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EAN : 9782290307250
189 pages
J'ai lu (25/01/2001)
3.93/5   21 notes
Résumé :
Depuis dix ans, j'ai trop vu, trop senti, trop admis et pas assez haï.
Depuis, je glisse vers l'obscurité et la réclusion. Entre l'obéissance à la vie et la démence des souvenirs, je suis vieux de plusieurs morts. Mes victoires sur moi-même débouchent sur le vide. " Homme de terrain avant tout, Paul-M Marchand s'est forgé une façon toute particulière d'appréhender le comportement de ses semblables. Témoin acharné des guerres et de ses fantaisies, il réfute ju... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
J'accorde sans discuter ses cinq étoiles de sang et de larmes à ce récit d'un journaliste mutilé puis disparu.
C'est, peut-être, sans doute, excessif comme le malaises et les contradictions que j'ai ressenti à la lecture des lignes de Paul M. Marchand.
Cinq étoiles de guerre, de mort et de folie, donc.
Même s'il s'en défend, dans l'encadré qui clôt le livre, l'auteur dit vrai. Il crie vrai, même. Il hurle d'impuissance et de désespoir, à la face de ceux qui pouvaient faire et n'ont rien fait. Il peut, il était DEDANS. Il était au milieu des tirs, des morts tout chauds et des cadavres gelés. Paul Marchand a vu, senti, vécu, pleuré...
Même si Horusfonck a sursauté, été heurté, bousculé par les propos, il ne discutera pas. Il n'y était pas. Il n'a pas eu à en connaître et à en revenir.
Paul Marchand a soigné sa prose, l'a élevée dans une emphase hallucinée et nécessaire, indispensable.
Je recommande.
Cinq étoiles.
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difficile de juger ce livre ou de donner un simple avis. le vocabulaire et les tournures de phrases (très travaillées j'imagine) sont ils adaptés pour décrire une telle horreur, y a t'il des mots pour dire l'insoutenable? le journaliste a adopté une philosophie et une manière de vivre comme de penser loin des principes admis. Il a décidé (?!) de plonger dans l'océan de sang et de décrire, décrire, ses idées ses ressentis ses humeurs... C'est un livre terriblement violent, qui attache, qui ne peut laisser indifférent en tous les cas. J'aurai aimé un peu plus de simplicité dans l'écriture...mais qui suis je, assis dans mon canapé à écrire ces mots alors que d'autres laissent leur vie et leur âme dans les combats, aiment les morgues et achèvent les agonisants sur leur chemin...l'auteur m'a mis une sacré claque , ça c'est certain....
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Il y a des livres que je lis et chronique sans peine. Qu'il soit bon ou mauvais, j'ai l'impression de pouvoir me faire un avis sans trop tergiverser et d'être capable d'en tirer les éléments clefs. Mais il en est d'autres qui me donne un tel coup de poing, qui me déstabilisent et me secouent tant, que j'ai de la peine à en parler. Je ne sais que dire et ne pas dire, ni par où commencer. J'ai peur de les trahir et de ne pas leur rendre pleine justice. C'est le cas pour « Sympathie pour le Diable » de Paul Marchand, que je traiterai au mieux de mes capacités.

Plongé dans la guerre du Liban, puis dans l'enfer du siège de Sarajevo, Paul Marchand est journaliste, selon lui, faute de savoir faire autre chose. Peut-être pour être plus proche de la vie, il tutoie la mort, la regarde en face, la défie tous les jours, règle ses comptes avec elle lorsqu'il dénombre les morts de la journée, chaque soir, en comptant les nouvelles tombes du cimetière du Lion.

Chaque phrase est aiguisée, profondément tranchante. Marchand nous balade dans un livre où les mots blessent, martèlent et tuent. Il fait visiter l'enfer au lecteur, l'invite à prendre le thé avec le Diable. Ce texte est un terrain miné. Il ne nous laisse jamais tranquille, ne nous offre aucun répit. Chaque page tournée peut cacher une explosion, un sniper embusqué, la mort d'un enfant, celle d'une famille, l'effondrement d'un hôpital, la vue d'une montagne de cadavres dans une morgue qui tourne à plein régime. L'horreur avec un grand H.

« le feu et la mitraille dégarnissent la ville. Ici, lorsque les vivants battent en retraite et s'enfuient dans les tombes proches et invisibles, chaque naissance est une insolence. » le combat est tellement désespéré, la violence atteint de tels sommets que la mort a perdu son caractère aléatoire : elle est inéluctable. Tant bien que donner la vie équivaut à un caprice d'enfant. Donner la vie, c'est fermer les yeux face à l'évidence.



Un récit dense et profond qui nous laisse imaginer les horreurs de ces guerres modernes. Une fois lu, on croit presque que l'on sait quelque chose de l'horreur, mais non. Paul Marchand nous prendra à revers vers la fin du récit :

« Tout ce que vous avez lu dans ce livre est faux. Je n'ai pas menti. Je n'ai pas travesti la réalité. Je n'ai simplement pas les mots justes pour exprimer et raconter ce que j'aurais voulu transmettre. L'Humain, en inventant le langage et ses cohortes de vocabulaire, ne pouvait pas penser à l'Inhumain, à l'Ineffable, à l'Insoupçonnable. Comment formuler quelque chose qu'on n'imagine pas être possible. Ce que vous avez lu dans ce livre se situe très au-dessous de la réalité. Et si je l'ai rédigé, c'est parce que j'ai perdu l'usage de la parole. »

Hommage aux victimes d'une guerre de l'ombre qui s'est déroulée aux portes de l'Europe, honneur à la langue française, car j'ai rarement lu de récit qui parlait de guerre avec une vraisemblance si totale. Mais que sais-je de la violence après tout ? Rien. Néanmoins, j'ai l'impression que Marchand m'offre le meilleur aperçu que j'ai pu lire jusqu'à maintenant.
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Que dire de Paul Marchand et de son oeuvre, de Paul Marchand et de sa plume acerbe, que dire de Sympathie pour le Diable...

Mille fois bravo!
Du courage, des couilles et sa plume comme une arme; sa révolte contre l'absurdité de la violence humaine, est belle en soi, l'horreur décrite est une beauté morale!
Ses phrase parfois courtes, parfois songées nous laissent penseur le temps d'un hiver ou d'un été.
Quelque peu sociopathe, mais toujours moins que tous ces Tyrans moyen-âgeux, Paul tâte la mort, la démasque lui donne vie et parole.
'' Certaine me reprochent ma frivolité, mon insouciance à l'égard du sérieux de la mort. J'ai trop traîné dans les cimetières et dans les morgues pour redescendre au niveau des hommes, de l'humain et de son saccage chronique.''

À toi qui nous passe un savon , une fable dure et incandescente comme la roche volcanique, merci d'avoir partager, d'avoir témoigner. À lire ...absolument!
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On suit ce correspondant de guerre sur le sentier des guerres qui font l'actualité, de la haine et des conflits, très intéressant même si parfois le contenu reste léger à mon sens, il n'est pas à mettre entres toutes les mains pourtant il pourrait être indispensable.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Les pieds dans le sang , le nez dans les effluves de la mort. L'attraction du dégoût abolit la crainte anesthésie la peur et là, au contact de la beauté de l'horreur , apparaît dans toute sa vérité l'instinct de l'humanité, l'oeuvre: les entrailles de la guerre.
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Depuis 10 ans, j'ai trop vu, trop senti, trop admis et pas assez haï. Depuis, je glisse vers l'obscurité et la réclusion. Entre l'obéissance à la vie et la démence des souvenirs, je suis vieux de plusieurs morts
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Pour un journaliste, le bilan d'une journée de combats ou de bombardements dépend essentiellement de l'amour qu'il a pour le travail précis, bien fait. Autrement dit de l'amour qu'il porte aux cadavres
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Le véritable visage de chacun apparaît trois fois : à l
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