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EAN : 9782867440304
324 pages
P.O.L. (01/11/1984)
4.5/5   1 notes
Résumé :
Dans ce premier volume de la trilogie Les Grégoire, Lucien, le cadet de la famille, nous raconte les premières années de sa vie, telles que lui-même s’en souvient, telles que ses proches les lui ont remémorées.
Voici donc, sous le regard à la fois attendri et perçant d’un enfant qui s’éveille à la vie, l’histoire d’une famille, entre Conflent et Vallespir, en Catalogne française, au début de ce siècle.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Nous sommes au tout début du siècle dernier dans les Pyrénées Orientales... portraits de famille dans l'arrière pays où la vie est rude, où l'école n'est pas le lieu le plus apprécié de ces personnes âpres à la besogne... le savoir c'est celui des jours qui façonnent bien supérieur à celui des livres qui raisonnent...

- le maître d'école, qu'aurait-il à nous apprendre à nous les cul-terreux, à nous les taiseux qui avons le pas lourd, la tête penchante et le souffle puissant qui efface les brumes ?... -

Paysans des monts, montagnards des champs, à cette époque, vivent à Malère un hameau de la haute vallée de la Tet attenant à la commune de Olot. Malère a son école, une auberge désaffectée à l'à-pic d'un torrent... un véritable hôtel des courants-d'air... C'est là qu'enseigne Clément Gregoire qui a épousé Valentine Demonte du mas de Buir. Ils sont les parents de Clément, d'Émilienne, d'Alice, De Robert et de Lucien (l'auteur) lequel nous raconte son enfance entre Conflent et Vallespir en Catalogne.

De Malère, les souvenirs ne viennent que de la chronique familiale car l'auteur (Ludovic Massé : Lucien, dans le roman) n'y a vécu que 6 mois avant, qu'avec tous les siens, ils déménagent pour s'installer à Sainte-Marie d'Albère. Dès lors, ceci ne n'est nullement un obstacle pour que l'auteur nous décrive les lieux, les personnes qui vivent dans ce hameau : des ancêtres qu'il na pas connus et des figures typées du village. de son père, il fait un héros... pas une sommité au destin extraordinaire dont la vie est truffée de prouesses, non, il s'agit de l'héroïsme tout simple d'un être humain qui a la vocation d'instruire et qui, avant tout, aime tout ce qui a trait à la Connaissance, les livres mais aussi la nature dont il est toujours très proche et friand de découvrir les mille et mille secrets à chaque pas de ses rituelles promenades.

Clément n'est pas fier, n'est pas envieux, ne prend pas les gens de haut. Son école courant d'air, est ouverte à tous, jeunes, vieux, même aux ennemis du lire et écrire. Bien vite, il n'aura que des amis car l'école se prolonge à la veillée, il enseigne sans que ce soit dit et présenté comme tel, à plein de ces braves gens qui triment toute la journée et qui, le soir, viennent dans la maison école, écouter de vieilles histoires tirées de l'Histoire, des fables que l'on récite et d'autres que l'on chante et tout ça Clément Gregoire le rattache au quotidien de la vie cette immense instructrice.

L'école n'est qu'une porte qui s'ouvre pour comprendre autrement, une déclinaison du savoir autant que du savoir faire. Une école où l'on se sert autant de ses bras et de ses jambes que de sa tête, une école où l'instituteur a scrupule de ne point laisser l'élève le plus revêche en échec … Tout savoir se partage et s'il faut du temps pour apprendre, et bien on prend tout le temps nécessaire pour que ce soit acquis définitivement.



Quand, en 1900, les Gregoire arriveront à Sainte-Marie-d'Albère, Clément le père de famille instituteur aura tout à recommencer pour se faire accepter des villageois. Il s'y attellera avec autant de bonhomie que de pugnacité. le fresque est grandiose, les paysages immenses.

A cet instant de la lecture, nous savons tout sur les siens, leurs origines diverses. C'est une belle galerie de portraits qui fait la part autant à ce qui est lumineux qu'à ce qui est sombre. Il n'y a pas que des éloges à faire sur cette famille dont certains membres sont endurcis, raides dans leurs conditions, figés dans leurs convictions ou bien avides de jouissances de biens, de sensations, d'oubli de soi et des autres. Et puis il y a l'honneur, la probité paysanne, où l'on ne conçoit pas de faillir, de perdre, de se fourvoyer.

Clément le maître d'école, n'a pas de préjugé mais cela ne l'empêche pas de faire front à ceux ou celles qui doutent de sa morale et de son professionnalisme. Ceux-là, le font sourire et rire... S'ils lui mettent des bâtons dans les roues, il contourne leur obstacle, leur rend la monnaie, leur tient le propos sans hésitation, leur sert ses vérités, résiste patiemment... Par dessus tout, il aime les siens et les défend avec âpreté même lorsqu'ils ont franchi la limite de la bienséance et de l'honnêteté. L'instituteur sait que l'on apprend aussi de ses erreurs. Il pardonne d'abord et sanctionne ensuite...
Deux pages au coeur du livre : un enchantement qui nous conduit à l'essentiel et vient réveiller notre véritable Nature...Deux pages au coeur du livre : un enchantement qui nous conduit à l'essentiel et vient réveiller notre véritable Nature...

Deux pages au coeur du livre : un enchantement qui nous conduit à l'essentiel et vient réveiller notre véritable Nature...

L'écriture est somptueuse, limpide, la description ample, colorée, la métaphore opportune, drôle, rafraîchissante. Quel plaisir de parcourir les pages, c'est vivant, tellement réel, tellement beau. Sans avoir le vertige du grandiloquent cela reste profondément humain.

Une lecture enthousiasmante à poursuivre avec les deux tomes suivants :

- Fumées de village

- La Fleur de la jeunesse.
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