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EAN : 9782754106047
264 pages
Fernand Hazan (07/03/2012)
4.56/5   8 notes
Résumé :
Le musée Marmottan Monet organise, en 2012, la première rétrospective de l’œuvre de Berthe Morisot (1841-1895) présentée à Paris depuis près d’un demi-siècle. A cette occasion, il consacrera un beau livre à cette illustre femme peintre, membre de l’impressionnisme. Une centaine de peintures, provenant de musées et de collections particulières du monde entier, seront reproduites en pleine page couleur et assorties de commentaires originaux. Cette sélection d’œuvres p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Née en 1841, Berthe Morisot a évolué dans un milieu cultivé et artistique. En effet, sa mère, Cornélie Thomas, était l'arrière-petite-nièce de Fragonard. le père, Edmé Tiburce, alors préfet, était un grand amateur d'art. Cornélie lui fit donner, ainsi qu'à ses soeurs, Yves (oui !) et Edma, des cours de peinture. le premier professeur fut Geoffroy-Alphonse Chocarne. Les filles ne supportèrent pas de travailler dans l'appartement lugubre de l'artiste sur des sujets antiques. Elles devaient reproduire les modèles drapés, assis sur des marguerites en papier. Yves abandonne la peinture. Avec le deuxième professeur, Joseph-Benoît Guichard, Edma et Berthe vont au Louvre et copient les plus grands : Titien, Véronèse, Rubens... Mais Berthe a envie d'autre chose. Elle veut peindre en extérieur, jouer avec la lumière et le ressenti. Edma la suit. Leur enseignant ne sera autre que Jean-Baptiste Camille Corot. Son style est né, ce sera l'impressionnisme.

Les deux soeurs côtoieront des artistes reconnus de nos jours. Berthe épousera d'ailleurs le frère d'Edouard Manet, Eugène. Elle créera ensuite un groupe d'artistes avec Edgard Degas, Claude Monet, Camille Pisarro, Pierre-Auguste Renoir et Alfred Sisley. Tout ce petit monde n'a jamais fait partie de l'Académie de peinture. Ce sont, en quelque sorte, des rebelles qui vont casser les codes de cette dernière en organisant eux-mêmes leur propre exposition.

Berthe mourra en 1895, à 54 ans, d'une pneumonie. Trois ans plus tôt, son époux, Eugène, était emporté par une phtisie.

Elle laisse derrière une belle collection de tableaux (plus de 400) reconnus dans le monde entier. Vous pourrez en retrouver un certain nombre dans ce catalogue permettant de mieux connaître ses oeuvres.

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Le 30 juin dernier, j'ai publié une critique de la magnifique exposition qui se déroulait au musée d'Orsay consacrée à la femme peintre que fut Berthe Morisot.
J'avais déjà eu la chance, en 2012, de visiter au musée Marmottan Monet la première rétrospective présentée à Paris depuis 1941 de l'oeuvre de Berthe Morisot. 150 oeuvres provenant des musées et collections particulières du monde entier retraçaient la vie artistique de cette femme exceptionnelle.
Babelio me demande une critique du catalogue de cette première exposition en 2012. Je me fais donc un plaisir de parler à nouveau de mon amie Berthe. Je trouve même que l'iconographie en papier blanc glacé du catalogue 2012 est encore plus belle que celle du catalogue 2019.

Le musée Marmottan Monet, charmant hôtel particulier en lisière du bois de Boulogne à Paris, est un haut lieu de l'impressionnisme. Ce musée est situé non loin de l'hôtel de la rue Villejust que possédaient Berthe et son mari Eugène Manet. Elle aimait y recevoir chaque jeudi soir ses amis impressionnistes, sa garde rapprochée : Auguste Renoir, Claude Monet, Edgar Degas et le poète Stéphane Mallarmé, accompagnés de quelques autres peintres et poètes.
Deux peintres plus particulièrement attirent les visiteurs du musée amoureux de cet art de lumière qui révolutionna la peinture à la fin du 19e :
- Claude Monet : La collection d'oeuvres du peintre est impressionnante en quantité et qualité. le tableau star du musée est le fameux « Impression soleil levant » qui donnera son nom au mouvement impressionniste.
- Berthe Morisot : Mine de rien, ce discret musée parisien est l'institution publique qui possède la collection la plus importante au monde de ses oeuvres.

Au 19ème siècle, la démarche audacieuse de Berthe Morisot excitera l'imagination des critiques et écrivains :
« La seule femme peintre qui ait su garder la saveur de l'incomplet et du joliment inachevé. »… « Un enchantement pour les yeux. » - Jacques Emile Blanche.
« Madame Morisot a fini par exagérer sa manière au point d'estomper des formes déjà imprécises. »… « Il faut évidemment des talents de coloriste pour tirer du néant cette délicatesse. » - Paul Mantz.

Je présente quelques oeuvres qui n'étaient pas présentes en cette année 2019 à Orsay.

Comme je l'ai déjà mentionné dans ma précédente critique en juin dernier, la figure féminine demeure le sujet préféré, avec les paysages, de Berthe : toute sa famille y passe, sans oublier Eugène Manet, son mari depuis leur mariage en 1874. Elle est devenue la belle-soeur du grand peintre Edouard Manet qui la peignait sans cesse et pour lequel elle avait une grande affection. Elle aime peindre le lac, les arbres du bois de Boulogne près de la porte Dauphine où elle habite.

Sa fille Julie est peinte sous toutes les coutures :
Le bébé dont j'ai déjà parlé a grandi et est devenu une petite fille enjouée et rieuse qui apprend à marcher dans le jardin de Bougival. Elle est présentée de dos avec sa nurse Pasie, « Au bord du lac », lac du bois de Boulogne où elle lance du pain aux cygnes.
Bibi a 5 ans. Sa silhouette lumineuse éclaire les vaguelettes laissées par une barque « Sur le lac ». Quelques cygnes librement brossés encadrent son fin visage.
Cette fois, elle joue avec la fille de la concierge "Enfants à la vasque". Les fillettes pêchent des poissons rouges. La touche inachevée aux traits nerveux donne vie aux fillettes.
Berthe représente Julie dans un grand et remarquable pastel : « Fillette au jersey bleu ». Par des traits rapides et hachurés, la technique d'une belle virtuosité allie l'effet impressionniste à un graphisme nouveau.
Julie âgée de 13 ans est devenue une jeune fille. A Mézy, elle est perchée sur une échelle, en train de cueillir dans un cerisier des fruits que sa cousine Jannie recueille dans un panier d'osier. Les jeunes filles portent chacune une robe blanche et de longs cheveux défaits. « le cerisier » est une des toiles de l'artiste qui ressemble le plus à une oeuvre d'Auguste Renoir.

Quand Berthe ne peint pas Julie, elle ne cesse de peindre des jeunes femmes.
Elle encourage la carrière artistique de sa nièce en la peignant en train de peindre « Paule Gobillard peignant ».
Une toile figure à la deuxième exposition impressionniste de 1876 : « Femme à l'éventail ». le critique Albert Wolff parle d'un « cénacle de la haute médiocrité vaniteuse. » Berthe est devenue une « aliénée » dans ce groupe de fous. Pourtant la toile est superbe. L'artiste fait des recherches de couleurs. Les fleurs du bouquet se répondent avec celles du corsage et de la chevelure.

A l'exposition de 1886, le journaliste Jean Ajalbert s'exclame : « de quelques taches, elle compose un paysage gai où foisonnent les fleurs parmi la verdure et l'inextricable fouillis de branches. » Les tonalités vertes, bleues, grises, noires, ponctuées de pointes rouges, entraînent deux toiles « Roses trémières » et « le jardin à Bougival » dans un mouvement coloré subtil, proche de l'abstraction.

L'oeuvre de Berthe Morisot est au faîte de l'impressionnisme dans les années 1880. Sa palette est claire, la touche légère, vibrante. Son pinceau effleure la toile en traits vifs. Sa modeste ambition et de « Fixer quelque chose de ce qui passe ».
Elle est parfois comparée à l'anglais Bonington et aux maîtres du 18e : Jean-Honoré Fragonard était son arrière grand-père.

Cette fin de 19ème siècle voyait l'avènement de la sensibilité pure : par la parole et les mots avec le poète Stéphane Mallarmé, par la couleur et la lumière avec les peintres impressionnistes.

« Sa brosse frotte à peine le tissu. La promptitude de cet effleurement a le grand don de réduire à l'essentiel, d'alléger à l'extrême la matière et par là, de porter au plus haut point l'impression de l'acte de l'esprit… Madame Morisot a une élégance naturelle, une distinction de toute sa personne, qui impose à ceux qui l'approchent, parmi lesquels les premiers artistes de son temps. – Paul Valéry »




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Ce livre est le catalogue de l'exposition sur Berthe Morisot qui avait eu lieu au musée Marmottan l'année dernière. Très belle exposition du reste qui reprenait une très grande partie de son oeuvre, permettant de voir ainsi l'évolution de son style. Ce catalogue est un petit bijou : beaucoup de reproductions, pas trop de texte (contrairement à beaucoup de catalogues d'expos où les rares reproductions sont noyées dans des commentaires à n'en plus finir) juste l'essentiel pour comprendre chaque oeuvre et la savourer pleinement, agrémenté d'une biographie et d'une bibliographie intéressantes. Un moment de pur bonheur, tendre et profond, léger et grave à la fois, intimiste et délicat, bref à l'image de celle qui fut la femme de Manet et sut imposer son propre style parmi les impressionistes et les artistes de son époque.
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Catalogue de l'exposition Berthe Morisot organisée par le musée Marmottan.
Un livre très bien construit, sans commentaires excessifs ni rébarbatifs comme on peut en trouver parfois dans ce type d'ouvrage.
Un souvenir indispensable pour qui a eu la chance de voir cette magnifique exposition.
A compléter par la lecture de la biographie de l'artiste par Dominique Bona (Berthe Morisot, le secret de la femme en noir).
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
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Autoportrait - 1885

Comme tant d'artistes avant elle, Berthe Morisot se représente une palette et un pinceau à la main, en buste, le visage de face, le regard fixe et impassible du créateur qui a tout sacrifié à son art. Elle qui confesse en 1890 : "J'ai toujours eu beaucoup de peine à me détacher des lieux, des personnes, même des bêtes et le plus joli c'est qu'on me croit l'insensibilité même", n'a pu que se reconnaître dans ces portraits dont l'apparente froideur n'est autre que le reflet de l'exigence d'une vie d'artiste.
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Sur le lac - 1884

Tendresse et transparence déterminent la seconde oeuvre présentée, où Julie se retrouve désormais seule, le regard quelque peu perdu. Toute l'attention de l'artiste se porte ici sur sa fille dont les traits du visage se font désormais plus précis. Encadrée par les cous tendus des cygnes venus chercher leurs bouchées de pain et l'horizontale de la barque glissant au-dessus de sa tête, Julie Manet apparaît comme la source d'éclairage principal de ce tableau tant elle est irradiée de lumière aux yeux de sa mère.
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