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Kostas Charitos tome 7 sur 14
EAN : 9782757845332
320 pages
Points (11/09/2014)
3.68/5   160 notes
Résumé :
La Grèce en 2011 : la crise économique s’aggrave. Les riches vivent bien et ne payent pas leurs impôts, les pauvres, eux, sont partagés entre révolte ou désespoir. Un inconnu ne choisit ni l’un ni l’autre : il agit … en franc tireur.

Plusieurs fraudeurs fiscaux reçoivent un courrier signé « Le percepteur national » les enjoignant de payer les sommes dues au fisc, faute de quoi ils seront exécutés. Trois fraudeurs qui n’ont pas obtempéré sont retrouvé... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (38) Voir plus Ajouter une critique
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Athènes, 2011. La Grèce n'en a pas fini avec la crise qui l'a touchée de plein fouet en 2008. Salaires réduits, retraites rognées, primes supprimées, les grecs manifestent chaque jour dans les rues de la capitale pour crier leur indignation et leur désespoir. D'autres baissent les bras et le suicide devient leur dernier acte de rébellion. Pour le commissaire Charitos, la source d'inquiétude est sa fille Katérina. Il s'est saigné aux quatre veines pour payer ses études de droit et là voilà travaillant presque à titre gratuit à la défense des migrants. Entretenue par son mari, soutenue financièrement par ses parents, la jeune fille envisage l'exil pour enfin pouvoir subvenir à ses besoin par elle-même. Une décision difficile qui met en émoi son mari, ses parents et ses beaux-parents. Miné par l'éventuel départ de sa fille, le commissaire doit aussi retrouver le Percepteur National. Un homme insaisissable qui menace les fraudeurs fiscaux par mail, leur ordonne de payer leurs impôts et les empoisonne à la ciguë s'ils désobéissent. Grâce à lui, ce sont presque 2 millions d'euros qui sont déjà venus renflouer les caisses de l'Etat. Les athéniens en ont fait leur héros, les ministres s'énervent et Charitos marche sur des oeufs. Au moindre faux pas, son avancement lui passera sous le nez.

Après le ''Robin des banques'' qui, dans Liquidations à la grecque, semait la mort à Athènes tout en incitant la population à ne plus rembourser ses prêts, voici le ''Percepteur national'' qui s'attaque aux fraudeurs fiscaux qui magouillent en toute légalité pour prospérer sans payer les impôts dus à un Etat complice des plus riches. Encore une fois, Petros Markaris sonde l'étendue de la crise qui touche son pays. Les retraités se suicident, suivis par les jeunes diplômés sans emplois et les petits commerçants ruinés. Les manifestants n'en finissent pas de bloquer les rues d'une capitale dirigée par des politiciens sommés par l'Europe d'améliorer la gestion économique du pays mais peu enclins au changement. Dans ce contexte où la fracture sociale devient un gouffre, les classes moyennes tentent de survivre, inquiètes de voir leur situation se détériorer à tout moment. le ''Percepteur national'' dont le mobile n'est certainement pas d'aider l'Etat à collecter l'impôt fait office de héros tout droit sorti de l'Antiquité pour rappeler aux grecs qu'une mauvaise action doit être immédiatement punie sans état d'âme. Charitos, quant à lui, cherche avant tout un meurtrier, ce qui n'est jamais chose aisée quand on s'attaque au pouvoir en place. Ménager les susceptibilités, être diplomate, obtenir des résultats rapides, préserver ses chances de promotion...un véritable casse-tête pour le policier qui voit sa fille, avocate, contrainte à l'exil comme les ouvriers des années 70 qui partait en Allemagne pour nourrir leurs enfants.
Enquête policière et étude sociologique se mêlent dans cet opus qui nous mène au coeur des mécanismes d'une fraude fiscale généralisée, lourde en conséquences sur la société. Passionnant et instructif.
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Je viens tout juste de découvrir les enquêtes de Kostas Charitos. Je me dois de souligner la grande force de l’auteur Petros Markaris qui est de se coller à la réalité, à l’actualité, en particulier avec tout ce qui touche la crise économique de 2008. Elle a frappé durement la Grèce et les individus corrompus n’ont qu’à bien se tenir car des meurtriers s’en prennent aux éléments de la société qui ont causé se perte : banquiers, fraudeurs… Dans « Le justicier d’Athènes », un homme qui s’est fait floué décide de se venger, lui et son pays, en tuant des fraudeurs fiscaux et en sommant plusieurs à rembourser à l’État ce qu’ils ont omis de déclarer.

L’intrigue est intéressante. D’autant plus qu’on plonge directement dans l’action avec le suicide de quatre retraitées. Début prometteur. Et l’action continue. Malheureusement, je ne sens pas assez l’élément grec. Oui, Charitos se promène dans une Athènes congestionnée par les voitures et paralysée par les manifestants mais, bien décrire une ville, c’est davantage que nommer toutes les rues et tous les quartiers traversés. Il y manque cette ambiance, qui va de la bouffe aux endroits préférés des personnages. Quand il n’est pas à la maison, au poste de police ou sur les lieux de ses enquêtes, ne va-t-il donc nulle part ? Bien sur, je ne m’attends pas à ce que ça devienne un guide touristique mais un peu plus d’efforts en ce sens aurait été bénéfique.

Charitos est un bon commissaire comme peuvent l’être tous les héros de romans policiers. Alors pourquoi suivre ses enquêtes plutôt que celles d’autres auteurs à la mode ? Je ne sais pas trop. Son point de vue (assez critique) sur l’état des choses en Grèce est une bonne raison - quoique j’aimerais qu’il l’explicite plus, qu’on sente davantage son déchirement face à la situation dans laquelle est plongée son pays. Ce vieux râbleur qui en a vu d’autres (il travaillait déjà l’époque de la dictature des colonels) finit par devenir attachant. C’est qu’il est aussi très humain, et on le découvre grâce à sa relation avec sa fille Katerina, qui représente la jeunesse du pays, et sa manie de lire son dictionnaire, le DImitrakos, le rend plus humain. Et un enquêteur vieillissant a toujours un regard un peu différent (pour ne pas dire désabusé) par rapport à celui de jeunes officiers.

Justement, le reste de l’équipe de Charitos laisse un peu à désirer. Koula, Vlassopoulos, Dermitkazis et aussi le chef Guikas sont mal décrits, on en sait vraiment trop peu sur eux et il devient difficile de les visualiser. Il en va de même pour plusieurs lieux. Pas tous, hereusement ! Dans tous les cas, j’ai retrouvé dans « Le justicier d’Athènes » suffisamment d’éléments positifs pour m’encourager à suivre ses autres aventures.
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Pacte de suicide de quatre vieilles dames, la crise économique s'aggrave en Grèce dans ce polar de Markaris.

Le premier volet (Liquidations à la grecque) s'attaquait aux banques, dans celui-ci, c'est la fraude fiscale qui est à l'honneur. Avec le même ton parfois cynique, l'auteur dénonce les agissements des délinquants des impôts par le biais d'un tueur qui les persécute.

On a du mal à s'attrister du sort des victimes du percepteur, mais il en va autrement de la détresse des Grecs qui voient leur pouvoir d'achat s'effriter, qui souffrent du chômage et qui peinent à entrevoir un avenir pour leur famille. de mon côté de l'Atlantique, on s'imagine difficilement un éminent cardiologue qui recevrait l'aide de sa famille pour payer l'épicerie !

J'arrête ici mon commentaire, car s'ils peuvent pester contre leur pays, les Grecs ne supportent pas que les étrangers en disent du mal…

(Je n'hésite cependant pas à vous recommander de goûter cette salade grecque !)
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Athènes 2011, la Grèce s'enlise dans la crise, salaires rognés, retraites amputées, c'est dans cette ambiance plus que morose que des personnalités sont assassinées, elles ont en commun d'avoir fraudé ou d'avoir bénéficié de montages fiscaux afin de se soustraire au maximum à l'impôt et par là même, à leur devoir de solidarité dans la crise....le mystérieux justicier utilise un moyen pour le moins surprenant et fortement connoté : la cigüe, référence évidente à Socrate, victime lui même d'une démocratie dévoyée...

Une deuxième enquête qui s'installe dans cette crise qui plombe la Grèce et écrase les petits alors que les mieux nantis esquivent leurs obligations vis à vis de la société...Entre suicides de retraités qui ne peuvent plus se payer leur traitements médicaux, manifestations qui paralysent la ville, ou sa fille qui pense à s'expatrier pour survivre, le commissaire Charitos tentent de démêler ces meurtres avec un humour qui lui permet de garder la tête hors de l'eau et ne pas céder à la morosité ambiante...
Le justicier d'Athènes est de nouveau une analyse sociologique sous couvert d'enquête policière, où Petros Markaris décrypte les mécanismes de la fraude en nous en donnant les clés et dénonçant les conséquences dramatiques sur la société grecque.
Instructif...
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Après la Sicile du commissaire Montalbano, direction la Grèce du commissaire Kostas Charitos !

Attention, c'est la Grèce en 2011, celle en pleine crise économique.

Crise que nous allons étudier de l'intérieur, que nous allons vivre en tentant de nous frayer un chemin dans la ville d'Athènes remplie de manifestants tous les jours, des protestataires en tout genre.

La Grèce qui voit son peuple crever car malgré les diplômes, malgré le travail, les gens ont bien du mal à joindre les deux bouts, tant ils sont mal payés et qu'on leur sucre toutes les primes.

C'est todi li p'tit qu'on spotche (c'est toujours le petit qu'on écrase) et ceux qui crèvent la gueule ouverte, ce sont les petites gens, les gens normaux, pas ceux d'en haut, bien entendu.

Lire un Kostas Charitos, c'est entrer de plain-pied dans la misère humaine dans ce qu'elle a de plus humiliante, de plus détestable car voir des jeunes diplômés, des BAC+ beaucoup d'années, devoir bosser pour pas un rond ou ne pas trouver du boulot, c'est toujours rageant.

Leurs ancêtres avaient été Gastarbeiter (travailleurs invités) et avaient dû s'exiler pour trouver du boulot et voilà que les jeunes doivent remettre ça : partir ou crever. Mais ce sont les diplômés qui partent, plus les ouvriers peu qualifiés.

Ça fait la deuxième fois que j'ai envie d'embrasser le criminel dans les romans de Petros Markaris puisque dans le premier, on y assassinait des banquiers véreux et dans celui-ci, des gros fraudeurs du fisc, de ceux qui ont profité du système pour s'en mettre plein les fouilles et qui n'ont payé qu'une misère en impôts car ils n'ont pas déclaré tous leurs revenus.

Désolé, mais je n'ai ressenti aucune émotion à voir des fraudeurs de ce haut niveau se faire assassiner… Par contre, dans les suicides provoqués par la crise, on se retrouve face à des moments poignants car certains avaient la vie devant eux, mais les perspectives n'étant pas belles, ils ont préféré la mort avant de tomber sur des jours encore pire.

Kosta Charitos n'est pas un commissaire comme les autres. Il est lent, ringard et chiant, comme le résume si bien un journaliste, ami à lui. Il a une vie de famille dont on prend plaisir à suivre les péripéties au cours du récit, car elles illustrent bien les problèmes que rencontrent la majeure partie des familles en Grèce.

Kosta n'est pas alcoolo ou dépressif, non, c'est un homme ordinaire, un homme et un policier patient, tenace, humain (très), qui ne reste jamais insensible aux souffrances de ses concitoyens et capable d'avoir de la sympathie pour l'assassin que son devoir lui impose d'arrêter.

Lire une enquête de Kosta Charitos, c'est plonger dans les eaux troubles, c'est assister à la déliquescence de l'État Grec, de la société grecque toute entière, c'est arpenter les coulisses puantes du pouvoir (gaffe en marchant de pas poser le pied dedans), c'est dénoncer les magouilles des riches et parler de la misère et de l'angoisse des petites gens.

Bref, c'est foutre un coup de pied dans la fourmilière, l'exposer en pleine lumière et tenter de nous faire comprendre la crise Grecque d'une autre manière en nous la faisant vivre de l'intérieur.

Une fois de plus, c'était brillant !

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Citations et extraits (38) Voir plus Ajouter une citation
- D'ailleurs vous le savez, vous aussi : autrefois on disait, le salaire plus les primes. Aujourd'hui on a le salaire moins les coupes. C'est là le meilleur résumé de la crise.
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... Ce billet entre mes mains, je ne sais pas quoi en faire. Pour finir je le remets à sa place. Il ne s'adresse pas à nous, mais à nos ancêtres, je ne me sens pas le droit de le prendre.
-"Monsieur le Commissaire, il faut absolument garder le secret, reprend Constantinidis dès que nous quittons le temple."
-"Impossible, monsieur, mais quelle importance? Ils auraient pu se suicider dans les toilettes, dans une chambre, au Jardin National... S'ils l'ont fait à l'Acropole, c'est pour des raisons bien précises."
-"Si cela s'apprend, nous risquons d'avoir moins de fréquentation, à un moment où nous ne pouvons pas perdre un seul visiteur. Les gens sont parfois superstitieux..."
-"Vous avez lu le message?"
-"Bien sûr. Dès que je les ai vus."
-"Vous et moi, nous faisons partie des descendants, si vous ne l'aviez pas compris."
Et j'entame la descente vers la SEAT.
Vers des jours encore pires.
(page 145)
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Où finit l’assassin et où commence l’être humain? Où finit le flic et où commence le citoyen qui sans arrêt se sent floué? (Seuil, p. 322)
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- Les ministres sont ainsi, commenta Dolianitis. Ils te conseillent toujours de faire ce qui va de soi.
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Mais enfin, qui se fait tuer pour ne pas avoir payé ses impôts ? Pendant toutes ces années à la brigade criminelle, j'ai vu des meurtres commis pour des motifs incroyables, mais la fraude fiscale, c'est la première fois. S'il fallait tuer tous les fraudeurs, la population du pays se réduirait aux fonctionnaires, aux employés du privé, aux chômeurs et aux ménagères. Serions-nous tombés sur un fou ? (p. 66)
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Vidéo de Pétros Márkaris
Pétros Márkaris - Liquidations à la grecque .À l'occasion du Festival International Quai du Polar, Pétros Márkaris vous présente "Liquidations à la grecque" aux éditions Seuil. Traduit du grec par Michel Volkovitch. Lauréat du prix le Point du Polar européen 2013. http://www.mollat.com/livres/petros-m%C3%A1rkaris-liquidations-grecque-9782021053517.html Notes de Musique : "Morning Emerges From Night" by Ergo Phizmiz (http://www.ergophizmiz.net)
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