AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782020047135
192 pages
Seuil (01/10/1977)
4.18/5   36 notes
Résumé :
Les idées reçues ont la vie longue. Depuis le XVe siècle, nous vivons sur celle forgée par les hommes de la Renaissance que le Bas Empire romain est une période sans intérêt, méprisable. Perçue à travers le prisme de la Rome classique qui la précède ou celui de la civilisation médiévale à venir, elle n'a jamais été considérée pour elle-même. L'objet de ce li... >Voir plus
Que lire après Décadence romaine ou Antiquité tardive ?Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Court mais dense, ce livre évocateur a pour ambition d'exposer à un public large une réévaluation de l'Antiquité tardive, un temps défini entre l'Antiquité cicéronienne et le haut Moyen Age. L'ouvrage oeuvre ainsi à réhabiliter un temps dénoncé par les Modernes comme un temps de décadence, début du Moyen Age trop souvent décrié comme un temps d'obscurité intellectuelle et culturelle par les auteurs de la Renaissance.



Cette publication posthume de H-I Marrou est très plaisante à lire et permet d'appréhender autrement cette période aucunement « décadente » ; les méditations de l'auteur doivent cependant être prises avec du recul, les hypothèses avancées sont souvent très suggestives et discutables en particulier sur la « nouvelle religiosité » qui s'inscrit dans la théorie d'une théologie de l'histoire chère à l'auteur.
Commenter  J’apprécie          40
Livre très intéressant mais le néophyte s'y perd un peu. J'aime beaucoup l'hypothèse de l'auteur et, clairement, il parvient à nous démontrer que la fin de l'empire romain n'est pas une période décadente et de barbarie tel qu'on la décrit souvent. Elle a été riche d'innovations dans bien des domaines. Malheureusement, je ne suis pas un grand connaisseur de l'histoire romaine et je dois bien avouer que je perdais parfois le fil de l'ouvrage. Ce n'est donc pas vraiment un livre d'initiation.
Commenter  J’apprécie          100
De même que Huizinga a remis en cause la version d'une fin de Moyen Âge décadente, Marrou démontre avec pertinence que la fin de l'Antiquité fut bien autre chose qu'une plongée dans la Barbarie. Ce livre est donc indispensable pour qui s'intéresse à l'Antiquité.
Commenter  J’apprécie          50

Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Pour nous, qui venons après l'Aufklärung, Hegel et Darwin, la notion de « devenir » est comme naturellement associée à celle de progrès ; pour les Anciens au contraire - on ne le répétera jamais assez -, la genesis, c'est le passage de la puissance à l'acte, du non-être à l'existence, donc avant tout un changement, qui s'oppose à l'immutabilité de l'Être : ce qui a commencé doit nécessairement finir un jour.

Depuis l'origine - enfin, disons depuis Hésiode (l'âge d'or, l'âge d'argent... l'âge de fer) -, les Anciens ont toujours été familiers avec l'idée d'un déclin inévitable.

Pour nous en tenir à Rome, comment ne pas évoquer, avec Santo Mazzarino, le passage où Polybe nous montre Scipion Émilien, le jour même de la prise et de la destruction de Carthage, citer en pleurant les vers fameux de l'adieu d'Hector à Andromaque :

Il viendra le jour où elle périra la sainte Ilion
Et Priam, et son peuple...

Scipion, nous dit Polybe qui était alors à ses côtés, pensait à sa propre patrie et craignait pour elle, en songeant à l'instabilité des choses humaines. Polybe lui-même a formulé, dans son livre VI, une théorie de l'évolution historique : les régimes politiques, assimilés à des organismes vivants, doivent nécessairement passer par trois étapes, la croissance, la maturité, le déclin.

Tous les grands historiens de Rome, Salluste, Tite-Live, Tacite, jettent sur leur temps le même regard mélancolique, expriment la même tristesse devant le déclin commencé. (pp. 120-121)
Commenter  J’apprécie          30
J'imagine le lecteur assez déconcerté : plus nous accumulons de témoignages en faveur de l'antiquité tardive, de son originalité, de sa fécondité, plus s'estompe à ses yeux l'image traditionnelle de la fin du monde antique. Il est bien vrai que l'historien est embarrassé lorsqu'on lui demande d'apporter un témoignage ayant directement enregistré l'événement. C'est un fait, les contemporains de l'écroulement de l'Empire romain d'Occident n'en ont pas pris conscience.
Commenter  J’apprécie          80
La foi chrétienne implique toute une théologie de l'histoire : elle affirme l'existence et l'application progressive dans le temps d'un plan conçu et disposé par Dieu pour réaliser le salut de l'homme, rachetant le péché, et conduisant la création à la fin voulue par le Créateur : la véritable histoire de l'humanité est cette histoire du salut, Heilsgeschichte ; la réalisation de ce plan divin, de cette oikonomia, implique toute une pédagogie divine, une éducation graduelle de l'humanité devenant peu à peu capable de recevoir la révélation plénière et le don de l'Esprit. (pp. 74-75)
Commenter  J’apprécie          50
(le sport athlétique) n'avait pas cependant complètement disparu mais, très tôt miné par les ravages du professionnalisme qu'à notre tour nous connaissons bien, ces concours qui, dans l'ancienne Grèce, avaient constitué la base de l'éducation libérale ne sont plus que matière à spectacles. Qu'on ne s'y trompe pas: les dix jeunes filles en bikini de la célèbre mosaïque de Piazza Armerina ne sont que des athlètes pour la montre. Leur quasi-nudité ne sert qu'à donner plus de piquant à leur exhibition équivoque en sous-vêtements.
Commenter  J’apprécie          30
Là où le déclin est le plus éclatant, c'est dans les villes: c'en est fait de cette civilisation à dominante urbaine qui - lumières et ombres mêlées- avait caractérisé le monde antique. Cet effacement va durer des siècles: le renouveau de la ville, à partir du XIè siècle, marquera l'émergence de la civilisation de l'Europe moderne. (p.143)
Commenter  J’apprécie          20

Video de Henri-Irénée Marrou (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Henri-Irénée Marrou
« Personne ne soupçonne l'existence des Murs Blancs. Pourtant cette propriété a marqué l'histoire intellectuelle du XXème siècle. Elle a été aussi le lieu, où enfants, nous passions nos dimanche après-midi : la maison de nos grands-parents… Après la guerre, ce magnifique parc aux arbres centenaires niché dans le vieux Châtenay-Malabry, est choisi par le philosophe Emmanuel Mounier, pour y vivre en communauté avec les collaborateurs de la revue qu'il a fondé : Esprit. Quatre intellectuels, chrétiens de gauche et anciens résistants, comme lui, Henri-Irénée Marrou, Jean Baboulène, Paul Fraisse, Jean-Marie Domenach, le suivent avec leurs familles dans cette aventure. Ils sont bientôt rejoints par Paul Ricoeur. Pendant cinquante ans, les Murs Blancs sont le quartier général de leurs combats, dont la revue Esprit est le porte-voix : la guerre d'Algérie et la décolonisation, la lutte contre le totalitarisme communiste, la construction de l'Europe. Et bien sûr, Mai 68... Une vingtaine d'enfants, dont notre père, y sont élevés en collectivité. Malheureusement, les jalousies et les difficultés nourries par le quotidien de la vie en communauté y deviennent de plus en plus pesantes… Peut-être est-ce une des raisons pour lesquelles cette histoire est tombée dans l'oubli, et que personne n'avait pris la peine de nous la raconter jusqu'alors. Pourtant, beaucoup d'intellectuels, d'artistes et d'hommes politiques y ont fait leurs armes : Jacques Julliard, Jean Lebrun, Ivan Illich, Chris Marker, Jacques Delors et aussi… Emmanuel Macron. C'est grâce à leurs récits et confessions que nous avons pu renouer avec notre histoire : transformer un idéal difficile en récit familial et politique. » L. et H. Domenach
+ Lire la suite
Dans la catégorie : inconnuVoir plus
>Péninsule italique jusqu'à 476>Italie et Rome antique>inconnu (20)
autres livres classés : antiquité tardiveVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (98) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3175 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}