Le Poulpe : Pliera bien qui pliera le dernier

Pour cette nouvelle aventure, le Poulpe porte décidément bien son nom !
L'auteur a usé de tous les stratagèmes pour retenir notre attention et notre souffle : humour, crime, désespérant penchant à aider la veuve et l'orphelin (surtout la veuve), alcool, sexe, poissons rouges (hé oui, ce n'est pas toujours synonyme de vie pantouflarde), tabassage et encore humour.

Car c'est bien l'humour qui porte ce récit qui révèle certaines sombres facettes de ce pays si superficiellement calme. A travers le microcosme de solidarité que semble être le cirque, ce sont les rouages d'un macrocosme souterrain et omnipotent que nous entrevoyons.
Et c'est aussi l'humour qui nous emporte dans un tourbillon de courses haletantes (pour le héros en particulier), de baffes, de sang et de répliques cinglantes.
Le Poulpe nous tend ses huit bras pour que nous ne le laissions pas seul dans son univers... Plongeons-y.

Après « Causse toujours », Gabriel Lecouvreur, alias le Poulpe, retourne dans le Lot pour enquêter sur la mort mystérieuse d'une contorsionniste dont les performances - sportives et intimes - l'ont un jour impressionné. Perdu sur le Causse dans les environs de Figeac à la recherche du cirque qui employait la jeune femme, Gabriel devra faire avec une rude bande de durs mais aussi avec la police locale. Les coups pleuvent et les cadavres s'amoncellent ! C'est enlevé et ça part un peu dans tous les sens, dans une langue riche et fleurie qui n'est pas sans rappeler parfois San Antonio. Et la fin du roman vous laisse un drôle de goût dans la bouche, la désagréable impression que ce ne sont pas toujours ceux qui devraient être punis qui le sont. Une contribution plutôt atypique à la série, très noire.