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Critique de Dionysos89


« Les Dragons de Meereen », si le titre est aussi simple qu'évident, il a au moins le mérite de mieux exposer le sujet que celui du tome précédent : en effet, ici tout tourne autour des enfants de Daenerys car tout le monde, ou presque, veut se les approprier de près ou de loin.

À la suite de « le bûcher d'un roi », il est toujours question des « mots qui ne sont que du vent ». le thème du mensonge est plus qu'au coeur des intrigues de Westeros et d'Essos : les faits rapportés se sont-ils vraiment déroulés ainsi ? On sait combien l'auteur peut nous faire tourner en bourrique et nous trimballer dans la mauvaise direction ; et l'auteur nous dit-il seulement la vérité quand il annonce une vérité ? Clairement non, il convient de toujours se méfier et c'est cette expérience qui nous permet d'éviter les écueils classiques. George R. R. Martin, lui-même, se joue de nous de plus en plus puisqu'il n'arrête pas multiplier les chapitres avec, non plus un prénom en guise de titres, mais plutôt une expression comme « le chevalier en exil » ce qui fait toujours davantage planer doute et précautions d'usage.
Les « détraqueurs » du style de l'auteur trouveront bien sûr de l'eau pour alimenter leur moulin. Entre les intrigues à n'en plus finir dont les atermoiements semblent inextricables (mais moi, j'adore !) et certains personnages évoluant moins que d'autres, cela peut ennuyer quelquefois. Par exemple, Daenerys en fait toujours plus qu'à sa tête (en même temps, elle est en pleine crise d'adolescence…), mais cela est tellement bien amené que cela passe comme un dragon au-dessus de nos têtes.
Pour rester sur les personnages, car c'est bien là le coeur des intrigues (un choix, une intuition ou une lubie peuvent tout faire changer ou transformer un paradis en boucherie), le positionnement de chacun est extrêmement varié, et cela se remarque d'autant mieux qu'ils se positionnent par rapport aux armes en devenir que sont ces trois Dragons de Meereen. Cette caractéristique peut d'ailleurs être étendue aux personnages que nous pouvons considérer comme « en marge », vu leur situation : il en va ainsi de Tyrion en premier lieu, mais également d'Asha par sa position de femme ;
George R. R. Martin n'est jamais aussi bon que quand il doit nous décrire un personnage en proie aux tourments de la société qui l'entoure. Un nain, une femme, puis un déshérité, un bâtard, une fillette solitaire… ne trouverez-vous donc pas de personnages vers qui orienter votre affection ?

Encore un tome conséquent (malgré le découpage commercial et affligeant de l'éditeur français) et qui nous mène en bateau, au propre comme au figuré (on découvre des contrées encore jamais abordées), et qui nous confirme que les mots sont toujours autant du vent. G. R. R. Martin nous prépare immanquablement à une mortelle « Danse avec les Dragons ».

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