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Julius Corentin Acquefacques, pr... tome 6 sur 7
EAN : 9782756031088
56 pages
Delcourt (06/03/2013)
4.28/5   96 notes
Résumé :
"Récapitulons. Nous sommes donc nulle part, sans espace, sans temps... et sans histoire." Dans ce nouvel opus de Julius Corentin Acquefacques, le lecteur est invité à suivre l'errance du héros en quête de sa propre épaisseur, et les pérégrinations des personnages secondaires en quête de leur histoire... Un huis clos "out-door" où l'absurde et la logique dialoguent de part et d'autre de l'horizon des événements.
Que lire après Julius Corentin Acquefacques, prisonnier des rêves, Tome 6 : Le décalageVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Marc-Antoine Mathieu nous sort là un album concept vraiment très original, comme souvent. Il nous propose ici la rencontre improbable entre Winsor McCay et Raymond Devos. Notre héros, Julius Corentin Acquefacques, voyage dans ses rêves, perché sur son lit, comme Little Nemo, c'est une occasion pour se poser des question sur la notion de “temps”, et du “Rien”. Les réflexions sont intelligentes et drôles et sont surtout une occasion pour s'émanciper des code de la narration. le graphisme au trait, en noir et blanc, est minimaliste, et surtout, il y a out un jeu autour de la notion de livre : première surprise, il démarre à la page 6, c'est à dire que la couverture est la page 6 et que la véritable couverture se trouve à l'intérieur du livre. C'est comme si le livre avait été mal imprimé, mais tout se joue à partir de ce décalage, c'en est le sujet même, la raison d'être du livre, un mise en abyme absolument vertigineuse, intelligente, subtile, surprenante et totalement réjouissante, tel un hommage imbriqué au deux créateurs géniaux que sont McCay et Devos, onirique, poétique, absurde et logique à la fois, drôle et subtil et surtout très surprenant. Peut-être que le mot qui qualifierait le mieux cette bande dessinée, c'est “Décalé”.
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J'ai eu beaucoup de chance : j'ai connu Marc-Antoine Mathieu dès son premier Julius Corentin Acquefacques. Avant même d'entendre parler de l'Oubapo ou de l'Association, uniquement lié à mon amour de la bd et des jeux de rôles (était-ce dans Casus Belli ou Oxygen, magazine multi-culturel original mais qui n'a malheureusement pas duré très lontemps ?). Comme beaucoup, je suis immédiatement tombé amoureux de ce noir et blanc expressionniste, de cet humour non-sensique, des jeux de mots plus ou moins subtils, des détournements des codes de la bd, comme pouvait le faire Edika. Coup de maître, personnalité directement reconnaissable, un nouvel auteur majeur était né.

Tous les autres tomes de la série suivent avec plus ou moins de bonheur cette Origine, et même les travaux annexes de Marc-Antoine Mathieu partagent ce style d'univers onirique, mystérieux, poétique, si subtil et drôle. Et ce malgré l'absence quasi absolue de femme ; peut-être pour approcher Acquefacques au plus près de Kafka ?

Depuis son Dieu en personne, Mathieu se fait de plus en plus philosophe, comme s'il voulait faire co-exister dans une même oeuvre les encyclopédistes et ses inspirateurs poétiques et artistiques : Fred, Moebius, McKay. Ajouté à sa fascination des mathématiques (présente depuis L'Origine), Julius se retrouve désormais hors de son histoire. Poussant les idées conceptuelles, le décalage est une histoire sans héros, puis une histoire de héros sans histoire. Celle-ci existe, mais ne nous sera pas contée : l'aventure, on en a déjà assez comme ça ailleurs.

Je devrai faire une analyse du rien qui se déplace, des cités enfouies qui racontent le verbe ancien (comme des arts rupestres sous le sable), des idées d'impression qui déchirent l'objet du livre lui-même. Mais je serai incapable d'aller au bout tellement les références me manquent. Sachez simplement qu'ici, on bouscule, on interroge, on étonne. Pas étonnant que MAM soit une sorte de gourou suivi par une horde de fans prêts à acheter ses oeuvres les yeux fermés. C'est ce que je fais depuis plus de vingt ans en tout cas.
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Ovni reconnu par tous, cet album débute par la disparition du personnage principal, parfaite allégorie de l'absurdité de l'existence. L'auteur tient ce parti pris en l'appliquant au dessin jusqu'à la dissolution totale des cases. Il joue à fond la carte du décalage et de la déconstruction aussi bien sur la forme que sur le fond, pour mieux exprimer le vide existentialiste. le récit est présenté en ordre dispersé, des pages sont faussement arrachées. Les dialogues philosophiques et absurdes sont truffés de jeux de mots à la Raymond Devos sur un mode à la Droopy.
La profondeur de l'encre noire et l'éclat de la blancheur du papier renforcent avec habilité les contradictions, l'hésitation constante des héros, plongés dans un monde logique et illogique. Au final, c'est une brillante démonstration, un magnifique exercice de style, un très bon et original moment de bandes dessinées. Bravo l'artiste.
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Comment qualifier cet album après toutes les éloges que j'ai pu écrire sur les précédents albums de la série ! Alors répétons-nous : cet album est tout simplement GENIAL !
Sixième aventure de Julius Corentin Acquefacques, prisonnier des rêves. Cette fois-ci le héros va traverser par inadvertance le mur du temps. de ce fait il sort de l'histoire, prend de l'avance. Nous allons suivre alors les personnages dit secondaires qui n'ont de sens que par rapport au héros. Ils cherchent à retrouver Julius Corentin, retrouver le sens de l'histoire, le temps, rattraper ce décalage temporel. Or le temps dans une bande dessinée est imposé par le parcours des pages, pour rattraper du temps il faut donc sauter des pages ! Et là, comme dans les albums précédents, invention géniale de l'auteur et admirable réalisation technique. Après l'anti-case, la spirale spatio-temporelle, les vignettes en 3D (avec lunettes fournies)... cette fois-ci des pages arrachées.
Marc Antoine Mathieu une nouvelle fois nous invite dans une réflexion intelligente et absurde sur le temps, sur la bande dessinée elle-même générant ses propres codes. A souligner un morceau de bravoure sur le Rien et le Tout digne des plus grands textes de Raymond Devos. Un album bourré de clins d'oeil humoristiques et intelligents.
Il faut également souligner l'exploit technique pour réaliser cet album.
Un album a découvrir impérativement avec les cinq albums précédents.
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Une fois de plus, Marc-Antoine Mathieu se joue des codes de la narration classique en bande dessinée. Si bien qu'un lecteur non averti se voit très déstabilisé par le fait que la couverture se trouve au milieu de l'album (si, si, à l'intérieur). Et que dire de cette histoire en boucle dont le (anti) héros disparaît, laissant les (4) autres protagonistes en quête non pas d'un auteur mais bien d'une hauteur (spirituelle). Ce jeu intellectuel avec ses connotations métaphysiques, avec sa quête du sens de la destinée humaine, est un rêve éveillé, émaillé de non-sens et d'allitérations. Rêve dont le lecteur que je suis, sort ragaillardi, ayant ri à la logique tordue, mais implacable, de l'ensemble. Toujours en équilibre sur le fil de la lisibilité, Mathieu frôle l'expérimentation pure, peut-être, mais toujours nourrie de nombreuses références littéraires (Boris Vian, Luigi Pirandello, Samuel Beckett) ou graphiques (Maurits Cornelis Escher, Andreas, Moebius, Fred ou l'incontournable Winsor McCay).
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critiques presse (5)
Telerama
17 avril 2013
Marc-Antoine Mathieu va prouver que l'onirisme s'apparente, chez lui, à une expérience limite, ludique et jubilatoire, sur l'espace-temps. [...] On savoure la surenchère dans l'humour absurde de dialogues ping-pong sur le tout et le rien, sur le rien du tout, une sorte d'étincelant « hors piste métaphysique »
Lire la critique sur le site : Telerama
BoDoi
19 mars 2013
Marc-Antoine Mathieu a une nouvelle fois repoussé les limites de son art, pour imaginer un récit où fond et forme sont intimement mêlés, dans une expérience à la fois vertigineuse et palpitante.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Du9
18 mars 2013
Le décalage complet donc, démarrant ou finissant par un «clic», et faisant partie de ces bandes dessinées qui ne peuvent être sur un autre support que le papier et dans ce format album, au risque de perdre une part de son sens et de son intelligence.
Lire la critique sur le site : Du9
Sceneario
18 mars 2013
C'est bien évidemment très adroitement écrit, d'autant qu'il ne laisse rien au hasard, que chaque mot, chaque bulle à un sens, que ces mots sous-tendent un raisonnement réellement très profond sur le langage, sur le récit et la narration elle même.
Lire la critique sur le site : Sceneario
BDGest
01 mars 2013
Les amateurs de Mathieu sont servis avec Le Décalage, tant le scénariste y développe tout sont talent. Il torture son histoire, triture la logique (sans jamais la briser) et lance des clins d’œil à ses maîtres.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
- Un poteau indicateur ! ... Sans direction ... ça n'a pas de sens !
- C'est du non-sens.
- Il est muet et il avance...
- Pas comme nous, bavards et immobiles.
- C'est un signe ! Il nous montre peut-être la direction. Suivons-le !
- Inutile ! Messieurs, ce panneau est muet car il est immobile ! C'est le rien qui avance ! Regardez : tout le rien est en mouvement ! ...
- Et nous avez !?
- Mais alors... Depuis le début on marche pour... rien ? Probablement.
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- Aaah ! On y voit plus clair !
- C'est sûr que le budget décor est singulièrement éclairci.
- Cette absence de contexte, ce manque de perspective, c'est évident : nous sommes dans le rien...
- Le rien... il me semblait en avoir rêvé, il y a fort longtemps... une étendue aussi incertaines qu'aléatoire : cela ne présageait rien de bon.
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-Où restez-vous comme ça ?
-Euh... nous attendons...
-Nous attendons de savoir où cela nous mènera...
-Je vois, on se laisse aller...
-Ha ! Parce que vous, vous allez de l'avant, peut-être ?
-Non ! Je suis simplement en déplacement. Mais je sais rester à ma place, moi...
-Eh bien nous, en attendant, on essaie d'avancer.
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Une fois de plus j'avais rêvé trop fort. Et une fois de plus j'étais tombé du lit...
mais m'étais-je vraiment réveillé ? Je savais trop bien que certains réveils sont
trompeurs et que le rêve revêt souvent les atours trop parfaits de la réalité...
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-Non, mais c'est justement ça qui est intéressant. Cette absence d'aventure dans un monde programmé pour l'aventure, voilà bien la véritable aventure !
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Videos de Marc-Antoine Mathieu (47) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Marc-Antoine Mathieu
Après le grand Deuil, absolument tout ce qui répondait à la définition du "vivant" a disparu de la Terre... Adam, unique IA dotée d'une conscience, gardien de la totalité de la data générée par l'humanité, traverse l'infinité du temps au fond des océans avec pour seule compagnie un programme conversationnel. Là, il attend avec philosophie l'émergence des conditions propices au miracle de la vie...
Avec "Deep It", qui paraît chez Delcourt, le dessinateur et scénariste Marc-Antoine Mathieu complète le diptyque ouvert avec "Deep Me" et explore les thèmes de la conscience, de l'intelligence artificielle ou encore de l'après fin du monde. Il est l'invité de Géraldine Mosna-Savoye et Nicolas Herbeaux.
Visuel de la vignette : IA / Yuichiro Chino / Getty
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