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EAN : 9782757802618
192 pages
Points (01/02/2007)
3.65/5   13 notes
Résumé :
« Ma mère n'était pas censée posséder de l'argent, elle n'allait pas chez le coiffeur ni au hammam, et encore moins aux mariages, mon père lui interdisait tout. » Naguère, cette femme incarnait pourtant le réveil des femmes algériennes et leur engagement décisif dans la bataille contre l'occupant. Résistante dans l'âme, celle qu'on appelait la Jeanne d'Arc des djebels a vu ses illusions s'envoler. On lui avait promis l'instruction ainsi qu'une société débarrassée de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
La jeune fille et la mère
collection pocket
Prix Jean-Claude Izzo 2006.
mais aussi prix de l'association des écrivains de langue française.

je viens de l'ouvrir, et je suis sensible à l'histoire de la fille comme aux déboires et espoirs/résolutions de la mère, je deviens un lecteur coupé en deux ! d'un côté je compatis aux mésaventures et frayeurs de l'adolescente (12 ans), et de l'autre je m'amuse de l'art de conter, de la verve comique de la narratrice.

On se doute bien que cet humour n'était pas vécu dans ces moments-là, il masque ce qui était vécu, désagréablement, sur le vif. Ce qui aurait mérité un éclat de rire - ou devait être ignoré, prend dans le contexte social et familial, une importance démesurée, voire devient un cauchemar au quotidien.
Il ne s'agit pas seulement de la famille de Leila, mais de la condition de la femme en Algérie !
Le règne des ragots qui compromettent les réputations, les examens
« médicaux » qui traumatisent et réfrènent à long terme la sensualité et la sexualité ; triste bilan des « protecteurs de la femme » !

Le récit prend une tournure générale, avec l'apparition des marieuses, et de marchandages sordides qui font obstacle à la légitime aspiration au bonheur.

Dans le cas de l'auteur, les événements sont dramatiques : chantage à la répudiation de l'épouse et au renvoi de la « fautive », délation à l'intérieur même de la famille, mauvais traitements, dégâts psychologiques intenses, allant jusqu'à la folie.
La trame du « roman » lie les sorts de la jeune fille et de la mère, et on ne peut y rester insensible.

C'est pourquoi on conseillera cette lecture. On apprécie que Leila Marouane connaisse la notoriété. Grâce elle , les cartes sont mises sur la table, chacun voit les séquelles et les enjeux.

Ce récit a donc, outre le plaisir littéraire qu'il procure, une valeur d'avertissement et devient un objectif de lutte.
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Je commence à connaître un peu les écrits de Leïla Marouane et chaque fois je vais à la découverte de situations que l'on savait exister, mais que l'on taisait.
Là, en l'occurrence, une femme qui a milité, été dans les maquis se retrouve mariée et mère de famille, entre autres d'une fille qu'elle voudrait instruite, libre, enfin libre de faire de son corps et de sa vie ce qu'elle veut, contrairement à elle.
« va, va, disait-elle en me poussant par l'épaule. Va lire. Va nourrir ton esprit. Libère-toi… »

Hélas, c'est sans c compter sur le destin qui la fait rencontrer un jeune homme et surtout, sans imaginer qu'elle va se faire surprendre par le père.

Contrairement à ce que l'on pourrait penser, c'est la mère qui devient folle de rage et qui martyrise sa fille. On comprend au fil de la lecture que cette femme ne veut pas que sa fille soit mariée contre son grè, alors, elle l'enlaidit, la frappe pour que personne ne veuille plus d'elle, malgré les marieuses qui viennent chez elle dès qu'elles apprennent que la fillette a « peut-être perdu sa virginité »
Le père l'a pourtant faite « vérifier » par une vieille moyennant finances.
Livre dur, mais Leila Marouane sait faire passer les messages et on comprend que la mère va tout faire quitte à se démolir pour que sa fille sorte de ce « mauvais pas » .
A lire bien sûr !
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Pas totalement conquise par la langue et le style, - quoique sa rudesse ne me déplaît pas vraiment, elle est souvent salutaire en regard du contenu- je l'ai été par le fond, et par le ton. Une grande force se dégage de ce petit livre ramassé sur lui-même, et un grand amour de la vie. La dénonciation de la condition féminine en Algérie (génération de la guerre d'indépendance pour la mère, puis celle de sa fille) n'en est que plus efficace. La cruauté des faits n'écrase jamais l'espoir ; rarement pathétique ce récit est au fond d'un grand optimisme, et s'il nous secoue, c'est sans nous abattre.
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lecture difficile mais qui rend bien la souffrance des femmes en terres islamiques : insupportable
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Un roman puissant sur la soumission des femmes en Algérie. La mère veut que sa fille s'émancipe mais n'arrive pas à se soustraire au poids de la tradition. Cette ambigüité est insoutenable pour la jeune fille. L'auteur dénonce les archaïsmes de la société algérienne qui maintiennent les femmes en état de dépendance vis à vis des hommes, ne leur offrant guère d'autres choix que la folie, la violence ou l'exil.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Quand j'avais fini de l'aider dans les petites tâches ménagères, elle m'incitait à prendre un livre. Va, va, disait-elle en me poussant par l'épaule. Va lire. Va nourrir ton esprit. Libère-toi.
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– Où que tu sois, il se trouvera toujours quelqu’un, un homme ou une femme d’ailleurs, pour te dire directement ou indirectement que tu fais du bon boulot… pour une femme. Que c’est presque l’œuvre d’un homme. Ou pour soupçonner un homme derrière ton travail.
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Tu ne sauras jamais assez l’importance de l’école, me disait-elle, son pouvoir et son influence, sans l’instruction les révolutions n’auraient pas vu le jour, le monde n’aurait pas évolué… Pourquoi crois-tu que les dictateurs la redoutent comme la peste ?
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