cette voie ouverte après le Second Conflit mondial et après la tenue du Concile Vatican II.
François Sarindar, auteur de : Lawrence d'Arabie. Thomas Edward, cet inconnu (2010)
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