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EAN : 9782221065693
598 pages
Robert Laffont (26/09/1989)
4.09/5   98 notes
Résumé :
C'est un pays de l'autre côté de la mer... Le pays du miel, de lumière et de paix dont François Le Bruel, jeune Français né au bord de la Méditerranée, rêvait à l'issue de la guerre de 14-18.

De cette terre du Levant où tant de cultures et de religions se sont épanouies, il fait sa nouvelle patrie. Professeur de droit, il prend place dans la société ; sa femme lui donne le bonheur et quatre enfants.

L'une épouse un chrétien, l'autre u... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Ce livre est certainement un des plus anciens que je possédais, et il fallait bien que je me lance un moment dans sa lecture dans une de mes (vaines ?) tentatives d'alléger ma PAL.
Ce pavé qui compte un peu plus de 700 pages nous raconte l'histoire de François le Bruel, jeune français qui est allé s'installer au Liban après la 1ere Guerre Mondiale. Il va s'y établir et fonder une famille. Ses enfants y grandiront et une fois adultes feront des choix qui ne seront pas sans conséquences pour la suite de cette histoire. En effet, si là-bas à une époque plusieurs religions se côtoyaient sans trop de difficultés ( à défaut de dire en harmonie ), ce ne sera plus la cas par la suite…
Ce livre souffre de quelques longueurs et je reconnais avoir dû me faire violence à un moment pour continuer cette lecture. C'est quand la guerre commence à s'installer au Proche-Orient et que les enfants et petits-enfants de François s'y retrouvent mêlés que j'ai recommencé à éprouver de l'intérêt à cette lecture fort édifiante en ce qui concerne l'histoire du Liban. (Et des pays avoisinants)


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J'ai vécu quelques années dans un pays d'Afrique subsaharienne qui abritait une importante communauté libanaise que j'appréciais. Dans les cinémas, les actualités étaient consacrées en grande partie au Liban ; les images me faisaient rêver de ce pays surnommé alors la “Suisse du Proche-Orient”… Petit à petit, le Liban a sombré dans la guerre, puis une occupation déguisée et, plus récemment, a été déclaré en faillite ; la situation semble inextricable : au pays du cèdre, du miel et de l'encens « il n'y a place que pour les guerriers, les militants, les marchands d'armes... » disait le cinéaste libanais Maroun Bagdadi dans les années 80' ; on pourrait ajouter les magouilles politiques au tableau.
Je voulais savoir quelle était la genèse de ce désastre, pourquoi ce pays qui semblait tout avoir s'est effondré. Quoi de mieux qu'une libanaise qui a vécu les tragédies successives de son pays ? Alors j'ai extrait ‘'La mémoire des cèdres'' de ma PAL « un grand roman qui, de l'aube du siècle à la déchirure finale, nous fait revivre et comprendre le destin du ‘'Pays du Cèdre'' » (4e de couverture ; l'éditeur parle du 20e siècle).

Un français, François le Bruel, part au Liban au milieu des années 1920, y trouve l'amour et y fonde une famille à travers laquelle le lecteur va vivre tous les évènements qui vont déchirer le pays à la fin du 20e siècle. Une page de la Grande Histoire à travers celle d'une famille. La réussite de ce roman est de rendre ainsi toute cette Histoire vivante et compréhensible malgré la complexité du pays, mosaïque de cultures et de religions, partagé entre luttes internes et convoitises des pays voisins.
Dans un interview, Jacqueline Massabki a indiqué avoir mûri ce roman pendant dix ans aux termes desquels elle l'a écrit en collaboration avec un journaliste français… le résultat est là : on a l'impression de lire une histoire vraie qui, hélas, s'arrête avant les évènements récents.

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J'ai beaucoup hésité quant à la note finale que j'allais attribuer à ce roman. En effet mon avis est très mitigé. A savoir que je me suis profondément ennuyée jusqu'à la moitié du livre (il fait 600 pages, les 300 premières ont été une torture). J'ai d'ailleurs failli abandonner plus d'une fois, mais bon, je suis tenace, et finalement je ne regrette pas.

Plusieurs raisons à cela. D'abord le style de l'auteur et sa plume, je n'ai pas du tout accroché, je les ai trouvés ternes, ennuyeux, fades, les descriptions trop longues, trop détaillées et surtout trop inutiles. Pourtant j'aime les longues descriptions, quand je les trouve belles et qu'elles me transportent. Ici avec les paysages du Liban, de l'Orient, avec l'horreur de la guerre, la misère ou au contraire l'opulence, il y avait pourtant matière .

Ensuite, les personnages. Il sont nombreux tout au long du roman, mais le récit suit une trame bien précise, la vie de François le Bruel, le protagoniste, et donc de ses connaissances et de son entourage. Oui mais voilà, je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages. L'auteur les voulait hétéroclites, je les ai trouvé fades également. Seul le personnage de Marwane a réussi à m'émouvoir et me faire vibrer (j'y reviendrai plus loin).

Malgré tout il y a des choses que j'ai aimé. A savoir que le roman est avant tout un incroyable document historique, précis, impartial, à l'image de son protagoniste François, la paix et la tolérance incarnées malgré les horreurs du conflit. le lecteur est plongé au coeur de la guerre dans une réalité stupéfiante, et l'intrigue est menée telle qu'il ne parvient pas non plus à prendre parti (en tout cas moi je n'ai pas pu choisir mon camp). François incarne la mixité également, à l'image de son pays, mixité du coeur, mixité des convictions religieuses, partage de positions, ses 4 enfants de par leur engagement ou leur mariage appartenant tous à un camp différent. Il y a la guerre autour…et François flotte au milieu sans parti pris.

ATTENTION SPOILER
Enfin j'y reviens, le personnage de Marwane m'a bouleversée, son destin tragique, sa fougue, son calme glacial, sa personnalité tourmentée mais exaltée. Mais surtout son intérêt au roman. Il est l'incarnation de la rédemption, la preuve que l'amour est plus fort que la haine. Son évolution tout au long du roman est déterminante. S'il représente la force, le pouvoir, la haine, le Masculin dans son état brut, la passion le transformera et ébranlera tout ce à quoi il croit. Il le dira lui-même : « Pour une femme ». Car Lorraine incarne sa rédemption, la douceur, la tolérance, la Féminité à l'état pur. Elle est parvenue à apprivoiser la bête sauvage. Et sans efforts.
La déclaration de Marwane dans les dernières pages du chapitre « Passions » assoit la victoire de l'Amour et de la tolérance sur le désir de destruction : Marwane ne veut plus tuer, et il ne tuera plus, il préfèrera mourir lui-même plutôt que d'accepter ce changement en lui.

Et surtout la fin du roman, sublime dans sa définition du subliminal, si belle, si digne d'une tragédie grecque !!
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L'épopée tragique d'une perle du Moyen-Orient : ce qui advint au Liban de 1905 à 1976 et les conséquences tragiques pour le Moyen-Orient jusqu'à nos jours. L'influence néfaste des grandes puissances coloniales de l'époque ; l'hypocrisie des discours religieux et la haine qu'ils génèrent contre l'autre qui est différent ; la tragédie des Palestiniens expulsés de chez eux par des colons juifs en manque de vengeance contre les nazis et contre le monde entier qui fut passif devant leur tragédie ; les industriels d'une avidité cruelle et sans âme ni état d'âme , de toutes nationalités, qui s'enrichissent et comptent les cadavres des innocents ; les camps de réfugiés entassés qui perdent tout espoir et humanité au point de devenir des machines à tuer ...
Et dans toute cette détresse et toutes ces ignominies (ô combien actuelles dans divers coins du globe), quelques hommes et femmes - peu, trop peu : ils ne font et ne feront jamais le poids contre les hommes et femmes dégénérés par la haine et l'avidité - qui envers et contre tous et tout ont encore un coeur humain et n'hésitent pas au péril de leur vie à tendre la main aux plus faibles, aux blessés, aux trahis, aux délaissés. le pouvoir de l'amour, aussi, qui permet, si pas de guérir des blessures, de (re)prendre conscience de la réalité et de mettre fin à la spirale infernale au prix de sa propre vie (ce que fit Marwane) ...
Un roman qui nous explique ce qu'est le drame du Moyen-Orient, transposable aux quatre coins du globe, malheureusement ...

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Le seul bémol de ce roman serait que le récit s'arrête en 1976 alors qu'on a pourtant envie, à travers l''attachement aux personnages (de toutes confessions), de continuer à comprendre un peu mieux la guerre du Liban. Une magnifique découverte!
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Il apprit en deux soirées que le pays, dont le nom signifiait « blanc », et donc « lumière », « douceur », était petit, juste un département français, mais d’une surprenante diversité de paysages, de couleurs, de populations, de religions. Une sorte d’« île » au fond de la Méditerranée orientale, enclavée entre la Syrie et la Palestine avec d’un côté la mer, de l’autre la montagne. Autre « île » : une présence chrétienne dans un Orient musulman.
Aux premiers habitants, les Phéniciens, il y avait cinq mille ans, s’étaient ajoutés par vagues les Araméens, les Égyptiens, les Hittites, les Assyriens, les Hébreux, les Arabes. On se perdait maintenant dans les variantes du christianisme, les maronites, les grecs catholiques, les grecs orthodoxes, les adeptes du rite syrien et du rite jacobite. On s’égarait parmi les fidèles de l’Islam, les sunnites, les chiites, les Druzes et Dieu sait qui encore. La longue domination de l’Empire ottoman, autrement dit de la Turquie, avait abouti à un massacre des chrétiens par les Druzes au XIXe siècle. Cela avait provoqué l’intervention d’un corps d’armée français et une esquisse d’autonomie du pays. Après l’effondrement turc durant la guerre, on était passé au Mandat français. Et maintenant à une République fondée sur une Constitution. Là, tout redevenait complexe. Le Mandat français ne disparaissait pas. Et le système politique continuait de reposer sur le féodalisme et le confessionnalisme.
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Timide aux yeux des uns, méprisant aux yeux des autres, il ne se mêlait pas aux conversations qui suivaient la sortie des cours.
Mince, affable et lointain, il finit par acquérir une image d’étrangeté. Il ne s’en rendait pas compte. Il travaillait et voulait ne penser à rien. La nuit, quand il avait terminé les comptes de l’hôtel, il reprenait ses livres. Pour travailler encore. Pour oublier sa mère, pour oublier la guerre. Il ne pouvait empêcher les cauchemars de le rejoindre dans son sommeil.
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Le Patron eut une liaison avec une jeune femme, nouvelle venue, qui enseignait les mathématiques. L’histoire naturelle couchait avec la géographie, le grec avec la physique. Cela faisait le régal des élèves qui y voyaient un exemple. Les sexes se mêlaient innocemment, sans plus de souci d’être contraires ou semblables. Dans le dortoir, la nuit, un interne, qui courtisait le jour une fille et lui passait un mot pour le dimanche suivant, rejoignait un autre interne.
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J'ai fait le sacrifice de ma vie. Je ne m'appartiens pas. Je n'ai le droit de posséder ni biens, ni intérêts, ni sentiments. Je vis dans l'ombre. Je suis une ombre. Ma vocation est de détruire.

À travers elle, Marwane se mesurait à égalité avec une femme, ce qui ne lui était jamais arrivé. Il avait vite compris qu'il n'était, qu'il ne serait le maître que pour autant qu'elle y consentirait librement, dans les limites qu'elle fixerait elle-même.

-Je ne peux me partager entre mon peuple et mon amour. Pour être à l'un, je dois abandonner l'autre. Je ne peux vivre les deux. Tu m'as brisé, je suis devenu faible. Je ne veux plus te revoir. [...]
-Je m'en vais, dit-elle. De toute mon âme, de tout mon amour, je t'attendrais. Au plus petit geste de toi, j'accourerai. [...]
-Souviens-toi dit-elle. Au plus petit geste.
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Les choses d’aujourd’hui, je les vis. Cela suffit à la connaissance qu’il faut que j’en aie pour être comme tout le monde. Les choses du passé me manquent.
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