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Jean-Paul Mari (Collaborateur)
EAN : 9782221075456
254 pages
Robert Laffont (05/11/1993)
4.03/5   30 notes
Résumé :
Je ne voulais pas raconter dans le détail ce que j'ai vu et vécu pendant ces longues années en Thaïlande, Revivre, jour après jour, page par page, la plongée dans la nuit de Bangkok, la détresse et les blessures des enfants, la brutalité des tenanciers, le cynisme tranquille des pédophiles, les menaces de la mafia chinoise. L'horreur, la violence et la peur. Non, je ne voulais pas de cette nouvelle descente aux enfers.

J'ai fait ce livre parce que je ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
A la lecture de ce témoignage de Marie-France Botte, j'ai eu souvent envie de vomir. En 1985, alors assistante sociale dans un hôpital de Bruxelles, la jeune femme décide de tout plaquer pour s'engager dans une association française qui oeuvre en Thaïlande dans un camp de réfugiés cambodgiens fuyant le régime de Pol Pot. S'intéressant plus particulièrement aux sorts des plus jeunes, elle va se trouver confrontée à tout ce que l'homme peut inventer en matière de violation des droits de l'enfant : travail clandestin , maltraitance et bien sûr prostitution organisée.

Aidée par une organisation locale, Marie-France va mener sa propre enquête et découvrir les bordels sordides de cette station balnéaire située à 150 kms de la capitale, qu'elle nomme Pattaya-la-Pute, rendue célèbre par son tourisme sexuel auquel se livrent bon nombre d'occidentaux, échappant ainsi à la loi de leur pays d'origine. Ces hommes qui ressemblent à Mr "Tout le monde", hommes d'affaires, enseignant, bon père de famille, elle va les rencontrer, passant outre son dégoût quand ils évoqueront une philosophie de pacotille au nom d'une culture asiatique différente de la culture occidentale, prétextant la quête du "nouvel amour" totalement partagé par leurs jeunes victimes. Parmi celles-ci, elle découvrira les violences physiques, l'exploitation mafieuse de ces enfants souvent enlevés à leur famille dans les villages reculés, et bien sûr les ravages du sida. Ne pouvant compter sur une police corrompue, l'association parviendra à soustraire de nombreux enfants de l'enfer, partant même à la recherche de leurs parents.

Mais son action dérange les mafias locales qui vivent de ce trafic, et devant les nombreuses menaces de mort, elle devra quitter le pays en 1992 non sans avoir réussi à médiatiser son combat en Europe grâce à l'intervention de deux journalistes venus faire un reportage sur place. C'est donc avec l'écriture de ce livre qu'elle poursuit la lutte contre le tourisme sexuel en exposant à nos yeux qui refusent de croire la courte vie de Sonta, 8 ans, prostituée, décédée du sida.

J'ai trouvé ce récit tout à fait juste dans la mesure où l'auteure, malgré son aversion pour les horreurs commises, ne souhaite pas que l'on pende haut et court ceux qui s'y sont livrés. Ayant constaté que certains d'entre eux avaient eux-mêmes été abusés quand ils étaient enfants par des adultes, elle souhaite qu'ils soient soignés dans des centres spécialisés comme elle a pu constater que cela se pratiquait déjà à Montréal en 1985.

Quelques recherches sur internet m'ont appris que depuis, Marie-France Botte avait eu quelques démêlés avec la justice belge à propos de malversations financières et de dénonciation calomnieuse. Un doute est aussi semé sur le nombre de victimes qu'elle aurait réellement sauvées de la prostitution. Personnellement je ne pense pas que cela jette un total discrédit sur ce témoignage effroyable. Malheureusement, je n'ai pas l'impression que les quelques lois promulguées en Thaïlande depuis quelques années n'aient changé grand chose à la situation. Les politiques et la police continuent à soutenir officieusement l'industrie du sexe et à en profiter. Pour nous avoir ouvert les yeux, ce livre mérite un 20/20.
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Ainsi, le 5 novembre 1993, les Éditions Robert Laffont publient dans leur collection «Vécu» l'ouvrage de Marie-France Botte (assistante sociale engagée dans des missions humanitaires, élue femme de l'année 'Elle' 1991) et Jean-Paul Mari (grand reporter, prix Albert-Londres 1987) "Le Prix d'un enfant" consacré à la prostitution enfantine dans le tiers-monde et dénonçant sans réserve «le cynisme tranquille des pédophiles».
Les deux auteurs y écrivent particulièrement : «"Qui a peur de Gabriel Matzneff ?" Personne. Sauf peut-être les gamins quand il pose la plume. Matzneff est un personnage public. Lui permettre d'exprimer au grand jour ses viols d'enfants sans prendre les mesures nécessaires pour que cela cesse, c'est donner à la pédophilie une tribune, c'est permettre à des adultes malades de violenter des enfants au nom de la littérature.»
L'ouvrage cite notamment des extraits du journal 1983-1984 de l'écrivain intitulé "Mes amours décomposés" (Éditions Gallimard, 1990), tel : «[…] les petits garçons de onze ou douze ans sont un piment rare […]» En 1975, dans "Les Moins de seize ans" (Éditions Julliard), Gabriel Matzneff faisait déjà l'apologie des relations sexuelles, telles qu'il les pratiquait, avec «les momichons et les momichonnes», «de la dixième à la seizième année». Ailleurs, dans ses journaux publiés, il étalait ses expériences de tourisme (sexuel, avec des mineurs) en Thaïlande, au Maghreb, en Égypte, en Syrie, à Ceylan ou aux Philippines.
Le livre de Marie-France Botte et Jean-Paul Mari, réédité par France loisirs l'année suivante avec le sous-titre «4 ans dans l'enfer de la prostitution enfantine à Bangkok», vaudra au journaliste, écrivain et réalisateur Jean-Paul Mari vingt ans de mise à l'écart des colonnes littéraires du 'Monde' car Matzneff était alors défendu «bec et ongles» par sa responsable Josyane Savigneau... Denise Bombardier qui s'était frontalement opposée à Matzneff lors de l'émission Apostrophes de 1990, subira la même ostracisation, avec insultes en supplément. Jamais avant 2020, soit à la parution du livre accablant de sa victime Vanessa Springora "Le Consentement", Gabriel Matzneff ne sera inquiété, et il restera soutenu par la majorité d'un petit milieu littéraire parisien indulgent jusqu'à la complaisance, de Jean d'Ormesson à Frédéric Beigbeder, de Christian Giudicelli à Philippe Sollers ou de Simone de Beauvoir à Roland Barthes. Ainsi comprend-on grâce à ce livre que, si le grand public l'ignorait, l'entourage amical et littéraire de Matzneff était parfaitement au courant de sa pédocriminalité, ce qui n'empêcha pas qu'il reçoive deux prix de l'Académie française (1987 et 2009), qu'il soit reçu au moins six fois à la télévision par Bernard Pivot (1975, 1980, 1983, 1984, 1987, 1990), plusieurs fois encore par son ami Thierry Ardisson, dans de nombreuses autres émissions sur diverses chaînes et antennes (dont "La Grande librairie" de François Busnel), qu'il obtienne le prix Renaudot Essai (2013), qu'il reçoive des aides et allocations du Centre national du livre (placé sous la tutelle du ministère de la Culture), qu'il soit fait officier des Arts et des Lettres par le même ministère de la Culture (1995), etc.
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Le vrai visages de bangkok: des bordels ou des enfant sont loué pour 3 fois rien et qui sont protégés par la polices, un livre qui m'as fait très mal.
Marie-france relate son "enquète" dans ce monde ignoble qu'est la prostitution infantile. Un monde ou un pot-de-vin suffit pour que le police protège ces lieux dégoutants ou tout les jours des centaines de pédophiles viennent assouvirent leur pire fantasmes sur de pauvre enfants entre la maltraitance et les viols.
Choquant, révoltant, déprimant est ce livre.
Elle est belle l'humanité.
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Ce livre m'a boulversé. J'admire Marie France Botte pour son acharnement, son courage, sa générosité à aider tous ces enfants. Elle a été leur dernier espoir. J'aimerai avoir cette volonté, ce courage car je trouve inhumain ce que l'on peut faire endurer à ces enfants, ces femmes .... je ne devrais pas le dire mais l'homme occidentale n'a pas à être fière de lui. Une grande admiration pour vous, Mally !!!!
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le vrai visages de bangkok: des bordels ou des enfant sont loué pour 3 fois rien et qui sont protégés par la polices. L'auteur / journaliste nous décris ses rencontre avec les pédophile qui s'offre tranquillement leur petit plaisir, les rencontres avec les victimes de ces horreurs... Petit point lumineux dans tout ça : elle arrive, elle et son équipe à en libérer quelques uns...
un livre qui m'as fait très mal.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Dans mon esprit défilent les visages de ces hommes qui tripotaient les gosses derrière un bar, l'air du "libraire" qui affichait en vitrine une dignité de pacotille, l'allure de Mario, bon papa napolitain à qui une mère confierait volontiers son enfant le temps d'une course au supermarché... Qu'ont-ils tous en commun ? Je ne sais pas. Les gosses, eux, doivent le savoir puisqu'ils leur ont donné un nom. Je ne sais pas si c'est leur façon d'attraper leur proie, leur peau fripée ou quelque chose de nauséabond qui émane de leurs clients mais les mômes me diront un jour comment ils les appellent : des "crocodiles". Oui, c'est cela. Les gosses ont raison. Des crocodiles.
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Il fait chaud. Marc transpire beaucoup. Il enlève sa chemise de coton : son épaule et ses avant-bras sont couverts de taches brunes. Je lui montre son épaule :
- Hé ! Qu'est-ce que c'est que ça ?
Le masque tombe. il me regarde dans les yeux et me jette :
- C'est à toi que je dois apprendre les symptômes de la maladie des maudits. J'ai le sida et je vais crever de cette merde. Et crois-moi, je ne serai pas le seul ici !
- Merde ! tu es malade et tu le sais. Et tu continue à coucher à gauche et à droite avec n'importe qui ? Ces gosses ne t'ont rien fait. Tu n'as pas le droit de les contaminer pour te venger.
- Et moi qu'est-ce que j'ai fait pour mériter cela ? J'ai trente ans dans un mois. Et je sais que je vais crever ici ! Seul !
- On peut t'aider à rentrer en France, à suivre un traitement. Pour que tu souffres moins. Contacter un membre de ta famille, un ami. Écoute...
Peine perdue. Il s'est déjà levé. Je sais que mes arguments sont faibles. Mais qu'est-ce que je peux lui dire ? Il a joué, il a perdu. Et un homme condamné reste une chose injuste, quoi qu'il ait pu faire.
Il a quitté la table, est allé au bar et a interpellé une fille. Et ils sont partis. Dans l'air, il y avait quelque chose qui ressemblait à un crime. Celui que Marc allait commettre avec cette prostituée.
Je suis partie, moi aussi.
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"Qui a peur de Gabriel Matzneff ?" Personne. Sauf peut-être les gamins quand il pose la plume.
Matzneff est un personnage public. Lui permettre d'exprimer au grand jour ses viols d'enfants sans prendre les mesures nécessaires pour que cela cesse, c'est donner à la pédophilie une tribune, c'est permettre à des adultes malades de violenter des enfants au nom de la littérature.
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Sonta est entrée dans la chambre de l'hôtel. Sans un mot, elle se dirige vers la salle de bains, prend une douche rapide et ressort, à moitié nue, une serviette autour de la taille. Elle ne dit rien, semble ne rien voir, laisse tomber la serviette et s'allonge sur le lit, ses yeux fixés au plafond, avec les gestes fatigués d'une vieille prostituée. Prête à l'emploi. Elle a la peau foncée des gens du nord de la Thaïlande, de grands yeux bruns et, maintenant une profonde inquiétude dans le regard. Sonta a huit ans à peine. Une enfant.
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Ce livre m'a bouleversé ! Je n'ai pas de mots pour décrire l'horreur de ces enfants. Je ne lis pas souvent ce genre de livre mais je le conseille à tout le monde.
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