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La Révolution tome 4 sur 4
EAN : 9782752900821
512 pages
Phébus (15/04/2005)
4.16/5   38 notes
Résumé :
Suite et fin de cet extraordinaire "roman vrai" de la Révolution de 89 -couronné en 1963 par le Grand Prix du roman de l'Académie française, réédité avec éclat l'année du Bicentenaire, et considéré aujourd'hui comme un classique. Une entreprise unique dans notre littérature, dans la mesure ou Margerit, au rebours des habitudes du roman historique, n'invente des personnages de fiction (fort peu au total) que pour leur faire vivre la stricte réalité de l'Histoire.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Les lecteurs des trois premiers tomes de "La Révolution" de Robert Margerit, sortant tout ébahis et fascinés de leur voyage à travers la politique de cette période mouvementée et fondatrice, ressentirent un tel besoin de poursuivre l'épopée que, cinq ans après leur parution, l'auteur céda aux instances de son lectorat et ajouta ce dernier opus.

Il y retrace la fin de ceux que Robespierre nomma "les hommes perdus", ces hommes qui avaient déclenché la révolte, avaient accompagné son évolution jusqu'à la transformer en révolution mais qui hélas - l'exercice clanique du pouvoir encore trop neuf entre leurs mains inexpérimentées -, corrompirent leurs opinions dans la désorganisation politique et économique qui suivit la chute de la monarchie, entraînant la Révolution française vers sa fin et ouvrant l'ère du Consulat, puis de l'Empire, et enfin de la Restauration.

Ce quatrième tome étant venu se greffer tardivement, on y trouvera un changement de rythme qui pourrait perturber certains lecteurs (probablement ceux qui auront déjà été perturbés par le changement de narration de l'ultime tome des "Rois maudits" de Maurice Druon) mais il est pourtant indispensable pour comprendre avec le recul nécessaire toute la période méticuleusement traitée précédemment.

Ce volet est ainsi à la fois l'épilogue de notre cheminement aux côtés de Claude, Bernard et Lise et l'épilogue de notre Révolution, narrée comme jamais par une plume précise et érudite.
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Ce dernier tome débute en 1795 alors que le Directoire gère au plus mal la crise économique et politique française. Les réquisitions de nourriture permettent difficilement d'alimenter Paris et des bandes de "chauffeurs" écument les campagnes, brûlant les pieds des paysans pour leur faire avouer où ils ont caché leur magot.

Surtout, c'est la guerre civile entre partisans de la Révolution ou de la réaction. Après l'exécution de Robespierre, une épuration sauvage frappe les supposés "terroristes", à Lyon par exemple. Les "hommes perdus" retournent leur veste. Une armée d'émigrés, soutenue par l'Angleterre, débarque en Bretagne pour tenter de restaurer la monarchie. Ils s'appuient sur la paysannerie locale. L'incapacité des chefs à se mettre d'accord sur une ligne de conduite mènera la piétaille au massacre. Tout ceci prépare l'arrivée au pouvoir de Bonaparte. A partir de ce moment, l'auteur alterne des passages détaillés sur des événements ponctuels et des avancées plus rapides. Il précise ainsi l'organisation du coup d'Etat du 18 Brumaire, la Restauration et les soubresauts des Cent Jours.

Quant à Claude, notre héros, les lois qui excluent les terroristes de la représentation politique ne lui permettent plus d'être acteur. Il reste près de l'action dans un premier temps en se convertissant au journalisme puis reprend sa profession originelle d'avocat. Sous Louis 18 il est banni un temps et se réfugie alors à Bruxelles. Devenu un vieux monsieur, il meurt peu après le début du Second Empire.

J'ai beaucoup apprécié cette lecture où j'ai appris plein de choses sur une période de la Révolution souvent traitée rapidement dans les livres d'histoire.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Dans la classe pauvre, la misère atteignait un degré que l'on n'avait jamais connu ni même imaginé aux pires moments de 89 et de 93. On voyait dans les rues, des femmes, des hommes tomber d'inanition. D'autres, à bout de souffrance, se jetaient dans la Seine ou se précipitaient d'une fenêtre sur le pavé. Des pères, des mères de famille, ne pouvant plus nourrir leurs enfants, les tuèrent et se coupèrent la gorge. Le va-et-vient des corbillards remplaçait celui des charrettes rouges. En quelques semaines, la faim avait fait plus de victimes que la guillotine en un an et demi.
Pendant ce temps, les profiteurs se gobergeaient chez Vénua, dans les restaurants du Palais-Royal ou chez les traiteurs des Champs-Élysées. Les riches mangeaient du pain blanc, des gâteaux. Madame Tallien, dans sa somptueuse chaumière du Cours-Égalité, les belles amies de Barras, la veuve du général Beauharnais, les actrices passées de Sainte-Pélagie ou de Port-Libre dans les bras des Thermidoriens, donnaient des fêtes aux députés de la droite, aux muscadins, aux émigrés rentrés.
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Au reste, que ne s'était-il pas accompli sous son gouvernement, en un si bref espace ! La faim disparue, les finances assainies, l'organisation administrative solidement fondée dans tout le pays, la Vendée pacifiée, l'Autriche écrasée à Montebello par Lannes, à Marengo par le Premier consul en personne après l'étonnant passage du Grand-Saint-Bernard, à Hohenlinden par Moreau, la paix signée à Lunéville avec le cabinet de Vienne, à Amiens avec l'Angleterre, le commerce, l'industrie renaissant, le bonheur promis par Fouché au lendemain du 19 brumaire semblait décidément acquis. Bonaparte dispensait l'ordre, la gloire, la prospérité.
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En vérité, malgré les proscriptions et les changements, la corruption des "hommes perdus" demeurait dans le Corps législatif. Le Directoire ne serait pas plus honnête que la Convention thermidorienne. Mais saurait-il exister un gouvernement honnête ? Le pouvoir porte en lui sa gangrène, elle pourrit jusqu'aux meilleurs.
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Les Français versent leur sang pour la liberté, cependant ils ne l’aiment pas, au fond ; il leur convient de dépendre. Ils n’aiment pas les régimes parlementaires, car les citoyens n’ont guère confiance en eux-mêmes, et la démocratie exige trop de leur paresse. Ils trouvent tellement plus commode de s’en remettre à un homme, quitte à lui couper le cou ensuite, ou le renverser, le bannir.
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Qu’importe ! Roi ou nation, c’est toujours à la France que je te donne !” Voilà. On ne sert pas un homme, un roi, un empereur, un gouvernement, une dynastie, un régime ; on sert la France, la France seule. Si tant d’entre nous ne l’avaient pas oublié, nous n’en serions point où nous sommes. Bon. Tu as voulu, malgré mes avertissements, être soldat. Tu en es un, excellent. Tu vas donc te conduire en soldat : rejoindre et faire ton devoir qui consiste à mettre ton peloton en état de combattre victorieusement s’il doit un jour marcher à l’ennemi. Rien de tout cela ne souffre discussion.
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