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Critique de beatriceferon


Clémentine s'éveille avec l'intention de pratiquer la salutation au soleil levant. Hélas pour elle, il est trop tard. L'astre la nargue haut dans le ciel. A la boulangerie, le client précédent lui souffle le croissant qu'elle convoitait et, dans l'escalier, la lumière s'éteint. du haut de son balcon, elle est interloquée par une espèce d'excentrique qui s'incline devant un panneau de signalisation et, quand elle s'installe pour méditer, mille pensées parasites viennent la visiter. Pas de doute : elle a bien besoin d'un week-end consacré à un séminaire de pleine conscience !
Après un arrêt à l'épicerie plantée au beau milieu d'un bois, voilà que le bus est reparti sans elle. Pas de chance !... Ou bien une vraie chance, au contraire ? Clémentine rencontre Antoine, qui répond à toutes ses questions existentielles par un joli conte zen. Et voici Chantal, puis Thomas. Ensemble, ils vont connaître des moments extraordinaires et la vie de Clémentine en sera changée .
Ce joli album me tente, car j'aime beaucoup les haïkus et les petites histoires philosophiques orientales que j'ai déjà découvertes ici ou là, au fil de mes lectures.
Les dessins de Marko sont simples et pourtant, les visages constitués de quelques traits sont vraiment expressifs. Clémentine vit à Paris. du haut de son balcon, on reconnaît bien la vue sur la Tour Eiffel. Peu à peu, le bus s'éloigne. Nous voici dans la campagne, puis, au coeur de la forêt, apparaît une grande habitation incongrue. Elle abrite une épicerie où Jean-Eudes et les membres de son groupe vont s'approvisionner. le décor est donc élémentaire : des arbres à perte de vue. Et pourtant non, car les protagonistes vont prendre la parole tour à tour. Comme une onde sur l'eau calme surgit tout à coup un endroit exotique. La trame de fond du récit. Nous voici dans une rizière, au pied d'une chaîne montagneuse, ou encore, au milieu des vignes.
L'album est divisé en plusieurs parties, séparées par une grande page blanche sur laquelle se détachent des bols et quelques feuilles de thé. Les couleurs de Maëlla Cosson sont très douces, avec une dominante verte, puisqu'on est au milieu des bois. Une page blanche montre les efforts de Clémentine pour ne penser à rien. Ces tons bleus représentent la nuit, ocre et brun : on est dans l'épicerie ou devant la flambée d'un feu ouvert, gris : c'est le déluge. Une page entière est couverte de feuillets grossièrement arrachés à des carnets. Une écriture manuscrite y a jeté divers proverbes ou citations.
Il y a un grand décalage entre Jean-Eudes, qu'on nous présente comme un sage d'exception, mais qui paraît si speedé qu'il oublie une des participantes de son groupe, et Antoine, qui a toujours à la bouche le bon mot ou la phrase qui fait mouche. Il sait prendre la vie comme elle vient, pratique l'hospitalité, a le chic pour faire ressortir les meilleurs côtés de chacun et aura fait plus de bien à Clémentine pendant ces deux jours de repos que mille heures de méditation.
Un album à recommander, donc et à consommer sans modération.
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