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Le Trône de Fer - Intégrale tome 4 sur 7

Jean Sola (Traducteur)
EAN : 9782290022177
960 pages
J'ai lu (29/09/2010)
4.3/5   2384 notes
Résumé :
Le royaume des Sept Couronnes est sur le point de connaître son plus terrible hiver : par-delà le Mur qui garde sa frontière nord, une armée de ténèbres se lève, menaçant de tout détruire sur son passage. Mais il en faut plus pour refroidir les ardeurs des rois, des reines, des chevaliers et des renégats qui se disputent le trône de fer. Tous les coups sont permis, et seuls les plus forts, ou les plus retors, s'en sortiront indemnes...
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Critiques, Analyses et Avis (134) Voir plus Ajouter une critique
4,3

sur 2384 notes
Alors voilà après une lecture de ce tome je vais essayer d'écrire une critique vu que c'est encore frais. En fait au début je lisais Game Of thrones en intégrale vu que j'étais complètement mordu de la série et que je voulais en revivre les meilleure scène en les relisant, du coup l'an dernier j'ai acheté et lu l'intégrale 3 après avoir lu les deux premiers, pensant y trouver l'équivalent de la saison 3 : grosse erreur puisque les 300 dernières pages à peu près recouvraient toute la saison 4 en ce moment diffusé. Donc bon, tant qu'à faire, en tant que véritable fan, je me suis dit «  maintenant spoilé à mort, et pourquoi pas continué ? Je peux pas me passer de cette série alors tant qu'à faire avoir un rayon d'avance ! » donc me voilà entrain de recevoir ce bel intégral 4 pour mon anniversaire.

Que dire de cette lecture ? J'ai trouvé que cet intégrale était très différent de tous les autres ce qui en fait ne devrait pas nous surprendre, comment les choses ne pouvaient ne pas être complètement changés après la mort de grand personnages comme le jeune Loup, Catelyn Stark, Tywin Lannister, King Joffrey... ? Ces grands événements marquent de grands tournants qui font que l'auteur a choisit de nous présenter les choses d'un tout nouvel angle. Il nous est donc loisible d'apprécier les aventures de certains nouveaux personnages notamment avec Dorne mais aussi ici les Fer-Nés assez banalisés précédemment prennent une immense importance. le récit au grand plaisir de certain et déplaisir d'autres se base énormément sur Cersei Lannister et Jaime ainsi que Brienne de Torth et puis surprise des personnages peu représentés comme Samwell Tarly éclipsent totalement d'autres mieux représentés comme était Jon Snow dans les précédents tomes.
Quoi qu'il en soit on peut remarquer un rythme bien plus lent...dans ce tome il y a bien moins d'actions...parfois on peut même avoir l'impression que rien ne se passe et là encore après toutes les péripéties du précédent tome, j'ai envie de dire qu'il fallait s'y attendre. En réalité on peut plutôt voir cet intégral comme la retombée immédiate de la mort du roi Joffrey et de sa main Tywin Lannister, de celle du Prince Oberyn, des deux frêres Clegane, de la fuite de Tyrion Lannister et celle de Sansa Stark-Lannister , de Balon GreyJoy, de la fuite d'Arya Stark, du grand retour de Mama Stark et tellement plus ! Autant dire qu'on a pas l'impression de danser avec des dragons mais plutôt avec des fantômes, d'ailleurs je m'amuse souvent à appeler cette saga «  Game Of Ghosts ».
Est-ce pour autant que la qualité est moindre et le récit pas aussi bon que les précédent ? NON. Une fois passé ce côté très restreint des points de vue et cette ambiance très glauque et assez fantomatique, les événements ont beaux être lents et plus stratégiques ( nous sommes donc là dans le véritable jeu des thrones, «  tu gagnes ou tu meurs » ou trahisons, stratagèmes, manipulations vont bons trains, plutôt que dans de l'action intempestive magico-médiévale) cela ne reste pas moins un intégrale très intéressants pleins de rebondissements, de trahisons, de violence et de mauvais sentiments comme on les aime avec une plume très bien magné dans un vaste univers plein de richesses qui nous laisse toujours pantois et plein de question «  mais que va t-il se passer ? Comment ça va se finir ? » autant dire que ce côté imprévisible et palpitant : il y est toujours !

Etant donné que l'auteur fonctionne et découpe son récit par personnage et bien, je vais faire de même afin de faire le point sur chacun d'eux.

Brienne : Je commence par cette demoiselle parce que franchement, elle fait parti de mes personnages préférés dans la livre ! Si Brienne de Torth n'a jamais eu un physique facile elle est ici le symbole de la fidélité, la bravoure et la beauté d'âme. Malgré les dures étapes qu'elle enchaine elle ne perds pas de vue sa promesse et c'est avec loyauté qu'elle avance. L'auteur nous habitue à des personnages tordues, vicieux, grossiers, haineux, traitres, assoiffés de pouvoir...il n'en est rien pour Brienne qui réfléchit toujours avec son épée, sa bravoure et son coeur. Dans un monde de brute cette dame si robuste à une bonté d'âme hallucinante qui fait qu'on ne peut que l'aimer, et mieux je dirai : l'admirer. Je trouve que le personnage de Brienne prend une ampleur très importante, j'aime beaucoup sa fidélité à Jaime et la sorte «  d'amour » qu'elle lui porte de sorte que tout au long de son périple on retrouve beaucoup Jaime Lannister dans ses pensées. Brienne est un personnage émouvant : rejeté pour son physique et sa différence, jeune fille qui n'a jamais voulu ce qui avait été décidé pour elle, personnage qui a beaucoup souffert et qui, pourtant, n'a jamais failli à ses promesse. le fait que Podrick Payne l'ai suivi et soit devenue son compagnon de route rajoute un petit côté comique et qui plus est attachant à leur périple. Si quelques «  chapitre » sont calmes, dautres sont pleins d'actions et trépidants notamment la rencontre avec Lady Coeurdepierre qui m'a laissé sans voix. L'auteur est vraiment un sadique, je veux la suite !

Jaime : Ah Jaime ! Ai-je déjà mentionné à quel point j'aimais ce personnage ? Je crois que c'est une chose faite dans les critiques des tomes précédents et je ne remercierai jamais assez l'auteur d'avoir fait de son personnage autre chose que «  le régicide » dont on ne faisait que parler, lui avoir donné de la profondeur donne quelque chose de plus que j'apprécie beaucoup !
Jaime comme on a pu le voir depuis son retour – et selon moi bien avant depuis la fin de sa captivité à Vivesaigues- de son périple avec Brienne est revenue en homme différent. Il était le régicide il est revenu en Jaime Lannister, désireux d'être autre chose qu'un simple parjure qui a assassiné celui qu'il devait protéger. C'est un personnage plein de ressources et indéfiniment plus humain qui nous revient, un personnage qui, ayant été exposé aux souffrances, revient avec une âme. Un personnage aussi qui était complètement lié à sa soeur, la suivant dans tous ses désirs et tout ses plans et qui, malgré la douleur que cela lui inflige, apprends à s'en détacher et à même la contrer quand il réalise que celle-ci outrepasse ses droits et la raison. Il n'est plus lié à Cersei il est même un contre-pouvoir que l'on apprécie pour son évolution et sa différence...on est donc agréablement surpris de voir Jaime s'éloigner d'une ignoble femme. Ce que j'ai beaucoup aimé dans le travail de George R.R Martin est la capacité qu'il a de nous décrire le calvaire qu'est la perte de la main d'épée de Jaime sans pour autant tomber dans l'exagération ; la perte de la main de Jaime ne peut que changer le personnage et ses orientations. Enfin j'aime beaucoup le sens de l'humour un peu caustique de Jaime de même que sa manière d'un peu remplacer Tyrion qui manque dans cet intégrale quand Jaime fait preuve d'esprit par exemple pour assiéger Vivesaigues.

Cersei : Quand le chat n'est pas là les souris dansent...en l'occurrence ici quand son fou de roi fils meurt et sa Main de père le rejoint, Cersei Lannister ne se sent plus et entend régner sur le royaume des septs couronnes, s'approprier toute la puissance dont elle peut se faire acquisitrice et bien plus afin que tout le peuple s'en souvienne. Mais le pouvoir ne rend pas fou tout homme qui en abuse ? Cerseil Lannister dans ce tome en est la caricature même. le chagrin, le désespoir, la volonté de puissance la pousse dans des décisions folles car elle est aveuglé tout du long par la vengeance et par l'envie irrépressible de contrer une prophétie. On voit beaucoup Cersei qui représente à travers son regards toutes les intrigues malhonnêtes de Port-Réal, on suit son ascension comme sa chute. Et alors la chapeau Mr Martin pour réussir même à nous faire avoir de la peine pour un personnage aussi ignoble que la reine Cersei car à quelques moments, on peut voir une mère folle de désespoir, une jeune fille déçue qui aurait aimé que sa vie ressemble à un conte de fée avec le Prince Rhaegar comme mari, une mère inquiète, une femme qui a peur de vieillir, une femme qui veut accomplir de grandes choses et à peur de se retrouver prisonnière de la misogynie de l'époque médiévale, une femme qui veut simplement montrer ses griffes de Lionne. Mais bon voilà...à trop en faire Cersei attise même la haine du lecteur. La chute assez inattendue de Cersei est incroyablement bien manié, bien écrite...c'est palpitant. Même si on s'inquiète pour Cersei quand on repense à feu Ned Stark et tous les autres on se dit qu'elle ne mérite que ce qu'elle à, c'est jouissif !

Alayne : Après toutes les horreurs qu'a vécu Sansa Stark à Port-Réal on pourrait se réjouir de la voir fuir cet endroit oui mais pas là.. Sansa se retrouve entre les mains sournoises et manipulatrices de Petyr Baelish ou le plus vilain et imprévisle de tous les personnages. Si la petite Stark quitte un monde plein d'horreur elle entre dans un nouveau les «  Eyriés imprenables » hauts, sombres, silencieux...mort ! Elle est obligée de quitté la Sansa Stark qu'elle était pour devenir Alayne Stone et après la mort de sa tante Lisa la petite est obligé de mentir et de devenir le meilleur pion de Little Finger qui a tout prévu pour elle. On pourrait se sentir rassuré pour elle voir heureux mais c'esy une partie qui est vraiment sous tension vu que Little Finger a toujours plus d'un tour dans son sac et puis les ennuies ne font qu'arriver avec les accords passés entre le Lord Protecteur et les vassaux de la maison Arryn. Suspens suspens...partie qui devient très très intéressante.

Arya : AAAAAH Arya l'un de mes personnages préférés ! Après tant de péripéties et d'errance avec le limier la voilà partie pour Braavos sur les traces de Jaqu'en Hacguar. Partie intrigante de par la découverte des sans visages, de Braavos, des taches d'Aryan, de son entrainement ( dur) pour devenir «  personne ». le personnage d'Aryan est très intéressant car très courageux et de plus en plus sombre. Oui cette petite fille a vue beaucoup de choses, oui cette petite fille est prête à beaucoup de choses et oui cette petite fille en vient même à tuer. J'avoue que le côté sombre de ce personnage est à la fois intriguant et flippant...dans cet intégrale on en vient même à se demander «  j'usqu'ou serat-elle prête à aller pour se faire accepter par l'homme plein de gentillesse ? ». Aussi dérangeant que puisse paraître ses entrainements et ses changements en Cat des Canaux Arya est un personnage dont les péripéties sont palpitantes et un personnage qui ne cessera de m'intriguer. Je dois aussi dire qu'il s'agit d'un personnage touchant, qui a tout perdu et ne croit plus en rien. L'auteur nous laisse de son côté sur un grand suspens !

Les fers-né : Autant le dire tout de suite : les chapitres concernant les fer-nés sont ceux qui m'ont le moins plus. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'on ne les connait pas et s'imposent vraiment énormément dans cet intégrale comme une grande menace, aucun n'est attachant, ils sont tous brusques et ignobles...et ce petit peuple «  opprimé » veut prendre tout westeros alors qu'ils ne sont que des sauvageons de la mer. Disons que les Fer-Nés c'est un univers tout à part...un peu comme les sauvageons du mur sauf que les sauvageons du mur ont été mieux introduits par l'auteur ou alors ça ne tient qu'à moi : je les préfère. Aeron Tiffe-trempes, le dieu noyé et toutes leurs traditions ne m'ont pas tellement emportés pas plus que leur guerre pour le trone de Grès et leur folie de vouloir prendre Westeros et dominer le royaume en s'asseyant sur le Trone de Fer. Autant dire que le seul personnage qui a un peu de mon affection est Asha pour sa détermination de s'implanter dans un monde rustres et misogyne en tant que femme, sa manière de répondre aux hommes et d'être plus fort qu'eux et puis ben...de rattraper un peu la connerie dont a pu faire preuve Theon Greyjoy.

Samwell : être sur le mur, à la garde de nuit, dans le froid...franchement quand c'était avec Jon Snow : aucun problèmes ! J'aime beaucoup le point de vue de Jon Snow, son caractère, son ambition, son envie de batard de Lord Stark rejeté de se faire une place, de servir et de se faire pardonner...celà dit Samwell Tarly remporte moins mon adhésion. OUI Sam fait parti des rares personnages ayant une âme dans cet sage et faisant parti des véritables «  gentilles » cela dit je le trouve pleurnichard – bien que courageux- mou...et puis ce voyage est triste et long peut-être trop long, j'ai eu l'impression de stagner et l'impression que l'auteur nous offrait la même soupe : les doutes et peurs de Sam durant toute la traversée, son affection impossible pour Vère, son dégout de la citadelle ainsi que le mépris de son père et pour son père et aussi pour la mer...mais bon à part ça...pas grand chose. Dans les tomes précédents le personnage de Samwell Tarly n'était pas mon préféré, loin de là, mais les péripéties qu'il vivait rattrapait le tout.

Arianne : Dorne, depuis le temps qu'on en parlait ! L'auteur nous fait rentrer encore plus profondément dans son univers en nous présentant d'abord Braavos et Dorne deux endroits importants desquels on parlait sans jamais y aller, maintenant c'est chose faite ! En fait les chapitres sur Arianne et autres Dorniens ( Areo Otah, Arys du Rouvre) ont été écris pour nous montrer les répercussions de la mort du Prince Oberyn pour Dorne et sa famille. Ainsi on découvre un personnage fort intéressant – et rebelle- en Arianne fille du roi de Dorne amené à lui succéder et ce qui est arrivé là-bas ne saurait rester sans conséquences vis à vis des rapports qu'ils entretenaient jusque là avec Port-Réal. A noter aussi un tout petit peu «  d'amour » un peu «  tragique » qui plaira aux lectrices ou amateurs entre Arianne et Arys du Rouvre.
En somme un intégral plus lent et moins palpitants ou les manipulations sont toujours de mises et un «  zoom » sur les retombés de la guerre des cinq rois et de toutes les morts et fuites qu'il y a pu avoir précédemment. Une écriture toujours aussi bien maitrisé qui nous amène encore plus loin vers des terres qu'on ne connaissait pas comme Braavos ou Dorne et un resserrement aussi puisque l'auteur a choisi délibérément de ne pas parler de personnages importants comme Tyrion, Daenerys, Jon Snow, Davos Mervault, Stannis et Mélissandre, Bran....ce qui donne encore plus envie au lecteur de continuer à lire la suite pour retrouver ces personnages. Aussi on note que la religion ou les religions plutôt prennent une place extrêmement importante alors qu'elles n'avaient été jusqu'à la qu'accessoire...on a presque l'impression que le pouvoir religieux empiète sur le pouvoir royal.
Alors oui Game of thrones devient de plus en plus resserré et de plus en plus sombre mais l'écrivain n'a pas fait perdre au récit son souffle...on continu cette route sinueuse en se demandant qui survivra à la crise de Westeros, quand l'hiver viendra, que font et que sont les marcheurs blancs ?
Moins palpitant que les autres mais toujours aussi bien, à lire donc !
Attention à tous, Winter is coming...
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Ça avance tout doucement mais ça avance...
J'en dirai de même pour ma lecture de cette intégrale 4. Je l'ai lue à la vitesse d'un escargot, en papillonnant à droite à gauche vers d'autres lectures, ce que je n'aime pas faire en temps ordinaire.
Mais je l'ai enfin achevée et la fin donne envie de se replonger de suite dans l'intégrale 5. Cependant, je crois que ce sera plus raisonnable d'attendre un peu.


Un petit portrait chinois habituel ? Je le tente, livre en main pour les citations.


Si j'étais un monument, je serais le Titan de Braavos. Immense statue de granit noir qui surplombe l'entrée de l'une des sept cités libres. Ainsi le décrit G.R.R Martin : «  Campé comme à califourchon par-dessus le goulet, un pied planté dans chacune des falaises qui se faisaient face, il avait une carrure impressionnante et dominait de haut les pitons de la côte déchiquetée. […] Sa chevelure flottante était faite de cordes de chanvre teintes en vert, et un feu colossal flambait dans les cavernes lui tenant d'yeux. L'une de ses mains reposait sur la crête, à sa gauche, ses doigts de bronze enserrant un boulet de pierre ; l'autre, brandie en l'air, étreignait la poignée d'une épée brisée. »
C'est là qu'on ne peut s'empêcher de penser que le Titan représenté pour la série télévisée n'est pas à la mesure de celui du livre. On peut d'ailleurs admirer sur différents sites consacrés à la série de superbes dessins du Titan, ce monumental ouvrage de pierre qui impressionne tant Arya à son arrivée à Braavos.


Si j'étais un pirate, je serais un Fer-né et quitte à choisir parmi les terribles Greyjoy, je prendrais Victarion, le « pourfendeur des eaux ». Rude combattant, à la carrure incroyable, il est sans doute le plus sympathique et le plus loyal de tous, même s'il tient dur comme fer à sa réputation de guerrier victorieux. J'attends avec impatience sa rencontre avec Daenerys (si elle a lieu?!)


Si j'étais une une épée, je serais Féale. Epée forgée à partir de Glace, épée en acier valyrien ayant appartenu à Eddard Stark. Conçue à la demande de Tywin Lannister pour son fils, ce dernier - Jaime- l'offre à Brienne.
Féale représente ce lien déconcertant entre Brienne et Jaime Lannister. Ces deux-là étaient faits pour se détester ; leurs aventures les ont rapprochés. L'une, rigide et austère, l'autre, odieux et arrogant se révèlent des personnages d'une profondeur insoupçonnée. Leur tendresse mutuelle reste bien sûre indicible et retenue, ce qui la rend encore plus poignante.


Si j'étais un palais, je serais le palais des Jardins Aquatiques. Véritable havre de paix, où les enfants jouent au soleil, se rafraîchissent sous les fontaines, les Jardins Aquatiques apparaissent comme le jardin d'Eden. L'atmosphère y est vivifiante, le décor somptueux. Doran Martell, le prince de Dorne, ne s'y trompe pas. C'est aux Jardins Aquatiques qu'il préfère être, loin de la tumultueuse et poussiéreuse capitale, Lancehélion.


Si j'étais une monture, je serais un mulet mené par Mya Stone. Si cette dernière et Sansa Stark, (nouvellement baptisée Alayne) font preuve d'une grande patience à l'égard de Robert Arryn, enfant malingre, insupportable et couard, lors de la descente vers les Portes de la Lune, on attend qu'une chose : que le mulet se rebiffe et apprenne à « voler » à ce cher « Robin chéri ».


Si j'étais une rumeur, je serais celle qui raconte qu'une meute d'une centaine de loups maraudent aux alentours du Trident. "Il y a des gens qui vous diront que ce sont des démons. Ils racontent que la meute est conduite par une louve monstrueuse, une ombre errante sinistre et grise et gigantesque. Ils vous affirment qu'elle s'est révélée capable d'abattre un aurochs toute seule, qu'il n'est chausse-trape ni piège qui soit en mesure de la capturer, qu'elle ne craint ni l'acier ni le feu, qu'elle égorge n'importe quel mâle qui tente de la saillir et qu'elle se repaît exclusivement de chair humaine."
Une rumeur qui fait froid dans le dos, j'en conviens, et pourtant, on ne peut s'empêcher d'imaginer d'un bon oeil la rencontre future d'Arya avec cette louve..que dis-je la rencontre, plutôt les retrouvailles !


Si j'étais une sorcière, je serais Maggy la Grenouille, juste pour le plaisir de hanter les songes de l'orgueilleuse Cersei Lannister et proférer cette prophétie qui ne cesse de perturber la belle reine manipulatrice : « Reine, tu seras, jusqu'à ce qu'en survienne une autre, plus jeune et plus belle, pour te jeter à bas et s'emparer de tout ce qui te tient le plus chèrement à coeur. [... parlant des trois enfants de Cersei...] D'or seront leurs couronnes et d'or leurs linceuls. Et lorsque tes larmes t'auront noyée, les mains du valonqar se resserreront autour de ta gorge blanche et te feront exhaler ton dernier souffle. » Pauvre Cersei...pourvu que la prophétie ne se révèle pas trop tôt..les lecteurs aiment tant te détester !
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Peu de romans m'ont laissé une impression aussi forte que chacun des tomes du Trône de Fer que j'ai pu lire ; et cette sensation s'accroît à chaque lecture. Après avoir achevé le tome 4, un vague-à-l'âme tenace s'accroche encore à moi et je reste là, flottant entre le regret d'avoir tourné la dernière page et l'impatience de tenir en main le tome 5.

Mais fi que de mes émotions de lectrice, venons-en plutôt au contenu ! (Et je ne vais pas prendre garde au spoil, donc, que passent leur chemin ceux qui ne veulent point se voir déflorée la substantifique moëlle de l'oeuvre !)

Comme le précise l'auteur en dernière page, ce tome ne se concentre que sur une poignée de personnages. Que les admirateurs de Tyrion, Daenerys et Jon prennent leur mal en patience : ils devraient être là dans le tome 5. En attendant, nous entrons dans les pensées et les gestes de...

1. Arya, en quelques passages relativement rares. La Survivante a débarqué dans la fameuse Braavos, cité d'origine, rappelons-le, de son maître d'armes Syrio Forel ainsi que du fameux Jaqen H'Ghar. Là, elle rejoint le temple du dieu Multiface. La petite fille s'endurcit encore, s'il était possible, et tue de sang-froid pour la première fois.

2. Sa soeur Sansa en a rabattu sur ses prétentions de petite fille gâtée. Désormais aux Eyrié où elle se fait passer pour Alayne, la fille bâtarde de Petyr Baelish, elle apprend l'art de la dissimulation et du mensonge avec son nouveau mentor, tout en se coltinant son cousin dégénéré, Robert Arryn, un gamin on ne peut plus exaspérant. L'assassinat de Lady Lysa ayant laissé Littlefinger à la tête du Val, celui-ci intrigue, toujours admirablement, afin de se faire reconnaître sa place par les féaux du petit héritier. Que veut-il ? La puissance, la fortune et la fille de la femme qui l'a jadis dédaigné ? En attente de voir jusqu'où va aller cet extraordinaire Machiavel.

3. Sam se voit contraint par son ami et désormais Lord Commandant Jon Snow de partir à Villevieille pour y être formé comme mestre à la Citadelle. Il doit emmener Mestre Aemon (Targaryen) dans ce périlleux voyage, ainsi que Vère, la sauvageonne qu'il a ramené d'au-delà du Mur, et son bébé... Révélations aussi autour de ce personnage, avec un final émouvant, la mort du vieillard, qui s'éteint dans un florilège de prédictions intuitives quant à la suite du roman... et notamment l'avenir de Daenerys, son arrière-arrière... petite-fille.

4. Les Grejoy se déchirent autour de la succession au trône de Grés, le vieux Balon étant mort en chutant d'un pont lors d'une tempête. Aussi impétueux et impulsifs que des Vikings, les hommes de ce peuple (les femmes ne comptant guère) manifestent également une étrange propension à ne jamais utiliser leur cervelle et à se trouver toujours pris au dépourvu dès que l'un d'entre eux circonvient à cette tradition. Emergent de cette mélasse de gros bourrins abrutis Asha, la fille du défunt et soeur de Theon, fine mouche et qui en a (sans vouloir être vulgaire) et l'Oeil-de-Choucas, un de ses oncles, un peu plus dégrossi que les autres.

5. Nouveaux venus, les Martell, princes de Dorne... A rappeler, l'épouse du prince Rhaegar Targaryen, qui fut violée par Gregor Clegane puis assassinée tandis que son bébé était fracassé contre un mur, était une Martell. A la fin du tome précédent, son frère, la Vipère Rouge, mourait de la main de la Montagne lors du duel judiciaire devant prouver l'innocence de Tyrion. Suite à ce décès, la principauté est en effervescence. Les filles bâtardes de la Vipère, dites les Aspics des Sables, souhaitent la vengeance, et, dans le même esprit, sa nièce, l'héritière Arianne, complote pour mettre sur le trône de fer Myrcella, la soeur du roi Tommen et la fille de Cersei. Son père, le vieux prince Doran, est-il réellement un lâche comme elle le prétend ou dirige-t-il ses propres fils dans l'ombre ? Révélations en pagaille là aussi...

6. Cersei la délicieuse... Montée sur le trône, quasiment, car elle ne semble pas décider à lâcher un brin de son autorité à son fils Tommen pour lequel elle exerce la régence, elle dévoile pour le lecteur toute l'étendue de ses capacités. Vous n'allez pas être déçue... de bourde en bourde, la fille de Tywin Lannister, dont elle s'imagine la digne héritière, s'aliène tous ses alliés potentiels, s'entoure d'abrutis pour ne pas risquer de perdre une miette de son pouvoir et finit à force de manigances ignobles par se mettre toute seule dans la situation la plus périlleuse qui soit. Et là, la superbe imbécile appelle au secours...

7. ... Jaime. Je garde pour la fin les deux personnages qui m'ont le plus fait vibrer. La personnalité du jumeau de Cersei se distingue de plus en plus de celle de sa soeur, jusqu'à en faire quasiment un étranger pour elle. Obsédé par les révélations que lui a faites Tyrion sur les turpitudes de Cersei, le beau blond obéit de mauvaise grâce aux ordres de celle-ci, même s'il réalise qu'elle est en train de les mener dans une impasse (quelques dialogues savoureux vous attendent entre les deux personnages). Il se retrouve à devoir se parjurer contre les Tully, qui sont toujours retranchés dans leur château de Vivesaigues, château que Cersei lui a ordonné de prendre. Comment se sortira-t-il de cette situation, qui met en péril un honneur que tous lui dénie mais qu'il souhaite retrouver ? Et que répondra-t-il à l'appel au secours de sa soeur ?

7. Brienne, qui lui est pour moi désormais liée, tant les évocations de l'autre émaillent les récits de chacun d'eux. La Pucelle de Torth recherche toujours Sansa Stark pour honorer la promesse qu'a faite Jaime à Catelyn. Au fil de ses inlassables pérégrinations, elle retrouve le brave Pod, souvenez-vous, l'écuyer de Tyrion. Jusqu'où la mènera sa quête ? Ce personnage est pour moi le plus attachant de tous ; il est le pendant féminin de Tyrion, en beaucoup moins roué, celui qui montre à quel point l'apparence compte peu lorsqu'il s'agit de mesurer la valeur d'un être humain. Il est également l'exact contrepoint de Cersei et il n'est pas anodin que Jaime fasse le lien entre ces deux personnages qui, d'ailleurs, se trouvent à la fin de ce tome dans une situation relativement similaire.

Voilà une bien longue critique alors que n'ont été abordées que les plus grandes lignes de ce roman. Il fourmille par ailleurs, comme toujours, de multiples autres révélations et personnages. La plume du traducteur, tant décriée par d'autres, est égale à celle des autres tomes, c'est-à-dire pour moi un enchantement, car imagée, poétique, précise, descriptive, bref, intensément immersive.

Le souffle reste intact.
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Tu sais comment s'appellent les soldats de Jon Snow ?
Des snowtroopers.


Maintenant que le jalon de ma carrière du Popeck de la fantasy est posé, réglons son compte à la série télé. Game of Thrones, j'ai vu en tout et pour tout l'épisode 1 de la saison 1. Une fois et demi. La première demi-fois, le pilote de GoT Airlines m'a emmené direct dans un trou noir : je me suis endormi avant la moitié. La deuxième, j'ai tenu jusqu'au bout, je me suis ennuyé… et j'ai regretté de ne pas avoir piqué du nez.
Au rythme escargotesque de parution en librairie, je retenterai sans doute l'opération, ne serait-ce que pour connaître la fin de l'histoire que j'attends depuis plus d'années que je n'ai de doigts pour en compter. Ma chère et tendre raffole de Game of Thrones, je n'aurai pas loin à aller pour mettre la main sur l'intégrale des DVD. J'espère que j'accrocherai mieux à la prochaine tentative… Mais j'en ai tellement marre d'attendre la suite sur papier que je serais prêt à me taper l'intégrale des Feux de l'amour, c'est dire où j'en suis rendu d'impatience (et d'irritation, parce qu'il faut reconnaître que Martin se moque du monde).
Les bouquins, je les ai lus, ce qui m'a permis d'avoir une paix royale pendant les cinq premières saisons de la série TV. Dans le genre dissuasif, la menace de spoiler qui allait mourir, quand et comment valait tout l'arsenal nucléaire du monde. Je tenais la planète par les noix, j'étais le maître de l'univers et c'était bon ! Un grand pouvoir implique non pas de grandes responsabilités mais d'en abuser, je ne me suis pas gêné. Niveau sadisme, les Stark, Lannister et consorts peuvent se rhabiller.


En VO, la série de bouquins s'appelle A Song of Ice and Fire, elle compte cinq volumes parus sur un total de sept prévus. A Game of Thrones est le titre du premier tome.
J'avoue avoir été estomaqué de voir autant de gens découvrir l'existence de cette saga lors de son adaptation sur petit écran ! Ce n'est pourtant pas un cycle tout jeune, démarré en 1996. Au siècle dernier, tu imagines ? À l'époque, les dinosaures gambadaient encore dans nos vertes prairies. ‘Fin bref, je croyais que tout le monde en avait au moins entendu causer à défaut de l'avoir lu. On parle quand même d'une oeuvre majeure de la fantasy. Bon ben faut croire que “tout le monde”, c'étaient en fait les geeks, les rôlistes et les gastro-entérologues. Après, on ne va pas se plaindre, la série a amené un paquet de gens à la lecture et c'est très bien. Pour une fois que la télé pousse à une activité intelligente…


En VF… Il va être difficile de ne pas épuiser le champ lexical de la scatologie.
Aussi bien en grand format (Pygmalion) qu'en poche (J'ai Lu), la série a été charcutée pire qu'un cochon dans une usine de saucisses. Un surdécoupage frénétique a transformé les cinq volumes initiaux en quinze ! À noter que les deux responsables s'étaient déjà pris pour Jésus multipliant le brignolet en réservant un sort analogue à L'Assassin royal de Robin Hobb (9 livres en VO, 19 en VF). Avec Martin, c'est mot compte triple pour grimper à quinze, soyons fous ! Paraît-il, pour des raisons de coût. Coût à l'économie pour l'éditeur ou à la tonte pour le lecteur ? Vous dérangez pas, je vais répondre. Si je compare les quinze volumes poche, soit 121 €, aux cinq semi-poche édités après coup pour respecter le format initial, soit 86 €, la différence est notable et pas en faveur du lecteur : facture gonflée de 50%, merci bien.
J'ai été bien inspiré d'emprunter les premiers tomes plutôt que d'investir dans ce gouffre plus profond que celui de Helm. Pour l'achat, je me suis rabattu par la suite sur le semi-poche. Vu les dimensions (19 cm x 13 cm pour 800 pages d'épaisseur), faudrait parler de semi-grand-format – soit une façon alambiquée de dire moyen. Je ne te raconte pas la taille des poches et du froc XXXXXXXXXL pour fourrer des engins pareils. Cette version rectifie le tir de la ribambelle en folie pour retrouver le découpage initial. Quand même, une question : étant donné que chaque roman d'origine possède un titre, pourquoi ne pas l'avoir repris ? A Game of Thrones devient L'intégrale 1. Ah y a pas à dire, ça vend du rêve… Peut-être que c'était trop dur à traduire ?
Et là, on arrive à un point noir beaucoup plus grave qu'une avalanche de volumes : la traduction. le style m'a très vite rebuté, je me suis donc coltiné la totale en VO pour comparer (on s'occupe comme on peut…). Il y a pas mal d'aberrations. le direwolf devient un loup-garou, sauf que la bestiole ne correspond pas du tout à un garou. le gag “frappe-les avec le bout pointu” devient “frappe d'estoc”, soit un simple conseil d'escrime au lieu d'un trait d'humour. Certains noms sont francisés, d'autres non, quelques-uns se métamorphosent pendant la traversée de l'Atlantique pour on ne sait quelle raison (Salladhor/Sladhor, Tyene/Tyerne). La forme, j'ai cru mourir deux fois. La lourdeur et la longueur des phrases en français, sans parler des tournures ampoulées et des termes archaïques, dans le genre indigeste, ça se pose là, comme une pêche sur un trône (mort n°1). Dans ses tournures comme dans son vocabulaire, la VO est beaucoup plus tonique, directe et simple, en un mot moderne. On n'est plus dans l'adaptation d'une langue à l'autre mais dans la déformation et la trahison (mort n°2). Les quatre premiers tomes (ou douze en poche) sont de la même eau. Un autre traducteur a pris le relais pour le cinquième, avec un léger mieux.
Tu mets tout ça bout à bout, tu obtiens un parfaite honte au niveau éditorial, une insulte au lecteur comme à l'auteur.


De quoi elle parle, cette fameuse chanson de glace et de feu ? Il s'agit d'un mélange de fantasy épique et de thriller politique écrit à la façon d'un roman historique.
Fantasy, parce que l'univers est imaginaire, avec son lot de dragons, de morts-vivants et de magie. le surnaturel sert dans un premier de toile de fond, surtout véhiculé sous forme de légendes : contexte médiéval-fantastique, avec beaucoup, beaucoup de médiéval. le merveilleux – au sens littéraire du mot, parce que dans les faits, il s'apparente plutôt à du cauchemardesque – prendra davantage de place par la suite quand les ennuis XXL commenceront.
Dans les grandes lignes, tu trouves comme dans tous les univers de fantasy des terres septentrionales inhospitalières et peuplées de barbares, avec en prime une menace diffuse dont tu sais tôt ou tard qu'elle pointera le bout du nez. Un genre de mur d'Hadrien protège la civilisation de ces sauvageons. de l'autre côté, un État féodal, le royaume des Sept Couronnes, divisé en neuf provinces gouvernées par huit familles (Martin a eu le même prof de maths qu'Alexandre Dumas et ses trois mousquetaires qui étaient quatre, ceci explique cela). Deux saisons, l'été où tout n'est que prospérité, l'hiver où c'est la cata. Bien sûr, l'hiver commence à approcher (sinon, y a pas de tension dramatique). Alors par contre, pour un hiver qui soi-disant arrive, il se fait désirer. On bordure les 5500 pages de texte et il n'est toujours pas là, y a plus de saison, ma bonne dame…
Épique, c'est loin d'être le cas dans le premier tome, qui joue beaucoup dans le feutré. Cela dit, l'adjectif vaut pour l'ensemble du cycle. Il s'agit bien d'une chanson, pas au sens comédie musicale, mais comme dans La chanson de Roland ou les chants de l'Iliade et l'Odyssée. du drame, de la bagarre, des héros, des coups fourrés, avec beaucoup d'ampleur autour.
Thriller politique, parce que cette saga raconte avant tout une histoire de jeux de pouvoir pour s'asseoir sur le trône (d'où le titre américain du premier volume). Magouilles, complots, trahisons, assassinats, mariages d'intérêt… On se croirait dans la Rome impériale vu la vitesse à laquelle les monarques, leurs héritiers et les prétendants se font dézinguer et remplacer. Loin d'être un fauteuil confortable, le trône tant convoité s'apparente à un mix entre la chaise musicale et le siège éjectable.


Les trois premiers volumes sont excellents, très immersifs via les différents points de vue adoptés, à la fois dépaysants côté univers et réalistes côté personnages. Parmi ces derniers, pas de gentils ou de méchants, rien que des gens gris qui font parfois des trucs bien et d'autres fois des choses atroces. Une histoire de choix entre volonté personnelle, devoir de classe, morale, pragmatisme, etc. avec un gros travail de psychologie des personnages autour des conflits intérieurs. Ces personnages sont nombreux, d'autant plus que beaucoup meurent, avec d'autres qui prennent le relais. Tous sont impliqués dans des tonnes d'intrigues de palais. Ces deux points mis bout à bout, vaut mieux disposer d'une bonne mémoire pour tout retenir de cet écheveau complexe.
Si on aime la fantasy sombre, le Trône de Fer fait partie des meilleurs cycles sur le marché…
… pour le moment.


Parce qu'il y a des défauts et certains semblent casse-gueule sur le long terme.
L'écriture semble en pilotage automatique depuis deux volumes. A Feast for Crows et A Dance with Dragons ont tout de tomes de transition… sauf la taille requise. 2000 pages au total, plus d'un tiers de ce qui a paru… et pour rien ou à peu près. Ils auraient gagné à être élagués d'une bonne moitié pour n'en former qu'un.
Chaque épisode est plus épais que le précédent, avec toujours plus de longueurs. On sent de plus en plus souvent l'artifice qui tire à la ligne, avec des intrigues plus complexes que nécessaires (même les plans à tiroir des méchants de James Bond paraissent simplistes en comparaison), des reports gratuits de révélation à plus tard pour gratter du temps de suspens, une mécanique répétitive dans le défilé des personnages qui meurent pour être remplacés par d'autres qui meurent à leur tour pour être remplacés par d'autres et ainsi de suite ad infinitum.
Les personnages, justement, c'est sympa d'en buter (enfin, sympa, façon de parler, eux ne seraient peut-être pas du même avis). le fait est que le procédé change des romans où les héros ne sont jamais en danger réel pour pouvoir vivre des aventures jusqu'à la dernière page. Donc au début, oui, on tremble pour les protagonistes et ça fait un choc de voir claquer quelqu'un qu'on aime bien. Sauf qu'à fumer tout le monde à tour de rôle, au bout d'un moment, on finit par ne plus s'attacher à quiconque, blasé de voir les têtes tomber. À quoi bon s'intéresser à Untel puisque tôt ou tard il va y passer ? La question n'est plus de savoir si Machine va vivre ou mourir mais quand elle se fera déglinguer. À force d'investissement émotionnel à fonds perdu, on en arrive à reprendre ses billes pour ne plus les remettre en jeu. La mécanique finit par tourner à vide, comme une espèce de jeu à boire où on parierait sur le prochain cadavre sans s'émouvoir de son sort.
Drame d'une série qui est devenue peu à peu un Dallas de fantasy. Interminable. Au sens le plus strict du mot, vu comment Martin semble avoir du mal à la terminer. Les délais d'écriture tournaient autour de trois ans pour les tomes 1 à 3, ils ont doublé pour les 4 et 5 et ça empire. le 6 était annoncé pour 2015 ; de report en report, nous voilà en 2019, soit ans après le dernier titre sorti… et toujours rien. L'hiver doit être bloqué par sa propre neige, parce qu'il n'arrive pas bien vite. Surtout sachant que derrière il reste un septième et dernier volume (à ce rythme en 2030) et que Martin n'exclut pas un huitième si l'histoire le justifie (en 2040 ? 2050 ?). L'histoire… ou les ventes ? Mec, vu comment tu galères par rapport aux livres prévus, est-ce pertinent de rajouter une couche dont tu ne verras jamais le bout ? Finis déjà le programme, si possible avant le prochain millénaire.


Vu la lenteur forcée des deux derniers titres parus, j'ai très peur pour la suite. En plus, la série TV aura fini l'histoire avant l'auteur, sacré cas d'école. Va raconter de l'inédit et du passionnant après ça…
Peur d'un tome 6 inutile, juste pour remplir en attendant le final. Peur d'un tome 7 qui risque de s'achever sur un “tout ça pour ça”, un coup de fraîcheur très éloigné du super blizzard annoncé et attendu. Vingt ans que j'ai démarré ce cycle, toujours pas d'hiver ! La période maillot de bain et torse nu traîne en longueur...
Lien : https://unkapart.fr/le-trone..
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Suite de la critique du tome 3.
Avec le tome 4, mon intérêt pour le Trône de fer a encore grandi, d'abord parce qu'on y explore d'autres paysages, celui de Dorne et ses surprenantes Aspics des sables, et celui des redoutables Fers-nés, les seigneurs pirates... Ensuite, parce que certains personnages timorés ou falots gagnent en assurance et en personnalité, tels Jon Snow, Sam ou les deux filles Stark. Enfin, et surtout, parce que les différents morceaux du puzzle commencent enfin à s'assembler. C'était bien agréable pour moi de relier tous ces bouts d'histoire et d'imaginer comment ils allaient se combiner et se combattre...

Jusqu'à ce que je réalise, vers le milieu du tome, qu'on n'irait pas au bout de l'histoire et que j'allais devoir attendre pour connaître la suite. Si j'en crois les ragots du web, je vais même devoir attendre un moment, car J'ai lu ne compte pas publier le tome 5 de l'intégrale avant d'avoir fait le plein sur les ventes des récits qui le composent. Tout à fait compréhensible en termes économiques, mais malgré tout frustrant en tant que lectrice, d'autant que la version en anglais est sortie il y a plusieurs années déjà. Pour continuer dans les doléances vis-à-vis de l'éditeur, je pense que le traducteur s'est fait ensorceler par Daenerys ou Melissande, au point d'oublier si le Château des Lannister s'appelait Castrai Roc ou Castral Roc et d'alterner joyeusement les deux...

Cela dit, je réalise que je deviens de plus en plus 'accro' au fur et à mesure que j'avance dans l'histoire, et aussi de plus en plus tranchée dans mon opinion sur les personnages, entre ceux qui m'énervent (Cersei, Littlefinger, Daenerys, le petit Robert, les idiots de la cour) et ceux qui me plaisent (Bran, Tyrion, les Grands Mestres). Au point que j'envisage de basculer sur l'intégrale en VO ou de m'intéresser à la série télé pour patienter !

4/xx dans le challenge Pavés de Gwen21.
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« - Ser ? Ma dame ? Intervint Podrick. Est-ce qu'un homme en rupture de ban est un hors-la-loi ?
- Plus ou moins », répondit Brienne.
Septon Meribald signifia son désaccord. « Plutôt moins que plus. Il existe maintes espèces de hors-la-loi, de même qu'il existe maintes espèces d'oiseaux. Pour avoir des ailes tous les deux, l'aigle de mer et le bécasseau ne sont pas un seul et même volatile. Les chanteurs de plaisent à célébrer des braves contraints à sortir des voies légales pour combattre un suzerain pervers, mais la plupart des hors-la-loi sont plus semblables à votre insatiable Limier qu'au seigneur de la Foudre. Ce sont des méchants, guidés par la rapacité, gâtés par la malignité, qui méprisent les dieux et ne se soucient que d'eux-mêmes. Les hommes en rupture de ban méritent davantage notre compassion, même s'ils peuvent se révéler tout aussi dangereux. Ils sont presque tous issus du commun, des gens simples qui ne s'étaient jamais éloignés de plus d'un mille de la maison qui les avait vu naître jusqu'au jour où un quelconque lord est survenu pour les emmener guerroyer au diable vauvert. Misérablement chaussés, misérablement vêtus, ils s'en vont marcher sous ses bannières, avec souvent rien de mieux comme armes qu'une faucille ou qu'une pioche affûtées, voire une masse qu'ils se son fabriqués vaille que vaille en attachant une pierre avec des lanières de cuir au bout d'un bâton. Les frères marchent avec les frères, les copains avec les copains. La cervelle farcie des chansons et des fables qui les ont bercés, ils s'en vont d'un cœur allègre, rêvant des merveilles qu'ils vont voir, des richesses et de la gloire qu'ils vont conquérir. La guerre leur fait l'effet d'une aventure magnifique, de la plus grandiose qu'ils connaîtront jamais, dans leur immense majorité.
« Et puis voilà qu'ils goûtent à la bataille.
« Certains, cet unique avant-goût suffit à leur faire rompre le ban D'autres continuent pendant des années, tant et si bien qu'ils finissent par perdre le compte de toutes les batailles auxquelles ils ont pris part, mais même un homme qui a survécu à cent combats peut se débander pendant son cent et unième. Des frères assistent à la mort de leurs frères, des pères perdent leur fils, des copains voient leurs copains s'efforcer vainement d'empêcher leurs entrailles de s'éparpiller jusqu'à terre, après d'être fait éventrer par un coup de hache.
« Le lord qui les a conduits là se fait-il abattre sous leurs yeux ? Voilà un autre lord leur hurle : « Vous êtes maintenant à moi ! » Ils attrapent une blessure, et ils n'en sont qu'à moitié remis qu'ils en attrapent une autre. Ils ne mangent jamais à leur faim, leurs souliers tombent en pièces, éculés par la marche, leurs vêtements ne sont plus que des guenilles sordides, et ils sont un sur deux à conchier sans arrêt leurs chausses pour avoir bu de la mauvaise eau.
« S'ils veulent de nouvelles bottes ou un manteau plus chaud ou, pourquoi pas ? Un demi-heaume de fer rouillé, il faut qu'ils en dépouillent un cadavre, et ils ont tôt fait dès lors d'exercer aussi leur rapine sur les vivants, sur le pauvre monde de la région où ils sont en train de se battre, aux dépens de malheureux bougres tout à fait semblables à ceux qu'ils étaient eux-mêmes auparavant. Ils leur massacrent leurs moutons, volent leurs volailles, et de là il n'y a plus qu'un tout petit pas à faire pour qu'ils leurs ravissent leurs filles. Et puis, un jour, ils regardent à la ronde, et ils se rendent compte brusquement compte que copains, parents, tout a disparu, qu'ils bataillent aux côtés d'étrangers sous une bannière qu'à peine reconnaissent-ils. Ils ne avent pas où ils se trouvent ni comment retourner chez eux, et le lord pour lequel ils se battent ignore leur nom, mais ça ne l'empêche pas de surgir et de leur gueuler l'ordre de former les rangs, de se mettre en ligne avec leurs piques et leurs faux et leurs pioches affûtées, de ne pas lâcher un pouce de terrain. Et les chevaliers fondent sur eux, tout bardés d'acier, sans visage, et le tonnerre métallique de leur charge a l'air de secouer l'univers entier...
« Et l'homme rompt le ban.
« Il tourne le dos tout de suite et détale, ou bien c'est après coup qu'il se défile en rampant par-dessus les cadavres, ou bien encore il attend la nuit noire pour s'esquiver à la recherche d'une planque. Toute idée de retour chez lui l'a désormais abandonnée, et les lords, les rois, les dieux lui disent infiniment moins que le morceau de viande avariée qui lui permettra de vivre un jour de plus, ou qu'une gourde d'affreux pisse-dru qui noierait sa trouille pendant quelques heures. L'homme en rupture de ban vit au jour le jour, de repas en repas, plus en bête fauve qu'en être humain. Lady Brienne n'a pas tort. Dans les temps semblables à ceux-ci, le voyageur doit se méfier des hommes en rupture de ban et les redouter... mais il devrait aussi s'apitoyer sur eux. »
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_ J'ai rêvé... Dans le noir de la nuit, on se pose toutes les questions que l'on n'ose pas se poser à la clarté du jour. Pour moi, ces dernières années, il ne restait plus qu'une seule et unique question. Pourquoi les dieux s'acharnaient-ils à me dépouiller de ma vigueur et de mes yeux tout en me condamnant à traîner si longtemps, frigorifié et oublié? A quoi pouvait bien leur servir un vieil homme au bout du rouleau comme moi?
Ses doigts tremblaient, semblables à des brindilles gainées de peau tavelée.
_ Je n'ai pas oublié, Sam. Je n'ai toujours pas oublié.
_ Pas oublié quoi?
Il ne comprenait pas.
_ Les dragons, chuchota le mestre. Ils étaient la gloire et le chagrin de ma maison.
_ Le dernière dragon est mort avant votre naissance, objecta Sam. Comment pourriez-vous vous souvenir d'eux?
_ Je les vois dans mes rêves, Sam. Je vois une étoile rouge saigner au firmament. Je me rappelle encore ce qu'est le rouge. Je vois leurs ombres sur la neige, j'entends claquer leurs ailes de cuir, je perçois la brûlure de leur haleine. Des rêves de dragons hantaient aussi mes frères, et les rêves les ont tués, chacun d'eux. Sam, nous vacillons sur la cime des prophéties à demi oubliées, de merveilles et de terreurs qu'aucun homme vivant de nos jours ne saurait espérer comprendre... ou...
_ Ou? fit Sam.
_ ... ou pas.
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J'ai absolument besoin d'un autre mari. J'en ai déjà eu un, mais je l'ai tué.
- Tué, vous ? fit Alayne, scandalisée.
- Eh oui, moi. Il m'est mort dessus. Dedans, s'il faut dire la vérité.
[...]
- Ç’a dû être épouvantable, ma dame. Sa mort. Là, je veux dire, pendant... pendant qu'il se trouvait...
- Pendant qu'il me baisait ? Elle haussa les épaules. Ç’a été déconcertant, sans conteste. Pour ne mentionner que c'était discourtois. Il n'a même pas eu la décence commune de me semer un enfant dans le ventre. Les vieux hommes ont la graine faiblarde. Et voilà où j'en suis, veuve mais à peine usagée.
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Aiguille était Robb et Bran et Rickon, elle était Père et Mère, elle était même Sansa. Aiguille était Winterfell et ses murailles grises et les rires de ses habitants. Aiguille était les neiges d'été, les histoires de Vieille Nan, l'arbre-coeur avec ses feuilles rouges et sa face angoissante, la chaude odeur d'humus des jardins de verre, le voyage du vent du nord s'acharnant contre les volets de sa chambre.Aiguille était le sourire de Jon Snow.
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- Ser? Ma dame? intervint Podrick. Est-ce qu'un homme en rupture de ban est un hors-la-loi?
- Plus ou moins", répondit Brienne.
Septon Meribald signifia son désaccord. "Plutôt moins que plus. [...] Les hommes en rupture de ban méritent davantage notre compassion, même s'ils peuvent se révéler tout aussi dangereux. Ils sont presque tous issus du commun, des gens simples qui ne s'étaient jamais éloignés de plus d'un mille de la maison qui les avait vus naître jusqu'au jour où un quelconque lord est survenu pour les emmener guerroyer au diable vauvert. Misérablement chaussés, misérablement vêtus, ils s'en vont marcher sous ses bannières, avec souvent rien de mieux comme armes qu'une faucille ou qu'une pioche affûtées, voire une masse qu'ils se sont fabriquée vaille que vaille en attachant une pierre avec des lanières de cuir au bout d'un bâton. Les frères marchent avec les frères, les fils avec les pères, les copains avec les copains. La cervelle farcie des chansons et des fables qui les ont bercés, ils s'en vont d'une coeur allègre, rêvant des merveilles qu'ils vont voir, des richesses et de la gloire qu'ils vont conquérir. La guerre leur fait l'effet d'une aventure magnifique, de la plus grandiose qu'ils connaîtront jamais, dans leur immense majorité.
"Et puis voilà qu'ils goûtent à la bataille.
"Certains, cet unique avant-goût suffit à leur faire rompre le ban. D'autres continuent pendant des années, tant et si bien qu'ils finissent par perdre le compte de toutes les batailles auxquelles ils ont pris part, mais même un homme qui a survécu à cent combats peut se débander pendant son cent et unième. Des frères assistent à la mort de leurs frères, des pères perdent leurs fils, des copains voient leurs copains s'efforcer vainement d'empêcher leurs entrailles de s'éparpiller jusqu'à terre, après s'être fait éventrer par un coup de hache.
"Le lord qui les a conduits là se fait-il abattre sous leurs yeux? Voilà qu'un autre lord leur hurle: "Vous êtes maintenant à moi!" Ils attrapent une blessure, et ils n'en sont qu'à moitié remis qu'ils en attrapent une autre. Ils ne mangent jamais à leur faim, leurs souliers tombent en pièces, éculés par la marche, leurs vêtements ne sont plus que des guenilles sordides, et ils sont un sur deux à conchier sans arrêt leurs chausses pour avoir bu de la mauvaise eau.
"S'ils veulent de nouvelles bottes ou un manteau plus chaud ou, pourquoi pas? un demi-heaume de fer rouillé, il faut qu'ils en dépouillent un cadavre, et ils ont tôt fait dès lors d'exercer aussi leur rapine sur les vivants, sur le pauvre monde de la région où ils sont en train de se battre, aux dépens de malheureux bougres tout à fait semblables à ce qu'ils étaient eux-mêmes auparavant. Ils leur massacrent leurs moutons, leur volent leurs volailles, et de là il n'y a plu qu'un tout petit pas à faire pour qu'ils leurs ravissent leurs filles. Et puis, un jour, ils regardent à la ronde, et ils se rendent brusquement compte que copains, parents, tout a disparu, qu'ils bataillent aux côtés d'étrangers sous une bannière qu'à peine reconnaissent-ils. Ils ne savent pas où ils se trouvent ni comment retourner chez eux, et le lord pour lequel ils se battent ignore leur nom, mais ça ne l'empêche pas de surgir et de leur gueuler l'ordre de former les rangs, de se mettre en ligne avec leurs piques et leurs faux et leurs pioches affûtées, de ne pas lâcher un pouce de terrain. Et les chevaliers fondent sur eux, tout bardés d'acier, sans visage, et le tonnerre métallique de leur charge a l'air de secouer l'univers entier.
"Et l'homme rompt le ban.
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