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EAN : 9782904631597
315 pages
Alinéa (04/10/1988)
3.55/5   10 notes
Résumé :
Comment peut-on aimer Robespierre ? Comment peut-on s’attacher à un homme dont le nom même évoque la Grande Terreur de 1793 ? Si l’opinion courante garde de ce personnage l’image d’un dictateur “juste capable de verser le sang du peuple”, derrière ce masque existe un Robespierre dont le portrait mérite d’être tracé.
Aucun révolutionnaire de 1791 à 1794 n’a eu une popularité aussi continue, aussi profonde, aussi convaincue. Robespierre rêvait d’installer une s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Voici une biographie qui sort de l’ordinaire, signée par Jean Massin plus connu comme musicologue que comme historien. Elle concerne une figure très spéciale et pourtant très connue de l’histoire de France. Qu’on l’aime ou qu’on le déteste, Robespierre est probablement le seul révolutionnaire français dont tous les citoyens connaissent le nom. Et pourtant, la plupart des historiens n’ont pas fait sa pub' et l’on ne trouve pas beaucoup de rues portant son nom !
Eh oui, cet homme d’Etat exceptionnel incarne, mieux que tout autre, le régime de la Convention et… surtout la Terreur. C’est là où le bât blesse ! Cet homme parfaitement honnête, idéaliste, fidèle à ses idées jusqu’à la mort, a dû affronter une situation d’urgence avec la plus grande fermeté. Inspirateur principal du Comité de Salut Public, il a mené une politique de répression contre les opposants à la République pure et dure qu’il voulait instaurer. « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté »: cette maxime, attribuée à Saint-Just, Robespierre aurait pu la dire aussi. Tout le problème est là: au nom de leur "bel" idéal, les dictateurs ont-ils le droit moral de réprimer impitoyablement les opposants à leur projet politique ? Eux, ils répondent évidemment oui. Et ce que Robespierre et ses amis ont expérimenté à "petite" échelle (avec des justifications ampoulées...) pendant la Révolution française, plus tard Staline et les Khmers rouges l’ont réalisé (sans le moindre scrupule) à grande échelle. Tout ça pour quoi, en définitive ? pour revenir sensiblement au point de départ ! En effet, après la chute de Robespierre, les Thermidoriens ouvriront la voie à Bonaparte; de même, la Russie était (théoriquement) déstalinisée dès 1956, avec le rapport Khrouchtchev !
Bien entendu, J. Massin n’est pas sur cette longueur d’onde ! Il défend l’homme Robespierre, resté simple et incorruptible; il défend le politique intègre qui affronte sans détours les problèmes et s’oppose aux ennemis de la Révolution; il défend l’intellectuel, le grand orateur qu’il fut; il tend à minimiser les effets de la Terreur. Pourtant, les historiens admettent aujourd’hui que, en 16 mois, 17 000 personnes furent guillotinées et plus de 20 000 mises à mort d’une autre façon, sans compter les victimes civiles de la guerre contre les Vendéens: ce n’est quand même pas rien, même si Staline a été plus "performant" !
L’auteur fait un récit minutieux de la carrière politique de Robespierre et donne souvent de longs extraits de ses discours à la Convention; c’est souvent fastidieux, d’autant que l’art oratoire de l’époque diffère sensiblement de notre langage actuel. Il montre son rôle de cheville ouvrière dans le Comité de Salut Public. Il ne cache pas la complexité des rapports de force au sein de la Convention. Enfin, il raconte la fin lamentable de son héros, politiquement maladroit au moment critique, blessé à la mâchoire lors de son arrestation, puis guillotiné presque aussitôt. Exit Robespierre... Il reste quelque part dans notre Histoire, comme la statue du Commandeur…
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Bon ouvrage pour connaître Maximilien Robespierre.
Des notes complémentaires éclairent l'ouvrage (cartes, calendrier révolutionnaire)
Ecrit en 1956 par un sympathisant de Robespierre et du marxiste, il ne dépasse pas les nouvelles biographies d'Hervé Leuwers et de Jean-Clément Martin.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Donc, aux yeux de Robespierre, l'ambivalence de la terreur - rouge ou blanche - est purement formelle, et les calomniateurs seuls peuvent s'y arrêter. Il lui reste à trouver sur quel principe s'appuyer pour assurer leur différenciation radicale. Le temps n'est pas encore venu où Lénine résoudra objectivement le problème en ce qui concerne la dictature du prolétariat. Faute de pouvoir imaginer une solution autre, Robespierre en reste à une donnée morale : la terreur révolutionnaire, la bonne terreur, dans les mains des "héros", se distingue de la méchante terreur, dans les mains des "satellites de la tyrannie" parce qu' "elle n'est autre chose que la justice prompte, sévère, inflexible". Parce qu'elle est justice, la terreur (révolutionnaire) participe substantiellement au principe qui est le ressort et l'essence même de la démocratie : la vertu. "Elle est moins un principe particulier qu'une conséquence du principe général de la démocratie, appliqué aux plus pressants besoins de la patrie". La terreur devient, pour tout dire, - la bonne terreur, s'entend - "une émanation de la vertu". Donc, "le ressort du gouvernement populaire en révolution est à la fois la vertu et la terreur ; la vertu sans laquelle la terreur est funeste ; la terreur sans laquelle la vertu est impuissante".
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Video de Jean Massin (1) Voir plusAjouter une vidéo

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