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Citations sur Antimanuel d'économie : Tome 1 (17)

Entassés dans des cellules payables en dix, quinze ou vingt ans avec une amende mensuelle pour délit de pauvreté sous forme d'intérêts, les condamnés à la consommation perpétuelle seront autorisés à une promenade quotidienne devant la télévision.
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La propagande économique nous a formés au chacun-pour-soi, voire au chacun-contre-tous, et, après avoir changé notre responsabilité en pouvoir d'achat, elle nous presse de renier pour quelques sous ce à quoi nous croyons.
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A l'économiste inconnu, mort pour la guerre économique, qui toute sa vie expliqua magnifiquement le lendemain pourquoi il s'était trompé la veille, à tous ceux, bien vivants, qui savourent le mot gratuité.
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C'est ici qu'interviennent le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale, sorte de pompiers pyromanes ou de brancardiers assassins, qui font beaucoup de mal, probablement en voulant faire le bien. Le bien, pour ces deux institutions, c''est l'économie de marché tournée vers l'exportation. Le FMI et la Banque Mondiale ont une vision primaire du fonctionnement de l'économie et en sont toujours à Adam Smith. Drapés dans leurs certitudes et leur simplisme, ils transforment les crises en faillites et les faillites en catastrophes avec la tranquillité et le regard fixe des boeufs se promenant dans un magasin de porcelaine. Pour finir, ouvrons une parenthèse sur la notion de richesse d'un pays et imaginons un pays, indépendant du monde extérieur. Comme sa production n'est pas valorisée par le marché, elle est nulle. A côté, un autre pays choisit d'exporter : le secteur agricole qui assurait, comme dans le premier pays, son autonomie et celle de l'industrie locale travaille maintenant pour l'exportation (bananes etc.). Du coup, le second pays importe une partie des biens destinés à sa consommation. Sa richesse apparente, valorisée par le marché international, augmente. Mais la disparition des cultures vivrières accroît les bidonvilles. Si la main-d'oeuvre de ces bidonvilles ne trouve pas à s'employer, on peut imaginer que l'Etat va s'endetter pour "créer" une industrie. Si cette industrie ne débouche sur rien, notre pays inséré dans le jeu international va devoir s'endetter encore plus, favoriser les importations, ruiner encore son agriculture. C'est là que le FMI arrive, toujours pour aggraver les choses : il va s'empresser d'ajuster structurellement, c'est-à-dire de détruire le peu de lien social maintenant la société, liquider les services publics, privatiser (transférer à des mafias) ce qui est privatisable, faire pression sur les salaires, exiger une absence de déficit et des rentrées de devises à tout prix, spécailiser les produits à l'exportation, etc. L'Argentine et la Russie sont deux cas pratiques de ce qu'il ne fallait pas faire. Et ne parlons pas de l'Afrique, son cadavre n'intéresse même plus le FMI.
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Officiellement, il n'y avait plus de dieux. Mais tout s'est passé en fait comme si l'argent avait été divinisé
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De quoi parle l'économie ? Du partage. Du partage de la richesse. Qui regarde le gâteau, qui tient le couteau ?
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La concurrence n'améliore pas la concurrence. Elle ne va jamais vers plus de concurrence mais vers du monopole, de la rente, de la captation indue de valeur, du dol, du vol. Un industriel n'a qu'une envie : être en situation de rente ou de monopole, et d'information privilégiée. La preuve : si la théorie était vraie, si les entreprises étaient en concurrence, elles ne feraient pas de profits, elle seraient ric-rac, tout leur chiffre d'affaires passerait en coûts, de travail notamment. Or les profits des multinationales sont colossaux. Mirobolants. Microsoft, Intel, les groupes pharmaceutiques, les grandes banques d'affaires, tous affichent d'énormes profits. Il faut donc que, d'une certaine manière, ils captent indûment de la valeur, qu'ils soient en situation de rente. Il faut qu'ils organisent le brouillard, l'opacité, la rareté, la non-concurrence. Comment expliquer autrement leurs profits ?
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On ne saurait terminer un bref tour de piste du commerce international sans parler du Tour de France. Le Tour est une belle métaphore de la concurrence. Supposons qu'un coureur se drogue. Que font eles autres ? Ils se droguent aussi, tiens, car sinon, comment respecter la vraie hiérarchie des valeurs ? Que faire pour que le Tour ne soit pas celui des drogués ? Il faut susciter une loi pour tous, une protection garantissant l'absence de drogue et ne pas laisser le marché libre. A l'échelle de la concurrence internationale, la recherche des faibles coûts, de la main-d'oeuvre bon marché, le travail des fillettes en Chine 70 heures ou plus par semaine, sont à l'image du Tour de France des drogués. On pourrait imaginer une compétéition loyale où le droit du travail serait le même pour tous, où les enfants serianent protégés, où la qualification du travail, et non exclusivement son exploitation produirait la croissance. Le commerce "équitable" va dans ce sens, où l'on n'échange que des produits intégrant, dans leur conception, un minimum de droit social et de respect de l'environnement.
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Et si les maths étaient un instrument de terreur, un procédé d'exclusion de la populace, de l'opinion que l'on prépare en douce au bonheur économique ( flexibilité du travail, moins d'impôts pour les riches, privatisation des services publics, etc. ) " Que nul n'entre ici s'il n'est géomètre ! " criait l'élitiste Socrate. " Que nul ne s'occupe de la Cité s'il n'est économiste ! " crient les experts. De fait, on met en équation une idéologie assez banale, que l'on appellera le " darwinisme social ", à laquelle Darwin ne croyait heureusement pas !
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(...) l'engrenage de ce que l'économiste Jadig Baghwati a appelé la "croissance appauvrissante" : plus mon taux de croissance est fort, plus je m'appauvris. Par exemple, supposons que je veuille à tout prix favoriser l'industrie exportatrice de mon pays, pour faire rentrer des devises, afin de développer mon économie exportatrice, etc. En provoquant artificiellement la croissance de ce secteur (...) je mets les autre secteurs de l'économie en difficulté, en faisant grimper le prix des ressources intérieures. Ainsi le prix de l'essence, celui du pain, du travail falmbent-ils. Les autres secteurs (l'industrie textile en Inde, l'artisanat du fer en Afrique) se trouvent donc ruinés et me voilà obligé d'importer de la nourriture à bas prix, inférieur au coût de production de l'agriculture locale, vivrière. Les paysans abandonnent leurs champs. Pour nourrir cette population qui afflue dans les bidonvilles, j'emprunte. Les exportations de mon fameux secteur exportateur ne suffisent plus à couvrir les intérêts de la dette, je m'endette encore plus. Ma magnifique promotion d'une industrie exportatrice a ruiné le pays. Les surprofits du secteur exportateur cachent la ruine des autres secteurs. Personne ne le voit, car l'économie autarcique n'est pas comptabilisée, tandis que les exportations le sont. Jusqu'au jour où l'industrie exportatrice s'arrête à son tour, faute de pouvoir rembourser ses emprunts. Amusant, non ?
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