Les divagations de Mr Sait-tout

Pour ceux qui ne se souviennent pas de de ce docte personnage qui a, autrefois, traversé les pages du journal "Pilote", un cours de rattrapage est, aujourd'hui, prévu.
Le texte est de René Goscinny et les dessins sont de Martial.
A l'époque, d'ailleurs, les deux auteurs laissent à monsieur Sait-Tout l'entière responsabilité de ses déclarations et ne s'associent en aucune manière aux conclusions auxquelles il aboutit...
Ce savant à la barbe blanche semble vénérable.
Il se dit mû par la curiosité historico-scientifique et recherche dans la nuit des temps l'origine de certaines expressions dont l'usage a subsisté jusqu'à nos jours.
Il a consulté bien des vieux grimoires...
Et c'est, pour sa première conférence, dans un manuscrit du moyen-âge, qu'il a trouvé cette très intéressante histoire :
"Le royaume de France était prospère.
Partout on construisait des C.L.M. (châteaux à loyer modéré).
On se battait un peu contre les anglais...parfois victorieusement !
Les personnages légendaires, Cochise n'existant pas encore, étaient Ivanhoé et Robin des bois , l'archer justicier qui ne ratait jamais sa cible...
Dans les riantes campagnes qui entouraient le château de sire Gontran de Ragoût, un jeune paysan rêvait des exploits de Robin et essayait de les égaler...
cela lui avait valu un surnom, on l'appelait : le robinet !..."
Monsieur Sait-Tout est-il un véritable homme de science ?
Ou un vieil original farfelu adepte des jeux de mots et de la fantaisie ?
Il est apparu dans les pages du journal de "Pilote" à l'occasion de son deuxième anniversaire.
Quatre ans et presque une dizaine de conférences plus tard, il tire sa révérence avec une révélation fracassante et quelques petites découvertes :
"Charlemagne a créé l'école.
Mais l'empereur et ses contemporains ont été les auteurs de bien d'autres inventions scolaires...
...Charlemagne qui, contrairement à la légende, n'avait pas la barbe fleurie mais portait seulement la moustache, se désolait du bas niveau intellectuel de son empire...."
Goscinny et Martial, pour notre plus grand plaisir, s'en donnent à coeur joie.
Cet album, paru en 1974, reprend tous les récits complets parus, à l'origine, dans le journal d'Astérix et Obélix.
C'est drôle, loufoque, plein de talent et de fantaisie.
C'est une sorte de "rubrique à brac" ou plutôt de "dingodossier" avant l'heure.
Goscinny est en forme et le dessin malicieux de Martial fait mouche.
C'est véritablement un classique de la BD malheureusement injustement oublié.