AmeriKKKa, Tome 2 : Les Bayous de la Haine : Tallahassee, Floride

Bye bye Texas, hello Floride !

Tallahassee plus précisément...
Steve Ryan et Angela Freeman ont du pain sur la planche. Jack Lancaster, 80 piges au compteur, vient de se faire dessouder. Témoin privilégié de l'un des drames les plus terrifiants de l'Alabama alors qu'il était encore dans la fleur de l'âge, ce sémillant octogénaire, qui s'apprêtait enfin à témoigner, n'a désormais plus de comptes à rendre qu'envers son créateur.

Nouvel état, nouvelle exaction du KKK, nouvelle enquête légèrement moins aboutie que la précédente mais tout aussi passionnante.
Les salauds revendiquent leur statut de tristes glands décérébrés avec toujours autant d'enthousiasme.
Du flic véreux en veux-tu en voilà, de l'enquêteur aussi câlin et attachant qu'un pitbull affamé, de la sale gueule un brin caricaturale aussi éveillée et à l'aise qu'un troupeau de candidats de télé-réalité s'essayant aux chiffres et aux lettres, si la recette diffère, les ingrédients de base restent les mêmes d'où cette très relative déception à la lecture de ce deuxième opus...

En route pour l'Idaho. Etienne, c'est quand tu veux!!!!

Ce tome se déroule en Floride où un homme a été assassiné. Si on doute que cette mort ait été naturelle, c'est parce que cet homme s'était constitué partie civile dans le procès contre ceux qui avaient incendié l'église de Birmingham et que les coupables devaient être rejugés.
Et pour cette enquête les deux enquêteurs" rencontrent un vieil homme qui avait réussi à infiltrer le Klan.

Le début était prometteur, mais la seconde moitié n'était absolument pas à la hauteur et retombe aussi vite qu'un soufflé. Tout ce qui attirait la curiosité du lecteur est soigneusement mis de côté.
Si le premier tome m'avait surprise et plu au point de vouloir continuer l'aventure, ce second tome m'a vraiment déçue.

Ce deuxième tome de la série AmeriKKKa, narrant des épisodes de la vie du KKK aux États-Unis, se déroule cette fois-ci à Tallahassee en Floride.
Un procès doit y avoir lieu concernant un meurtre raciste commis 48 ans plus tôt. Pourquoi tant de temps entre le crime et le procès ? Parce que toutes les autorités blanches de Tallahassee ont pendant toutes ces décennies ralenti le cours de la justice. Mais, alors que le témoin principal voit enfin arriver le jour où il va pouvoir faire son devoir, il est assassiné. Les 2 agents, héros du précédent tome, arrivent donc sur place et se mettent en relation avec le chef de la police locale. Bien qu'il soit Noir et qu'il désire les aider, les rangs de ses hommes sont infiltrés par le KKK. Ils arrivent malgré tout, très vite, à se rendre compte que toutes les actions racistes dans le coin sont dues à un homme et ses 2 beaux-frères...

Mes remarques sont identiques à celles que j'avais faites pour le premier tome : que c'est mal dessiné ! (c'est un comble pour une BD). Il faudrait que Nicolas Otéro s'applique quand même parce qu'on dirait qu'il a dessiné toutes les planches à toute vitesse en une journée ! Tous les personnages sont des caricatures (les racistes ont vraiment des têtes d'abrutis) et sont difficilement reconnaissables d'une case à l'autre.

Mêmes si les ingrédients sont identiques à ceux du "Canyons de la mort" mais avec un scénario moins confus et plus simpliste, et en mettant de côté le graphisme, cette BD se laisse lire. La partie documentaire finale retrace l'histoire du KKK depuis la fin de la guerre de Sécession jusqu'aux années 80.

Un deuxième tome d'Amerikka dans le bayou. Born in the bayou... se lamente l'alligator en versant une larme... Un doigt de whisky, capitaine... non juste une larme aussi.

Cette deuxième aventure est déconnectée de la première. le racisme "anti-négro" est partout dans le Sud. Born in the USA chante Springsteen... et comble de malheur pour le chanteur en marcel immaculé, cette chanson critique sur les USA va finir en hymne des culs-terreux qu'il voulait dénoncer... Nul n'est prophète en son pays.

Bref, sur fond de vol d'alligators et de trafic (image d'Épinal du bayou), on déterre un crime raciste vieux de près de 50 ans. On se croirait dans ce film pétri de bons sentiments. Mais ici, les membres du KKK savent couper la branche pourrie à temps pour échapper à la justice. Momentanément, on l'espère. Mais de gros pontes se profilent à l'horizon, preuve qu'un événement passé peut encore faire trembler. Au Klan, on ne badine pas avec les secrets.

Le dessin est toujours aussi hésitant, à mon avis. le scénario a resserré les boulons. L'histoire ne se clôt pas au terme des 47 pages et, comme on dit, la suite au prochain numéro. C'est plutôt bien vu, afin d'entretenir le suspense et d'aller un peu plus profondément dans les rouages du Klan. le "dossier" final aborde (en 3 pages) les origines en 1865 et l'histoire du Klan.

Ce second tome quitte le Texas pour la Floride... J'espérais lire une autre mise en lumière de l'organisation du Klan, mais c'est plutôt le même épisode que le premier : a savoir de flics véreux qui se font choper et quelques morts à côté.
Pourtant, ça partait bien avec cette vieille affaire de 50 ans, et ce Gars viré de son travail.... mais on n'en saura pas beaucoup plus sur ces deux sujets.
Finalement, c'est le dossier en fin de volume qui reste le plus intéressant à lire.