Voici le premier roman d'
Agnès Mathieu-Daudé, qui exerce le métier de conservateur du patrimoine à Paris, après avoir suivi des études d'histoire en Angleterre. Ces informations sur la romancière ont leur importance, puisque l'on ressent cet attrait pour l'histoire des contrées présentes ici: le Chili et l'Islande, deux pays aux ancêtres légendaires et sauvages.
C'est d'ailleurs la question des origines qui tourmente Alberto, notre "marin chilien". Marin? Il ne l'est absolument pas. Il est géologue et se rend en Islande pour étudier l'irruption prochaine du volcan Krafla. Orphelin de naissance, il profite de cette escapade pour mettre de la distance entre sa petite-amie, Maria, qui désire tant un enfant, et lui, qui n'en veut absolument pas, traumatisé par l'abandon dont il a été victime.
En acceptant de prendre un café avec la belle Thorunn, une fois arrivé à Keflavik, Alberto va se retrouver confronté à une famille de marins islandais aux manières "mafieuses"! L'ex-mari de Thorunn, Thorvardur, géant alcoolique et violent, va en effet suivre le géologue à travers le pays, après lui avoir vendu une usine de salage désaffectée lors d'un soir de beuverie.
L'écriture d'
Agnès Mathieu-Daudé est prenante: les nombreuses anecdotes sur les légendes d'Amérique du sud et du grand nord, ainsi que la psychologie fouillée des personnages, font de ce roman un récit riche et captivant. Les petites remarques satiriques sur les personnages (comme s'ils agissaient spontanément, sans la direction de l'auteure) m'ont régulièrement fait sourire. Toutefois, j'ai trouvé des longueurs dans certains passages, comme ceux décrivant les paysages, un peu trop répétitifs à mon goût.
Ceci dit, j'ai passé un excellent moment de lecture et je remercie Babelio et les éditions Gallimard, qui me l'ont offert grâce à l'opération "Masse Critique".