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EAN : 9782070396382
496 pages
Gallimard (14/01/2010)
3.48/5   126 notes
Résumé :
1691 : un bateau transportant de mystérieux passagers aborde la côte est du continent nord-américain. Les vampires viennent de débarquer de la vieille Europe. Ils forment bientôt le Convoi, longue colonne de chariots recouverts de plaques de plomb, et se lancent à la conquête de l'Ouest, anticipant le trajet du chemin de fer dans une lente et implacable progression... 1692 : à Salem, une poignée d'hommes impitoyables fonde la confrérie des Chasseurs, bien décidés à ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
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J'aime faire des lectures qui remettent en question certaines certitudes, je pensais ne pas avoir d'intérêt pour les uchronies, j'évitais d'ailleurs consciencieusement le genre jusqu'à présent, il me manquait simplement le bon titre et le malentendu qui a permis cette rencontre.
Pour ce qui est de l'uchronie, l'auteur revisite la colonisation du nouveau monde par les européens du 17ème siècle et parcourt l'histoire de ce qui deviendra les Etats-Unis d'Amérique jusqu'en 1907 en y ajoutant un ingrédient supplémentaire de taille.
Que se serait-il passé si les vampires de la vieille Europe avaient débarqué en même temps que les premiers colons ?
La très bonne idée de Johan Heliot sera de mettre en scène plusieurs figures emblématiques de l'Amérique, et ce, de façon chronologique en commençant par le procès des sorcières de Salem, le règlement de compte à OK Coral avec Doc Holliday et les frères Earp, ou encore le massacre de Wounded Knee. L'auteur va aussi revisiter les biographies de Billy the kid, des frères Dalton ou encore Mark Twain (l'auteur des "Aventures de Tom Sawyer"), j'ai aussi beaucoup apprécié l'histoire de la firme "Winchester", très instructive.
Du point de vue scénaristique c'est parfait ! La lente progression de l'emprise sur le nouveau monde des "Brookes", surnom donné aux vampires, est d'une logique implacable et inéluctable. Ils ont pour ainsi dire l'éternité devant eux et finiront probablement par épuiser toute résistance, notamment celle de la "Horde sauvage" créée pour éradiquer les vampires et que nous verrons s'opposer à l'avancée du convoi.
Le convoi transportant l'argent est le fil rouge du récit, car le nerf de la guerre est la seule arme efficace contre les vampires : l'argent, celui qui permet de fabriquer les seules balles létales contre cet adversaire immortel ou presque, argent que les brookes chercheront à s'accaparer partout où des gisements seront découverts...
Les brookes auront aussi besoin d'étendre leur influence pour asseoir leur emprise et se parer d'une aura de respectabilité, il faudra donc "museler" la presse et la littérature, ce qui sera évoqué dans les chapitres consacrés à Mark Twain, ce scénario ne laisse rien au hasard, et à l'arrivée cette lecture se révèle addictive !
Si j'ai aimé cette lecture, c'est aussi en raison du style qui me convient à merveille, clair et concis, agréable et bien écrit, bref, pour ce qui me concerne c'est parfait.
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Avec « Bloodsilver », Johan Héliot et Xavier Mauméjean (qui se cachent ici sous le pseudonyme de Wayne Barrow) tissent une magnifique fresque relatant ce qu'aurait pu être l'histoire des États-Unis si les « Brookes » (comprenez les vampires) y avaient débarqué au XVIIe siècle afin d'y créer leur propre état, loin du Vieux Continent. de l'arrivée des Brookes à bord de l'Asviste, comme les premiers pionniers avant eux sur le Mayflower, à leur progressive acceptation par les habitants du pays, en passant par l'organisation des Brookes en Convoi s'enfonçant de plus en plus loin dans le territoire, la création de la Confrérie des Chasseurs en réponse à cette incursion, les persécutions, les fragiles tentatives de cohabitation entre les deux communautés..., ce sont près de trois siècles d'une histoire réinventée qui défilent devant nos yeux ébahis. Chaque chapitre, de longueur très variable, correspond ainsi à une année, un personnage, un moment clé de l'histoire de la Famille (les vampires) ou des Chasseurs (leurs plus farouches opposants).

Le mode de narration peut, il est vrai, engendrer dans un premier temps une certaine frustration (notamment lorsque, comme moi, on ne s'attendait pas à passer d'une époque à une autre aussi rapidement) mais on se laisse malgré tout vite happer par le récit et le talent incontestable des deux auteurs dont l'association fonctionne à merveille. En même temps que l'histoire des Brookes se sont aussi et surtout les plus grands événements de l'histoire des États-Unis du XVIIe au début du XXe siècle que les deux auteurs nous proposent de revivre : le procès des sorcières de Salem, la vie des plus grands hors-la-loi du pays désormais entrés dans la légende et ici reconvertis en Chasseurs de Brookes, Lincoln et sa lutte pour la tolérance, le massacre des Indiens à Woundedknee... Difficile de ne pas se sentir transporté, aussi bien par le récit que par l'ambiance de l'époque, particulièrement bien rendue : les hommes sont rudes, attachés à leur terre et à leur fusil, on admire ces héros hors-la-loi qui dévalisent banque sur banque, on se méfie aussi bien des Brookes que des Noirs ou des Indiens...

Enfin, c'est avec un très grand plaisir que l'on croise certaines des personnalités les plus importantes de l'époque : le révérend Cotton Mather, Billy the Kid, la bande des Dalton, Mark Twain (l'auteur des aventures de Tom Sawyer et d'Huckleberry Finn), Doc Holliday, Sarah Winchester et sa célèbre maison aux esprits... Certains chapitres se font, évidemment, plus passionnants que d'autres (« Le jour du jugement » retraçant le procès des sorcières de Salem ; « Le poids de son absence » narrant le combat solitaire d'un homme ayant tout perdu ; « Coffeyville » et « Un type honnête », consacrés respectivement à l'histoire du tout dernier braquage des Dalton et à la vie du bandit John Henry Holliday...) mais dans l'ensemble le résultat est plus qu'à la hauteur et c'est avec une pointe de nostalgie que l'on referme ce roman et que l'on quitte cette grandiose époque de la conquête de l'ouest. Une excellente découverte qui aura bien mérité le grand prix de l'imaginaire français en 2008.
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Etant donné que j'ai acheté ce livre il y a des lustres, et que je l'ai attrapé dans ma PAL sans relire le 4ème de couverture (ce qui est une excellente méthode de lecture quand on n'aime pas être spoilé), je me souvenais juste que c'était une uchronie se passant à l'époque des westerns.

C'est donc avec surprise que j'ai avancé au fil des pages.
Ce n'est pas un roman. Ce ne sont pas des nouvelles non plus. C'est un édifice, une construction, étrangement bâtie, certes, mais innovante et très intéressante.
Tous les grands noms des époques successives y sont, bien dépeints, époques rudes, hommes rudes, et c'est drôlement bien fait. On se balade d'époque en époque, de personnage en personnage, ils sont tous différents même si similaires, on croise tous les grands bandits de "légende" qui, ici, se révèlent être une sorte d'association de "chasseurs de vampires", rétrogrades, par rapport au sens de l'évolution de l'Histoire (la "fausse"), et qui refusent de s'adapter.

Je ne connais pas tous les événements dont il est question dans ce livre (mais quelques-uns, quand même, comme la fusillade d'Ok Corral), mais je suppose que tous ont été étudiés et exploités au mieux par les auteurs, notamment les circonstances des décès de tous ces hors-la-loi, parfaitement adaptés à l'uchronie ici inventée...

A dire vrai, j'ai adoré l'ensemble des "époques". Sauf une, que je n'ai pas compris, celle de la "veuve Winchester" et sa baraque pour les fantômes (mais quelle écriture fabuleuse !), une allégorie qui a du m'échapper, mais en ce moment je suis pas au top...

A part celle-là, je me suis régalé. Je découvre deux auteurs de talents que je ne connais pas (ou peu pour Heliot), et j'avoue que ça m'a donné envie d'en découvrir plus, de chacun d'eux.
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En 1691, un bateau rempli d'immigrants se fracasse sur l'île de Manhattan au nord du continent américain. Des dizaines de corps sont rejetés sur le rivage, mais, la nuit venue, les cadavres se relèvent et viennent dévorer les membres de la tribu d'indiens résidant sur l'île. Un seul rescapé parvient à s'enfuir et à rallier une ville de colons pour témoigner du massacre. La rumeur ne tarde pas à se répandre dans tout le continent comme une trainée de poudre: les Ténèbres sont arrivées aux Etats-Unis et elles comptent bien y élire résidence…

Ainsi débute « Bloodsilver », fruit de la collaboration de deux écrivains français, Johan Héliot et Xavier Mauméjean (publié sous le faux nom de Wayne Barrow). A partir d'un présupposé original – l'arrivée et l'installation d'une communauté de vampires aux Etats-Unis à la fin du XVIIe siècle – le roman va retracer trois siècles d'Histoire américaine. Afin de couvrir cette grande période temporelle, les auteurs ont pris un pari difficile consistant à diviser leur récit en une douzaine de petites nouvelles faisant chacune référence à un moment-clé ou un personnage mythique de la conquête de l'Ouest : Billy the Kid, « Doc » Holliday, les frères Dalton (ignare que je suis, je ne savais même pas que les frères Dalton avaient réellement existé), Wyatt Earp, etc… A ces noms prestigieux se mêlent les destins de pauvres anonymes, blancs ou noirs, colons ou indiens, dont les existences seront bouleversés par l'avancée des vampires à travers les terres américaines. Afin de donner davantage de consistance à cette étrange uchronie, les auteurs ont également intercalé entre les nouvelles des extraits d'articles ou de travaux fictifs d'historien.

Cette construction pourrait rebuter certains lecteurs – plusieurs décennies pouvant s'écouler entre deux nouvelles, les mêmes personnages apparaissent rarement d'un récit à l'autre, si ce n'est sous forme de légendes – mais elle apporte également beaucoup de richesse au roman. Personnellement, je me suis laissée complétement captiver par cette sanglante revisitation de l'Histoire américaine (quoique, à bien y réfléchir, pas tellement plus violente que l'originale). L'historien amateur notera avec amusement des divergences très inattendues : par exemple, l'Amérique de « Bloodsilver » n'a pas connu la guerre de sécession, les frictions entre les communautés vampire et humaine étant si importantes qu'elles ont fini par éclipser les haines entre le Sud et le Nord. A noter également l'excellent style des auteurs à la fois littéraire et très cru. le Far West c'est pas pour les lopettes, moi j'vous le dis !

Pour conclure, une fresque historico-fantastique très réussie. Elle plaira peut-être davantage aux amateurs de Western et d'Histoire américaine qu'aux fanas de fantasy pure et dure, mais reste une excellente découverte, en qui me concerne.
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En Résumé : J'ai passé un bon moment de lecture avec ce livre qui, certes m'a dérouté au début, m'attendant à un roman sur des vampires et me retrouvant avec des nouvelles où les vampires ne sont que secondaires se consacrant plus à une fresque uchronique sur la naissance des États-Unis, mais qui finalement offre un travail vraiment intéressant et fascinant. le côté western apporte aussi vraiment un plus, offrant une ambiance sauvage, violente où le mot liberté dépend de chacun et où, justement, la présence des vampires vient accentuer tout cela. Dommage que parfois justement les auteurs oublient un peu les suceurs de sang. Pour peu qu'on s'intéresse à cette période de l'Amérique on se retrouve emporté par cette réécriture de l'histoire dont mon seul regret et que, sur certains aspects, reste quand même trop proche de l'histoire. le background ainsi que les différents personnages, qu'il soit fictifs ou ayant existé, se révèlent vraiment denses, travaillé, humains et soignés. Une histoire qui nous dévoile que les convictions du début ne sont pas celles de la fin, où l'humanité peut aimer ce qu'elle a rejeté et inversement. le style des auteurs se révèle vraiment efficace et entrainant. Après comme à chaque recueil de nouvelles certains textes arrivent à happer plus le lecteur que d'autres, mais dans l'ensemble je ne me suis pas ennuyé, même si j'ai ressenti une très légère lassitude sur la fin.

Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Nous sommes descendus dans les cales et, comme je m'y attendais, elles étaient inondées. Par contre, rien ne m'avait préparé à ce que j'y ai trouvé. Une vingtaine d'esclaves avaient péri noyés, attachés sur leurs bancs, fers aux chevilles comme des galériens. On avait armé le transport de commerce ainsi qu'on le ferait d'un vaisseau négrier. "Au moins avaient-ils loisir de s'asseoir à effectuer debout la traversée.", disaient les bourgeois de Boston. Il est vrai que la situation n'était pas habituelle. La nature des esclaves l'était encore moins. Uniquement des Caraïbes, réputés pour leur combativité. Ils usent d'une drogue qui décuple leur force et s'adonnent à la magie. Hommes ou femmes sont inaptes au dressage, c'est pourquoi l'on a cessé d'en faire commerce. On les avait chargés à bord pour leur force. Chacun des cadavres présentait deux trous à la gorge. Une morsure... Ils servaient de garde-manger.
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L’Amérique est un pays couvert de vestiges qui s'étendent sur des centaines d'acres de terre abandonnée, des tombes collectives livrées aux mauvaises herbes. Des gens y ont vécu, avec leurs espoirs, leurs chagrins et toutes les petites tracasseries de la vie quotidienne. Parfois, dans ces ruines, on entend les bruits de la vie, rires eu pleurs qu'emporte le vent des prairies. Les habitants fantômes y murmurent les récits du passé.
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Pour ma part, je passais mes journées dans la bibliothèque du gouverneur, à piocher dans les rayonnages, mais j'en revenais toujours à mon exemplaire de "Ben-Hur". En fait, il en va de la lecture comme des hommes pour les femmes. Certains papillonnent de l'une à l'autre, d'autres sont fidèles à une seule. Moi je n'étais le lecteur que d'un seul roman.
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Broucolaques, Lamies, Stryges, autant de termes qui dans sa langue désignent depuis l'Antiquité les plus redoutables des prédateurs. Le Nouveau Monde n'a pas de nom pour eux, et pourtant ils sont en Amérique.
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J'étais maintenant un fugitif. Les gens de la ville croient qu'il est romantique d'avoir la loi à ses trousses, ils ne connaissent pas le prix à payer pour être libre. C'est une somme dont il faut s'acquitter au quotidien, parce que chaque jour qui se lève voit renaître les mêmes préoccupations. Trouver à manger, un coin pour se cacher en attendant la nuit, et même pisser contre un buisson exige qu'on ait son revolver.
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Vidéo de Johan Heliot
Interview de Johan Heliot par Estelle Hamelin pour Actusf aux Imaginales 2019.
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