Parcours commando

Alain naît en 1965 dans une famille marseillaise dysfonctionnelle et marquée par la violence. Sa mère ne l'aime pas contrairement à son petit frère et à ses soeurs et le place durant deux ans dans un hospice de l'Assistance publique tenue par des carmélites, totalement dépourvues d'amour maternel. Il en souffrira beaucoup et apprendra la méfiance vis à vis des adultes, ainsi que la ruse pour se sortir des situations les plus difficiles. Il vit dans un quartier défavorisé, mais s'inscrit à la faculté de droit. Toutefois il a d'autres ambitions, il exerce un petit boulot de manutentionnaire tout en rêvant de devenir un parrain du milieu marseillais avec sa petite bande de voyous. Ils se donnent beaucoup de peine pour gravir les échelons de ce monde peu recommandable, commettant divers vols et menant la grande vie grâce à leur argent vite gagné et vite dépensé. Il nous raconte ce parcours avec beaucoup de verve et son charmant accent marseillais. Ses amis volent des explosifs pour le compte d'un bandit plus aguerri qu'eux et se font arrêter après en avoir fait la démonstration, pas de chance, Alain les accompagne et est pris dans la nasse. Lors de sa garde à vue, un premier flic peu scrupuleux l'insulte et le tabasse, avant qu'un jeune policier lui parle avec respect, mal à l'aise des excès de son collègue. Il le met en garde, l'avertissant que la voie qu'il suit ne peut l'amener tôt ou tard qu'en prison ou au cimetière, ce qui sera le sort de ses amis. Il lui conseille de devancer l'appel et d'en profiter pour changer de vie. Ses paroles font mouche et Alain décide de s'engager dans la marine, en particulier chez les fusiliers marins. Il veut en finir avec sa voie sans issue et s'offrir un avenir meilleur. Il intégrera cette école, puis le stage commando dont il sortira major avant d'intégrer le commando Beaufort durant vingt ans. Il devient ensuite instructeur et finira par jouer son propre rôle dans un film consacré aux forces spéciales. Durant son stage commando, Alain reçoit le surnom de Marius, à cause de son origine et prend ce pseudonyme.

Une fois de plus j'ai pu apprécier ce livre grâce à Audiolib et Netgalley que je remercie pour leur confiance. Je trouve que la non-fiction se prête à merveille au format audio, on a l'impression d'écouter une émission de radio. Ce livre dure longtemps, plus de seize heures, je trouve que c'est un peu limite, pourtant le livre papier fait moins de quatre cent pages. Comme l'histoire est passionnante et suit l'ordre chronologique, on n'est jamais perdu, de plus elle est racontée de manière truculente par l'auteur, ce qui fait partie de son charme. Toutefois des livres audio aussi longs peuvent devenir lassants. le livre est très équilibré, une moitié est consacrée à son enfance et à sa jeunesse turbulente, j'ai trouvé le vol des pignons de pin particulièrement amusant… surtout en pensant que le héros avait pris le film le parrain comme modèle. L'autre moitié parle de sa carrière militaire, née de sa volonté de se racheter une conduite, il insiste beaucoup sur son besoin de souffrir et de payer sa dette à la société. Il explique aussi en détail sa formation (dans les limites autorisées, bien sûr!) et quelques missions en Afrique ou ailleurs. Là aussi, certaines scènes sont cocasses, comme celle d'un entraînement durant lequel ils sont en train de voler des choux pour se nourrir et rencontrent des gendarmes, évidemment pas au courant qu'il s'agit de commando de marine et les prenant pour des gitans.

L'auteur a une très belle plume, très poétique et son récit est très vivant. Toutefois, même s'il parle de missions humanitaires, de sauvetage de ressortissants français, il est bien connu que les forces spéciales sont « les tueurs de la République » chargés des basses oeuvres et des exécutions extra-judiciaires, donc des assassins en uniforme, peut-être entre deux mission humanitaires, ce qui donne quand même les limites de ce personnage apparemment très sympathique, mais qu'on n'aimerait pas croiser au coin d'un bois (ou l'un de ses collègues). Marius insiste beaucoup sur le sens de l'honneur et de la fraternité qui soude ces troupes hors norme et les distingue des autres corps de l'armée. J'avoue ne pas partager cette vision et je suis bien contente que notre armée en Suisse n'abrite pas ce genre de troupes d'élite composée de chiens de guerre.

Ce témoignage est un formidable message d'espoir, on peut se relever de situation sans issue et évoluer, trouver sa voie. Même si je pense qu'en l'occurrence il est passé de voyou en civil à voyou en uniforme, mais ce n'est que mon point de vue et je ne porte pas l'armée (même pas la nôtre) dans mon coeur. Toutefois je ne peux que rendre hommage à ce parcours humain marqué par les épreuves et la volonté de s'en sortir, de devenir un homme respectable. Sa manière de raconter est vraiment très agréable et je ne peux que recommander chaleureusement ce livre à ceux qui veulent découvrir la face cachée de l'armée.

#ParcoursCommando #NetGalleyFrance !
Lien : https://patpolar48361071.wor..

Dans Parcours Commando, Marius raconte sa jeunesse à Marseille,ses années à L'assistance Publique, puis avec ses amis voyous , avant de rencontrer lors d'une garde à vue un policier qui lui proposera de l'aider à changer de route.

C'est ainsi qu'il se retrouve à Lorient pour effectuer son stage de fusilier marin. " Nous devons agir en prenant chaque fois la bonne décision, celle qui pourra nous garantir aujourd'hui de poursuivre le stage, mais aussi celle qui pourra demain nous sauver la vie. Nous apprenons à décider en un minimum de temps, avec efficacité, en développant une respiration collective qui fait que nous travaillons au profit des autres pour garantir en priorité le succès de la mission et la sécurité du groupe. Nous sommes les membres d'un clan. Nous faisons partie d'une meute au sein de laquelle tous les éléments s'imbriquent comme les pièces d'un puzzle pour converger vers le même objectif. La cohésion et les liens qui nous unissent sont indéniables".

Il y montrera sa volonté et sa compétence extraordinaires , finira major et recevra ce béret vert héritage de ces hommes qui ont été les premiers à avoir eu cet entrainement exceptionnel avant de débarquer sur les plages de Normandie le 6 juin 1944.

Il sera envoyé dans le monde pour des missions dangereuses dans le plus grand des secrets.

Merci à Marius d'avoir ouvert les portes d'un monde de rigueur, de compétences, de solidarité exceptionnelles où " forces et compétences individuelles sont mises au profit de tout le groupe afin d'avancer sans jamais subir son sort. Poius mori quam foedari : Plutôt la mort que la souillure. " Devise du commando Montfort dans lequel Marius fera toute sa carrière avant de finir instructeur.

Un livre à lire ! "Forces spéciales" un film dans lequel Marius a apporté ses compétences à voir!!

L'autobiographie d'un membre de l'un des illustres commandos de marine français (en l'occurrence le commando de Montfort, stationné à Lorient), opérationnel du milieu des années 80 au début des années 2000, et devenu ensuite instructeur.
Pas mal de points communs avec "confessions d'un OPS" de Philippe B., également chez Nimrod, éditeur visiblement spécialisé dans ce genre d'ouvrages.
L'ancien du GIGN et l'ancien des commandos marine partagent pas mal de choses : une jeunesse un peu mouvementée, un côté rouleur de mécaniques (tout en jurant leurs grands dieux que le plus important, c'est de rester humble en toutes circonstances, ce qui prête parfois à rire), un parcours bien sûr en tous points respectable, et une tentative de reconversion dans le cinéma.
J'avoue qu'au début, Marius m'a fait très peur... Quand il évoque ses jeux de billes dans la cour d'école et son passé d'enfant de choeur avec des détails techniques "absolument essentiels", je saute très vite des passages en me demandant si ce n'est pas une blague.
Son histoire d'apprenti voyou commence à être un peu plus intéressante (bien que la naïveté de la narration me fasse souvent grincer des dents).
C'est son arrivée aux fusiliers marins et les détails du stage commando qui ont été mes parties préférées. On saura tout de cette formation qui "n'a guère changé depuis la deuxième guerre mondiale" (l'auteur le répète cinq fois dans le livre, d'ailleurs d'une manière générale il aime beaucoup se répéter et on voit revenir régulièrement des mantras assez redondants). En effet, la dureté de ce stage est pour le moins édifiante, et il m'a semblé revoir des images du film "à armes égales", notamment lors du "parcours évasion" où une capture ennemie est simulée de façon assez spectaculaire.
Si la suite n'est pas inintéressante, je dois hélas regretter le peu de témoignage sur ses missions opérationnelles, sujet sur lequel il reste extrêmement évasif. N'avait-il pas le droit d'en parler ? Pourquoi, dans ce cas, a-t-il parlé de la destruction des hélicoptères et de la neutralisation des mercenaires de Gbagbo ?
J'ai du mal à croire qu'il n'y ait pas prescription sur les missions en ex-Yougoslavie, où il en a visiblement bavé. Pourtant, nous n'aurons le droit qu'à l'entraînement en... Auvergne.
Finalement, les principales scènes d'action sont les séances de bourre-pifs et de coups de boule contre : un inspecteur de police, des légionnaires anglais, des sous-off de l'armée de terre et des clients italiens indélicats... Au bout d'un moment, ça devient un peu malaisant.
Voilà, une petite déception pour moi, donc, sans remettre en cause les compétences et le courage du bonhomme.

Avis de Grybouille (Chroniqueur chez Léa Touch Book) :

A la faveur d'une dédicace, une rencontre, le visage m'est connu par le reportage diffusé sur une chaine nationale.
Après mes lectures passées sur les faits d'armes des Navy Seals américains (Éditions Nimrod) j'ai voulu, après le reportage TV, me faire mon idée sur le parcours d'un jeune retraité des commandos de notre belle Marine Nationale.
Un peu franchouillard le Chronic, je vous l'accorde…

Indéniablement il y a « quelque chose » dans cette biographie, quelque chose qui transparaissait déjà dans les images produites sur le petit écran.
Volontairement je ne parlerai pas des apparitions cinématographiques et resterai au plus près de la réalité, le livre.
Ce « quelque chose », à mon niveau, se trouve dans le premier tiers du livre, son enfance et plus tard de jeune adulte.
Un enfant balloté entre sa cellule familiale et l'Assistance Publique qui va subir pendant deux ans la loi des adultes.
Pourquoi ? Lui-même n'en sera rien !

Une fin d'adolescence où les fréquentations dans son quartier le font plonger dans le miroir aux alouettes de l'argent facile.

Les études se poursuivent malgré tout et débouche sur une inscription à la FAC de Droit d'Aix-en-Provence chez les bourges lui qui est de Marseille, ça sent un peu la trahison, mais rassurez-vous Alain A. n'usera pas les bancs des amphis.

Des petits boulots, le sport (la boxe) lui font garder les pieds sur terre mais toujours sa bande de potes et des petites magouilles qui le mènent à 19 ans dans un commissariat, menottes aux poignets en garde à vue.
Une rencontre avec un enquêteur plus disponible que d'autres, un conseil et l'aventure commence…

Pour les lecteurs (trices) ayant une aversion pour le monde des uniformes de notre belle armée, aucune crainte, ici il s'agit d'une aventure humaine.

Les missions existent mais le récit colle aux ressentis de notre aventurier. Alain A. surnommé « Marius » nous fait partager son parcours de Commando de Marine depuis son incorporation dans la Marine Nationale jusqu'à sa vie au sein de son commando d'affectation et plus tard dans son rôle de formateur à l'école des Commandos de Marine à l'Orient.

Marius c'est :

Un parcours hors norme pour un minot qui était parti un peu de travers.
La découverte d'une région, La Bretagne.
D'un monde avec ses codes, l'Armée, les troupes d'élite.
Une constance où il puise ses forces, la recherche de rédemption pour ses erreurs passées.
Son alliée une volonté sans faille qu'il met à vouloir être reconnu par ses maîtres de stage.
Un sens aigu, développé par ses années dans la grande muette, de la rigueur, de la fraternité et du don de soi.
Une métamorphose, Alain A. devient « Marius ».
Un père de famille. Et oui, au milieu de toute cette activité, Alain A. a rencontré son âme soeur.
Un hyper actif, non détecté, qui s'est soigné ou du moins a trouvé son équilibre et s'est réalisé dans son super parcours de vie.
« L'entrainement ne s'arrête jamais… »

Chronic a passé un moment riche en émotions, une belle découverte, merci Marius.
Un livre que je recommande sans aucune arrière-pensée.

Petit message personnel à notre guerrier de la part de Chronic : « Dans ce beau fort, à l'entrée de cette magnifique presqu'île, après « une marche à la mer » votre serviteur s'y est fait quelques bleus… Mais c'est une autre histoire »

« Gard'à vous, repoooos, gard'à vous, rompez les rangs, non mais des fois, fini de rigoler…
Chronic reste à disposition,
Bonne soirée à tous »
Lien : http://leatouchbook.blogspot..

« Marius, parcours commando » est un ouvrage à l'image du personnage : fort et sans détour.

L'exemple de cet homme montre que le courage et la détermination peuvent permettre de s'arracher à des conditions socio-affectives de départs plus difficiles que les autres et que la fatalité quand on est issu d'un milieu modeste n'existe pas.

Marius comme tous les militaires regorge d'anecdotes de « bonhommes » mais ne dit pas tout, notamment sur le fait d'avoir tué personnellement des ennemis au combat.

La phase « apprentissage/commando » est peut-être trop développée par rapport au reste, mais ceci peut s'expliquer par le fait que c'est comme cela que le public perçoit le personnage.

On y découvre le niveau d'exigence absolument ahurissant demandé aux élèves, la cruauté des instructeurs et en ressort ébahi par ces machines de guerre façonnées à la sortie du processus.

Une biographie plaisante donc qui se déguste comme un alcool fort (pastis ou whisky) en fumant un bon cigare.

A votre santé « Patron » !
Lien : https://lediscoursdharnois.b..