L'Ivresse des dieux

On rigole pas tous les jours dans ces villes de banlieues . Les vols , les trafics en tout genre , l'ennui et cette violence ordinaire entre ces murs de béton gris et tristes . C'est dans une de celle –là qu'officie Max Ripolini , Chef Adjoint de la police municipale de Marne La Vallée . Max , l'artiste humaniste et fan de musique classique a de plus en plus de mal a faire son travail quotidien d'autant plus qu'un tueur en série trucide et défigure de jeunes femmes dont son ex . Aidé de son fidèle chien Médor et de l'inspecteur Mangin il va devoir faire face aux dures réalités de la vie et garder confiance en lui s'il souhaite rester vivant .
Un roman noir , cru , qui dépeint un quotidien sombre mais si réaliste et dont les crimes qui jonchent le sol de cette banlieue étouffante ne sont qu'un prétexte à la découverte d'une belle brochette de personnages à qui la vie n'a fait aucun cadeau , des gueules cassées par la misère et la déchéance que l'espoir a depuis longtemps déserté .

Ce roman policier est assez déconcertant pour commencer car il reprend les principes des tragédies grecques anciennes. le lecteur rencontrera donc sur son chemin parodos, stasimon, diégesis et mimésis, et pour finir exodos. Autant de termes grecs qui servaient à découper l'action pendant le jeu de l'acteur et du choeur sur scène. D'un point de vue narration, l'exercice de style est particulier aussi, il y a un seul et unique héros parlant à la première personne : Max Ripoloni (le policier municipal). On trouve ensuite le coryphée qui tour à tour s'adresse au héros comme le ferait son subconscient ou encore le décrit à la troisième personne. Enfin le choeur qui sert de narrateur omniscient et permet de se détacher du héros pour aller voir ce qui se passe ailleurs.
Il faudra donc pour le moins quelques pages d'adaptation au lecteur pour s'y retrouver avec ce style et ce découpage pour le moins original.

En ce qui concerne l'histoire, on vie et transpire par la peau du héros, ses errances dans la ville nouvelle de Marne-la-vallée qui n'est pas bien rose. L'auteur réussi ici à transcrire la lèpre du béton comme il la nomme et à communiquer ce sentiment de mal-être au lecteur. Par rapport à l'énigme policière, c'est plutôt bien ficelé même si le coupable nous est un peu livré comme un colis à la fin ... c'est un peu dommage car on aurait aimé finalement que notre héros finisse par trouver lui-même ce tueur.

Cela m'a laissé une impression mitigée, expérience de lecture intéressante mais plus dans la forme que dans le fond... Il ne vous reste donc plus qu'à le lire si vous voulez vous faire votre propre opinion !
Bonne lecture.
Edit du 21/09/2010 corrections mineures
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Un coup de coeur , intrigue bien menée , lecture passionnante , personnages attachants ...