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EAN : 9782268074757
266 pages
Les Editions du Rocher (07/12/2012)
4.28/5   49 notes
Résumé :
À six mille pieds au-dessus des nuages, entre Paris et Los Angeles, l'acteur Tony Curtis souffle ses derniers printemps tandis qu'une jeune inconnue au « nez absolu » amorce une carrière dans le parfum. Une discussion s'engage, leur amitié s'ébauche. Tony Curtis devient l'atomiseur qui répand les senteurs et se mue en joyeux répétiteur du cours d'histoire que Sabrina doit apprendre sur le bout du nez.

De l'Égypte antique aux créateurs parfumeurs du XX... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (37) Voir plus Ajouter une critique
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Découverte d'un nouvel auteur dont j'ai beaucoup apprécié l'écriture. Merci pour cette lecture « enchanteresse ».
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ENVOUTANT
On découvre l'histoire du parfum (us et coutumes, son univers impitoyable...) au travers d'un « nez absolu » en devenir en la personne de Sabrina qui s'est vue confier une première mission l'obligeant à un long voyage en avion, prétexte à une rencontre avec un acteur hollywoodien, Tony CURTIS, qui va être son répétiteur et ainsi nous permettre de comprendre, et d'entrer dans ce monde merveilleux des odeurs.
C'est un délicieux voyage aux pays des senteurs.

A lire absolument pour tous les amoureux du parfum.
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Sabrina, jeune « nez absolu » de vingt-trois ans, rencontre l'acteur Tony Curtis – dont elle n'a d'ailleurs jamais entendu parler – dans l'avion qui la conduit aux USA pour le compte d'un grand parfumeur de Grasse. Très vite, elle pique la curiosité de Tony et leur échange devient prétexte au récit de l'histoire du parfum que Sabrina se doit d'apprendre dans le cadre de ses études. Mais c'est aussi la biographie de Tony Curtis qui nous est dévoilée, un gamin du Bronx que rien ne destinait à la sphère Hollywoodienne. Avec lui nous traversons les différentes époques d'Hollywood, de l'âge d'or au déclin amorcé par la démocratisation de la télévision, le tout placé sous l'égide de parfums au succès mondial et intemporel.

Le Roman du parfum est un récit multiple et original : tantôt roman initiatique, tantôt biographie, tantôt documentaire. Il m'a permis de découvrir un univers dont j'ignorais tout, de la création, véritable composition artistique aux dimensions symphoniques, au marketing actuel et au gommage éhonté du nom des nez. La narration à la première personne nous happe et nous plonge dans l'univers extraordinaire de Sabrina ; elle s'avère dès le début un personnage en décalage avec les autres, comme je les aime. Cette immersion à travers ses sens nous permet de partager sa passion, de percevoir comme elle les parfums infinis qui peuplent le quotidien. J'ai apprécié l'écriture délicate et sensuelle qui exhale diverses senteurs : « Mon parfum est un enfant sauvage né de la pleine lune, un asocial qui se refuse, un autiste éperdu de chimères. Il sait tout de moi ; de lui, je ne sais rien. Ma composition est anxieuse, dissidente, intranquille, méprisante et décline ma joie de l'étreindre. Et à la moindre fausse note, ma partition se fait volatile » (p. 24). le point fort de ce roman est de nous proposer par le biais de la fiction (à moins que ce ne soit la vérité...) une approche de l'histoire à travers le kaléidoscope du parfum ; les grandes époques historiques sont savamment distillées au fil des chapitres, qui sont par ailleurs brefs et bien rythmés. Entre leçons d'histoire, anecdotes et formules de création quasi-incantatoires, Sabrina s'improvise en stimulant professeur. Aussi est-il intéressant de constater que la plupart des civilisations attachaient la plus grande importance au parfum, tels les Egyptiens, chez qui il confinait au divin : ainsi, l'ânti, viatique essentiel au défunt pour accéder à une autre vie. Des jeux olympiques à La Petite robe noire de Guerlain en passant par l'empire romain, c'est à un voyage des sens à travers l'espace et le temps que nous convie ce roman. Petit plus à la fin du volume, une bibliographie abondante sur le parfum bien sûr mais aussi la filmographie de Tony Curtis et une sélection des parfums les plus prestigieux depuis... 1714 !

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Je tiens avant toute chose, à remercier chaleureusement Pascal Marmet d'être avant tout, un auteur si présent pour ses lecteurs via notamment les mails, et de m'avoir dédicacé et envoyé son bouquin. Tous les auteurs devraient être comme cela. Je tiens aussi à remercier les éditions du Rocher pour m'avoir permis de lire ce livre en avant première.

C'est à nouveau pour moi, une formidable découverte. Après avoir lu A la folie que j'ai beaucoup aimé, Pascal Marmet nous plonge d'une part dans l'histoire du parfum, des premiers temps de l'humanité à nos jours, d'autre part de mêlé avec brio une rencontre inoubliable et une romance. Cette trilogie romanesque nous enivre au sens propre du terme.

Commençons par les points forts qui sont assez nombreux. Ce livre est une mine d'or sur l'histoire du parfum. Certes, les ouvrages de ce genre sont assez répandus, mais ici l'auteur mêle à L Histoire une rencontre entre Sabrina et Tony Curtis, l'acteur juif américain. de l'Antiquité avec les reines d'Egypte et les embaumeurs qui utilisé énormément d'éléments olfactifs au décès notamment des Pharaons, aux transit sur la Méditerranée des premiers parfums, au marketing du début du XXeme siècle, tout y passe. Je tiens cependant à préciser que les tonnes d'informations recueillit dans ce bouquin n'explosent pas à la figure du lecteur. Racontée telle une histoire avec bon nombre d'anecdotes, l'histoire du parfum nous transporte d'un continent, d'une époque à une autre sans jamais nous lassé ou nous en mettre plein la vue. C'est un point stratégique. J'ai appris énormément de chose sur le parfum, par exemple le N°5 de Chanel, THE parfum de luxe, a été créé par Gabrielle Chanel en 1921.

Mais l'auteur ne s'arrête pas là. Il met en page l'attitude que nous avons vis-à-vis des parfum, c'est à dire que pour notre génération c'est devenu un produit banal. le marketing nous pousse à acheter avec des techniques diverses et variées. Pascal Marmet met aussi en exergue ces "nez" qui composent les parfums alors que leurs noms sont totalement inconnus. C'est aussi une reconnaissance pour toutes ces personnes qui possèdent ce talent olfactif.

Dernier point sur les parfums, j'ai adoré le passage à Grasse. Je suis déjà aller dans cette ville-parfum, c'est exquis. Les paysages décris nous transportent dans ces lieux sans jamais y avoir posé les pieds. Magique !

Passons à l'histoire de Tony Curtis. Je vous avoue, je ne connais ce personnage que de nom, n'ayant jamais vus aucun film... J'ai été ravie de découvrir son histoire, qui est assez triste. Là encore, des renseignements à souhait sur Monsieur Curtis. D'où il vient, son parcours, l'acharnement du cinéma sur les doublures... Mais c'est le diable Hollywood ! XD Non je rigole. Mais le parcours et surtout les excès de Tony Curtis sont vraiment intéressant, nous en apprenons plus sur les Etats-Unis des années 40 et 50. Toute cette histoire intimement mêlée à celle de Sabrina, le "nez".

L'histoire amoureuse concerne Sabrina et ... vous le découvrirez dans les pages non mais ! Tout ce passe dans un avion en tout cas. Sabrina est un personnage vraiment intéressant. Celle-ci découvre son don lors d'un voyage familial et d'une vie assez morose voir triste car Sabrina se sent à l'écart, non comprise et non entourée. Ce fut la révélation. Dès lors commence un périple pour Sabrina qui saura s'entourer des meilleures personnes en matière de parfum, et entamera une nouvelle vie. Cette personnage m'a touché du fait de ses actes. Elle se prend en main, se donne à fond dans ce quelle entreprend. Une femme forte comme on les aimes !

Pour résumé : Je dois juste rappeler que tout ce qu'il y a dans ce livre s'est réellement déroulé. Sabrina, Tony, Pascal, toutes ces personnes se sont vraiment connus, et on vécus les péripéties racontés dans le livre. Que dire de plus que ce que vous avez lus plus haut ? J'ai totalement accroché. le parfum, Tony Curtis et Sabrina se fondent dans les odeurs de cinéma et de parfums délicats. Nous sommes engloutis par la fluidité du texte, nous sommes transportés dans les époques. Pascal Marmet m'avait prévenue, c'est du changement comparé à A la folie. Mais quel changement ! Une bouffée de parfum délicat. Chapeau l'auteur. Attention néanmoins à la masse d'informations. Cela ne m'a pas gênée car tout était très intéressant, mais je pense que des personnes peuvent l'être.
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J'ai découvert Pascal Marmet l'année dernière grâce à son thriller A la folie qui m'avait plu dans son ensemble (même si la fin m'avait laissée sceptique). J'étais curieuse de lire l'auteur dans un genre différent et surtout, dans un livre consacré à un sujet que je trouve - pour ma part - passionnant : le parfum.
J'ai été très surprise en constatant que le Roman du parfum, était bien plus qu'une rétrospective sur le parfum, contrairement à ce que le titre laisse présager. En effet, Pascal Marmet nous offre bien d'autres choses et notamment de beaux passages sur le cinéma Hollywoodien.
Un roman-documentaire particulièrement bien documenté et qui brille par sa grande originalité, je recommande !

Sabrina, jeune femme possédant un « nez absolu », part en mission aux Etats-Unis afin de créer un parfum en hommage à Michael Jackson. Pendant le vol, qu'elle manque de peu, elle se retrouve installée près d'un personnage charismatique qu'elle ne semble pas du tout connaître… le célèbre Tony Curtis. Sabrina doit réviser afin de réussir l'entrée dans une grande école de parfumerie… passionnée par le parfum et bonne oratrice, elle parvient à apaiser l'ancien acteur, phobique des avions.
C'est ainsi que le lecteur, assistant au voyage, peut lui aussi profiter du cours magistral dispensé par la demoiselle. Mais attention, n'ayez pas peur. Certes l'on retrouve pour l'occasion, beaucoup de passages quasi « encyclopédiques » qui peuvent sembler un peu lourds et casser le rythme du texte, mais il n'en fut rien pour ma part. J'ai adoré découvrir l'histoire du parfum, de son utilisation en Egypte ancienne à sa médiatisation aux XXe et XXIe siècles en passant par sa diabolisation au Moyen Age. Je ne me suis jamais ennuyée une seule seconde et j'envisage même de fouiller un peu plus et de lire d'autres ouvrages sur le sujet !
Mais le parfum c'est bien, c'est passionnant… mais ce n'est pas tout ! Avec la présence d'un monstre sacré du cinéma comme Tony Curtis, vous vous doutez bien qu'il ne se contente pas d'écouter… il apporte aussi sa pierre à l'édifice ! Et c'est parti pour un retour en arrière et la découverte du passé de ce petit garçon juif, baptisé Bernard Schwartz, qui, de chapardeur dans la rue, devient un des plus grands noms du cinéma Hollywoodien des années 50 et 60. Dans les souvenirs de Tony Curtis, on rencontre la grande Marilyn, sa première femme Janet Leigh… et toute une atmosphère très particulière qui m'a donné très envie de voir des films de cette époque (ceux de Tony Curtis notamment, que je n'ai jamais vus - honte à moi - mais également ceux de Marilyn que je ne connais pas non plus !). Je remercie donc Pascal Marmet pour cette plongée dans les univers très différents du parfum et du cinéma Hollywoodien qui, pourtant, se marient à merveille !

Outre cette combinaison des deux univers cités ci-dessus, le Roman du parfum c'est aussi l'aventure de Sabrina, la jeune future étudiante qui manque de confiance en elle et qui tente de gravir les échelons pour réaliser son rêve. J'ai beaucoup aimé son histoire et si le dénouement du livre peut sembler un peu « trop beau pour être vrai », j'ai tout de même apprécié, parce que ça a du bon de rêver un peu de temps en temps. Grâce à son parcours, on rencontre de nombreuses personnalités (autres que Tony Curtis) telles que Joe Jackson et des grands noms dans le monde du parfum : Mona di Orio, Michel Roudnitska…

C'est donc un roman-documentaire très complet que nous offre Pascal Marmet. On sent des années de recherches derrière et énormément d'intérêt pour les sujets traités. La passion transparait et c'est très agréable à lire.
Mais je me répète, ne vous inquiétez pas du grand nombre d'informations délivrées et du mode parfois un peu « magistral » utilisé pour ce faire. Les éléments historiques et scientifiques sont bien intégrés à l'intrigue plus romanesque et ne cassent en rien le rythme de celle-ci… bien au contraire, ils l'enrichissent remarquablement.
Pascal Marmet a choisi de conter son histoire du point de vue interne, majoritairement à travers le regard de Sabrina, mais parfois, dans certains chapitres, à travers les yeux de Tony Curtis. Si les changements ne sont pas particulièrement indiqués dans la mise en page, ils ne prêtent pas à confusion. le lecteur sait, en effet, très vite dans quel « monde » il se trouve et donc quel héros il suivra dans les paragraphes à venir. Cette utilisation du « je » permet une immersion plus grande dans l'histoire et même si je ne me suis pas complètement attachée aux personnages, j'ai pris énormément de plaisir à suivre leurs aventures passées et présentes.

Pendant la lecture du Roman du Parfum, on sent le travail de recherches que l'auteur a effectué mais également sa passion pour les thèmes abordés. le lecteur apprend énormément de choses (sur le parfum et le cinéma Hollywoodien) tout en se divertissant (avec l'aventure de Sabrina)… c'est une véritable réussite, à mon sens ! Et la réussite est d'autant plus complète que, grâce à ce titre, j'ai très envie d'approfondir mes connaissances sur le parfum mais aussi, de voir tous les films de Tony Curtis et Marilyn Monroe !
Lien : http://bazar-de-la-litteratu..
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Je ne vais pas y aller par quatre chemins: j'ai adoré! Ce sera sans doute une de mes plus belles et plus déterminantes lectures de l'année 2013.
En commençant ce roman, je n'imaginais pas dans quelles dédales labyrinthiques j'allais tomber! On plonge directement dans la spirale infernale de toute l'histoire des parfums racontée à travers les âges, nous propulsant ,laissant du reste dans l'expectative : le souffle coupé. . . A ce stade le lecteur est bien ferré, impossible alors de lâcher ce prestigieux roman.Dans ce foisonnement d'idées il est difficile de faire un résumé sans trop en dire et fatalement on oublie ou omet tout un tas de détails importants
Une lecture intelligente, riche et palpitante où tout, de l'ambiance aux personnages, de la conformité historique ,au style agréable, mielleux, parfumant et fluide , poussant jusqu'à la perfection; grouillante de détails et de personnages à faire à tête reposée. J'ai beaucoup aimé le personnage liminaire , cette cyprienne: Sabrina ainsi que l'acteur populaire et internationalement connu,Tony Curtis ,souffrant de la peur de l'avion (aérodromophobie) auquel Pascal Marmet ,parvient sans nous ennuyer nullement à faire passer des messages subtils, en hommage à cet illustre acteur qui n'a jamais reçu de Golden Globe, ni d'Oscar.et qui nous a quitté suite à un malaise cardiaque.. à nous raconter toute l'histoire du parfum à travers les âges. Quelque chose de différent, de plus spectaculaire peut-être. L'odeur masquerait elle le parfum? Aucune similarité avec l'oeuvre Suskindiènne ne pouvait être déceler.
Rebondissements auréolés d'histoires palpitantes ( anecdotiques); finalement , j'ai lu ce roman tant adulé et qui a certes déchainé des passions : excellents moments de lecture interminable , permettant de s'évader du carcan des aléas du travail .L'auteur s'est fait un plaisir grandiose en écrivant ce livre document , enchanta par la même occasion son lecteur avec des notions vulgarisatrices , extravagantes , jubilatoires et revigorantes.
Le livres regorge d'indéniables qualités . Dés la première partie , l'angoisse est à son apopée ,l'on se demande subrepticement de ce qui adviendrait de ce périple aérien du tandem Sabrina- Curtis ,trop obnubilé par les risques du voyage aérien .
Toutefois, dès qu'on est entré dans le roman, l'alchimie fonctionne et on est pris par le déroulement et les répercussions et ricochets. C'est vraiment très bien mené, avec une éloquence déterminante , graine prémonitoire d'écrivains talentueux .
C'est un livre qui contient beaucoup de rebondissements et de révélations, mais je dois dire qu'il ne se lit pas tout seul. Pascal Marmet possède une écriture, sagace annonciatrice de réussite, qui va droit au but, sans chichi et simagrée, mais qui est pleine de sentiments. Il est facile de se laisser aller à l'imprégnation des odeurs , à les connaître et de les apprécier. L'auteur maitrise parfaitement son sujet auquel il associe toute une panoplies de notions idoines , didactiques et percutantes intrinsèques sur le monde de la parfumeries et du grand écran .Le glossaire ( bibliographique) ,en fin d'ouvrage est révélateur à plus d'un titre
Vous l'aurez certainement compris , j'ai beaucoup aimé cette lecture, mais j'ai également bien sué. Composer est une souffrance.


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Citations et extraits (95) Voir plus Ajouter une citation
- Je suppose que cela est possible d'avoir une mémoire absolue. Un excellent parfumeur peut répertorier quelques centaines d'odeurs, d'autres des milliers. Etienne dit souvent que nous sentons ce que nous savons, que le cerveau ne sait voir que ce qu'il s'attend à voir. Et puis, une oreille musicale ou un nez de génie peut émettre de fausses notes. N'est-ce pas par la constance que vient la maîtrise ? Je crois aussi qu'il faut rester un débutant éternel et ne pas se prendre pour Dieu. Mais revenons à nos chameaux. Il est écrit : "Les Egyptiens sont les maîtres incontestés de cet art et ils marqueront de leur sceau l'essor des assemblages odorants et cosmétiques..."

- Pourrais-tu terminer l'histoire savoureuse sur ce mystérieux pays de Pount, Sabrina ? Pour dire vrai, j'en suis tout excité.
- Clac, on tourne ! Moteur. J'en étais au serpent aux colliers d'or et de diamants qui demandait à Shalimaris ce qui l'avait amené ici. Le rescapé raconta sa mésaventure en bafouillant et en croyant que sa dernière heure avait sonné. Le reptile le rassura en lui disant que Dieu avait épargné sa vie, il ne pouvait la lui retirer sans provoquer les foudres de cette divinité. Avec l'aide de la bête au sang froid, Shalimaris repartit en lui promettant de revenir avec une cargaison de tous les ântis de son pays pour le remercier. Le serpent éclata de rire et lui avoua que cela était inutile puisqu'il était le maître de l'ânti, le nectar le plus abondant sur son île où les arbres pleuraient des senteurs. Depuis, chaque fois qu'un navire accostait sur l'île, le saurien le remplissait de parfums, de défenses d'éléphants ou d'animaux rares.
- Extraordinaire !
- Les égyptologues modernes n'ont jamais retrouvé trace de l'île de Pount. En ce qui concerne cet ânti, certains supposent qu'il s'agissait d'une gomme-résine odorante comme la myrrhe produite par les arbres.
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« Shalimar
Voyez-vous, un parfum éveille la pensée.
Victor Hugo.
Aéroport de Roissy-Charles de Gaulle, septembre 2009.
«Votre attention s'il vous plaît ! Le passager Nicollini est attendu en porte 30 avant fermeture
du vol AF8395. Embarquement immédiat pour Los Angeles...»
En entendant mon nom dans les haut-parleurs, j'ai sursauté. Mon livre m'a échappé. Sous le
siège de mon volumineux voisin engoncé entre ses accoudoirs, mon surligneur a roulé. En
mordillant ma lèvre inférieure pour m'empêcher de jurer, j'ai rassemblé mon fourbi éparpillé
sur la table, avalé le reste de mon croissant, bu mon Earl Grey d'une traite en abandonnant
tout espoir de récupérer mon stylo.
«Dernier appel pour le passager Nicollini avant fermeture du vol AF8395. Embarquement
immédiat pour Los Angeles en porte 30...»
J'ai quitté le bar avec mon marqueur jaune en travers de la gorge.
Les secondes s'envolaient.
À mi-parcours, j'ai rebroussé chemin. Je suis revenue pour déloger mon ex-voisin
encombrant. À quatre pattes, j'ai débusqué mon précieux fluo puis, tête baissée, j'ai foncé
vers le terminal au dôme vitré.
Porte 30. A cinquante mètres.
Neuf minutes volatilisées pour un caprice jaune.
J'étais arrivée avec cinq heures d'avance sur l'horaire, avec la peur de manquer le premier »
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Ce qui me heurtait dans cet océan de luxe, ce n'était pas les sommes folles engagées, mais que le nom des créateurs n'apparaissait nulle part. Pourtant, sans leur génie, leur ténacité, leurs insomnies, rien n'était possible! C'était comme si un artiste peintre, moyennant finance, laissait signer par un autre sa toile préféré.
Qui connaissait Ibn Sina, l'inventeur des essences essentielles? Qui savait que René le Florentin avait ouvert la première parfumerie, que Giovanni Maria Farina était l'inventeur de l'eau de Cologne, que François Coty était le père de la parfumerie moderne, qu'Armand Petitjean était le fondateur de Lancôme, qu'Ernest Beaux avait inventé le parfum du siècle Chanel N°5 et qu'Edmond Roudnitska était considéré comme le parfumeur le plus influent du XXe siècle? A part les spécialistes et les historiens... personne!
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Les compositeurs de musiques, les peintres, les poètes ou les écrivains choisissent le titre de leur œuvre. Les parfumeurs n’ont pas cette fortune et accouchent sous x dans la clinique du marketing. Sans vous consulter, on s’empare de cette responsabilité à votre place et vous voilà dépossédé. Il y a de la souffrance, de la joie à enfanter, et le plus beau cadeau d’une mère à son enfant est de choisir son prénom. Si un jour ce parfum voit le jour, j’aimerais qu’il porte son nom de baptême lors de son lancement.
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Je suis venu présenter à Mlle Chanel deux séries de 1 à 5 et de 20 à 24.
Elle a choisi le N° 5.
je lui ai posé la question: Quel nom fallait-il lui donner ?
Elle a répondu " Je présente ma collection le 5 mai, le cinquième de l'année.
Nous lui laisserons donc le numéro qu'il porte et ce numéro lui portera bonheur.
Ernest Beaux parfumeur chez Chanel,créateur du N° 5
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