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Critique de palamede


Atara Stern et Mila Heller, deux jeunes filles de familles juives hassidiques, cherchent à échapper à leur destin.

En août 1940, la Roumanie est contrainte de rétrocéder à la Hongrie la partie Nord de la Transylvanie. Dans les déplacements forcés de population, les Hongrois sont regroupés au Nord et les Roumains au Sud. Les Saxons, colons allemands restés en Roumanie, sont incorporés dans la Wehrmacht. Après la chute du régime hongrois de Miklos Horthy, qui les a relativement préservés, les Juifs sont déportés et livrés aux Allemands en 1944.

Deux enfants juifs hassidiques transylvains, Josef et Mila, échappent à la mort après avoir vu leurs familles anéanties. Josef est sauvé par une fermière catholique. Plus tard, c'est lui qui soustrait Mila à la mort et la conduit auprès du rabbin hassidique Satmar, Zalman Stern, le père d'Atara.

Après la guerre, Mila et Atara, élevées comme des soeurs, suivent la famille à Paris. Bien que fréquentant une école laïque, elles sont soumises aux règles très strictes de la communauté. Mila accepte, mais Atara se rebelle. Elle découvre que le Rebbe, chef religieux du mouvement, a quitté la Hongrie pour la Suisse en 1944, à la suite d'une négociation entre le sioniste Rudolf Kastner et le nazi Eichmann. On reproche au Rebbe d'avoir été épargné alors que sa communauté mourait dans les camps. Petit à petit, les découvertes d'Atara l'éloignent de sa famille, qu'elle finit par quitter. Mila épouse Josef, mais leur union ne donne pas naissance à une lignée pure.

Je suis interdite initie aux rites et aux traditions du judaïsme orthodoxe où l'adhésion stricte à la loi, celle de la Torah, est fondamentale. L'utilisation de termes hébreux accentue encore l'immersion dans un monde très codifié. Avec un style dépouillé et concis, Anouk Markovits revient sur le sort des Juifs de Hongrie. Elle raconte aussi l'histoire de sa communauté et l'histoire de sa famille. Atara la rebelle, c'est elle.

Un roman authentique et prenant qui ne juge pas, mais éclaire sur le parcours d’Anouk Markovits et le monde dont elle est issue.


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