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EAN : 9782070453986
352 pages
Gallimard (16/01/2014)
3.7/5   28 notes
Résumé :
Ce livre raconte «une autre histoire» : parcourant cinq siècles, il présente, à partir aussi bien de textes d'une actualité proche que de récits plongeant dans les temps immémoriaux du mythe, la résistance d'un peuple à la négation de son existence.
Le récit de leur résistance tenace à la colonisation et à la tentative d'extermination permet d'entendre directement leur parole, de les observer dans l'action, de les retrouver comme les partenaires d'une histoir... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
C'est l'histoire de l'arrivée des envahisseurs… de Colomb qui ne découvrit jamais l'Amérique puisque d'autres l'avaient trouvée avant lui, à une époque où l'Homme ne naviguait pas mais où il prit le raccourci via le détroit de Béring gelé. Pas de bol pour lui, on ne peut découvrir ce qui a été découvert par d'autres avant.

C'est l'histoire de meurtres, d'assassinats, d'un génocide, où les noms de certains coupables sont connus mais ils ne passèrent jamais en jugement.

C'est l'histoire de la destruction humaine, culturelle d'un peuple. de sa tentative d'anéantissement, de tout ce que l'Homme Blanc, l'envahisseur, fit comme tentatives pour se débarrasser de l'Homme Rouge. Il failli y arriver.

C'est l'histoire d'Hommes qui ne voulaient plus du joug des Rois sur le continent de la vieille Europe, qui rêvèrent d'un pays libre et qui se comportèrent comme les rois et gouvernants tyranniques, ceux là même qu'ils fuyaient, qu'ils critiquaient.

Étude historique, rassemblant les faits, ce roman pourrait être considéré comme une enquête puisque l'auteur rassemble des faits, des preuves, des pièces à convictions, elle parle des morts, des différentes techniques pour éliminer les Amérindiens, allant de la distribution de couvertures infestées aux massacres purs et simples et en passant par la famine, le déplacement (à pied)…

Considérant toujours que ces Êtres Humains sont comme des enfants et doivent être sous la tutelle de papa et maman États-Unis, le colonisateur se montre paternaliste, distribue les fessées et oblige ses enfants turbulents à s'adapter, à changer de vie, à devenir comme l'Homme Blanc, un cultivateur et plus un chasseur.

Je ne sais pas pour vous, mais moi, ça me ferait profondément enrager qu'on vienne me dire que je dois changer mon mode de vie, tout en me faisant tuer, déplacer, exterminer, affamer, déculturiser (non, le mot n'existe pas)…

Alternant les faits bruts, les extraits de discours, les passages de lois, l'Histoire, l'auteure dresse un portrait où l'Amérique ne sort pas grandie. L'Humain non plus.

Il est tellement plus facile de voler ce que l'on convoite plutôt que de le demander gentiment ou de l'acquérir avec une contre-partie. Il est tellement plus intéressant de prendre ou d'acheter à vil prix les terres occupées par les Amérindiens afin de les revendre en multipliant les prix par des chiffres indécents…

Il est tellement facile d'exploiter la misère des Hommes qui crèvent la dalle en les sous-payant et en les faisant bosser dans des mines d'uranium, tellement facile de les déclarer inaptes à gérer leurs biens et ainsi prendre les richesses contenues dans les sols des réserves, réserves où on les consigna, avec moins que le minimum vital.

Je pourrais continuer ainsi, mais je vais encore me rendre malade.

Anybref, vous l'aurez compris, l'Homme est un Salopard pour l'Homme et si les Amérindiens n'étaient pas des anges, étant les envahis et les spoliés, ils avaient le droit de se défendre et d'organiser leur résistance. Et ils ont résisté !

Un récit qui se lit lentement, car il y a beaucoup à assimiler et des renvois en fin de livre. Un récit qui se lit avec les tripes nouées, une fois de plus.

Dommage qu'il date de 1980, ce qui fait que dans le texte, les faits s'arrêtent vers 1976 et seule la ligne du temps continue jusqu'aux années Obama (2010), sans doute des ajouts faits lors des réimpressions.

Un excellent ouvrage pour ceux et celles qui voudraient en savoir plus sur les Amérindiens et les injustices dont ils furent victimes, avant de poursuivre plus en avant avec d'autres récits parlant du même sujet. J'ai bien l'intention d'un découvrir d'autres.

PS pour Dame Ida : non, je te rassure de suite, nous ne sommes pas en Septembre et ce n'est pas le Mois Américain ! Mais il n'y pas que le western qui me passionne…

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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J'ai acheté ce livre après une visite à l'exposition "Les Indiens des Plaines" au musée du quai Branly. J'ai déjà lu plusieurs livres sur l'histoire des peuples Amérindiens et ce livre est un bon complément qui a servi à me souvenir de certains faits que j'avais oubliés.

Ce livre compte néanmoins plusieurs défauts:
- L'histoire générale des peuples Amérindiens des premières rencontres des européens et des indiens jusqu'au début du XXeme siècle est un peu décevante: elle est à fois superficielle et évasive. Pour ceux qui connaissent déjà plus ou moins les grandes lignes, ils peuvent être un peu déçus de ne pas en apprendre plus, et pour ceux qui débutent, le manque de détails et d'explications peut paraître intimidant.
- L'historienne, bien que très érudite, rentre trop facilement dans une défense systématique des peuples Amérindiens. Elle passe beaucoup trop sur les erreurs de ces peuples pendant les combats, et même sur ce qu'ils ont pu faire d'atroce eux-mêmes. Oui, le génocide opéré par les Américains est ignoble, et oui les Indiens ont été en premier lieu des victimes. Mais rentrer systématiquement dans une vision manichéenne (les blancs sont les méchants et les Amérindiens sont les gentils) est une façon inconsciente de nier l'humanité mêmes des peuples qui ont souffert. Il est temps de construire un autre discours beaucoup moins paternaliste quand on parle des Amérindiens. Je pense que pour quelqu'un qui, comme moi s'intéresse de près à ce sujet, attend des livres beaucoup moins "hippy" ou en tout cas des livres qui sortent de la vision Disney des Indiens d'Amérique.

Cependant, les dernières parties du livre sont très riches en renseignements sur la lutte des Amérindiens pour leurs droits et leur survie au XXeme et XXIeme siècles. C'est là l'un des seuls intérêts de ce livre et je pense que l'auteur aurait peut-être dû y consacrer tout le livre au lieu de nous servir un résumé long et superficiel des luttes antérieures où l'on apprend finalement rien du tout, pour ensuite consacrer seulement une moitié du livre au sujet où elle excelle.

Au final, lisez cet ouvrage si vous connaissez déjà un peu l'histoire des Amérindiens, il vous permettra de réviser un peu et d'apprendre quelques trucs sur les luttes des années 60 et 70, sur la situation actuelle. Mais n'en attendez pas plus.
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Durant cinq siècles, les amérindiens vont résister à l'avancée inéluctable des Blancs qui peu à peu les obligent à renouveler leurs armes sans pour survivre dans les réserves jusqu'à leur reconnaissance à être eux-mêmes en 2007 avec la déclaration des Nations-Unies sur les droits des peuples autochtones.

Dans la lignée d'"Enterre mon coeur à Wounded Knee", Elise Marienstras montre l'autre histoire de la conquête et de la naissance de la Nation américaine. Cet essai présente à l'appui de nombreux textes d'archives le combat des tribus indiennes face à la colonisation et à l'acculturation au XIXème siècle puis leur renaissance au XXème siècle avec les nombreux mouvements de défense des droits et de l'identité indienne. Découpée en sept chapitres, l'histoire de cette opposition amérindienne incessante est parcourue de nombreux témoignages d'amérindiens qui donnent une voix à ce peuple trop longtemps laissé de côté par l'historiographie.

Réactualisé le texte présente les nouveaux défis des populations autochtones où la question de l'exploitation des ressources énergétiques renouvelables ou non dans les réserves va se poser aussi bien en terme de respect de l'environnement et qu'en terme de ressources financières. D'autres défis sont également à relever face à la montée en puissance de l'identité nationalitaire de chaque réserve et de l'autodiscrimination. Les tribus amérindiennes vont devoir trouver de nouvelles armes pour répondre à ces dilemmes. L'auteur met bien en exergue que le choix du chemin que les tribus auront à emprunter n'est pas simple mais qu'il se trouve être au final toujours le même depuis la conquête. Les autochtones devront soit se situer dans la lignée de leurs ancêtres soit adopter pleinement le mode de vie occidental où le matérialisme et l'individualisme priment.
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Franchement, je ne suis pas arrivé à finir ce livre. Je suis pourtant intéressé par les peuples amérindiens et les luttes désespérées qu'ils ont mené pour protégé leur civilisation. Ayant quelques vagues connaisances (par mes lectures d'enfance et Internet), je voulais en savoir plus et je pensais que c'était un bon ouvrage de vulgarisation.

L'auteur alterne citations des acteurs des des guerres indiennes et commentaires scientifiques . Pour les chapitres allant jusqu'à la fin des guerres indiennes, dans les années 1890, les citations sont bien choisies et souvent passionnantes ( celles de certains chefs Indiens sont boulversantes) et j'ai trouvé les commentaires historiques instructifs.

Mais après cela se dégrade. Les citations des mouvements indiens des années 1960-70 ne semblent que de la propagande illisible et les commentaires de l'auteur sont indigestes, semblant ne refléter que sa vision tiers-mondiste et manichéiste du problème,

J'ai interrompu ma lecture même si l'aspect contemporain m'intéressait. Il s'agit d'une édition de 1980 révisée mais l'auteur semble n'avoir pas voulu reprendre certains chapitres.

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Nous avons ici une très bonne introduction sur la conquête de l'Amérique du nord depuis sa re-« découverte », pour qui commence à étudier le sujet.

Ce livre m'a permis de me rendre compte que tout n'était pas gagné d'avance pour les européens, bien au contraire. Ce n'est pas une puissance technologique supérieure qui a permis l'écrasement des amérindiens, mais il s'agissait en réalité d'un processus long et fourbe.

Cette enquête documentée nous rappelle ce que l'on veut oublier. La conquête de l'Amérique n'a pas été l'appropriation de terres riches non exploités par des peuplements faibles et non civilisés.

Cette conquête a été la destruction de peuples, de cultures riches et variées, qui bien qu'affaiblis par les maladies apportées d'Europe (qui ont fait des ravages pires que la peste noire en Europe) ont su s'organiser pour se protéger ainsi que leurs terres. Un processus qui aurait dut échouer s'il n'y avait pas eu les tricheries et les pratiques cyniques et génocidaires tels que l'utilisation d'armes bactériologiques et destructions d'écosystèmes.

A travers ce livre, nous faisons face à la perversité induite par le sentiment de supériorité des hommes tout en redonnant dignité aux peuples vaincus que le rêve américain cherche à oublier.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
À la fin des hostilités, lorsque la France, après avoir subi défaite sur défaite, dut se retirer du continent, les Amérindiens se trouvèrent dans une situation dangereuse. Autant les tribus alliées des Britanniques que celles qui avaient fait cause commune avec les Français avaient tout à craindre des colons désormais débarrassés des entraves françaises. En 1762 et 1763, deux mouvements conjoints tentent de remédier à la fois à la démoralisation interne des tribus et aux empiétements des envahisseurs blancs. Le grand réveil religieux suscité par le prophète delaware et la guérilla généralisée dite faussement « rébellion de Pontiac » sont deux aspects d’une première volonté de panindianisme qui aura des suites tout au long de l’histoire amérindienne.

Dans l’hiver 1762, Neolin, un prophète delaware, eut une vision. Après maintes péripéties, il rencontra le Maître de Vie qui lui dit :

« Je suis le Maître de Vie. […] Je suis le créateur du ciel et de la terre, des arbres, des lacs, des rivières, des hommes et de tout ce que tu peux voir au ciel et sur la terre. Et parce que e vous aime, vous devez faire selon ma volonté et éviter ce que je hais. Je hais que vous buviez comme vous le faites jusqu’à en perdre la raison. Je ne veux plus que vous vous combattiez les uns les autres. […] La terre sur laquelle vous vivez, je l’ai faite pour vous et non pas pour d’autres : pourquoi donc souffrez-vous que les Blancs habitent vos terres ? Je sais que ceux que vous appelez les enfants de votre Père tout-puissant pourvoient à vos besoins. Mais, si vous n’étiez pas mauvais comme vous l’êtes, vous sauriez vous en passer. Avant l’arrivée de ceux que vous nommez vos frères, n’aviez-vous pas votre arc et vos flèches pour trouver votre subsistance ? Vous n’aviez alors besoin ni de fusil, ni de poudre, ni d’aucun autre objet. La chair des animaux constituait votre nourriture, leur peau votre vêtement. Mais quand j’ai vu comme vous incliniez à faire le mal, j’ai déplacé les animaux vers la profondeur des forêts et vous êtes devenus dépendants de vos frères. […] Redevenez bons et faites selon ma volonté. J’interdis désormais que vous souffriez la présence des enfants de votre Père parmi vous. Je les aime ; ils me connaissent ; ils m’adressent leurs prières ; je pourvois à leurs besoins et je leur donne ce qu’ils vous apportent. Mais il n’en est pas de même avec ceux qui viennent vous troubler dans vos possessions. Rejetez-les. Faites-leur la guerre. Je ne les aime pas. Ils ne me connaissent pas. […] Renvoyez-les vers les terres que j’ai faites pour eux, et qu’ils y restent. » (chapitre II)
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Au diable la pomme de terre

Qu'est ce qui est mort?
Qu'est ce qui est parti de nos vies?
Où est le vent, et pourquoi la pluie s'en est-elle allée?

Nos filles se peignent les lèvres en rouge
Nos fils collectionnent les pièces comme des banquiers
La vie de nos pères est morte en nous

Nous recherchons la vie facile comme le coyote
Nous recherchons les bâtisses en bois et les lits douillets
Nous recherchons les manteaux tissés à la machine

Nos femmes meulent le blé en farine
Nos guerriers comptent les coups
Ceux-là vous ne pouvez pas les voler

Nous sommes des loups, nous sommes des loups
Au diable la pomme de terre

p.181
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Le plan de Henry Knox, le secrétaire d’État à la Guerre du président Washington, comportait le respect de la propriété indienne dans les réserves ainsi que l’aide du gouvernement fédéral pour que les tribus acquièrent les principes essentiels de la « civilisation » : « l’amour de la propriété personnelle », l’art de la lecture et l’adhésion à la foi chrétienne. Si elles obtinrent un bon nombre de conversions, les missions qui furent encouragées à s’installer dans les réserves provoquèrent aussi la division entre les « progressistes » christianisés et les « conservateurs » qui restaient attachés à la culture traditionnelle.

Chez les Senecas, Red Jacket, qui s’était imposé par ses talents oratoires, fut longtemps à la tête des « conservateurs ». Au missionnaire qui tentait de le convertir, il opposa une argumentation qui fit date :

« Frère, autrefois nos domaines étaient vastes et les vôtres tout petits. Maintenant, vous êtes devenus un grand peuple et, à nous, il reste à peine assez de place pour étendre nos couvertures. Vous avez pris notre pays, mais vous n’êtes pas encore satisfaits : vous voulez nous imposer votre religion. Vous dites que vous êtes dans le droit chemin et que nous sommes perdus. Comment savez-vous que cela est vrai ? Nous comprenons que votre religion se trouve dans un livre. Si ce livre nous avait aussi été destiné, pourquoi le Grand Esprit ne nous en aurait-il pas donné la connaissance et la capacité de le comprendre avec justesse, non seulement à nous, mais à nos ancêtres ? Nous ne le connaissons qu’à travers vos paroles. Mais comment savoir s’il faut vous croire puisque nous avons été si souvent trompés par les Blancs ? Frères, le Grand Esprit nous a créés tous. Mais il a fait ses enfants rouges et ses enfants blancs différents. Il nous a donné une couleur et des coutumes différentes des vôtres. À vous, il a donné des arts pour lesquels il n’a pas ouvert nos yeux. […] Puisqu’il a créé de telles différences entre vous et nous sur toutes sortes de choses, pourquoi ne nous aurait-il pas donné une religion différente de la vôtre qui s’accorde à notre jugement ? Le Grand Esprit agit bien. Il sait ce qui est bon pour ses enfants. […] Nous ne cherchons pas à détruire votre religion ni à vous l’enlever. Nous voulons seulement conserver la nôtre. » (chapitre III)
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