AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782298054002
France loisirs (30/11/-1)
4.33/5   9 notes
Résumé :
Quatrième de couverture:

« Sommerset Maughm commence par planter un décor. Il nous transporte dans la jungle opaque de Bornéo, sur la terrasse d'un bungalow de Singapour, à la proue d'un paquebot de la Belle Époque ou bien dans un château du comté de Kent. Ensuite, il dépose dans ce décor quelques femmes désoccuppées, un avocat rusé, un planteur de caoutchouc, un ivrogne, un missionnaire anglican, un Chinois volubile. Des passions naissent, des drame... >Voir plus
Que lire après Les empreintes de la jungle et 25 autres nouvellesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Considéré comme le "Maupassant anglais", William Somerset Maugham est un formidable conteur d'histoires. Ses nouvelles sont typiques de l'écrivain britannique de la première moitié du 20ème siècle avec :
- leur humour anglais, c'est-à-dire à la fois pince-sans-rire et féroce,
- leur atmosphère où les classes sociales sont très marquées et leurs relations très codifiées,
- leur narrateur qui se place à la hauteur des classes dominantes avec son pragmatisme, une absence d'idéologie et une sorte d'amoralité discrète qui lui permet de mettre les lecteurs dans sa poche,
- leur univers qui va des grands manoirs de la campagne anglaise et des riches immeubles londoniens aux belles demeures coloniales de l'Empire britannique (Chine, Singapour, Malaisie, ...) caractérisés par ses planteurs, ses missionnaires, ses indigènes, ses navigateurs, ses fonctionnaires et ses administrateurs,
- leur mode de vie où l'on retrouve le plus souvent la dictature de l'apparence (robes, casque colonial, tenues de tennis ou de golf....), les conventions sociales et la bienséance typique de l'ère victorienne mais aussi l'ennui (nombreux whisky-soda) et beaucoup d'hypocrisie.
De plus, chez Maugham, on trouve une très grande qualité des comparaisons qui donne un aspect poétique à son texte mais toujours dans le fil du déroulement de l'action.
Mais finalement, qu'est-ce qui peut nous faire apprécier ces histoires avec leur misogynie souriante mais constante, leurs préjugés surannés et dépassés, leur colonialisme triomphant?
Je pense que c'est fondamentalement ce que Balzac appelait dans l'un de ses romans "l'envers de l'histoire contemporaine". Dans la plupart des nouvelles, une bonne société se présente à nos yeux parée de toutes ses qualités physiques et morales, mais l'auteur prend un malin plaisir à nous décrire par le menu l'envers du décor. Ce qui est fascinant avec Somerset Maugham, c'est qu'il ne porte jamais un regard extérieur sur ses personnages et leur psychologie, au contraire il partage la plupart de leurs valeurs et de leurs convictions, mais conserve toujours son quant-à-soi, un décalage léger mais suffisant pour qu'on ait l'impression qu'il est à la fois à leur hauteur mais pas totalement immergé dans leur histoire.
Ces nouvelles font penser à une sorte d'ébauche d'une "comédie humaine" des classes supérieures britanniques au temps de l'Empire encore florissant.
Commenter  J’apprécie          40
Pluie : ah le fanatisme religieux des Américains, quel vaste sujet. le blanc, chrétien, qui vient évangéliser et « éduquer » ces peules « sauvages »… derrière ces bons sentiments, c'est la folie et l'horreur qui rampent dans ces esprits puritains purs comme de la boue.

Honolulu : les idées sur les femmes et les étrangers ont mal vieilli. J'ai trouvé peu d'attrait à cette nouvelle.

Le déjeuner : une très courte nouvelle, assez caustique, sur ces bonnes âmes qui vous abreuvent de conseils sans les suivre.

Le lac : le côté sombre de l'arc-en-ciel. Les relents de colonialisme me gêne, mais bon, c'est bien ancré dans son époque.

Les trois grosses dames d'Antibes : j'ai pensé au film le Pari en lisant cette nouvelle, assez mordante.

La peau du lion : mensonges et faux-semblants sont au menu de cette nouvelle que j'ai trouvé un peu ennuyeuse.

La planche de salut : c'est sa chute qui fait tout le sel de ce texte.

Une jeune fille romantique : j'ai trouvé que l'ambiance avait un côté Henry James, et j'ai plutôt bien aimé.

Avant la réception : le vernis de la bonne société colonialiste anglaise craque, et c'est jouissif.

Le serment : une nouvelle assez touchante sur l'amour et les promesses.

Le fléau de Dieu : j'ai peiné à arriver au bout de ce texte qui m'a ennuyée.

La force des choses : quand on ment on finit toujours par se faire prendre, et ça fait mal.

Une perle : la goujaterie de la chute est incroyable.

Lord Mountdrago : j'ai beaucoup pensé au style d'Edgar Allan Poe en lisant cette nouvelle, qui ne m'a pas emballée outre mesure.

Le bedeau : une nouvelle qui nous parle d'humilité et de réussite, et dont la chute est savoureuse.

Jane : ici encore j'ai eu l'impression de lire du Henry James, et j'ai plutôt apprécié cette nouvelle.

Les empreintes dans la jungle : une ambiance très « Duras » pour cette nouvelle où la respectabilité de la bonne société blanche est mise à mal.

Sanatorium : d'un tel ennui que j'en ai abandonné la lecture avant la fin.

Les quatre Hollandais : encore une fois, la femme est cantonnée dans ce récit, au rôle de la tentatrice sans scrupules.

Faits divers : une chute bien cruelle pour une nouvelle dont le début semblait plein d'espoir.

Mayhew : en quatre pages, l'auteur fait le tour du matérialisme et de la vanité de l'existence.

Un emploi officiel : abandonnée très vite, j'avais peur que le contenu de cette nouvelle ne soit trop violent pour moi.

Croisière d'hiver : apparemment c'était de l'humour, je n'ai pas trouvé ce texte drôle.

Mirage : on connaît tous au moins une personne qui se prend pour un roi alors que c'est un loser. C'est triste, mais pour ce genre de personne il n'y a rien à faire.

La lettre : un texte dont le fond est très semblable à celui des empreintes dans la jungle.

Neil Mac Adam : le démarrage de cette nouvelle a été trop long pour moi, j'ai laissé tomber.

Ressenti final : si je suis heureuse d'avoir découvert cet auteur, je trouve que beaucoup de ses textes ont mal vieilli (colonialisme, misogynie et xénophobie), même si d'autres m'ont faite sourire par leur mordant.
Commenter  J’apprécie          10
"Comme dans ces nouvelles pour dames de Somerset Maugham." Souchon n'a pas dû lire l'auteur anglais (et francophile). Parce que ses nouvelles n'ont rien de bluettes. Tour à tour sarcastique, amer, cruel, Maugham est un vrai maître du genre capable de croquer des personnages en quelques lignes, une poignée de détails physiques et de traits de caractère lui suffisant. Même chose pour décrire des situations et faire avancer ses intrigues. Il ne s'attarde pas sur la psychologie, entretient un certain mystère des comportements, tout en s'interrogeant sur ce qui fait courir l'être humain, ce drôle de mammifère. Au détour d'une phrase, on peut le suspecter de misogynie, mais les hommes ne sont pas mieux traités : ils sont le plus souvent veules ou imbus d'eux-mêmes. Misanthrope, alors, Maugham ? Sans doute, mais avant tout lucide et narquois quant aux faits et gestes de ses contemporains. Et il s'amuse à lancer des flèches et des saillies, souvent fort drôles (Les trois grosses dames d'Antibes). le rire est jaune. Et Maugham est grand car son style n'a pas vieilli. Il n'est pas outrancier de dire que, dans ses meilleurs moments, il arrive à égaler Stefan Zweig.
Commenter  J’apprécie          53
Critique de Pluie:

Dans cette nouvelle, Somerset Maugham met en scène un couple de missionnaires bloqué à Pago-Pago dans les îles Samoa américaines où ils se donneront la tâche de remettre dans le droit chemin une brebis égarée, Miss Thompson. Tout en finesse et en subtilité, en respectant les conventions d'une société très et certainement trop policée avec ses non-dits, ses silences accusateurs et sa bonne conscience: toute une "déconstruction" de la bonne société britannique de l'époque que Somerset Maugham, malgré son apparente discrétion (il semble très proche du docteur Macphal), dénonce avec sagacité et gourmandise. Sa narration est construite d'une façon très classique c'est-à-dire chronologique, avec présentation des personnages, déroulement de l'action et chute finale, le tout parfaitement maîtrisé et procurant un réel plaisir de lecture.
Commenter  J’apprécie          10
Parmi les 26 nouvelles formant ce livre, je conseillerai, pour prendre contact avec la diversité de l'inspiration de W. Somerset Maugham, la lecture de:
- Pluie.
- La Peau du lion.
- Une Perle.
- Un Emploi officiel.
- Neil MacAdam.
Commenter  J’apprécie          20

Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
A la différence des pluies molles du pays anglais, qui tombent en douceur, celle-ci, implacable, avait quelque chose d'effrayant : l'on croyait y rencontrer la malveillance des forces primitives de la nature. (p.44, Pluie).
Commenter  J’apprécie          40
Evert Gruyter parlait aussi couramment l'anglais et le malais que sa langue maternelle, mais il pensait toujours en hollandais. Il ne s'en plaignait pas, appréciant l'aptitude de cet idiome à exprimer des notions inconvenantes. (p.288, le fléau de Dieu).
Commenter  J’apprécie          20
Les malheurs des temps actuels veut que les âmes modestes aient perdu leur foi en Dieu, en qui réside l'espérance, qu'elles ne croient plus en une résurrection qui leur apporteraient le bonheur dont elles sont privées sur la terre, et qu'elles n'aient rien à mettre à la place. (p.522, Sanatorium).
Commenter  J’apprécie          10
Pourtant, je considère que cette vie fut une réussite. Son cours se déroula dans une admirable continuité. Il accomplit ce qu'il désirait accomplir. Il mourut en vue de la Terre promise, et ne goûta jamais l'amertume d'y avoir enfin abordé. (p.582, Mayhem).
Commenter  J’apprécie          10
La faille dans le caractère d'un grand homme le rend moins admirable mais certainement plus digne d'intérêt. (p.74, Honolulu).
Commenter  J’apprécie          30

Videos de William Somerset Maugham (15) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de William Somerset Maugham
"Servitude humaine" Livre vidéo. Non sous-titré. Non traduit.
autres livres classés : début 20ème siècleVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (20) Voir plus



Quiz Voir plus

Londres et la littérature

Dans quelle rue de Londres vit Sherlock Holmes, le célèbre détective ?

Oxford Street
Baker Street
Margaret Street
Glasshouse Street

10 questions
1048 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature anglaise , londresCréer un quiz sur ce livre

{* *}