Continuant ma lecture du Trône de Fer, ce onzième tome, milieu du quatrième tome original, fait poursuivre l'aventure sur des personnages toujours plus ciblés et fouillés.
Avec Les Sables de Dorne, George R. R. Martin répond aux questions posées dans le tome précédent, ou en tout cas nous conduit vers un début d'interrogations nouvelles sur des sujets attendus et dans des directions originales (^^). En effet, on peut ainsi avoir l'impression de temps en temps que l'auteur noie le poisson qu'il nous agitait devant la figure dans les chapitres précédents : la fuite de Tyrion, les révoltes autour des Jumeaux et la montée en puissance de Daenerys sont toujours éludées, et ne sont vues que comme des outils de narration par l'auteur. Qu'à cela ne tienne, c'est l'occasion de mettre en avant des personnages inconnus ou méconnues, notamment des femmes, mentions spéciales aux femmes proches de Jaime et aux merveilleuses Aspics à Dorne. Toujours de l'originalité sans faille chez George R. R. Martin !
On pourrait alors résumer la trame scénaristique de ce tome (à toujours prendre avec des pincettes car le découpage éditorial français est toujours aussi étrange, enfin... étrange non, juste ciblé pour faire dépenser aux lecteurs toujours davantage) comme ceci : d'abord, un trio de personnages qui voguent à l'aventure du combat et du pouvoir, c'est Cersei, Jaime et Brienne, dont les personnalités sont très bien détaillées ici et de plus en plus au fur et à mesure du tome ; puis, trois zones où la politique, en parallèle avec les événements de Port-Réal, fait rage, c'est-à-dire les îles des Fers-nés, les sables de Dorne et la cité de Braavos. Dans ces trois lieux, les personnages sont bien moins fouillés, mais l'action y est plus fournie. Il faut d'ailleurs saluer le travail de l'auteur pour faire incroyablement varier dans ces trois lieux les styles politiques, les croyances religieuses et les cultures tout simplement. Ce procédé, entre personnages détaillés dans certains endroits et actions plus soudaines dans d'autres, complète celui utilisé par George R. R. Martin, notamment dans le tome original précédent, où il alternait les grandes scènes entre Port-Réal et le Mur pour laisser des détails plus éparses, mais tout de même très tranchants, pour des lieux comme Astapor ou les Jumeaux.
Habilement, l'auteur nous informe sur des événements dont il ne peut se permettre de développer davantage le déroulement : par des arrivées de corbeaux ou le lancement de nouvelles intrigues, on grapille de menues informations sur les lieux et les personnages passés sous silence que sont Jon et Stannis au Mur, Davos à Peyredragon, Daenerys et son nouvel empire et surtout ses dragons, l'action mystérieuse de personnages hauts en couleurs que sont Béric Dondarrion, le Limier ou le prophète de Myr, voire même la destinée du Nord, toujours un vaste champ de ruines sans lendemain qui chante.
Un tome tout de même riche donc, qui se dévore toujours aussi vite, malgré certaines frustrations normales, puisque l'oeuvre est tellement énorme qu'on a envie de tout savoir tout de suite. Mais, contrairement au client (et à Tommen), le lecteur n'est pas roi et il nous faut patienter encore un peu avant d'avoir des nouvelles de tous nos personnages préférés, en ayant peur d'imaginer de graves tragédies prochaines dans Un Festin pour les Corbeaux...
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C'est toujours pas ça. Je suis assez déçu de ce Festin pour les corbeaux et des changements opérés par l'auteur. Déçu de ne pas retrouver certains personnages dont j'attends beaucoup. Déçu de voir l'histoire s'effilocher et n'arriver à rien conclure. Déçu de voir de nouvelles trames s'ouvrir sur quelques pages et être mises de côté pour ne pas revenir.
Que fait Sansa ? Que devient Theon ? Qu'en est-il du mariage entre "Aria" et le bâtard de Bolton ? Que deviennent Daenerys, Barristan et les autres ? Que font Bran et sa compagnie ? Que font les armées de Stannis, sa prêtresse rouge, lui-même ? ... mais surtout Quand le saurons-nous ?
Alors, bien sûr, l'intérêt n'est pas nul, et rien que pour les pirates fer-nés ce tome vaut le coup. El famoso *Victarion Greyjoy* (on me dit dans l'oreillette qu'il est totalement absent de la série... quelle belle connerie je vous dis !), son frère à moitié fou, son autre frère complètement fou, ajoutons à cela el segundo famoso *Rodrik Harloi*, aka le Bouquineur (on me dit dans l'oreillette qu'il est également absent de la série tv... mais qu'attendez-vous pour LIRE au lieu de regarder... pfff ! ^^), et l'impétueuse Asha dont j'attends beaucoup (on me dit dans l'oreillette que... Stop !).
Non l'intérêt n'est pas nul, même dans les chapitres consacrés à Cersei ou Jaime, et même s'ils ne font pas grand chose à part 1) de la merde, et 2) se morfondre (je vous laisse associer). le seul truc intéressant ici est la renaissance des ordres religieux militaires, ce qui promet pas mal de changements à venir.
Non, l'intérêt n'est pas nul, même si on commence à voir des grosses ficelles rapprocher les personnages (si Sam rejoint Arya et si Victarion rejoint Daenerys, je jetterai le prochain tome, de dépit.).
Oh, j'ai oublié de parler de la dramatique (du point de vue de l'écriture, du rythme, de l'incongruité) partie consacrée à Arianne Martell (on me... *shhh*). C'est nul, gratuit et bricolé. Bref, détestable, et on a "perdu" des plombes à découvrir des personnages ex nihilo pour les abandonner 5 minutes après... Tout ça pour ça ?
Jusqu'à présent, je ne comprenais pas les avis de celles et ceux qui s'horrifiaient de l'absence de fin, ni les réticences de celles et ceux qui s'effarouchaient de la multiplication des personnages. Jusqu'à présent, malgré le foisonnement, l'histoire se tenait. Pas d'ellipses, pas de time gap, pas de rupture. Mais depuis ce "A feast for crows", je ne m'y retrouve plus et j'ai la désagréable impression que GRR Martin s'est perdu dans son histoire, ou tout au moins, nous laisse tomber dans un abîme sans fond. Je lirai la suite pour savoir ce qu'il advient de personnages que j'apprécie, mais sans changement de cap, rien de plus.
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Tome un peu mieux que le précédent avec un peu plus dtions mais loin du dynamisme des premiers tomes. Lsence de certains personnages sont encore à déplore. Certains personnages changent de nom donc cela donne les choses confuses. Certains personnages apparaissent d’un seul coup mais on n𠆞n parle plus dans le tome. Peut-être apparaitront dans le prochain. le titre du livre est mal choisi car cela représente que quelques pages.
Malgré tout il y a une intrigue que j𠆚i envie de découvrir. C𠆞st pour cela que je vais encore lire le trône de fer en espérant de pas être déçue
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- Ils disent ces choses à seule fin de se gagner les bonnes grâces de ton seigneur père [...]. La vérité, c'est dans ton miroir que tu la trouveras, pas sur la langue des hommes.
- Dans le jeu des trônes, même les pièces les plus humbles peuvent avoir des volontés de leur propre cru. Elles refusent quelquefois d'accomplir les mouvements que l'on a programmés pour elles.
Tous les humains mentent lorsqu'ils ont peur. Certains débitent des tas de mensonges, certains juste quelques uns. Certains n'ont en leur possession qu'un seul mensonge, énorme, et ils le débitent si fréquemment qu'ils en arrivent presque à y croire..., mais une petite partie d'eux mêmes saura toujours qu'il demeure un mensonge, et cela se manifestera sur leur figure.
C'est de moi qu'il riogle, saisit subitement Jaime Lannister. "D'après ce que je comprends, ma soeur, hein? toi aussi, tu te l'es farcie, bougre de tronche vérolée, cracha t il. Eh bien, ferme la ta putain de gueule et tue moi, si tu peux!!!
Même un prêtre risque de se voir un jour assaillir par le doute. Même un prophète risque de faire un jour l'expérience de la terreur. Aeron Tifs-Trempes se fouilla à fond, dans son for intérieur, en quête de son dieu, et n'y découvrit que silence. Et, tandis qu'un millier de voix hurlaient le nom de son frère, tout ce qu'il réussit à entendre, lui, se réduisit finalement à l'aigre grincement d'une charnière de fer rouillé.
George RR Martin à la librairie Grangier le 3 juillet 2014