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Critique de LAP2016


"Le coeur cousu" de Carole Martinez est une histoire touchante et envoûtante. Cette histoire remplie de magie et de tradition espagnole raconte la vie de Frasquita ainsi que celle de ses enfants. Elle devra tout au long de sa vie veiller à leur protection surtout celle de ses filles (qui devront à leur tour perpétuer une tradition familiale). On est aussi confronté à un mouvement de rébellion espagnole dont Frasquita et ses enfants seront les témoins. Je trouve que ce livre nous montre bien les épreuves qu'avaient à endurer les femmes à l'époque à travers Frasquita et toutes ses filles qui arriveront à s'en sortir malgré tout. Cette histoire magique nous émerveille, on s'attache très vite aux personnages. La fin heureuse de Soledad, un des personnages les plus importants, m'a beaucoup émue. Ce livre m'a vraiment plu. L.C

Le coeur cousu est un livre que j'ai aimé, même si parfois j'avais du mal à suivre le style d'écriture de l'auteur, l'histoire racontée est très séduisante et captivante, ce qui nous donne envie de continuer et de la suivre. Vers les années 1930, Frasquita Carasco a une réputation de sorcière ou de magicienne dans son village en Espagne à cause de dons incroyables: guérisseuse et couturière, transformant les objets et les hommes. le fait que la narratrice soit une de ses filles, Soledad, rajoute de l'originalité dans la manière d'aborder l'histoire qui est des plus touchantes. Différents thèmes sont évoqués, notamment la place de la femme dans cette société. Il est évident qu'elles sont au centre des attentions et qu'elles représentent la sagesse et le bon sens, elles sont d'ailleurs beaucoup plus nombreuses dans le livre que les hommes, qui eux, sont souvent dépeints comme des personnages infâmes tel que le mari de Frasquita qui est détestable. L'amour est aussi évoqué mais à travers deux visions bien différentes: alors que pour les hommes l'amour est limité au plaisir physique et sexuel, la femme, elle, exprime surtout le véritable sentiment amoureux et interprète ces actes comme une fusion des deux êtres. le regard et le jugement d'autrui sont aussi abordés mais la force et le silence de nos personnages et surtout de Frasquita face à ces jugements sont remarquables. le personnage permet une réelle réflexion sur soi, à vous de discerner quel aspect de vous-même sera remis en cause grâce à ce petit bout de femme. Frasquita Carasco est un personnage très attachant, elle parait ordinaire mais avec son don réalise des actes exceptionnels; passionnée et pure, elle donne envie de toujours plus la connaitre. le réalisme magique de ce récit est des plus divertissants c'est pourquoi je vous le conseille fortement.

« Une voix qui semble venir du coeur de la terre, une voix d'outre-tombe et la voix, énorme, murmure, à la fois proche et lointaine, à la fois hors de Frasquita et sous sa peau, à la fois claire et sourde. La jeune fille devra tout répéter. Tout retenir. Elle n'a que quatre nuits pour engranger un savoir millénaire. »

LVH

"Le coeur cousu" a reçu le prix Renaudot des Lycéens.
Frasquita a un don : la couture.
Elle s'y initie après avoir reçu une boîte mystérieuse (où elle trouve des fils et des aiguilles) dotant chaque fille de sa famille d'un don particulier. Cette boîte se transmet de mère en fille(s) depuis des générations pour marquer le passage de l'enfance au monde adulte.
Frasquita a été jouée et perdue par son mari lors d'un combat de coqs ; elle va alors errer dans une Andalousie révoltée avec sa caravane d'enfants qui possèdent chacun, à l'instar de leur mère, un don.
Au cours de son voyage, elle fera de nombreuses rencontres et endurera plusieurs épreuves qui vont marquer sa vie.
Elle sublime les tissus et recoud les hommes : son don fascine et apporte de la joie mais attire également médisance et jalousie des commères du village qui la traitent de sorcière.
Frasquita se trouve dans un univers où baignent les superstitions, les croyances, les traditions, la jalousie, etc qui vont découdre son âme.
À travers l'histoire captivante de cette femme et de ses enfants, racontée par la benjamine de ses filles, Soledad, qui n'a rien vécu de ce voyage, nous y découvrons des sujets graves, importants, tabous (révolution, regard des autres, la place des homme et des femmes..) que la couturière – et ses enfants – a vécu.
Ce roman, par l'intermédiaire de notre héroïne, dénonce la condition féminine de la fin du 19ème siècle en Andalousie : misère, mariages arrangés, accouchements à domicile, poids des traditions, indifférence des hommes, etc.
Le fil conducteur du roman est la transmission : la boîte qui se transmet de mère en fille(s) le symbolise bien.
Chacun des personnages est attachant et unique, ce qui est renforcé par leurs dons (Anita la conteuse, Angela chanteuse,..) qui les rendent spéciaux. de plus, leurs prénoms les représentent parfaitement (Clara qui brille, Soledad vouée à la solitude, ..)
Ce roman est centré sur des personnages atypiques, singuliers en bien des points. Cette singularité fera qu'ils ne seront jamais acceptés par les gens du village qui les regarderont toujours comme des gens différents, des sortes de «bêtes de foire» avec lesquelles il ne faut pas se lier.
Les femmes de cette famille n'ont pas choisi ces dons ; elles feront toujours face aux critiques avec dignité. Elles sont mises en avant tout au long du roman. Il est incontestable que les hommes ont le mauvais rôle dans cette histoire : égoïstes, égocentriques, ils se contentent de travailler et se battre, un portrait plutôt noir et sombre de l'homme. La vision des femmes, en revanche, est totalement opposée et ce sont elles qui prennent toute la place dans le roman : mystiques, gardiennes de la magie et des traditions, elles ont un rôle maternel, sont les gardiennes de la vie.
Carole Martinez nous envoûte avec son style très poétique et intègre le merveilleux (avec la présence d'ogre, de prières magiques,…) d'une manière très naturelle et l'on est vite transporté dans le monde de ces personnages.
CJ
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