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EAN : 9782073054036
Gallimard (15/02/2024)
3.29/5   255 notes
Résumé :
Persuadé que sa femme le trompe, Ivan Andréiévitch est prêt à tout pour confondre l'infidèle. Il la suit et la guette pendant des heures, il l'espionne et ouvre son courrier à la recherche d'une preuve, il se cache et se ridiculise...
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Une autre corde de plus à l'arc de Fiodor Dostoïevski, il peut être drôle !

Il nous livre ici, une comédie sur la jalousie et le mari trompé, ou qui croit l'être, un récit proche du Vaudeville. Mais bien sûr, avec sa touche personnelle avec un héros tourmenté qui interprète tout en fonction de sa présomption.

La nouvelle est composée de deux parties : dans la première, Ivan espionne sa femme, prenant un passant à témoin ce qui donne un long dialogue qui permet de penser qu'il pourrait s'agir de l'amant présumé.

Dans la deuxième partie, c'est beaucoup plus drôle, avec un comique de situation et des échanges savoureux. En fait, il s'agissait au départ de deux nouvelles différentes écrites en 1848 :"La femme d'un autre" et "Le mari jaloux" que l'auteur a réunies à son retour du bagne.

Il y a beaucoup de dialogues, comme au théâtre et des scènes très drôles, notamment dans la deuxième partie, où il se trouve dans un appartement, caché sous le lit avec celui qui est censé être l'amant de sa femme, car ils se sont trompés d'appartement. Il s'en suit un échange truculent, alors que le couple de propriétaires discute dans cette chambre !

Un texte très drôle, mais féroce, ironique car il insiste sur le côté ridicule du personnage, qui au départ, est dans le déni (il enquête pour un ami !) et de sa jalousie et l'épisode du chien est à lui seul un moment de fou-rire. En fait, ce texte aurait pu être écrit directement pour le théâtre, et il a d'ailleurs été adapté, en 2015, par la jeune troupe des "Nuits humides"...

Challenge XIXe siècle 2017
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De surprise en surprise, et toujours plus agréable. Avec cet ouvrage, Dostoïevski s'approche dangereusement (pour notre plus grand bonheur) de la comédie, dans tous les sens du terme. Toujours en s'intéressant à la tourmente d'un être, en la matérialisant même, l'auteur met ici en scène le sentiment de jalousie face à son impossibilité de ne pas être. Ce ton léger, qui en couvre un plus grave, confère au récit une dérision qui donne presque envie d'être triste avec le sourire. Dostoïevski ou la clé de la folie, un grand merci.
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Il est écrit sur la quatrième de couverture "Une nouvelle légère et burlesque qui révèle l'humour grinçant de Dostoievski". C'est tout à fait cel. le livre est comparable à une comédie, à un vaudeville. Il y est question d'un mari qui se croit trompé, d'infidélité factice ou avérée. On ne peut que se moquer d'un vieux mari jaloux qui se cache et se ridiculise... le cocufiage a toujours fait rire le public, qui s'est bien connu prend toujours partie pour les amants. Un texte léger, alerte et très court qu'il serait dommage d'ignorer. Un bon divertissement.
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Un tel virage pour un Dostoïevski, vraiment une grande surprise, le couteau des âmes sombres se tourne vers un vaudeville, c'est presque inimaginable même si le titre nous le fait déjà soupçonner. Une nouvelle écrite sous forme d'une pièce de théâtre où l'on retrouve de longs dialogues qui nous privent de nous délecter de la finesse de l'art narratif de l'auteur surtout quand il s'agit de nous faire visiter les péripéties du moi....

On s'éclate dans ce style plutôt allégé de l'auteur, l'histoire nous emballe, aussi bien le personnage loufoque d'Ivan Andréiévitch, un mari jaloux qui se prend pour un cocu et parce qu'il ne veut pas vraiment l'être pour de vrai qu'il devient crétin, que dire de la scène où il se retrouve sous le lit des inconnus à force de soupçonner, filer et suivre sa femme dans ses rendez-vous avérés, simplement une paire de gifle, d'autant plus que la scène nous plonge dans un moment hilarant...

Malgré le côte burlesque, Dostoïevski reste Dostoïevski, on retrouve toujours les personnages en conflit intérieur, avec eux-mêmes, une partie sombre des personnages les rend hermétiques dans des situations aussi énigmatiques qu'à un moment les dialogues deviennent un peu indistincts du moment où l'auteur a décidé de nous faire rire au lieu de nous faire réfléchir subrepticement
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La Femme d'un autre et le Mari sous le lit: tout est dit ou presque dans le titre. Ce court récit permet une découverte, et non des moindres: Dostoïevski connaît l'humour et peut fair rire. Si, si, la preuve est là, pour deux euros chez Folio!

Le roman tourne autour du cocufiage, thème qui suscite souvent la dérision et a servi de prétexte à nombre de vaudevilles. le personnage principal prête à rire avec ses manoeuvres ridicules pour vérifier qu'il est bel et bien cocu. le dindon d'une farce grinçante.

Ce titre est une porte d'entrée plaisante sur l'univers du géant Russe. Comparé au format de ses principales oeuvres, il fait moins peur. Et son sujet plus léger fournit un bon marche-pied avant de s'attaquer à L'Idiot ou à Crimes et châtiments, par exemple, où Dostoïevski joue sur un motif beaucoup plus grave et sombre.

Néanmoins, même avec une partition drôle comme ici, on ressent les grincements de l'humour. C'est léger mais sous-jacent demeure le mordant de Dostoïevski.

La Femme d'un autre et le Mari sous le lit n'est pas son roman le plus connu (merci le hasard des fouilles dans la médiathèque) mais gagne à être lu.
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
La mari entra, soufflant et geignant, dit bonjour à sa femme d'une voix chantonnante et tout à fait sénile, et se laissa tomber dans un fauteuil comme s'il venait de coltiner un stère de bois. Il fut pris d'une toux sèche et prolongée. Ivan Andréiévitch, métamorphosé de tigre furibond en agneau effarouché, et pelotonné comme la souris devant le chat, osait à peine respirer de terreur, bien qu'il pût savoir de sa propre expérience que tous les maris bafoués ne mordent pas. Mais cela ne lui vint pas à l'esprit, soit faute d'imagination, soit par quelque autre inhibition. Prudemment, tout doucement, à tâtons, il commença à s'arranger sous le lit pour au moins s'y mettre plus à l'aise. Et quelle fut alors sa stupeur en palpant de la main un objet qui, à son immense surprise, bougea et le saisit à son tour par la main ! Il y avait sous le lit un autre homme...
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D’habitude, Ivan Andreievitch avait grand plaisir à ronfler une heure ou deux à l’opéra italien. Il disait même à ses amis, parfois, que c’était agréable et doux. « La prima dona miaule comme une chatte blanche sa berceuse ! » Mais, des mois avaient passé depuis la dernière saison, et maintenant hélas, Ivan Andreievitch, même chez lui, ne dormait plus la nuit.
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- Vous portez vraisemblablement les stigmates de l'immoralité, jeune homme!
- Ah, vous parlez d'immoralité! Et comment savez-vous pourquoi je suis ici? Je suis ici par erreur : je me suis trompé d'étage. Et le diable sait pourquoi on m'a laissé entrer! Sans doute attendait-elle en effet quelqu'un (pas vous, bien sûr). Je me suis caché sous le lit quand j'ai entendu vos pas d'imbécile et quand j'ai vu la dame prendre peur. Par-dessus le marché il faisait noir. Mais qu'ai-je besoin de me justifier devant vous? Vous êtes, mon cher monsieur, un ridicule vieux bonhomme jaloux.
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On affirme que la musique a ceci de bon, qu’on peut mettre les impressions musicales en harmonie avec n’importe quelle sensation. Un homme joyeux percevra de la joie dans les sons, un homme triste y entendra de la douleur.
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"Rendez-moi un service, monsieur, permettez-moi de vous demander .."

Le passant sursauta et, un peu effrayé, leva les yeux sur le monsieur en pelisse de raton qui l'abordait ainsi sans façon, à huit heures du soir, en pleine rue.
On n'ignore pas que lorsqu'un monsieur de Pétersbourg entre brusquement en conversation, en pleine rue, avec un autre monsieur parfaitement inconnu de lui, l'autre monsieur est immanquablement effrayé.

Ainsi donc, le passant sursauta et fut un peu effrayé.
"Excusez-moi d evous importuner, dit le monsieur en pelisse de raton, mais je .. Je ne sais pas, à vrai dire .. vous m'excuserez sans doute ; vous voyez, je suis dans un certain désarroi .."
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Quel est le plus impressionnant des romans russes ? Un roman-fleuve, une dinguerie sublime qui met en scène quatre frères qui sont surtout quatre fils, autour d'un père détesté et détestable ?
« Les frères Karamazov » , de Dostoïevski, c'est à lire en poche chez Actes Sud Babel.
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