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Jocelyne Hubert (Éditeur scientifique)
EAN : 9782210754744
200 pages
Magnard (30/06/2004)
3.36/5   101 notes
Résumé :
Et si l'on inversait les rôles ? Les hommes fileraient la quenouille et les femmes établiraient des lois : le monde en serait-il mieux gouverné ? Supposons encore que maîtres et serviteurs échangent leur costume : le théâtre du monde en serait-il plus juste ? Telles sont quelques-unes des questions posées par les pièces insulaires de Marivaux : les hommes de La Colonie, comme les maîtres de L'Île des esclaves, y subissent l'épreuve du changement de condition et déco... >Voir plus
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Dans La Colonie, Marivaux se fait le chantre, dès 1750 c'est notable (et même, dans sa version initiale, dès 1729 !) des droits de la Femme, ouvrant grand la porte à notre vaillante Olympe de Gouges.

D'ailleurs c'était tout à fait inutile, Monsieur de Marivaux, puisque la société française était (et est toujours) très égalitaire, qu'il ne lui a fallu qu'à peine deux cents ans, après la parution de votre pièce, pour accorder le droit de vote aux femmes, une bagatelle !

Merci et bravo, en tout cas, pour ce courage-là, car il fallait oser, et vous le fîtes, sans peur et sans honte, et vous ne vous laissâtes point démonter par l'insuccès de la première mouture de 1729.
Le principe est le même dans cette pièce que dans l'Île des Esclaves, à savoir un échouage sur une île ou en un lieu sans repère (on sent l'influence déterminante de Robinson Crusoé, publié en 1719), où il s'agit d'édifier des règles de conduite.

En l'espèce, les femmes, frustrées d'être cantonnées à des tâches subalternes et d'obéissance, réclament leur droit à édicter des lois conjointement avec les hommes et à avoir accès à tous les types d'emplois. Ce n'est donc pas peu dire que Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux était fort en avance sur son temps.

On peut certes s'interroger sur ses intimes convictions, notamment quant aux limites du pouvoir féminin, le penchant viscéral qu'il dépeint au crêpage de chignon, le fait que placées dans la même position de supériorité que les hommes, les femmes, de la même façon aiment à jouir et abuser de leurs privilèges et ne se montrent pas plus que les hommes prêtes à partager les meilleurs morceaux…

Ceci vient probablement du fait que l'auteur ne se faisait pas beaucoup d'illusions sur le genre humain dans son entier. Saurait-on lui donner tort ?... Donc, une belle petite comédie sociale, qui appuie là où ça faisait mal pour l'époque (et même pour beaucoup d'autres époques ultérieures dont je n'exclus pas la nôtre).

Avec l'Île des Esclaves, c'est à l'aristocratie qu'il s'en prend et qu'il met le feu. Ouh ! que ça devait faire mal pour ces beaux messieurs, ces belles dames, d'entendre ça ! Car Marivaux sait très bien de quoi il parle et sait également à qui il s'adresse.

Il faut saluer là-encore ce beau courage de dire tout haut, dès 1725, à une époque où les Lumières sont encore au stade de l'étincelle, d'un feu tout juste ébauché, à peine allumé par le philosophe anglais John Locke, que l'aristocratie se comporte envers le peuple de la façon la plus abjecte, qu'elle est, même vis-à-vis d'elle-même, mesquine, superficielle et viciée. Rien que ça. Pour la deuxième fois, chapeau Monsieur de Marivaux.

Elle est petite cette comédie, un seul acte, mais elle est corrosive à souhait et l'on y sent comme un avertissement, comme un tintement de sonnette à l'adresse de la classe dirigeante, comme un avant-goût de révolte, n'est-ce pas ?... Assez parlé ! L'histoire, quelle est-elle ?

Au large de la Grèce (On éloigne un peu l'action histoire de ne pas trop s'attirer les foudres de la cour de Louis XV, mais tout le monde s'y reconnaît cependant.), un bateau, transportant des personnes de qualité et leurs domestiques, fait naufrage. Or, le naufrage a lieu sur L'Île des esclaves, une île où, des années auparavant des domestiques ou des esclaves (Marivaux emploie le terme esclave pour désigner les domestiques ce qui renforce le trait) mutinés ont trouvé refuge ici bas et ont, au passage, trucidé leurs maîtres.

Depuis lors, dès qu'un arrivage se fait sur l'île, ces compagnons démocrates de l'île (eux-mêmes ex-serviteurs) infligent une inversion des positions sociales aux naufragés. C'est ainsi qu'Iphicrate, le maître et son serviteur Arlequin ainsi qu'Euphrosine et sa servante Cléanthis vont faire l'expérience d'une inversion des rôles sous la houlette de Trivelin, le grand ordonnateur de l'île.

Ceci est bien sûr le prétexte à de nombreuses répliques comiques, mais aussi et surtout à une prise de conscience de l'iniquité avec laquelle les maîtres ont conduit leur destinée jusqu'alors, notamment envers leurs subordonnés.

Je vous laisse savourer la chute et ce qui a bien pu l'inspirer à Marivaux en cet Ancien Régime flamboyant. Il demeure une très belle comédie sociale, pleine d'allant et de sous-entendus, que j'élèverais sans honte au firmament de mes cinq étoiles s'il n'était une impression de trop grande brièveté. Je vous la conseille sans hésitation, mais tout ceci n'est que mon avis, de femme et de servante, c'est-à-dire, à l'époque comme de nos jours, bien peu de chose.
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Hé bien, il en fallait de l'audace pour représenter des pièces telles que celles-ci au 18ème siècle.
Marivaux est réputé pour égratigner, au travers de ses comédies romantiques en apparence inoffensives, les inégalités sociales de l'ancien régime. Dans ces deux pièces en un acte, il se débarrasse même de l'apparence badine et attaque directement le sujet tout en gardant le ton de la comédie.
L'auteur montre ainsi à voir, dans les deux cas, un laboratoire isolé du monde réel – en l'occurrence une île, afin d'éviter la contagion – où il s'essaie à des expériences sociales.

L'Île des Esclaves est probablement la plus connue des deux pièces. Iphicrate le maître, Arlequin son esclave, Euphrosine la Dame et Cléanthis son esclave (l'époque est la Grèce antique pour justifier de l'existence de l'esclavage) ont fait naufrage sur une île occupée par une république d'hommes et de femmes qui fait de l'égalité des droits le pilier de sa politique. Afin de sevrer les nouveaux venus de leurs défauts de comportement – l'inégalité maître-esclave perçue comme naturelle – la république (en la personne de Trivelin) les oblige à inverser les rôles.
Au départ Arlequin et Cléanthis cherchent à retourner sur leurs maîtres la cruauté et les brimades qu'ils ont subies. Mais ils se lassent vite et s'amusent ensuite à les imiter quand ils sont en société. L'auteur montre ainsi que les maîtres ne présentent jamais leur vrai visage en société. Tout est jeu d'apparence. Cette futilité ennuie rapidement les anciens esclaves qui ne parviennent pas à laisser leur naturel de côté. Finalement ils pardonnent à leurs maîtres et eux-mêmes admettent s'être comporté avec trop de brutalité. Il ne s'agit pas pour Marivaux de trop ruer dans les brancards. le système social redevient ce qu'il est mais avec plus de compréhension, limite de respect entre les classes. Finalement, l'auteur prône un monde à la Downton Abbey : chacun à sa place, fier d'y être et respecté par les autres pour cela.
Vous voyez donc l'audace, mesurée de notre point de vue, du propos. C'est plutôt impressionnant. le jeu des anciens esclaves mimant leurs maîtres est plutôt drôle. Cependant je n'ai pas complètement accroché car tout cela est ramassé, compacté en peu de scènes, ce qui m'a donné l'impression que les esclaves étaient comme des enfants qui changent dix fois de jeu en une journée. Tout est trop rapide. Bon, c'est vrai que les licences théâtrales autorisent et justifient tout.

La Colonie s'attaque à l'inégalité entre hommes et femmes. Echoués sur une île, les hommes cherchent immédiatement à établir des lois en ne tenant évidemment pas compte de l'avis des femmes (une femme n'a d'ailleurs pas à avoir d'avis). Celles-ci décident de former leur propre république. Et l'on rit de les voir énumérer les comportements misogynes des hommes.
Cependant la république des femmes dégénère rapidement. Leur front commun s'écroule et ça chicane pour des futilités (qui est jolie, qui ne l'est pas). le propos amusant nuit quand même au procès à charge contre l'inégalité des sexes.
Marivaux assassine abruptement son message dans une fin où les femmes viennent se cacher derrière leurs hommes suite aux rumeurs (propagées par les hommes) d'arrivée de tribus sauvages. le système inégal revient donc, ouf !
Malgré toutes ces précautions, cette pièce n'a apparemment pas eu de succès. L'inégalité des sexes avait encore de beaux jours devant elle.

Malgré l'aplomb du propos, ces deux pièces auraient mérité un peu plus de place pour bien s'exprimer, pour installer les situations comiques et laisser du temps pour le final. Elles sont agréables à lire, cependant.
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Des personnages de toute condition sociale ont abordé sur une île, méthode utilisée à nouveau par Marivaux pour planter une comédie sociale.

L'île n'est peuplée que de sauvages, autant dire qu'il n'y a rien (de civilisé), pas de gouvernement. Alors, les passagers décident de se prendre en main et de former un nouveau gouvernement, avec des représentants du peuples.

Les passagers, oui, mais lesquels?
Les hommes bien sûr! Et c'est là que le bas blesse.
Ces dames se sentent mises à l'écart, comme dans la société d'où elles viennent. C'est donc la grève du zèle, elles veulent les mêmes droits: être député, ministre, roi, soldats... Ces belles paroles tiennent jusqu'à ce qu'on aborde les problèmes du physiques (ne plus être séduisante pour les hommes? C'est bon pour cette artisane déjà laide!!), de la préséance (oui pour abolir la noblesse, mais non pour perdre les avantages!) et de la guerre.

Mais, comme dans l'ïle des esclaves, la situation rentre dans l'ordre, sans révolution, on reste un peu sur notre faim, sur ce qui aurait pu être mis en place. Il y a seulement une prise de conscience par les hommes des revendications féminines
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Marivaux est d'une étonnante modernité!
Dans ces deux courtes pièces en un acte, il s'interroge, non sans humour, sur certains sujets de société qui restent encore d'actualité de nos jours
"L'île aux esclaves", reprenant le thème de "l'Utopie" chère à Thomas More, pose la question des rapports entre classes sociales. le style est enlevé ,le ton badin, ce qui n'exclut nullement la profondeur du contenu.
Révolutionnaire ? Point! Juste lucide,saillant, ne se laissant pas envahir par les préjugés sociaux imposés par les puissants de son temps. Un tour de force et d'habileté !

"La colonie" , quant à elle , évoque, de façon tout à fait surprenante pour l'époque, la question de la domination masculine, socialement considérée alors comme une immuable évidence! ( et de nos jours?)
Le dénouement est quant à lui, d'une brûlante actualité!
En effet, la solidarité féminine s'effiloche lorsque réapparaissent les différences entre statuts sociaux!
Solidarité de classes et/ou féminisme! Voilà bien une question dont on n'a pas fini d'entendre parler et que, il y a trois cents ans , Marivaux évoquait déjà!

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« La Colonie » se rapproche de « L'île des esclaves » par sa nature théâtrale et utopique, ici l'île inspire aux femmes le projet de réinventer les liens sociaux qui les lient aux hommes, notamment un partage du politique.

Alors que la moitié de l'humanité – les femmes – est exclue du champs politique, c'est une cause juste : le dépassement de toute distinction arbitraire qui pousse deux femmes à agir, et toute l'action de la pièce repose sur cette impulsion.

À l'opposition femme/homme, il faut cependant prendre en compte le couple d'amoureux qui crée d'autres oppositions que les femmes cherchent à tempérer sinon censurer : opposition jeune/vieux, sentiment amoureux/politique ; des dissensions qui annoncent la désunion finale.

C'est finalement la question de la féminité et sa représentation qui deviendra l'enjeu mortifère. La féminité est débattue et en particulier la question des moyens de séduction, conduisant à l'échec fatal de l'unité des femmes : la beauté devenue artifice sépare et suscite conflits au lieu d'unir et d'apaiser.

« La Colonie » se conclut ainsi : la désunion est actée, les femmes n'ont pas su s'entendre. le projet politique égalitaire a certes été imaginé mais l'alliance des femmes n'a pas réussi à durer suffisamment longtemps pour le transformer en acte et est renvoyé alors aux calendes grecques.
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Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
MADAME SORBIN : Quoi, mon mari, vous allez faire des lois ?
MONSIEUR SORBIN : Hélas, c'est ce qui se publie, et ce qui me donne un grand souci.
MADAME SORBIN : Pourquoi, Monsieur Sorbin ? Quoique vous soyez massif et d'un naturel un peu lourd, je vous ai toujours connu un très bon gros jugement qui viendra fort bien dans cette affaire-ci ; et puis je me persuade que ces messieurs auront le bon esprit de demander des femmes pour les assister, comme de raison.
MONSIEUR SORBIN : Ah ! tais-toi avec tes femmes, il est bien question de rire !

LA COLONIE, Scène 2.
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L'oppression dans laquelle nous vivons sous nos tyrans, pour être si ancienne, n'en est pas devenue plus raisonnable ; n'attendons pas que les hommes se corrigent d'eux-mêmes ; l'insuffisance de leurs lois a beau les punir de les avoir faites à leur tête et sans nous, rien ne les ramène à la justice qu'ils nous doivent, ils ont oublié qu'ils nous la refusent.

La Colonie, Scène 9.
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ARTHÉNICE : Messieurs, daignez répondre à notre question ; vous allez faire des règlements pour la république, n'y travaillerons-nous pas de concert ? À quoi nous destinez-vous là-dessus ?
HERMOCRATE : À rien, comme à l'ordinaire.
UN AUTRE HOMME : C'est-à-dire à vous marier quand vous serez filles, à obéir à vos maris quand vous serez femmes, et à veiller sur votre maison : on ne saurait vous ôter cela, c'est votre lot.
MADAME SORBIN : Est-ce là votre dernier mot ? Battez tambour ; et vous, allez afficher l'ordonnance à cet arbre.
ARTHÉNICE : Elle vous apprendra que nous voulons nous mêler de tout, être associées à tout, exercer avec vous tous les emplois, ceux de finance, de judicature et d'épée.
HERMOCRATE : D'épée, Madame ?
ARTHÉNICE : Oui d'épée, Monsieur ; sachez que jusqu'ici nous n'avons été poltronnes que par éducation.
(…)
MADAME SORBIN : De même qu'au Palais à tenir l'audience, à être Présidente, Conseillère, Intendante, Capitaine ou Avocate.
UN HOMME : Des femmes avocates ?
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ARTHÉNICE :
Le mariage, tel qu'il a été jusqu'ici, n'est plus aussi qu'une pure servitude que nous abolissons, ma belle enfant (…).
LINA :
Abolir le mariage ! Et que mettra-t-on à la place ?
MADAME SORBIN :
Rien.
LINA :
Cela est bien court.
ARTHÉNICE :
Vous savez, Lina, que les femmes jusqu'ici ont toujours été soumises à leurs maris.
LINA :
Oui, Madame, c'est une coutume qui n'empêche pas l'amour.
MADAME SORBIN :
Je te défends l'amour.
LINA :
Quand il y est, comment l'ôter ? Je ne l'ai pas pris ; c'est lui qui m'a prise, et puis je ne refuse pas la soumission.
MADAME SORBIN :
Comment soumise, petite âme de servante, jour de Dieu ! soumise, cela peut-il sortir de la bouche d'une femme ? Que je ne vous entende plus proférer cette horreur-là, apprenez que nous nous révoltons.
ARTHÉNICE :
Ne vous emportez point, elle n'a pas été de nos délibérations, à cause de son âge, mais je vous réponds d'elle, dès qu'elle sera instruite. Je vous assure qu'elle sera charmée d'avoir autant d'autorité que son mari dans son petit ménage, et quand il dira : je veux, de pouvoir répliquer : moi, je ne veux pas.

La Colonie, Scène 5.
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MADAME SORBIN : Gouvernez, gouvernons ; obéissez, obéissons ; partageons le profit et la perte ; soyons maîtres et valets en commun ; faites ceci, ma femme ; faites ceci, mon homme ; voilà comme il faut dire, voilà le moule où il faut jeter les lois, nous le voulons, nous le prétendons, nous y sommes butées ; ne le voulez-vous pas ? Je vous annonce, et vous signifie en ce cas, que votre femme, qui vous aime, que vous devez aimer, qui est votre compagne, votre bonne amie et non pas votre petite servante, à moins que vous ne soyez son petit serviteur, je vous signifie que vous ne l'avez plus, qu'elle vous quitte, qu'elle rompt ménage et vous remet la clef du logis.

Scène 14.
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