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EAN : 9782264062161
312 pages
10-18 (03/04/2014)
3.53/5   31 notes
Résumé :
"Hollywood vit les heures troubles du maccarthysme. Les enquêtes s'entrecroisent autour d'un mystérieux auteur de contes et légendes urbaines dont le succès populaire est immense. Xavier Mauméjean tire de ce patchwork policier une évocation généreuse et vertigineuse des États-Unis à la conquête de l'imaginaire mondial.

Jack L. Warner, le puissant patron de la Warner Bros veut damer le pion à son rival Disney. Il décide d'adapter pour le grand écran Ma... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Une fois de plus, Xavier Mauméjean nous emmène sur les marges de l'imaginaire collectif. Après, notamment, le Cycle de Kraven (La Ligue des Héros et L'Ère du Dragon) et Liliputia, il parcourt encore l'imaginaire américain en fouillant à sa manière l'Hollywood à l'heure du maccarthysme, entre rêve américain et construction d'une légende nationale.


Tout comme le sujet, dès les premières pages, la manière dénote de la majorité des romans. Nous avons affaire à une série de petites enquêtes et de témoignages à la fois complémentaires et disparates sur Daryl Leyland, l'auteur-anthologiste de Mother Goose (Ma Mère l'Oie). 1953, Jack L. Warner décide d'adapter ce best-seller aux États-Unis au cinéma et de là découle une formidable machinerie pour dépoussiérer la biographie de cet auteur bien méconnu. de récits détaillés en témoignages éclairs, Xavier Mauméjean saute de personnalité en personnalité avec une facilité déconcertante, au point de parfois perdre le lecteur, mais sans jamais trahir ses différents personnages.

Adepte de biographies mémorables de personnages de fiction comme Hercule Poirot ou Sherlock Holmes, Xavier Mauméjean connaît l'art de mêler le réel et la fiction, l'Histoire et l'histoire, sur le bout des doigts. D'ailleurs, après 150 pages, déjà le doute finit par s'installer : que nous raconte-t-on et surtout est-ce vrai ou faux ? Les témoins se contredisent, les fausses vérités font face aux vrais mensonges et l'exercice devient captivant. Et ce d'autant plus que tout du long de cet ouvrage nous cherchons à éclairer l'oeuvre de Daryl Leyland par l'exposé de sa propre vie : ce procédé largement utilisé dans l'enseignement du français au collège-lycée est foncièrement combattu par Xavier Mauméjean, et notamment dans un chapitre magistral vers la fin.

La difficulté dans cet ouvrage pour le lecteur sera alors de saisir le sujet véritable de ces enquêtes entrelacées. L'auteur prend la place d'un certain François Parisot, traducteur passionné des contes américains de Ma Mère l'Oie, afin de retracer l'enquête menée un certain Jack Sawyer, pour le compte de Jack L. Warner, au sujet de ce Daryl Leyland particulièrement mystérieux. En y ajoutant d'autres auteurs fondateurs du XXe siècle comme L. Frank Baum (Le monde d'Oz), nous pouvons constater déjà la multiplicité des références de ce roman. Pour autant, l'une d'elles est clairement mise à l'écart : ces contes semblent bien différents de ceux du même nom réunis par Charles Perrault. Bien vite, ces mêmes contes deviennent le support principal de l'histoire tout en apparaissant comme un écran de fumée dissimulant la vie bien trop chargée en drames de Daryl Leyland.

Cet American Gothic prend place dans la collection Pabloïd des éditions Alma présentée comme suit : « Dans La Tête d'Obsidienne, d'André Malraux, Pablo Picasso affirme que les thèmes fondamentaux de l'art sont et seront toujours : « la naissance, la grossesse, la souffrance, le meurtre, le couple, la mort, la révolte et peut-être le baiser ». Il les appelle emblèmes. » Xavier Mauméjean a ainsi opté pour la souffrance, puisque nous suivons les souffrances continues de Daryl Leyland depuis sa jeunesse jusqu'à sa mort, son rapport au corps souffrant et ses problèmes physiques en pagaille. Les thèmes de ces contes renvoient ainsi à ces contrariétés de la vie : la peur des récoltes, la cruauté des adultes envers les enfants, etc. ; c'est la jeune Amérique qui se forge face au Vieux Continent. Et le parallèle avec le célèbre tableau American Gothic prend tout son sens.

L'auteur en profite alors pour déconstruire une légende urbaine d'envergure avec la répétitive mais captivante notion de « patchwork », métaphore à peine voilée de ce façonnage d'une figure de l'Amérique montante. Avec cette image du « patchwork », filée tout au long du roman, l'auteur appuie même fortement sur la mythification de ces petits contes : venus de nulle part, incroyablement adaptables et surtout tout de suite incorporés à l'imaginaire collectif américain. En mettant en abîme des littératures engageantes et un cinéma opportuniste, il multiplie les liens avec, pêle-mêle, le cinéma, la littérature populaire, la télévision et le monde de l'édition, tant de casquettes que l'auteur lui-même a un temps portées. C'est finalement ce mélange des genres que fait de cet American Gothic un roman bien atypique.


À travers cette soixantaine de petits chapitres, c'est un des fondements même de l'imaginaire américain que Xavier Mauméjean déconstruit. À l'image du fameux tableau American Gothic, tout le monde ne trouvera pas ce roman fascinant, pourtant il y a bien quelque chose à fouiller, à démystifier, ici. Comme c'est bien la souffrance qui est le thème sous-jacent le plus primordial, la pensée de l'auteur ne pouvait évidemment pas nous être servie de façon simple. À chacun de se torturer un peu l'esprit !

[Davantage de contenus sur http://bibliocosme.wordpress.com/2014/05/06/american-gothic/ ]

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Il était une fois Ma Mère l'Oie, la genèse d'une mythologie américaine. Tel aurait pu également être le titre de cette fiction de Xavier Mauméjean. Nous sommes en 1953. Les studios Warner Bros veulent adapter le livre de l'énigmatique Daryl Leyland au cinéma. Alors que le sénateur Mac Carthy part à la chasse aux sorcières, les frères Warner mandatent Jack Sawyer pour "nettoyer" la biographie de Daryl Leyland afin d'éviter tout obstacle fâcheux à la bonne mise en oeuvre de leur projet. Contrairement à toute attente, Jack Sawyer se passionne pour la vie de Daryl Leyland et met au jour sa biographie. C'est à travers la compilation de témoignages, d'analyses du professeur Richard Case, des rapports de Jack Sawyer, d'anecdotes diverses et de quelques contes de Ma Mère l'Oie que François Parisot, dont l'ambition est de traduire en français le monument de la littérature américaine des années 30, dévoile l'étrange et l'inquiétante genèse de Ma Mère l'Oie... Comment de secrètes souffrances peuvent-elle être un moteur de création artistique ? Comment créer une légende ? Comment Xavier Mauméjean se réapproprie t-il Les contes de ma Mère l'Oie pour réécrire l'histoire culturelle des États-Unis de la première partie du XXe siècle ? Parmi d'autres, ce sont quelques questions auxquelles répond cette fiction aux enjeux inattendus...

En réponse à cette citation de Pablo Picasso qui pensait que "les thèmes fondamentaux de l'art sont et seront toujours : la naissance, la grossesse, la souffrance, le meurtre, le couple, la mort, la révolte et peut-être le baiser", Xavier Mauméjean choisit le thème de la souffrance pour sa contribution à la collection Pabloid des éditions Alma. La création par Daryl Leyland et son illustrateur Max van Doren de Ma mère l'oie (notamment symbolisé par American Gothic, le célèbre tableau de Grant Good) s'est fait dans de silencieux tourments. le duo improbable qui devait donner naissance au succès phénoménal de Ma Mère l'Oie, puise fortuitement son inspiration dans ses expériences malheureuses. Pas de fées pour Daryl et Max qui ont à cause de leurs épreuves traumatisantes, développé de bien curieuses manies : leur Grand Dessein et leurs historiettes sur les emballages des bonbons Dummies qui devaient bouleverser l'Amérique, sont profondément marqués par leur triste destinée... Entre réalité et fiction, Xavier Mauméjean prend un malin plaisir à brouiller les pistes : jouant avec les codes de l'imaginaire et bourrant son livre de références littéraires, historiques ou politiques bien réelles, l'auteur brosse le portrait d'une Amérique en pleine recherche d'identité. Prêtant peut-être ses propres mots à Daryl Leyland, Xavier Mauméjean ne déclare t-il pas : "Les contes n'existent que pour éclater et donner lieu à de nouveaux contes à partir de leurs fragments. Toutes les versions sont légitimes." (p.305) ? Laissant le soin au lecteur de déméler le vrai du faux ou de croire ou ne pas croire à l'histoire de Daryl Leyland, l'auteur fait la part belle à la littérature de l'imaginaire en démontrant avec originalité qu'il existe toujours dans les contes une part d'insondable qu'on est libre de s'approprier et de réinventer à l'infini... Un récit singulier et déconcertant qui prouve que les contes ne sont pas forcément écrits pour les enfants...
Lien : http://embuscades-alcapone.b..
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En Résumé : J'ai passé un excellent moment de lecture avec cet American Gothic, et pourtant il est difficile de le chroniquer tant je pense il dépendra de chacun. Ce roman est un véritable Patchwork nous proposant de découvrir, à travers témoignages et retours, Daryl Leyland auteur avec Max von Doren des contes de Ma Mère l'Oie. On découvre ainsi un personnage à la fois étrange et surprenant dont on ne sait pas s'il s'agit d'un génie ou s'il est fou. Représentant un peu de ce rêve américain, on va aussi se rendre compte qu'il possède une zone plus sombre. J'ai ainsi été fasciné par cet icône ainsi que son compère qui ne manque pas d'intriguer aussi. Mais surtout c'est dans le jeu de faux-semblants que l'auteur réussi à happer je trouve, dans cette sorte de réécriture de l'histoire, mélange de faits historiques et d'invention. On découvre aussi en fond une Amérique à la fois fascinante et imagée, qui ne manque pas de rappeler certains films, et qui pourtant est palpable, captivante. Un pays jeune en pleine construction qui se cherche une mythologie. L'ambiance à la fois candide et angoissante colle aussi parfaitement au récit. Au final ce roman propose un mélange complexe, aux nombreuses clés de lecture, dont chacun se fera son propre avis, son propre ressenti. Moi j'ai passé un excellent moment avec ce récit maîtrisé du début à la fin et où l'auteur joue avec le lecteur et avec les styles.


Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
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Après avoir découvert Xavier Mauméjan avec la lecture de Rosée de Feu, uchronie taillée pour moi sur une vision particulière de la guerre du Pacifique, je me suis laissé conseiller ce livre lors des Imaginales 2017.

Le point de départ concernait une enquête concernant un texte culte de la littérature populaire américaine, Ma Mère l'Oie (à ne pas confondre avec les Contes de ma mère l'Oie de Perrault), avant la réalisation d'une adaptation de cette oeuvre au cinéma par la Warner. Ne connaissant la culture américaine de l'époque que de manière fragmentaire (il n'y a pas tout dans Lovecraft !), je me suis laissé immerger dans les méandres des années 1890 – 1950 aux USA, pour mon plus grand plaisir.

Le démarrage est légèrement austère, avec plusieurs personnages décideurs de la Warner Compagny qui mandatent un enquêteur pour décrasser et éventuellement purger la biographie de l'auteur, Daryl Leyland, s'il trouvait quelque chose de répréhensible. La Warner cherchant à concurrencer le succès du Magicien d'Oz, avant que Disney ne s'intéresse à cette oeuvre culte. Très vite on se retrouve pris dans les différents éléments de l'enquête, qui vont retracer la vie et l'oeuvre non seulement de l'auteur mais aussi de l'illustrateur Max van Doren, en donnant une personnalité presque palpable à ce recueil d'histoires.

L'intrigue permet ainsi de dresser un certain nombre de tableaux de l'Amérique du début du siècle, avec même un passage terrible en France lors de la première guerre mondiale. On découvre beaucoup de choses dans cette lecture, qui sait être à la fois passionnante et informative. Un voile de surnaturel plane tout au long de l'enquête, pour montrer que personne ne connaît vraiment bien l'auteur. le personnage de l'illustrateur, van Doren est un peu en retrait excepté à 2 ou 3 moments de l'enquête, mais reste attachant par sa destinée dramatique.

Tel un livre du mythe de Lovecraft, Xavier Mauméjan donne une véritable existence au livre ma Mère l'Oie, dont on découvre fréquemment des citations, les personnages hauts en couleur, et même plusieurs histoires complètes insérées dans le roman. On arrive aussi à bien se représenter l'apparence de l'ouvrage, avec les annotations de Daryl et les illustrations de van Doren . Un lien s'établit véritablement entre le livre et le lecteur, et on est presque déçu de ne pas en savoir plus lors des derniers chapitres.

American Gothic a été pour moi une très belle lecture, une découverte totalement inattendue, à la croisée de plusieurs styles littéraires (enquête, biographie). le gros tour de force de Xavier Mauméjan est pour moi d'avoir donné une telle personnalité à un livre, à faire que l'on croie à cette histoire alternative. Définitivement une rencontre avec cette auteur que je continuerai à lire avec plaisir.
Lien : https://aupaysdescavetrolls...
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A Hollywood comme partout ailleurs au début des années 50, les Etats-Unis vivent sous la chape de plomb du maccarthysme. Pour concurrencer Disney, Jack L. Warner, le grand patron de la Warner Bros, décide de faire adapter un recueil de contes très populaire en Amérique, Ma Mère l'Oie.

Parce que ce roman, qui parle de la mythologie américaine en devenir (à l'instar d'un des précédents romans de Xavier Mauméjean, Liliputia), n'est peut-être qu'une simple mystification. Pourtant, elle contribue à faire comprendre, pour le lecteur français de base, quels différents moyens sont employés par une société en devenir comme les Etats-Unis pour forger une nation. Rien que le titre, American Gothic, renvoie à un des tableaux les plus célèbres d'Amérique du Nord, signé Grand Wood. Ensuite, toute la finalité de ce "roman", longue suite de documents qui se parlent les uns les autres, c'est de nous conter l'émergence dans la société américaine d'un recueil mythique, Mother Goose, qui se serait vendu comme des petits pains durant des années.

Le style fluide de l'auteur s'adapte à chaque "personnage" qui parle au travers d'interview, de mémos, etc. Chaque chapitre est comme une pièce d'un gigantesque puzzle. Chaque pièce s'emboîte très facilement avec la suivante pour, au final, former un formidable tableau, celui d'une Amérique rêvée. Mais par qui le rêve est-il fait, le lecteur ou bien par Xavier Mauméjean lui-même ? Pour trouver la réponse à cette question cruciale, une seule solution : lisez ce livre !

A.C. de Haenne
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critiques presse (2)
Liberation
27 mai 2013
Le plus abouti tient dans la pathologie créatrice de cette figure de la littérature populaire pétrie par Mauméjean près de l’univers de foire qu’il affectionne [...] Le recueil a été conçu par quelqu’un qui, tout en ayant refusé le monde des adultes, en a percé ses parts d’ombre et ses rêves coupables.
Lire la critique sur le site : Liberation
LeSoir
07 mai 2013
C’est un roman en abyme, en faux-semblants, en vrai faux ou faux vrai. Un tour de force d’un écrivain manipulateur arrivé au faîte de son art. Cet American Gothic est fascinant comme le tableau de Grant Wood du même nom.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Tout ça, c’est des conneries. Je m’en rends compte maintenant, alors que j’arrive au terme de mon enquête. Expliquer l’œuvre par l’homme, tu parles d’une foutaise ! Comme si l’œuvre d’art avait pour but d’exprimer la sensibilité de l’artiste. Si elle avait pour but d’exprimer des sentiments, tout le monde serait artiste, vu que tout le monde ressent des sentiments. Or ce n’est pas le cas. On ne sait rien de ce que ressentaient les hommes préhistoriques quand ils peignaient dans des cavernes. Et pourtant il n’y a pas de doute, c’est de l’art. Et les statues grecques ? Personne ne connaît l’identité de la plupart des sculpteurs, et donc encore moins leurs pensées. N’empêche que je peux admirer une statue. Vous savez, vous, ce qu’éprouvait Léonard de Vinci quand il peignait, ou Mozart lorsqu’il composait ? Pas moi, et pourtant j’aime ce qu’ils ont fait. Prenez un acteur ou une danseuse. Ils interprètent des rôles, traduisent des sentiments écrits par quelqu'un d’autre. Vous pensez que Robert Mitchum s’est fait tatouer pour de vrai des trucs sur les phalanges, et a viré dément pour interpréter un prêcheur fou dans La nuit du chasseur ? Bon, je vous l’accorde, Bob n’est peut-être pas le meilleur exemple, mais quand même.
Sérieux, vous croyez vraiment que le gars qui a écrit Winnie L’ourson était un petit ours ? Un écrivain n’a aucunement besoin d’utiliser ses sentiments pour rédiger un roman. Il ne peut pas être triste pendant des années s’il est en train d’écrire un roman triste. Il peut être homme, femme, animal, que sais-je encore, tout ce qu’est Daryl Leyland dans Ma mère l’Oie. En quoi serait-il responsable de la mort de Max Van Doren, le seul ami qu’il ait jamais eu ?
Cela ne sert à rien d’expliquer l’œuvre par l’homme. Personne ne peut comprendre Daryl Leyland sans avoir d’abord été inventé par lui.
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Il n’a jamais rien écrit. Rien d’original, je veux dire, car pour le reste, vous le savez déjà. L’Oxford Dictionary of Nursery Rhymes voit en lui le plus grand compilateur de contes populaires, et un commentateur hors pair. Aucune création qui lui soit véritablement personnelle, pourtant il est considéré comme l’égal d’Ezra Pound et de J. D. Salinger – pour de mauvaises raisons en ce qui concerne ce dernier. On le place également aux côtés de L. Frank Baum, pour son art de s’imposer à l’imaginaire du lecteur. Son recueil Ma mère l’Oie est tenu dans notre pays pour un classique, au même titre que Tom Sawyer et devant Moby Dick. On le trouve soigneusement rangé dans les bibliothèques somptueuses, ou posé sur une table bancale en Formica à l’occasion d’un vide-greniers. Chacun l’adore, des intellos aux ploucs qui cassent du Nègre. Il berce les familles, du berceau au tombeau. Tout y est. Il a absolument tout dit, et sans se répéter. Cherchez bien, tôt ou tard vous y trouverez votre vie, compressée en quelques vers rimés.
Les emballages Dumbies et leurs blagues ? Contribution anonyme à la littérature. Toujours sa volonté de contrôler les enfants. Les adultes, aussi. Vous verrez qu’à travers les témoignages, il passe pour un pervers ou un saint. Demandez à sa famille. Au monde. Daryl Leyland est le plus parfait exemple du gothique américain.

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Nous avions remarqué qu’il écrivait « champ » par l’attendu « field », mais aussi parfois « feeld ». Croyant à une faute, j’avais suggéré d’étalonner toutes les occurrences sur la transcription correcte. Daryl nous précisa que « feeld », mot-valise contenant « feel » et « field », traduisait l’espèce de mélancolie que l’on ressent en pleine campagne, à la tombée du jour, face aux vastes étendues des champs. Nous avons donc conservé le néologisme, ainsi que « stormach », contraction de « storm » et « stomach », la tempête qui retourne l’estomac affamé, et de même pour quantité d’autres.

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Tous les Nisei n’ont pas été traités de la même façon sur le sol américain, mais Kiyoko et les siens ont tiré le mauvais numéro : internés du 20 juillet 1942 au 10 octobre 1945. Un épisode moche dans l’histoire de notre belle nation. Pas le premier ni le dernier. Après tout, même le grand Daryl Leyland a déclaré dans sa fameuse note 114 : « Je n’ai rien contre les étrangers à condition qu’ils soient américains. »

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Ma mère l’Oie était le livre que nous avions toujours attendu. Une œuvre à la fois simple et exigeante, un défi lancé au lecteur. De quoi l’enchanter ou défier sa tolérance. Une somme qui lui était offerte sans pour autant chercher à communiquer avec lui.
C’est en lisant le livre que chacun trouverait dans son âme les motifs complexes qui l’avaient amené à exister.

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